D'autres "affaires" à Charleroi ?
MAJ 07/12/06 Des perquisitions ont été menées ce jeudi à l'Hôtel de Ville de Marchienne-au-Pont mais aussi à l'Hôtel de Ville de Châtelet, a-t-on appris auprès du parquet de Charleroi. Il s'agit dans chaque cas de dossiers relatifs à la passation de marchés publics, et particulièrement de marchés relatifs à des achats de photocopieuses.Il semble bien qu'on se soit trouvé dans chacun de ces dossiers, en présence de marchés scindés pour éviter l'appel d'offres obligatoire en cas de marchés publics. Il serait également question de soumissions de gré à gré qui auraient finalement abouti à la sélection de matériel plus coûteux que la normale, de faits de corruption touchant des fonctionnaires qui auraient accepté ces marchés.Dans la matinée, on a appris que le directeur et la directrice adjointe de l'OGMF (Officie général des Marchés et Fournitures) de Charleroi étaient entendus par les enquêteurs, qui ont emmené un important volume de documents. Des perquisitions ont également eu lieu au siège de sociétés établies dans la région de Charleroi et vendant des photocopieuses, et qui avaient participé à la passation de ces marchés.
Perquisitions à Marchienne-au-Pont et Châtelet (07/12/2006)
Il s'agit de dossiers relatifs à la passation de marchés publics selon le parquet
Charleroi le séisme : un raz-de-marée (05/12/2006)
Le livre révélation offre un nouvel éclairage mais soulève surtout des questions
De fait, la mèche était allumée dimanche sur le plateau de la RTBF : l'auteur, Didier Albin, jetant un silence glacial parmi les invités en parlant ouvertement de la Loge maçonnique. C'est l'une de ses thèses : "Pour expliquer, on a souvent cru que l'Union Socialiste Communale dictait, imposait ses décisions au collège qui en faisait de même avec la majorité au conseil. Pour moi, à Charleroi, il y a une autre instance qui n'a pas de fondement démocratique qui prend les décisions : des loges maçonniques affairistes où certains ont des idées précises derrière la tête. Pour les uns, entrepreneurs, c'est obtenir des marchés où couler du béton, pour les autres, architectes, de promouvoir des projets. Si Olivier Chastel s'y est fait introduire, c'était pour nourrir son ambition politique de devenir autre chose que la mouche du coche, d'arriver à être le contrepoids de Van Cau".
Selon l'auteur, une conjonction de faits abouti à l'éclosion des scandales : "l'arrivée du nouveau Procureur Christian De Valkeneer - qui connaît Charleroi par l'affaire Carlier- le déclin de Van Cau - dont Di Rupo en a marre après vingt ans de rumeurs - la montée d'une nouvelle génération au PS - les rénovateurs qui piaffent d'impatience - et l'ambition de Chastel qui cherche le beau coup médiatique".
Aussi, l'auteur assume de nouvelles pistes. L'une concerne Lucien Cariat : "par des témoignages, on apprend qu'un véritable trafic international de déchets avait été mis en place à l'ICDI avec une comptabilité parallèle : l'argent versé de la main à la main pourrait expliquer celui découvert dans le coffre de l'ancien échevin dont on sait aujourd'hui aussi que des comptes se trouvent en Suisse". L'autre concerne l'échevin Jean-Pol Demacq qui cumul sa fonction avec un poste de directeur dans une ASBL, Famille retrouvée. Un statut ambigu qui a poussé Ecolo à réclamer une nouvelle fois que les échevins socialistes sortants ne siègent pas dans le collège de coalition. Ce qui n'a pas empêché l'intéressé de prêter serment.
V.D.
© La Dernière Heure 2006
D'autres "affaires" à Charleroi ?
Le livre "Charleroi, le séisme" fait, avec du recul, le point sur les "affaires.". Il dévoile de nouveaux cas douteux. Jean-Pol Demacq y est mis en cause.
Le nouveau conseil communal de Charleroi n'était pas encore installé, hier soir, que les "affaires" faisaient à nouveau parler d'elles. Lundi matin, Didier Albin, journaliste indépendant et carolo, présentait son livre intitulé "Charleroi, le séisme". On y retrouve les scandales qui secouent le pays noir depuis plus d'un an, leurs têtes pensantes, leurs coups bas, les magistrats et enquêteurs, etc. Le tout présenté sur un fond de franc-maçonnerie.
De "la Carolorégienne" à la chute de Jacques Van Gompel, en passant par les affaires De Clercq, Cariat, ICDI, le journaliste tente d'exposer avec recul les mécanismes qui ont amené le pouvoir carolo dans la mélasse qu'il connaît aujourd'hui.
Entre autres, Didier Albin insiste sur des liens qui existent entre une loge maçonnique, dans laquelle Van Cau comme Chastel partageraient d'autres choses que des coups bas, et tout le système politique carolo. "Jusqu'à présent, on a toujours dit que tout ce qui était décidé au collège et au conseil communal l'avait d'abord été à l'Union socialiste communale", précise l'auteur. "On découvre maintenant qu'il y a une instance sans fondement démocratique où certaines personnes se rendent avec des projets affairistes."
Nouveaux scandales
Si l'auteur pose au terme de son travail encore beaucoup de questions, il dévoile des faits actuels tout aussi interpellants.
Jean-Pol Demacq, le bourgmestre faisant fonction au départ de Jacques Van Gompel, y est mis en cause. Didier Albin affirme que l'ancien premier échevin et échevin au sein du nouveau collège mène une "double vie". Sur base du cahier d'observation de la Cour des comptes 2004-2005, l'auteur explique que, "à l'inverse - et d'ailleurs à l'insu - de ses collègues, il n'exerce pas son activité de responsable politique à temps plein." Il serait occupé, l'équivalent d'un ¾ temps, par un poste de directeur dans l'ASBL "La famille retrouvée", une institution de placement familial subventionnée par les CPAS et la Communauté française.
Si Demacq ne le réfute pas, il se justifie par rapport à l'interrogation de l'auteur qui met en doute la compatibilité des deux fonctions. Demacq fait remarquer que ce cumul est tout à fait autorisé. Qu'il lui a été permis parce qu'il a exercé ses fonctions extérieures dès 1969, avant de devenir échevin à Charleroi.
Mais au-delà de la question des statuts et de leur compatibilité, l'auteur soulève un problème de rémunération. La Cour des comptes épingle que des barèmes supérieurs à ceux autorisés par la réglementation sont attribués au personnel de l'association. "C'est ainsi que pour ses prestations, Jean-Pol Demacq perçoit en 2001 un complément de rémunérations d'un peu plus de 11 000 euros", affirme l'auteur. "Il s'ajoute à son traitement de directeur et à ses indemnités d'échevin." Ce que Jean-Pol Demacq s'est empressé de réfuter, se disant heurté par l'idée qu'il aurait pu empocher cet argent au détriment d'enfants en difficultés et de famille d'accueil.
D'un autre côté, "la gangrène pourrait encore s'étendre", précise le journaliste en référence à une autre affaire. Celle-ci concerne une vente d'un ensemble immobilier six ou sept fois en dessous de sa valeur et dont le procureur du roi de Charleroi, Christian De Valkeneer, aurait été informé en novembre dernier.
Une vente qui met en cause l'asbl "Solidarité et Modernisme", liée aux Mutualités socialistes. Elle aurait cédé pour une somme de 118 000 euros un ensemble d'appartements à Donato Mignone, patron de la SPRL Domi. L'ensemble devrait rapporter au nouveau propriétaire 5 000 euros par mois, ce qui lui permettrait d'amortir l'opération en deux ans. Un beau cadeau, conclut l'auteur. Reste à en découvrir le pourquoi.
(avec Belga)
Didier Albin, "Charleroi, le séisme", éditions Luc Pire, 150 pages, 20 euros
© La Libre Belgique 2006
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