30 septembre 2007

Laurette Onkelinx au chevet d’Iris

La Vice-Première ministre socialiste Laurette Onkelinx, chef de file de l’opposition PS dans la commune de Schaerbeek, a été désignée ce lundi soir pour siéger au Conseil d’administration d’Iris, la structure en charge de la gestion des hôpitaux bruxellois.
Elle a été désignée ce lundi soir lors d’un vote à huis clos par le conseil communal de la Ville de Bruxelles pour y siéger.
Le vote s’est soldé par 25 « oui », 8 « non » et une abstention. Certains voient en elle la future présidente du Conseil d’administration, ce qui n’a jusqu’ici pas été confirmé officiellement. Au cours de la séance du conseil communal de la Ville, aucun représentant socialiste n’a voulu confirmer, ni infirmer cette hypothèse.

Dans l’opposition, le MR n’a pas caché que cette perspective ne l’enchantait guère. Sans préjuger des compétences de la Vice-Première sortante, le conseiller communal Jacques Oberwoits a jugé « inimaginable que la Ville de Bruxelles soutienne et encourage la candidature de Laurette Onkelinx pour succéder à Yvan Mayeur à la tête des hôpitaux publics bruxellois ».
Si cela devait se produire, on constaterait une nouvelle fois la perte énorme d’influence de la Ville dans les structures où elle est représentée, a-t-il commenté, en marge de la séance du conseil communal.
Il a rappelé, dans ce contexte, que 5 des neuf entités hospitalières du réseau, dont 4 à vocation universitaire, étaient gérées par la Ville et son CPAS et que le président d’Iris a toujours été un représentant de Bruxelles.
Pour lui, confier la présidence d’Iris à Laurette Onkelinx constituerait un désaveu pour les échevins socialistes Faouzia Hariche et Philippe Close.
Par ailleurs, le vote de lundi soir a conforté les candidatures de Jean-Pierre Closon et de l’échevin Christian Ceux pour représenter le CDH au sein de ce même conseil d’administration d’Iris. Pour le CD&V, ce sera Jean De Hertog.



24/04/07
IRIS ou la faillite du système social(iste)

Le constat est accablant ! IRIS, la structure faîtière des hôpitaux publics bruxellois, enregistre pour l’année 2006 un déficit budgétaire de 20 millions d’€. Au-delà des fluettes pertes annuelles, c’est tout un système employant plus de 9 000 personnes qui est, au nom de la gestion subjective d’un homme, menacé de faillite. Merci Yvan !

Qui ne tente rien n’a rien ! La création, en 1996, de l’association faîtière IRIS avait pour objectif de ramener l’équilibre financier des hôpitaux publics bruxellois à l’horizon 2000. Pour cela, la région et les communes injectèrent quelques quatre milliards d’€. Sept ans plus tard, l’heure de faire les comptes a sonné : 20 millions d’€ de perte ! On n’est pas rendus… Les raisons du gouffre ? On constate que la gestion du président d’IRIS, Yvan Mayeur, est menée de manière plus qu’intéressée, c’est-à-dire en laissant mourir une poignée d’hôpitaux, au profit d’un joujou, le CHU Saint-Pierre. Les ingrédients : parachutages, licenciements abusifs, décisions en dehors du bon sens, gestion occulte, etc. Une restructuration partisane, avec à la clé, le démantèlement volontaire de la structure complète d’IRIS. Recette d’un échec volontaire…
La sauce tomate
En 2004, le capitaine Yvan Mayeur est désigné au gouvernail d’IRIS. Soudainement, le poste d’administrateur-délégué du conseil d’administration disparaît. Pour combler ce manque, les rumeurs parlent actuellement de Pascale Perreta (Directrice du CASU et sbire d’Yvan, PS) ; de bon augure pour Mayeur, qui voit une bonne épine de contrôle s’enlever de son pied. Dès lors, le PS liquide et les fonctionnaires à la tête des hôpitaux son remplacés. Ainsi, à Saint-Pierre, M. Walraevens est remplacé par Mme Janssen (PS) ; à Bordet, M. Iemants est remplacé par Mme Janssen également ; et à Brugmann, M. Mercier est mis dehors au profit de M. Désir. Dans les faits, c’est le PS qui gère tout, puisqu’il truste les fonctions les plus importantes : les présidences des CA de Brugmann (Jean-Marie Amand, PS) et de Saint-Pierre (Faouzia Hariche, échevine bruxelloise très proche d’Yvan, PS), les présidences de Bordet (Robert Tollet, PS) et d’Iris-Achat (Camille Artois, PS après un passage chez Ecolo). Mounia Mejbar quant à elle, dont on ne rappellera pas les proximités avec le bel Yvan, se voit promue responsable de la comm’ d’IRIS.
Les temps étant difficiles, le directeur général de l’hôpital Brugmann, Daniel Désir (fils de George) se voit infliger trois commissaires/sbires du gouvernement qui prendront le pouvoir absolu, dont Nathan Klumeck (étiqueté PS) et Sophie Monnier (PS), du cabinet Demotte. Résultat : la gestion interne est complètement paralysée, et tout le personnel médical se révolte. Du côté de la Région, on se rend compte que la responsable d’IRIS au cabinet Picqué est hébergée dans un logement du CPAS des Marolles dont, faut-il le rappeler, le poste de président est occupé par Yvan Mayeur. Echange de bons procédés ?
Le poil dans la soupe
En septembre dernier, au grand malheur du clan Mayeur, un vieux singe…bleu est venu fourrer son nez dans la fourmilière. Jacques Simonet, pour un problème cardiaque, s’en était allé à l’hôpital Bracops, dans son fief anderlechtois. Il pu ainsi assister au démantèlement du service de cardiologie au profit du CHU Saint-Pierre, sans motif pertinent, mis à part les intérêts personnels de Monsieur Mayeur. Le résultat du transfert : les médecins sont partis à Erasme avec une majorité de leurs patients. Le CHU Saint-Pierre ne gagne finalement rien, et l’hôpital anderlechtois est dépouillé. Un exemple parmi d’autre de la gestion – occulte – made in Mayeur : depuis son arrivée, toutes les tractations ont été menée sans concertation officielle avec les pouvoirs locaux autres que la Ville de Bruxelles et son CPAS. Ensuite, le rapport d’activité de l’association n’a pas été déposé à la Commission Communautaire Commune depuis 2003, comme le règlement l’ordonne annuellement. Pour parer à la faillite de l’Institut Bordet, Mayeur évalue sa reconstruction à 80 millions d’€. Il s’avère actuellement que le chiffre de 140 millions serait plus juste. Une bagatelle pour la pomme de la Région. Au CHU Brugmann, les fournisseurs réclament du cash, de peur de ne jamais être payés. En contrepartie, Mayeur annonce la construction d’une aile supplémentaire au CHU Saint-Pierre, alors que des étages du nouveau bâtiment ne sont pas utilisés et que le taux d’occupation des lits est faible dans plusieurs services. Quant aux frais de représentation du président, ils se portent au mieux. Il se dit que le dernier CA d’IRIS aurait même décidé de les indexer ! Résultat, IRIS sud est à l’agonie, et le CHU Saint-Pierre en fausse bonne santé, ses comptes étant noyés dans la fusion avec l’Hôpital César De Paepe.
Pour éviter les tâches, le PS aurait également émis l’ordre de tenir les syndicats jusqu’aux élections… Traduction : toutes les réunions de concertation avec les syndicats se feront face à la direction d’un hôpital en particulier. Et pas de deux ! Les syndicats sont donc dans l’impossibilité d’interroger la structure faîtière…
Pourquoi tant d’acharnement de la part du président à favoriser Iris centre au détriment de Sud, et à mener sa barque au naufrage ? Même Charles Picqué avouait dernièrement se perdre dans « les méandres de la psychologie de M Mayeur ». Seule raison possible : si scission d’IRIS il y a, le CHU Saint-Pierre, son président Yvan Mayeur et la Ville de Bruxelles se tailleraient la part du lion. Où est la porte de sortie ? Selon un certain agenda caché, Laurette, au cas où elle succèderait à la ministre-présidence bruxelloise, injecterait les quelques dizaines de millions d’€ nécessaires pour boucher le trou (on remercie d’avance les contribuables de la Région bruxelloise), et rien ne changerait au niveau de la gestion. Rendez-vous dans cinq ou dix ans pour le même problème.

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