Mille tonnes de pétrole par an à St-Ghislain
L e bassin de Mons est une sorte de cuvette où l'eau de ruissellement s'infiltre dans le sous-sol. Et lentement, se réchauffe en profondeur au contact de roches chaudes dans une grande poche qui forme une nappe géothermique. Ce réchauffement s'explique par le principe du gradient thermique : sous terre, la température croît de manière proportionnelle avec l'approfondissement à raison, en moyenne, de trois degrés par 100 mètres de profondeur.
À Saint-Ghislain, depuis plus de vingt ans, l'eau jaillit à 73º à raison d'un débit de 150 m 3 par heure. Elle est pompée à plus de 2 kilomètres sous terre et acheminée à la surface par un conduit en inox de 24,4 centimètres de diamètre.
Dans des échangeurs, sa chaleur est ensuite transférée à de l'eau de ville. Le hall des sports, la piscine, trois écoles, 355 logements de cité, l'hôpital du Grand-Hornu sont chauffés par cette eau captée en sous-sol et injectée dans un réseau urbain de 6 kilomètres de long grâce à deux pompes d'un débit de 130 m 3 par heure. En hiver, lorsque la température extérieure descend sous la barre de 0º, des chaudières au gaz font l'appoint.
Mais rien ne se perd. Après avoir réchauffé les bâtiments, l'eau refroidie à 34º sert encore à chauffer 4.000 m 2 de serres. Et à la sortie des serres, sa température est encore assez élevée (30º) pour être utile à la station d'épuration de Wasmuël où elle contribue à améliorer le processus de fermentation des boues avant d'être rejetée dans la Haine. Son apport calorique facilite la production de biogaz à raison de 3.000 m 3 par jour.
L'énergie géothermique fournie annuellement représente 16.700 MWh. L'économie est estimée à 50.000 giga joules par an. Cela vous parle peu ? C'est l'équivalent de 2,3 millions de m 3 de gaz naturel, de 1.000 tonnes de pétrole ou de la consommation de 300 à 400 logements. Quant à l'économie en termes de rejet de CO2, elle s'élève à 5.400 tonnes par an. Al Gore applaudirait des deux mains...
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