Les grandes oreilles de Berlusconi
Les grandes oreilles de Berlusconi
Une nouvelle "affaire" étoffe le dossier, déjà épais, des tensions entre l'ancien Premier ministre italien Silvio Berlusconi et la justice: au début des années deux mille, plus de deux cents juges et procureurs ont été placés sous surveillance par les services de renseignements militaires.
C'est la suite d'une perquisition menée en juillet de l'an dernier au siège romain du Service de Renseignements de l'Armée italienne : le SISMI. Les enquêteurs, à cette époque, saisissent une note sur un projet d'observation de plus de deux cents magistrats, soupçonnés de "pensée déstabilisatrice", c'est-à-dire, réputés de gauche. Le but, c'est de déceler de façon précoce les initiatives dites "agressives" contre le Gouvernement berlusconien et de préparer des ripostes.
L'opération de déstabilisation a probablement duré près de cinq années, à partir de deux mille un. Elle aurait visé des juges anti-maffieux, des procureurs spécialisés dans les dossiers de corruption et même des délégués de l'Office de lutte anti-fraude, mais également le Mouvement des magistrats européens pour la démocratie et les libertés, le MEDEL. Notamment, les correspondants belges de ce réseau, l'Association syndicale des magistrats, dont les courriers électroniques auraient été interceptés.
Elle s'apprête à réagir vigoureusement : elle pourrait déposer plainte, ou demander à la Ministre de la Justice d'envoyer une protestation officielle. Avec, déjà, ce premier commentaire : l'écart entre la démocratie et un Etat fort est décidément une faille profonde mais étroite, et un pas suffit pour la franchir.
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