22 décembre 2006

Reynders et Kubla écrivent aux Wallons


Daerden : nouveaux efforts fiscaux ! (22/12/2006)


Le ministre veut diminuer la redevance radio-TV et la portabilité des droits d'enregistrement
NAMUR "En matière de fiscalité, la Région wallonne peut encore faire mieux. Il y a des efforts à faire à notre niveau pour que les Wallons puissent notamment avoir une meilleure mobilité professionnelle. Il faut évidemment analyser sérieusement les éléments budgétaires. Mais je m'engage résolument pour une diminution des droits de donation et de succession sur un immeuble d'habitation notamment. Je pense aussi que nous devrons diminuer, voir peut-être supprimer un jour la redevance radio-TV. Enfin, un dossier est important pour moi la portabilité des droits d'enregistrement à l'achat d'un logement. La Wallonie doit devenir une terre encore plus attractive fiscalement " explique Michel Daerden.
Sur son banc de l'opposition, Serge Kubla, MR, a failli s'étrangler définitivement lorsque le ministre du budget a fait cette annonce au Parlement wallon. Il faut dire que l'ex ministre de l'économie avait souvent plaidé pour une diminution de certains de ces aspects. "Récemment rappelées dans une lettre adressée à tous les Wallons, ces propositions, destinées à faire bénéficier chacun d'une partie des recettes exceptionnelles de 2007, feront en effet l'objet d'" une réflexion positive" a déclaré Michel Daerden. C'est une bonne mesure parce qu'elle favorise la mobilité " a souligné Kubla.
Le ministre du budget a souligné que cette réflexion... il l'a menait depuis longtemps et qu'il n'avait pas attendu la parution de la lettre.
Le Chef de file des Réformateurs wallons a dit toute sa satisfaction de voir le ministre socialiste répondre ainsi aux attentes des Libéraux. "Ces améliorations constituent un changement radical dans l'arsenal des mesures fiscales destinées à soutenir la consommation en Wallonie. Nous les soutiendrons donc par notre vote, " a souligné Serge Kubla.
V.Li.
© La Dernière Heure 2006


Un front francophone mais dans le désordre

Didier Reynders veut élargir l'ordre du jour de la réunion à la gestion de la Wallonie. Di Rupo réplique, Milquet menace.

Pour un « front », ça part mal. Les quatre présidents de partis vont sans doute sacrifier aujourd'hui (ils ont rendez-vous à 10 heures au parlement de la Communauté française) à la photo de groupe, mais l'humeur n'y est pas.
En campagne électorale, la compétition prime. Comment faire abstraction des rivalités, des polémiques, des divergences de vue, qui traversent le paysage politique francophone traditionnellement et, surtout, qui le déchirent depuis la déferlante des « affaires » en Wallonie ?
La façon dont Didier Reynders a communiqué ces derniers jours est édifiante. Aussitôt son parti et le PS se sont-ils divisés à propos du document-fiction de la RTBF (le MR stigmatisant le canular et réclamant des sanctions ; Di Rupo estimant, lui, après l'avoir critiquée, que l'émission avait stimulé positivement l'opinion publique), aussitôt, donc, les deux se sont-ils divisés que Reynders a passé ses nerfs sur la rencontre prévue entre les francophones... Fâché que, dans Le Soir, Elio Di Rupo ait tiré la couverture à lui en y annonçant la tenue du « sommet », le libéral-réformateur a bondi, et noirci l'ordre du jour de la réunion de ce mercredi : non seulement peaufiner une stratégie commune en vue des négociations institutionnelles de 2007, mais encore discuter de la gouvernance publique au sud du pays, de la gestion des sociétés de logements sociaux, de l'agence wallonne pour les personnes handicapées... Didier Reynders a précisé sa pensée dans la « Lettre aux Wallonnes et aux Wallons » diffusée hier dans la presse, où il décrivait une Wallonie « à la traîne » qu'il faudrait « débarrasser de ses vieux démons »... Une attaque en règle.
A Namur, au parlement wallon, Di Rupo a répliqué : « Un parti comme le MR est-il inspiré en accablant de cette façon les Wallons ? Il donne surtout des armes aux détracteurs des francophones et de la Wallonie. Donner des leçons lorsqu'on connaît les problèmes au fédéral, et surtout aux Finances, c'est un peu curieux (...) L'heure est plutôt au rassemblement des francophones face aux revendications flamandes qu'aux débats internes »... Dans le même temps, Jean-Claude Marcourt (PS), ministre wallon de l'Economie, rédigeait une « Lettre aux libéraux wallons », pour lesquels « la réclame cède trop à la désinformation » (lire ci-dessous)...
Le président des libéraux-réformateurs redoute que le « sommet » des quatre tourne surtout à l'avantage de l'un d'eux, d'Elio Di Rupo, puissance invitante au nom du premier parti francophone, et qui pourrait saisir l'occasion pour redorer le blason socialiste.
D'où la volonté de Didier Reynders de déplacer sensiblement le point de gravité de la réunion, non plus exclusivement vouée, selon lui, à se préparer à l'affrontement avec la Flandre mais aussi à restaurer l'image publique des francophones, abîmée, insiste-t-il, depuis la Carolo, l'ICDI, l'Awiph, et tutti quanti...
Une provocation pour le camp d'en face.
Entre les deux, Joëlle Milquet, présidente du CDH, avertit et menace : « Si certains veulent utiliser notre réunion comme une tribune politicienne pour faire de l'opposition, alors, moi, je sortirai ! », nous confiait-elle hier. « Il n'y a qu'un seul ordre du jour, institutionnel, c'est travailler ensemble dans l'intérêt des francophones. »
Retour à notre case départ : les partis francophones ont beau devoir faire l'« union », ils n'échappent pas à la force centrifuge de la compétition électorale. Ils devront pourtant trouver la parade pour faire front commun quand même (ou en avoir l'air), puisque de l'avis de tous (experts universitaires, institutionnalistes, et téléspectateurs, depuis mercredi dernier), l'avenir de l'Etat fédéral pourrait se jouer en 2007.
A charge donc pour Elio Di Rupo, Didier Reynders, Joëlle Milquet et Jean-Michel Javaux de se faufiler habilement aujourd'hui entre les impératifs de l'union des francophones, d'une part, et les impondérables de la compétition électorale de l'autre. Un tour de force et de magie. Abracadabra...

Le président du MR et le chef de groupe au parlement wallon signent une "Lettre aux Wallonnes et aux Wallons" publiée aujourd'hui par la plupart des journaux diffusés au sud du pays. Le propos est de campagne.
Les deux libéraux-réformateurs se réjouissent des politiques mises en oeuvre sur le plan fédéral (où le MR est aux affaires), qui ont permis de doper la croissance économique et de soutenir le pouvoir d'achat. Au contraire, la Wallonie "reste à la traîne". Didier Reynders et Serge Kubla implorent : "Il est temps d'arrêter une spirale négative que les plans successifs (dont Marshall, NDLR, sans le citer) n'arrivent pas à contrer dans le climat désastreux des scandales à répétition qui frappent les institutions wallonnes chargées de venir en aide aux plus démunis, aux plus fragiles de notre société : les locataires sociaux, les handicapés..."
Pour le MR, "une autre politique est possible". Concrètement : puisque la Région wallonne dispose en 2007 de moyens budgétaires plus importants qu'auparavant, "grâce à l'intervention fédérale de solidarité et aux rendements de certains impôts", le MR veut que cette embellie "profite à chacun", par exemple via la suppression de la redevance radio-TV, la diminution des droits de succession et des droits d'enregistrement à l'achat d'un logement.


Un voeu pour finir : "Puisse 2007 apporter le meilleur à une Wallonie débarrassée de ses vieux démons." On ne vise personne.

La lettre

Lettre aux Wallonnes et aux WallonsRédaction en ligne
mardi 19 décembre 2006, 10:19
Voici "La Lettre aux Wallonnes et aux Wallons" publiée ce jour par le président du MR et le chef de groupe au parlement wallon.
Mesdames, Messieurs,
La Belgique affiche, selon la Banque Nationale une croissance économique de 3% pour 2006. Cette croissance, plus élevée que la moyenne de la zone euro, beaucoup plus forte qu'en 2005, résulte notamment des mesures prises par le Gouvernement fédéral pour soutenir le pouvoir d'achat des citoyens (réforme fiscale, augmentation des pensions et d'autres allocations sociales) et l'activité économique (baisse de l'impôt des sociétés).


Pourtant, la Wallonie reste à la traîne.
Alors que plus de 40.000 nouveaux emplois sont créés chaque année dans notre pays, les demandeurs d'emplois wallons sont toujours plus nombreux : près de 284.000 aujourd'hui. Il est temps d'arrêter cette spirale négative que les plans successifs n'arrivent pas à contrer dans le climat désastreux des scandales à répétition qui frappent les institutions wallonnes chargées de venir en aide aux plus démunis, aux plus fragiles de notre société : locataires sociaux, handicapés
Nous pensons qu'une autre politique est possible.
La Région wallonne dispose de moyens budgétaires plus importants pour 2007, grâce à l'intervention fédérale de solidarité et aux rendements accrus de certains impôts. Comme nous l'avons toujours expliqué, diminuer l'impôt n'entraîne pas automatiquement une réduction des recettes, au contraire. C'est ce qui s'est passé avec les droits de donations. Soutenir l'activité et encourager celles et ceux qui prennent des risques, créent leur entreprise et de l'emploi renforcera l'assise économique de la Wallonie.
Nous voulons que l'embellie budgétaire profite à chacun.
Nous réclamons la suppression de la redevance radio-TV. Nous proposons la diminution des droits de successions ainsi que des droits d'enregistrement à l'achat d'un logement.
Nous plaidons depuis longtemps pour une meilleure organisation des francophones, une plus grande solidarité entre la Wallonie et Bruxelles.
Le Gouvernement de la Communauté française devrait être composé de tous les Ministres du Gouvernement wallon et de tous les Ministres francophones du Gouvernement bruxellois. Cela permettrait d'augmenter les synergies entre les Régions tout en diminuant les coûts de fonctionnement.
Les Wallonnes et les Wallons sont créatifs, prêts à prendre des risques, à s'investir et à investir. Il est temps de se tourner vers eux, de les écouter, de leur rendre confiance, de leur donner les moyens et le cadre de leurs ambitions.
Puisse 2007 apporter le meilleur à une Wallonie débarrassée de ses vieux démons.
Nous vous souhaitons, ainsi qu'à vos proches, d'excellentes fêtes de fin d'année.
Didier REYNDERS
Président du MR
Serge KUBLA
Chef du Groupe MR au Parlement wallon

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