11 décembre 2006

C'est nous qu'On est les meilleurs

MAJ 12/12/06

Moureaux-Simonet, match nul

lundi 11 décembre 2006
Derby bruxellois sur le plateau de "Controverse". Les chefs de file socialiste et libéral se sont écharpés sur RTL-TVI. Un jeu de rôles, pas une cassure.
L es 22 acteurs n'avaient pas encore ajusté leurs crampons que les premiers tacles étaient lâchés dans le derby bruxellois. Pas sur la pelouse, mais sur un plateau de télévision.
« Le bordel d'Anderlecht, moi, je ne l'ai pas ! » La petite phrase du Molenbeekois Philippe Moureaux sur la sécurité a rendu rubicond son voisin anderlechtois Jacques Simonet, dimanche midi sur le plateau de « Controverse ». Le patron des socialistes bruxellois aura beau admettre ensuite qu'il a « un peu exagéré », sa prise de bec médiatique avec le chef de file libéral restera dans le florilège des scènes de désamour entre le PS et le MR.


En dehors du champ des caméras, les deux bêtes politiques n'en font toutefois pas un fromage. « C'est du Moureaux pur jus, explique Simonet. Sa tactique consiste à déstabiliser son interlocuteur. Entre lui et moi, ça devient presque un jeu de rôles. On s'est parlé après le débat et on se voit ce dimanche soir au match... »
« J'ai répondu avec un peu de vivacité, susurre de son côté Philippe Moureaux. Si je devais m'en faire pour tout ce qu'on a dit de moi. Et comme je n'ai pas ma langue en poche... » Le socialiste reconnaît néanmoins l'urgence de remiser les armes au vestiaire entre PS et MR : « C'est un jeu dangereux. On joue avec les allumettes. Je préfère qu'on parle des problèmes de fond. »
Le libéral ne dit pas autre chose. « On parle de cassure, mais je n'y crois pas du tout. J'ai plutôt envie de dire que l'incident est clos. Je ne pense pas que les jours qui viennent vont donner lieu à de nouvelles escarmouches entre partis. Cela ne profite à personne. Le citoyen a l'impression qu'on est dans le bac à sable. » Et de prédire : « Au fédéral, ça va continuer à fonctionner, même si ça sera tendu. Surtout entre Flamands et francophones, dont les deux grandes formations ont intérêt à s'entendre ».
Malgré ces propos mesurés, Jacques Simonet ne peut s'empêcher d'égratigner le président du PS : « L'escalade verbale n'a pas commencé dans le chef du MR. C'est Elio Di Rupo qui a provoqué le premier incident, avec sa sortie sur VW Forest. L'amalgame simpliste entre libéralisme et capitalisme, ça commence à bien faire. Quand on demande à Di Rupo de réagir aux vrais problèmes, il est aux abonnés absents. Et il fait sortir ses porte-flingues. ».
Sur le fond de l'incident, tant Moureaux que Simonet tiennent à réfuter les allusions proférées dans l'émission de Pascal Vrebos. « J'ai été étonné que Monsieur Simonet parle d'une situation catastrophique à la place Lemmens, s'insurge Philippe Moureaux. Nous avons un commissariat décentralisé et je n'ai pas reçu un rapport de police particulièrement alarmant ces temps-ci. »
Même défense outrée dans le chef de Jacques Simonet. « Les émeutes dans la banlieue parisienne n'ont pas fait tache d'huile à Anderlecht. On a brûlé deux voitures dans la zone de police Midi et c'était sur le territoire de Saint-Gilles. On a fait face au danger en demandant notamment aux agents de prévention et aux éducateurs de modifier leurs horaires. Contrairement aux allusions de M. Moureaux, chez nous ça s'est exceptionnellement bien passé... »
Un partout, balle au centre. Mais pas d'échange de maillots. « Demander plus de policiers dans les rues, s'étonner que de jeunes types se baladent en BMW ou en Mercedes dans les quartiers d'Anderlecht ou de Molenbeek, ce n'est pas un discours de gauche ou de droite. Quand je parle sécurité, je ne suis ni Vlaams Belang ni marxiste, conclut Simonet. Si j'avais dû être de gauche, je l'ai d'ailleurs déjà dit, j'aurais été trotskiste. »
Au fait, sur la pelouse, c'est Anderlecht qui a gagné. Dans les arrêts de jeu...

"Gauche-droite, ça continue"

PS et MR illustrent le clivage gauche-droite, qui reste vrai et fort, même si la cohabitation est positive... Rudy Demotte justifie ainsi les polémiques entre PS et MR.

Rencontré à Enghien, dans le Hainaut, sa région d'élection, Rudy Demotte entre en campagne électorale...
PS et MR se disputent. Pour la galerie ? Clivage gauche-droite ?

Dans la « Libre » vendredi, Jean-Michel Javeau, secrétaire fédéral d'Ecolo, dit que vous avez signé déjà avec les libéraux pour un nouveau contrat au fédéral...
""PS et MR ont déjà signé, j'en suis sûr!" (Javaux)
vendredi 8 décembre 2006 il y a 2 j.
Les jeux sont déjà faits avant le début de la campagne électorale en vue des élections législatives de juin prochain. "PS et MR ont déjà signé, j'en suis sûr", affirme vendredi Jean-Michel Javaux (Ecolo) dans le quotidien La Libre Belgique.
© Belga
M. Javaux souhaite pourtant que la campagne électorale ne masque pas les grands enjeux dont le principal est selon le parti vert, le défi climatique. Selon le secrétaire fédéral d'Ecolo, le gouvernement n'a relevé aucun des principaux défis majeurs auxquels il a été confronté et en particulier l'urgence écologique et le défi climatique. Ecolo n'ira en tout cas pas dans un gouvernement dont le programme ne répond pas aux thèmes qui "lui paraissent importants: climat, sécurité sociale, emploi". Par ailleurs, Jean-Michel Javaux ne se dit pas pour une guerre des tranchées sur le front communautaire. Interrogé sur la nécessité de réformes institutionnelles, Jean-Michel Javaux dit qu'il ne faut pas échanger de compétences contre de l'argent."


Quand on n'arrive pas soi-même à se positionner autour du débat gauche-droite, ce qui est le cas tout le temps des écolos, il est prudent de ne pas avoir de vision réductrice pour les autres. Quant au préaccord, c'est de l'intox préélectorale. Il y a des contacts en différents sens. Un accord MR-Ecolo, j'en connais un à Amay, par exemple. Pour moi, le débat gauche-droite, c'est bien plus sérieux que ces polémiques de campagne.
Illustrez...
Maîtrise des loyers : on a pu avancer malgré les libéraux qui ne voulaient bouger à rien, car les droits de la propriété priment. Les libéraux, toujours, ne veulent pas que nous organisions une Sécu pour les indépendants en augmentant les cotisations sociales des plus nantis pour financer un système de solidarité global et soutenir ainsi ceux qui ont des petits revenus. Liaison des allocations sociales au bien-être : les socialistes ont proposé, les libéraux ont freiné. Statut Omnio, soit le remboursement préférentiel des soins de santé pour les familles en difficulté... Nous sommes la force motrice. Toutes des choses qui ne naîtraient pas spontanément dans un gouvernement sans les socialistes.
Pour vous, Didier Reynders est un homme « de droite » ?
Réfléchissons par l'absurde : est-ce que quelqu'un pourrait dire que Didier Reynders est un homme de gauche ?... Il a des valeurs honorables, évidemment, mais qui sont conservatrices, en tout cas sur le plan socio-économique.
Alors là, justement, les socialistes ne sont-ils pas devenus, eux, les « conservateurs » ? « Préserver les acquis », au lieu de réformer la société...
Dans toute la période rhétorique de la Grèce antique, on appelait cela des « sophismes » ; des mots qu'on essaie de vider de leur sens et des raisonnements abstraits. Défendre les droits sociaux, c'est être conservateur ? Fondamentalement, il y a deux visions de l'économie : régulatrice d'un côté, même en souplesse ; et l'autre, celle qui veut le moins de règles possibles, voire la dérégulation totale. Les partis libéraux ne tiennent plus ce discours extrême, mais c'est leur inclination.
Eux nient, par exemple, que la crise à VW Forest puisse être interprétée en ces termes. Louis Michel a parlé d'« insulte à l'intelligence ». Ils rejettent la responsabilité sur les pouvoirs publics allemands, le syndicat IG Metall, complice...
L'élément nationaliste est secondaire. Ni le coût du travail ni la productivité ne justifiaient que l'on supprime l'emploi à Forest. En plus, vous avez pu voir comment la Bourse a réagi, à la hausse... On est en plein dans les mécanismes capitalistes. Qui peut le nier ? Sauf à vouloir polémiquer... La conclusion de tout cela, c'est que si l'Europe, cadre normatif de référence désormais, ne prend pas ses responsabilités, alors plus rien ne sera possible. C'est vrai pour les délocalisations ; ou encore pour les soins de santé, où le « marché » risque d'emporter nos modèles sociaux.
La cohabitation entre rouges et bleus au gouvernement permet toujours à un partenaire de se défausser sur l'autre...
C'est comme ça dans toutes les coalitions. Ici, dans la configuration socialiste-libérale, les discussions sont vives, mais l'axe oppositionnel est générateur de mouvement. J'y vois du yin et du yang...
Ça doit continuer, alors ? Joëlle Milquet, présidente du CDH, plaidait l'autre jour des majorités francophones symétriques : les mêmes à Namur, Bruxelles, au fédéral. Le PS et le CDH partout...
Tout dépendra des élections, au sud et au nord. Notre modèle politique, avec des scrutins à différents moments, peut conduire à des majorités différentes.
Si vous deviez afficher une raison pour laquelle les citoyens devraient voter pour vous ?
La protection sociale. A chaque fois que dans un pays européen, les socialistes sont absents du pouvoir, c'est là que se manifestent les reculs les plus lourds.
On dira : la Sécu, vous faites le coup à toutes les élections...
Polémique, ça... En plus, la Sécu, c'est nous qui avons mis le plus d'énergie à redresser ses comptes ces dernières années. Pour le reste, ceci figurera dans mon programme électoral : porter la pension minimum à 1.000 euros pour un isolé, 1.200 euros pour un chef de ménage ; octroyer des suppléments en allocations familiales qui tiennent compte du revenu et non plus du statut.
Je pense aux enfants dont les parents ont un emploi à faible revenu.

Pas d'accord électoral en ce 10/12/2006

Le PS et le MR n'ont pas signé d'accord électoral, ont juré dimanche les représentants des deux partis invités sur les plateaux des émissions politiques de la RTBF et de RTL-TVi. Ils ont toutefois précisé que des contacts avaient lieu entre les différentes formations francophones en vue des négociations communautaires annoncées l'an prochain.
La semaine passée, alors que la polémique faisait rage entre socialistes et libéraux, le secrétaire fédéral d'Ecolo, Jean-Michel Javaux, avait dénoncé une manoeuvre visant à camoufler la conclusion d'un accord entre les deux formations. "Il n'y a rien de signé. Il y a des conversations entre les différents partis francophones au niveau communautaire parce que nous devons avoir un rapprochement pour faire face à l'offensive flamande", a souligné le vice-président du PS, Philippe Moureaux, sur RTL-TVi. Il n'exclut pas un accord socialiste-libéral après les élections.
"Il n'est pas impossible qu'un jour, il y ait un accord après les élections. Le 'contre-nature' (terme utilisé en son temps par Laurette Onkelinx pour qualifier la coalition violette, ndlr) me paraît un peu fort. On est en démocratie. Avec les libéraux, sur certains sujets, c'est très difficile... Ben, c'est dialectique mais on arrive parfois à une synthèse intéressante", a-t-il expliqué.
Le porte-parole du MR, Charles Michel, a abondé dans le même sens. "Il n'y a pas d'accord signé. Ce sont les électeurs qui décideront", a-t-il dit, avant de plaider lui aussi pour un dialogue entre francophones. "Il est essentiel que la dimension communautaire soit prise en compte. Dans les prochaines semaines, il faudra réunir les formations politique francophones", a-t-il déclaré. Les deux hommes s'en sont pris à M. Javaux, M. Moureaux jugeant notamment qu'il était mal placé pour donner des leçons.
"Avant les élections, Ecolo n'avait paraît-il signé aucun accord électoral et pourtant, les accords électoraux lui sortaient des poches, tellement il y en avait", a-t-il lancé. D'après M. Michel, il s'agit d'une tentative pour Ecolo d'"exister politiquement" en donnant l'impression que les jeux sont faits.

Charleroi: la responsabilité politique est globale (Courard)

La responsabilité politique dans la gestion de Charleroi est globale, a expliqué mercredi le ministre wallon des Affaires intérieures, Philippe Courard, devant le parlement, en réponse aux interpellations de Véronique Cornet (MR), Bernard Wesphael (Ecolo) et Anne-Marie Corbisier (cdH). Le débat n'a pas manqué de rebondir sur la polémique née entre le PS et le MR à ce sujet. "Je n'ai jamais voulu me moquer de qui que ce soit. J'ai simplement dit qu'il y avait une responsabilité politique globale. En premier lieu, j'ai pointé les décideurs socialistes. J'ai dit aussi qu'il y avait une responsabilité de l'administration. Et, pour être complet dans mon propos, j'ai reproché, dans une moins grande mesure évidemment, un manque de dynamisme de la minorité", a-t-il expliqué. Selon lui, certains mandataires n'ont pas complètement assumé leur responsabilité de conseiller communal, épinglant en particulier Olivier Chastel (MR). Les échanges avec la députée Véronique Cornet (MR) ont été vifs. "Les eaux nauséeuses dans lesquelles vous vous noyez vous ont rendu aveugle", a-t-elle lancé. "D'affaires en affaires, votre navire a pris l'eau et vous avez du mal à ne pas sombrer avec lui", a-t-elle souligné. Bernard Wesphael (Ecolo) a fustigé la "malhonnêteté" du ministre. "Aujourd'hui, vous auriez dû présenter vos excuses, ou à tout le moins vous mettre en retrait", a-t-il dit.(VAD)

La coalition brûle-t-elle ?

Rien ne va plus entre les socialistes et les libéraux francophones. Les deux formations passent leur temps à s'injurier. Un avant-goût de campagne ou une nervosité liée à la prochaine publication de notre sondage trimestriel ?

Le torchon brûle entre les socialistes et les libéraux francophones. Simple musculation verbale, à quelques mois d'une échéance électorale cruciale ou malaise plus profond ?
Il ne se passe plus un week end sans que, sur les plateaux de télévision, responsables socialistes et libéraux ne se critiquent plus ou moins vertement. La restructuration de l'usine VW Forest avait déjà donné lieu à d'épiques joutes verbales sur le thème : c'est la faute au libéralisme (version PS), non, au protectionnisme allemand (version MR). Le débat était resté feutré. Il a repris avec une certaine violence, mais sur un autre thème : l'audit généralisé réalisé à Charleroi.
Dimanche, à l'émission "Mise au Point" (RTBF), le ministre wallon (PS) des Affaires intérieures Philippe Courard (ci dessous) a répété qu'à Charleroi, l'opposition avait failli à son devoir dans la mise en évidence de certaines dérives. Une déclaration qui a entraîné des réactions en cascade. Du porte-parole des libéraux francophones, tout d'abord, le député et ancien ministre Charles Michel qui a qualifié les accusations de M. Courard d'écoeurantes. "Elio Di Rupo est aux abris et envoie un porte-gachette qui, au lance-flammes, porte des accusations tous azimuts", a-t-il dit. M. Michel a défendu sa gestion des dossiers sous la précédente législature. "Il y avait un bras de fer permanent avec le PS. J'en ai tellement fait qu'en 2004, le PS a expliqué que c'était de ma faute que le MR a été sorti des majorités régionales et communales", a-t-il ajouté, reconnaissant son impuissance à faire respecter certaines décisions.
Extrême droite !
Puis, c'est sur RTL que le président du MR, Didier Reynders, a porté l'estocade en déclarant que les propos de M. Courard étaient dignes des pratiques de l'extrême droite. "M. Courard pratique l'amalgame. Ce sont des pratiques dignes de l'extrême droite. Il jette l'opprobre sur les conseillers de l'opposition pour mettre un peu de brouillard sur ce qu'ont fait ses propres amis" a commenté Didier Reynders. Du coup, c'est le président du PS, Elio Di Rupo, qui s'est énervé : "Ces propos sont indignes. En agissant de la sorte, M. Reynders a non seulement perdu son sang-froid mais surtout méprisé le nécessaire respect dont les démocrates doivent faire preuve entre eux. Depuis son entrée en fonction le ministre Courard a toujours agi pour que tout acte ou comportement délictueux soit sanctionné. Il est grotesque de faire croire que Philippe Courard protégerait qui que ce soit. Aussi, s'il est compréhensible que l'opposition endosse par principe le rôle du critiqueur, il est indigne que le président du parti d'opposition se croit tout permis". Elio Di Rupo souhaite que chacun reprenne son sang-froid dans le camp libéral. "Il s'indique que le président du MR présente ses excuses sincères au ministre wallon de l'Intérieur", a-t-il conclu.
Ce que Didier Reynders (lire plus loin) a refusé de faire, estimant plutôt que c'était à Philippe Courard à présenter ses excuses aux conseillers de l'opposition.
La nervosité, expliquent certains, n'est pas étrangère à la prochaine publication de notre sondage trimestriel...
© La Libre Belgique 2006

Reynders : "Des excuses ?"

Le président du MR estime que c'est le ministre wallon des Affaires intérieures, Philippe Courard, qui doit présenter ses excuses. Car il a pratiqué l'amalgame et manqué d'impartialité. Il demande à chacun de retrouver son calme.
Qui présentera ses excuses le premier ? Le ministre wallon des Affaires intérieures, Philippe Courard (PS) "coupable" d'avoir dit que les conseillers carolos de l'opposition n'avaient pas rempli leur rôle, ou Didier Reynders, pour qui Philippe Courard utilise des méthodes d'extrême droite ? Réponse avec Didier Reynders.
Alors, ces excuses...
Je ne sais pas si M. Courard va présenter ses excuses auprès des conseillers communaux wallons qu'il a mis en cause de manière inadmissible. Il pratique l'amalgame, il cherche des boucs émissaires là où ils ne sont pas. Je ne vois pas en quoi Véronique Salvi, (CDH) ou Olivier Chastel (MR) sont responsables de toutes les malversations qui se sont passées à Charleroi.
Et vos excuses ?
Si je devais demander des excuses chaque fois qu'un responsable socialiste wallon sort des rails...
La question n'est pas là... M. Di Rupo demande que vous présentiez vos excuses pour avoir dit que M. Courard pratiquait les méthodes d'extrême droite. Votre verbe n'a-t-il pas dépassé votre pensée ?
Non, je ne pense pas. J'ai entendu qu'on parlait de détournements à propos d'Olivier Chastel. On lui a reproché d'avoir siégé dans des organismes où des malversations avaient été commises... Je trouve qu'on dépasse les limites. Le ministre wallon des Affaires intérieures, qui exerce la tutelle sur les communes, devrait faire preuve d'une certaine impartialité. Cela n'a pas été le cas. C'est inacceptable. Pendant deux ans, M. Courard a expliqué que le renouveau était représenté par le bourgmestre de Charleroi. Lundi, on a installé de nouveaux échevins : j'espère qu'il a toutes les garanties les concernant. Je demande que chacun retrouve un peu son calme : je n'ai pas compris pourquoi, pendant trois ou quatre jours, il s'est lancé dans de telles agressions à l'égard de personnes qui n'étaient en rien responsables de ce qui s'est passé. La préparation du baromètre de "La Libre Belgique" doit agiter certains esprits mais moi, je ne peux pas laisser passer de tels comportements.
Chaque semaine, Elio Di Rupo et vous croisez le fer...
Non, chaque semaine, nous réagissons à des déclarations : il y a eu des attaques un peu gratuites sur les raisons de la fermeture de Volkswagen. Maintenant, une charge en règle de M.Courard. Nous n'avions rien demandé... Il n'y a eu aucune sortie libérale. Au départ, cela me faisait sourire. Mais l'accumulation me fait croire que c'était prémédité.
PS et MR terminent la législature comme ils l'ont vécue : en se chamaillant...
Moi, je ne demande pas cela. Si M. Courard ne s'excuse pas, tant pis. Mais j'attends qu'il quitte le rôle partisan qui est le sien.
Êtes-vous toujours partisan de la reconduction de l'actuelle coalition, socialiste-libérale ?
Moi, ce qui m'intéresse, c'est la bonne santé de l'aile libérale. Le MR est sorti renforcé des élections communales : en Wallonie, il a enregistré la plus grosse progression de toutes les formations et à Bruxelles, il est redevenu le premier parti. Notre partenaire flamand, le VLD, relève aussi la tête grâce au Premier ministre qui s'implique très fortement dans plusieurs dossiers dont celui de VW Forest. De plus, le VLD a pris une excellente décision en excluant Jean-Marie Dedecker.
Le CD & V est-il redevenu plus fréquentable maintenant qu'il a brisé son cartel avec la NVA ?
Peut-être. Mais il apparaît que ce cartel était purement factice et il a quand même fait entrer les germes du séparatisme dans le gouvernement flamand. Et puis, voyez : rien n'est gagné, certains CD & V demandent que l'on rétablisse le cartel.
Comment éviter la grande négociation institutionnelle que les partis flamands exigent tous pour 2007 ?
Moi je compte bien intégrer dans la campagne et après les élections les thèmes que les gens attendent : le thème économique et social d'abord, celui de la sécurité ensuite. Et par après, sur le plan communautaire, nous ferons preuve de la plus grande fermeté francophone.
Cela suppose que les partis francophones s'entendent et que le PS et le MR cessent de s'injurier...
Le contact entre moi-même et le président du Parti socialiste existe toujours, de même qu'avec d'autres ministres PS. Avec Ecolo, il n'y a pas de problème. Avec certains parlementaires (Melchior Wathelet, Jean-Jacques Viseur) et certains ministres CDH (Benoît Cerexhe), les relations sont bonnes. Mais avec la présidente, c'est plus compliqué...
Au moins maintenant, je peux lui dire : bienvenue au club ! En matière de cumul, c'est pas mal : présidente, députée, première échevine... Qu'est-ce que je n'ai pas entendu quand je suis devenu ministre et président du MR ! Non, vraiment, ce décalage au CDH entre le discours et la pratique devient gênant. Mais bon, passons : sur le plan institutionnel, PS et MR prendront bientôt contact avec les deux petites formations Ecolo et CDH pour déterminer une plate-forme commune.
© La Libre Belgique 2006

Philippe Courard, le caporal qui s'émancipe (un peu)

Le néophyte de 2003 a vite appris. Assurance, flair, culot désormais l'ont sorti d'une posture d'apparatchik.
Jusqu'il y a peu, ce qui est déjà beaucoup en politique, on lui aurait donné le bon Dieu sans confession - ou quelque Équivalent moins confessionnellement connoté. "Il a une tête d'honnête homme, pas d'homme politique", confiait alors un collègue politique plus matamore à ses heures, avec une pointe d'autodérision et un soupçon d'envie.
La mi-2003, à la constitution de Verhofstadt II, était proche encore. Le météore Arena avait alors quitté la Région pour une escale au fédéral que l'on sut d'emblée discrète et courte. Son président Di Rupo y trouva à la fois à créer de toutes pièces un autre ministre (de nouveau il n'a même pas été parlementaire !, s'indigna Robert Collignon...) et à se constituer un leader PS au Luxembourg, en pêchant aux bords de l'Ourthe un dénommé Courard.
Philippe de son prénom, enseignant de formation, bourgmestre de Hotton dès l'âge de 28 ans, collaborateur des cabinets Taminiaux puis Flahaut, il n'est guère connu hors de son arrondissement de Marche. Quand il débarque à Namur, il trouve le ton modeste qui sied à l'occurrence. Simple, sympa; heureux aussi. Heureux de pouvoir, à l'Emploi et à la Formation, se couler dans des compétences que Marie Arena lui a préparées sur un plateau. Non sans se demander ouvertement, douze mois durant, ce qui lui est arrivé.
La confiance sort des urnes qui suivent, régionales, à la mi-2004. Philippe Courard se sent pousser des ailes, voire gonfler l'encolure. Témoin, son effigie grand format à l'entrée de son cabinet namurois au look épatant (on parle du look du bâtiment, celui restauré des moulins de Beez, pas forcément du look de l'effigie). Faut dire, passer d'un petit maïorat rural à la tutelle des pouvoirs locaux; faut comprendre, personnifier le retour de l'Intérieur dans l'escarcelle "historique" du PS après le passage tapageur du vilain Charles Michel; voilà qui vous taille illico un autre costume !
D'accord, le plan Marshall, ses avant-pompes et ses premières oeuvres l'écartent fonctionnellement du premier cercle. Pas pour longtemps : l'attirent sous les projecteurs, qu'il apprivoise, la réforme de la démocratie locale (même si les présidents de partis, belles-mères de l'exécutif, décident de l'essentiel), les élections communales désormais dans le giron des Régions (même si son cabinet s'épuise à toute une re-codification qui n'était pas indispensable) et bien sûr les affaires.
Ah ! les affaires. Tant qu'on les soupçonne, le ministre prêche prudence et patience; quand on les dévoile, le ministre pourfend. Le chat Van Cau parti, la souris Courard va danser de ces pas de côté qu'il ne cesse d'enjoindre à son ancien ministre-Président. Les dossiers s'accumulant, il jette son profil de gentil aux orties. Jusqu'à confondre dans la même ignominie les camarades félons et ceux qui n'auraient pas eu assez de souffle pour les dénoncer.
C'est sûr, le culot vient de doubler la prise d'assurance. Mais sans inconscience : l'homme attrape du nez. Politiquement, on veut dire : pour sentir le vent. Il sait que le moment est bon, au boulevard de l'Empereur, pour tirer sur le MR comme sur les "parvenus"; il comprend qu'il est désormais, à la table du Conseil wallon, le ministre PS le plus proche de son double président de parti et de gouvernement; il pressent que même quand il ose des propos qu'Elio Di Rupo ne lui commande pas comme tels, celui-ci est prêt et prompt à les avaliser - ainsi, quand Courard fait mine de menacer Van Cau la veille même du jour de désignation des nouveaux échevins PS de Charleroi, où Di Rupo doit se résigner à faire appel aux services du Carolo !
Bref, à 40 ans pile, le bon petit soldat s'émancipe. Un peu sûrement, beaucoup on verra. Mais l'appétit vient en mangeant... Ce qui fait tout son bonheur à la bonne saison - ses potagers et vergers de Ny, un des plus beaux villages de Wallonie, lové entre Famenne et Ardenne, où tout n'est qu'ordre, calme et verdure - suffira-t-il longtemps encore à le rassasier ?
© La Libre Belgique 2006




Le Mouvement Réformateur est la formation politique qui a le plus évolué en Wallonie a lancé Didier Reynders



A quelques jours de l'installation des nouveaux Conseils communaux, le président du MR Didier Reynders a affirmé samedi que l'"Olivier" avait presque vécu et que le MR était redevenu la première formation à Bruxelles. Avec une progression de 70.000 voix par rapport à 2000 en Wallonie, le Mouvement Réformateur est la formation politique qui a le plus évolué, a-t-il lancé devant plus de 500 mandataires locaux MR rassemblée au casino de Chaudfontaine. Pour lui, ces élections communales et provinciales s'apparentaient à son premier rendez-vous électoral depuis son accession à la présidence du parti en 2004.
Le ministre des Finances a également tenu à rappeler l'importance du lancement du projet de formations qui visera à aider les nouveaux élus du parti. "Ces formations permettent d'expliquer aux nouveaux élus ce qu'ils peuvent faire dans une intercommunale ou bien encore dans un CPAS", a-t-il précisé.
Aux reproches du ministre wallon de l'Intérieur Philippe Courard (PS) adressés il y a quelques jours à l'opposition du Conseil communal de Charleroi qui n'aurait, selon lui, pas bien exercé sa mission de contrôle, M. Reynders a répliqué: "C'est totalement inadmissible. Monsieur Courard oublie que c'est Olivier Chastel qui a révélé le premier les fraudes carolorégiennes". Il a ensuite conseillé aux nouveaux élus de poser des questions à l'occasion des Conseils communaux et de les envoyer ensuite, systématiquement à Philippe Courard.
Le déjeuner de travail a également permis d'aborder la prochaine compagne fédérale du MR. En mars prochain, un important congrès en dévoilera les grands thèmes.

Elio Di Rupo réclame des excuses

Les échanges ont été très vifs hier sur le plateau de Controverse entre Olivier Chastel et Philippe Courard. L'émission était consacrée aux divers dossiers de Charleroi. Le président du MR Didier Reynders qui était l'Invité du Journal, a ensuite réagi aux propos du ministre des Affaires intérieures Philippe Courard pour qui l'opposition a failli à son devoir dans la mise en évidence de certaines dérives. Pour M. Reynders, les propos de M. Courard sont dignes de pratiques de l'extrême droite. "M. Courard pratique l'amalgame. Ce sont des pratiques dignes de l'extrême droite. Il jette l'opprobre sur les Conseillers de l'opposition pour mettre un peu de brouillard sur ce qu'ont fait ses propres amis", a commenté M. Reynders.
Le président du PS Elio Di Rupo dit avoir appris avec consternation ces propos. Il estime qu'il s'agit d'un dérapage verbal et souhaite que M. Reynders présente ses excuses au ministre. En qualifiant de "dangereux" le rôle de Philippe Courard, en l'accusant "d'amalgames" mais surtout en estimant que le travail du ministre s'apparente "à des pratiques d'extrême droite", M. Reynders a manifestement dérapé, explique le président du parti socialiste dans un communiqué. « Ces propos sont indignes.
En agissant de la sorte, Monsieur Reynders a non seulement perdu son sang froid mais surtout méprisé le nécessaire respect dont les démocrates doivent faire preuve entre eux, estime Elio Di Rupo. Depuis son entrée en fonction, le ministre Courard a toujours agi pour que tout acte ou comportement délictueux soit sanctionné. Il est "grotesque" de faire croire que Philippe Courard protègerait qui que ce soit, poursuit-il.

Institutionnel : "Je ne suis pas du tout fermé"

Reynders estime que l'on peut discuter de certains dossiers pourvu que le but soit d'améliorer l'efficacité de l'Etat.
Quels éléments les francophones seront-ils prêts à négocier en 2007 ?
Les droits des francophones (électoraux, accès à la justice, etc.) ne sont pas négociables. A côté de cela, le critère d'analyse doit être l'efficacité de l'Etat. En matière d'emploi, si les réformes ne mettent pas en péril le droit au travail, la situation des demandeurs d'emploi en Wallonie et à Bruxelles (en ce compris leurs allocations de chômage), pourquoi ne pas accroître le rôle et les compétences des régions ? Cela peut aller dans les deux sens. Quand Karel De Gucht estime que le pouvoir fédéral pourrait rejouer un rôle plus important en matière de commerce extérieur, je suis d'accord. Pareil pour la protection de la jeunesse : si c'est pour laisser cette compétence dans les mains des Communautés, il vaut peut-être mieux changer. On peut dire la même chose en prévention-santé.
Mais si l'on discute de tout cela, il faudra également revoir le financement. Pas nécessairement dans le sens où on l'entend (transfert des moyens) car il faudra garder un financement correct du pouvoir fédéral. On a refinancé la Communauté française : je voudrais savoir où l'argent va, quand je vois certains traitements, ou la part qui est réservée à la RTBF. Et en plus, il ne faut pas oublier, que, quand on refinance la Communauté française, on transfère aussi d'importants moyens vers la Flandre. Cela dit, je le répète : pour 2007, ces problèmes institutionnels ne constituent pas notre priorité.
Quelles sont alors ces priorités ?
Moi, je suis très frappé de voir la manière dont le dossier économique et social évolue. La restructuration de VW Forest a remis en lumière l'importance des charges qui pèsent sur le travail en Belgique. Les entreprises payent encore 2 ou 3 fois le coût du salaire net. Il faudra donc remettre sur le métier cette double problématique : le coût du travail et le salaire net. Je reste convaincu qu'on doit continuer en Belgique à travailler à une réduction généralisée des charges qui, idéalement, ne devraient pas être plus élevées que celles chez nos voisins. Cela passe par une réduction de l'impôt des sociétés, mais aussi par des actions sur le travail en équipe et pas seulement pour VW Forest. Il faut aussi des actions pour relever le pouvoir d'achat. Car en acceptant un travail, certains allocataires voient leurs moyens se réduire. C'est donc le salaire net des plus bas revenus qu'il faut augmenter en réduisant les charges et l'impôt mais aussi en diminuant le coût de toute une série de frais (garde d'enfants, transports...) Je reste convaincu qu'il faudra augmenter certaines allocations (petites pensions, revenus d'intégration, certaines allocations de chômage) mais il faudra pour cela qu'il y ait un écart plus important entre l'allocation et le revenu net de quelqu'un qui fait l'effort de travailler mais qui se voit confronté à des frais importants.
© La Libre Belgique 2006

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