11 décembre 2006

Communauté Juive

Une succession fort disputée


Quatre candidats veulent succéder à Me Markiewicz à la tête du CCOJB. Il faudra sans doute un second tour car le scrutin sera serré.
La température monte au sein de la communauté juive de Belgique. Surtout à Bruxelles où se situent surtout les membres et les sympathisants de la quarantaine d'organisations qui composent le CCOJB, en fait la coordination des organisations juives de Belgique. C'est que, ce jeudi 14 décembre, ils devront se choisir un nouveau président en lieu et place de Me Philippe Markiewicz qui arrive au terme de son mandat. Une succession d'autant plus difficile que l'avocat bruxellois a largement occupé le terrain communautaire pendant sa présidence.
Homme de dialogue entre la communauté juive et les autres communautés mais aussi artisan de rapprochements avec le monde de l'islam, Philippe Markiewicz n'avait pas que des amis dans sa propre communauté mais l'on ne pourra pas lui reprocher de ne pas avoir tout mis en oeuvre pour pacifier les tensions dues à l'importation de la question israélo-palestinienne.
Son successeur - masculin : car il n'y a toujours pas de candidate.. - aura fort à faire pour égaler Me Markiewicz qui avait réussi à se faire écouter par les autorités belges de tous niveaux.
Un jeteur de ponts
"Regards", le magazine du Centre communautaire laïc juif, a sondé les quatre candidats. Norbert Cigé (64 ans) apparaît comme un jeteur de ponts.
Après avoir enseigné à l'athénée Maïmonide, il a développé la section secondaire de l'autre grande école juive bruxelloise, Ganenou, où il fut préfet des études jusqu'en 2005.
Lazard Perez est né à Bruxelles au début des années 30 et s'engagea comme volontaire en Israël en 1948 après avoir été caché pendant la Seconde Guerre. A la fin des années 50, ingénieur civil des constructions sorti de l'ULB, il créa la première entreprise belge spécialisée dans la réparation du béton. Président, une première fois, du CCOJB entre 1989 et 1993, il fut mêlé à la polémique du carmel d'Auschwitz, interlocuteur important notamment des cardinaux avec lesquels un compromis avait pu être trouvé. Il n'en resta pas moins très attentif à l'évolution sur place en Haute-Silésie, s'impliquant aussi récemment dans l'aménagement des salles belges sur le site d'Auschwitz.
Si Norbert Cigé voit le CCOJB comme un interface du monde juif avec l'extérieur, Lazard Perez entend lui redonner un rôle moteur. Et de nouveau une plus grande visibilité avec un site internet qui fait, il est vrai, défaut pour l'heure.
Joël Rubinfeld, le 3e candidat veut lui aussi un CCOJB plus présent mais il entend surtout qu'il soit plus ferme et plus intransigeant. Secrétaire général des Amitiés belgo-israéliennes et co-fondateur de l'Institut Atlantis, c'est un militant de choc qui dit qu'il faut mieux appliquer les lois notamment sur le racisme et l'antisémitisme.
Henri Gutman, enfin, se situe dans la mouvance du Centre communautaire laïc juif (CCLJ) et de David Susskind tout en connaissant bien les rouages du CCOJB dont il est le vice-président. Cet économiste qui a exercé de hautes fonctions dans de grandes entreprises internationales entend renforcer les liens avec le monde politique et la presse. Il veut aussi mieux encadrer la Fondation du judaïsme et réévaluer les relations avec les juifs d'Anvers regroupés au sein du Forum.
Un premier tour aura lieu ce jeudi. Un second s'impose car il faut obtenir 2/3 des voix pour être élu. Un joli suspense...


L'histoire méconnue des "crypto-juifs" du Nouveau-Mexique

Bill Sanchez, un prêtre catholique de la région, a fait analyser son ADN, examen qui a révélé qu'il possédait une série de marqueurs génétiques sur son chromosome Y, présents chez 30% des hommes juifs.
Certains habitants du Nouveau-Mexique, officiellement chrétiens, suivent des traditions judaïques: ils seraient les descendants de juifs d'Espagne convertis de force au catholicisme à la fin du XVe siècle, qui auraient continué à pratiquer secrètement leur foi originelle.
Quelques semaines après avoir pris ses fonctions d'historien du Nouveau-Mexique, dans le sud-ouest des Etats-Unis, Stanley Hordes a commencé à recevoir d'étranges visiteurs dans son bureau de Santa Fe, qui lui faisaient des révélations sur leurs voisins: "untel allume des bougies le vendredi soir", "untel ne mange pas de porc"... Intrigué, Hordes a commencé à sillonner les villages ruraux pour interroger les "viejitos", vieux habitants hispanophones dont les familles vivent dans l'Etat depuis des générations. Bien que manifestement catholiques, ceux-ci suivaient des traditions du judaïsme, a-t-il découvert avec étonnement. Certains expliquaient simplement suivre la coutume familiale, mais d'autres déclaraient sans détour être juifs.
Pourtant leurs villages étaient construits autour de chapelles catholiques, pas de synagogues, ils ne connaissaient pas la Torah et ne savaient pratiquement rien de la religion juive.
Un quart de siècle plus tard, Hordes a une explication sur la présence de ce "crypto-judaïsme" au Nouveau-Mexique. En 1492, les juifs d'Espagne ont été contraints de choisir: se convertir au catholicisme ou quitter le pays. Beaucoup sont partis, allant jusqu'à Istanbul, Londres ou Le Caire. D'autres ont simplement accepté d'abjurer leur foi.
Mais certains des nouveaux convertis ont en fait continué à pratiquer le judaïsme en secret. L'Inquisition espagnole a cherché à les identifier et à les punir. On a découvert quelques communautés de ces "crypto-juifs" qui ont survécu dans la péninsule ibérique et sur le continent américain pendant des siècles, cachant leur véritable identité religieuse à leurs voisins et à l'Eglise catholique.
Dans un livre publié en 2005, "To the End of the Earth: A History of the Crypto-Jews of New Mexico" ("Vers le bout du monde: une histoire des crypto-juifs du Nouveau-Mexique"), Hordes suggère que nombre de ces apostats ont gagné la frontière nord de l'empire colonial espagnol, où il était plus facile d'échapper à l'autorité de l'Eglise et de l'Etat.
Là, ils ont continué à pratiquer leur foi originelle clandestinement en se fondant dans la culture catholique. "Ils étaient invisibles", souligne Hordes.
Mais ce secret qui les a protégés a aussi fini par les couper de leurs racines spirituelles. Ils n'avaient pas de synagogue, de Torah ou de lien avec la culture juive dans le reste du monde. Ils étaient immergés dans la culture catholique avec ses propres traditions. Si bien qu'au XXe siècle, il ne leur restait plus que quelques coutumes inspirées du judaïsme et le vague sentiment chez les plus âgés d'être juifs.
Sonya Loya, qui a grandi dans la ville catholique de Ruidoso, déclare s'être toujours sentie juive. Elle a commencé à observer le shabbat il y a six ans lorsqu'elle a appris l'histoire de ses origines, mis au jour par Hordes et d'autres chercheurs. En 2004, son père a donné son assentiment à sa conversion au judaïsme et lui a révélé qu'il avait des ascendants juifs. Un oncle revenu de la Seconde Guerre mondiale a raconté avoir vu le nom de la famille dans une liste de détenus des camps de concentration.
Bill Sanchez, un prêtre catholique de la région, a fait analyser son ADN, examen qui a révélé qu'il possédait une série de marqueurs génétiques sur son chromosome Y, présents chez 30% des hommes juifs. Se sentant juif depuis toujours, il a embrassé cet héritage. Il porte autour du cou une étoile de David à côté de son crucifix. "Nous sommes déjà juifs, nous n'avons pas besoin de le devenir", dit-il.
Les crypto-juifs du Nouveau-Mexique ont une relation inconfortable avec ce passé en partie enfoui. S'ils proclament leur judéité sur la base d'un héritage revendiqué, ils n'ont aucun moyen de le prouver. "On a des indices, mais au n'aura jamais la preuve", estime Mme Loya.

1 commentaire:

marcel a dit…

hello
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shalom