Dernière chance aux négociations au Kosovo
MAJ le 24/07/2007
Les 27 veulent éviter les divisions après l'échec des efforts de l'ONU. Javier Solana a lancé un appel à la "responsabilité" de Belgrade et de Pristina. Quatre mois de négociations diplomatiques serrées s'engagent.
Evidemment tout était plus compliqué depuis le rejet de la cinquième version d'une proposition de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU présentée par les Américains et les Européens. Celle-ci devait permettre de résoudre l'épineuse question du statut du Kosovo mais elle a été une nouvelle fois repoussée vendredi dernier par la Russie. Cette impuissance du Conseil de sécurité avait pour effet de renvoyer la "patate chaude" dans le camp du groupe de contact composé des Etats-Unis, de l'Allemagne, de la Grande-Bretagne, de la France, de l'Italie et de la Russie, alliée objective de la Serbie dans cette affaire. Autre conséquence prévisible : un rôle plus important pour les 27... qui se réunissaient hier à Bruxelles.
Un avenir compliquéSans résolution de l'ONU, la position des Européens est plus délicate d'autant que les dissensions entre les chancelleries du Vieux Continent affleurent. Plusieurs ministres européens des Affaires étrangères ont d'ailleurs appelé hier à éviter les "divisions inutiles" sur le statut de la province indépendantiste serbe. "Maintenir l'unité de l'UE est primordial pour notre crédibilité dans les Balkans et ailleurs" , a déclaré le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt, dès son arrivée à Bruxelles. Son nouvel homologue britannique, David Miliband, a lui aussi jugé "important d'être clairs sur le besoin d'un leadership et d'une unité forte de l'Euro pe dans ce domaine".
M. Bildt a aussi appelé les 27 à garder l'esprit "ouvert" à la veille de nouvelles négociations entre Serbes et Kosovars, qui doivent être menées pendant quatre mois non plus sous l'égide du médiateur de l'ONU Martti Ahtisaari mais sous celle du Groupe de contact sur le Kosovo.
Quatre mois de négociationsEuropéens et Américains estiment "qu'il n'y a pas d'autre solution à long terme que l'indépendance du Kosovo" , toujours rejetée jusqu'ici par les Serbes et les Russes. "Nous savons grosso modo vers où nous allons, mais la façon dont nous y arriverons est aussi extrêmement importante pour préserver la stabilité des Balkans, la stabilité de la solution et l'applicabilité de cette solution. Tout cela va nécessiter une période de diplomatie" , a souligné M. Bildt.
Son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier, a indiqué qu'il espérait que ces nouvelles négociations entre Serbes et Kosovars seraient supervisées conjointement par une "troïka" composée d'un Russe, d'un Américain et un Européen.
A l'issue de la réunion des 27, Javier Solana a lancé " un appel à la responsabilité de Belgrade et de Pristina". "Il ne faut certes pas aller trop vite en besogne mais nous attendons des résultats concrets" ,
Donner du temps au temps c'est aussi le point de vue de Bernard Kouchner, qui a souligné que "120 jours constituent une base de travail, pas une fin en soi".
De son côté, Karel De Gucht, s'est distancié de son approche légaliste sur le statut du Kosovo, sans cacher son irritation envers Moscou. Il entrevoit même une "unanimité sans la Russie". "Le Kosovo se trouve au milieu de l'Europe, pas au milieu de la Russie",
Les 27 ont par ailleurs aussi abordé les questions du Darfour - feu vert pour la préparation d'une mission de maintien de la Paix au Tchad chargée d'encadrer les camps de réfugiés au Darfour voisin -, des derniers développements de la Procédure de Paix dans le Moyen-Orient après la réunion du Quartette à Lisbonne et de la situation au Liban.
© La Libre Belgique 2007
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