Elio est mort, vive Di Rupo !
69 (+4) jours après le tête-à-queue électoral du PS (et de ses troupes de parvenus), Elio Di Rupo, futur maître absolu de l’opposition, pourrait très bien devenir l’allié privilégié de la future majorité flamande…
En effet, le seul geste fort, intelligent et réellement concret qui ressort de cette période d’après élection fédérale fut la nomination de Rudy Demotte, parfait bilingue, au poste de Ministre-Président de la Région wallonne. Mais ce geste ne suffit pas. Et Elio a décidé de pousser sa rénovation en cinq axes. Le but de cette rénovation n’est pas justifié par des choix de défense du petit peuple ou par une utopie d’un monde plus juste, d’un monde meilleur, d’un monde sans pollution, mais pour redevenir un parti crédible aux yeux du peuple wallon et des Flamands. La victoire des régionales 2009 est à ce prix. Gagner ou mourir, voilà le dernier choix politique du plus célèbre nœud papillon rouge du paysage politique belge.
1 : Redevenir le président absolu du PS
Son élection par un peu plus de 20 % des militants qui lui ont offert pratiquement 90 % de leurs suffrages a été un plaisir pour les résultats, et cela, même si cette campagne fut la plus immonde que deux camarades se soient un jour livrée pour obtenir la fonction.
2 : Tenir Charleroi par les c…
Plutôt que de casser une fédération incapable de faire un pas de côté, Elio a décidé de créer une bête politique pour mener la liste carolo des futures régionales, en la personne du politologue/rénovateur/facilitateur/nouveau plan marketing Paul Magnette. Un fameux défi.
3 : Former une machine de guerre d’opposition
En cette période de gestation gouvernementale, le PS est toujours membre du gouvernement, mais se comporte déjà en opposition dure et sans pitié. Le centre d’études du parti (IEV) devient enfin, après rénovation et sous la conduite de Frédéric Delcor, le centre névralgique au service, non plus exclusivement de la présidence, mais bien de tous les parlementaires PS… qui connaîtront enfin les dessous de tous les dossiers !
4 : Exister à tout prix
Bien que non-convié à Val Duchesse, Elio garde un excellent contact avec Yves Leterme depuis le préaccord gouvernemental qu’ils signèrent au printemps. Le PS reste le joker du formateur. En cas de clash institutionnel, c’est en sauveur qu’il sera accueilli par tous les Flamands. En cas d’opposition, c’est le PS (presque) seul qui occupera les pages des médias pour dénoncer ce gouvernement antisocial et anti belge.
5 : Tou(te)s contre Reynders
Depuis l’« affaire Trugsnach » (toujours non-jugée, par intérêt judiciaire ?) dont l’actuel président du MR avait assez lâchement profité pour tenter d’enfoncer son actuel homologue PS, la rancune d’Elio est encore plus forte envers Didier qu’envers Van Cau. Donc, l’opposition PS sera d’abord anti-Reynders, et puis seulement antigouvernementale.
Cela dit, il est vrai que les négociateurs actuels font tout pour offrir au PS le retour à des décennies de participation gouvernementale. Mais une participation fédérale ne garantirait rien pour les régionales de 2009 :
Le plan Marshall devra aboutir à autre chose qu’à de simples chiffres. Le peuple électeur wallon exigera des réalisations et le sentiment d’être digne d’être dirigé par le parti à la rose. Quant aux Flamands, ils exigeront des preuves par des chiffres de comparaison. Selon leurs chiffres et leurs comparaisons !
Le social sera aussi dans l’œil du cyclone. Le moindre nouveau scandale (IRIS, logements sociaux…) de la faute d’un mandataire PS ferait de l’espoir une simple utopie, et renforcerait l’antisocialisme qui court actuellement dans nos contrées.
En ce qui concerne les finances de la COCOF, de la COCOM et des Régions bruxelloise et wallonne, le PS devra prouver qu’il peut gérer en bon père de famille, sans sous-financement récurrent.
Pour finir, la victoire régionale de 2009 se jouera aussi et surtout au niveau de l’Enseignement obligatoire. Quelques pommes pourries du cabinet Arena (plus précisément au service des désignations) ont pratiquement tué sa ministre par leur gestion ultra-partisane du secteur, sans jamais en référer à Maria et en mentant à son chef de cabinet. En outre, la marmite enseignante est prête à exploser à la moindre nouvelle réforme incohérente. Dans ces conditions, éviter une grève (qui se prépare !) dans l’enseignement serait déjà une victoire politique.
Alors, être socialiste et mourir ou mourir d’être socialiste ? Le choix cornélien d’un homme fera l’avenir d’un parti, d’une région, d’une population !
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