Conseils communaux
Magda De Galan sur le touche
Le conseil communal et le collège de la commune bruxelloise de Forest ont été installés hier soir par la bourgmestre sortante Corinne De Permentier, qui restera en place jusqu'à ce que le Conseil d'Etat statue sur le recours introduit du côté de sa liste (MR-cdH). La socialiste Magda De Galan pressentie pour lui succéder devra donc patienter jusqu'à ce que l'arrêt soit rendu, soit dans un délai maximum de 60 jours, avant de savoir si elle peut prêter serment devant le ministre-président bruxellois.
Dans l'attente de l'arrêt du Conseil d'Etat, c'est Francis Résimont (PS) qui, en plus des siennes, endossera les compétences de Magda De Galan. Dans l'intervalle, celle-ci ne s'endormira pas sur son siège de conseillère communale puisqu'elle endossera la responsabilité de chef du groupe socialiste. Michel Borcy le fera pour le groupe de la bourgmestre sortante.
Le recours contre le résultat des dernières élections a été introduit essentiellement par des candidats de la liste de la bourgmestre sortante à la suite d'un différentiel observé entre le nombre de cartes de vote électronique et celui des personnes pointées. Ceux-ci avaient été déboutés par le collège juridictionnel. Mais les requérants se sont tournés, via un recours collectif cette fois, vers le Conseil d'Etat.
Soutien vigilant des alliés du PS carolo
La conseil communal de Charleroi a été installé lundi soir face à une salle comble. La majorité tripartie PS-MR-CDH dit se retrouver "en cordée face à l'Everest". Quelques incidents ont émaillé le début de la séance avant le retour à la sérénité.
Des incidents en début de séance, puis le retour à une plus grande sérénité, non sans quelque remous : c'était l'ambiance hier dans une salle du conseil communal comble comme elle ne l'est qu'aux soirs historiques, à Charleroi. Avec, parmi les 51 é1us convoqués, un absent : Jacques Van Gompel est toujours interdit de contact avec les élus.
Salut fasciste
Premier incident : des supporters de l'échevine PS évincée pour cause de rénovation Evelyne Druart sont venus crier leur mécontentement, avant de lui offrir des fleurs. Une élue Ecolo, soucieuse de dire sa proximité, a juré "fidélité au Roi et aux habitants". Un des élus Front National a fait le salut fasciste, main gantée, au moment de prêter serment. Pour le coup, c'est sous les huées et les insultes du public qu'il a regagné sa place.
Le discours du bourgmestre
Le discours-programme mayoral de Léon Casaert a été un habile assemblage de ce que les composantes PS-MR-CDH y ont apporté, avec des "constats accablants", et les espoirs à relancer, après la césure avec le passé. Ainsi des remèdes à apporter aux maux constatés par l'audit en matière de marchés publics : une cellule spéciale sera créée, et un audit interne mis en place.
Les autres priorités se trouvaient dans tous les programmes : sécurité, propreté, économie, emploi, y figurent évidemment, comme l'éducation et l'enseignement et l'expansion universitaire, entre autres. Mais tout cela avec une attention particulière apportée à l'examen des comptes et du budget par le conseil "parce que le débat contradictoire sera un exemple de la culture d'évaluation de l'action publique dans laquelle la majorité veut s'inscrire".
Appel, enfin, aux fonctionnaires, et au rôle essentiel qu'ils doivent jouer dans le dévelop-pement de la ville : "Reprenez confiance !" leur a lancé Léon Casaert, avant d'évoquer le "respect mutuel entre élus et fonctionnaires".
Sans surprise, les propos de l'Ecolo Xavier Desgain ont mêlé constat et regrets. Constat des dérapages relevés par l'audit, notamment, mais aussi regret de la composition "XXL, ultra-traditionnelle" de la nouvelle majorité, "qui ne peut déboucher que sur un consensus large, mou, rond, peu original". Face à quoi Ecolo se veut le représentant d'un projet alternatif à long terme, en y associant les citoyens.
Everest carolo
Le PS, par la voix de son chef de groupe Alain Lelubre, a évoqué la situation de cette majorité "en cordée, face à un Everest carolo".
Etienne Knoops, soudain sous les traits de chef de groupe d'une aile de majorité, n'a pas manqué de s'en prendre une fois encore à Philippe Courard et à ses appréciations du rôle de l'opposition ces six dernières années. Mais au MR aussi, le soutien à la majorité sera sans faille, sinon sans critique. La position du CDH et de son chef de groupe Véronique Salvi a été de la même eau : détermination pour l'avenir, nécessité de ne pas décevoir, constat d'un mal plus profond encore qu'on ne le craignait et, pour finir, soutien critique et confiance faite aussi de vigilance.
© La Libre Belgique 2006, Philippe Mac Kay
Namur : le PS cède péniblement la place
Le bourgmestre sortant Bernard Anselme (PS) avait fait ses adieux. Puis il a hésité. Entre rester et partir, il a finalement choisi les deux, lundi soir... Après avoir prêté serment en tant que conseiller de l'opposition, il s'est éclipsé.
Il n'a donc pas vu Jacques Etienne (CDH) prendre son poste. Il n'a pas non plus pris place physiquement dans les rangs de l'opposition, au contraire de ses partenaires socialistes. Trente ans que le PS n'avait pas connu un bourgmestre qui ne soit pas socialiste à Namur; 42 ans que le PS n'avait pas connu un séjour dans l'opposition à Namur ! Mais Anselme reviendra. De même que son frère ennemi Jean-Louis Close (PS) et tous les anciens échevins du parti à la rose.
Les promesses de renouveau des rouges ? Il en est resté quelques traces. Maigres. Par exemple, l'abstention du jeune élu Pierre-Yves Dupuis quant au pacte de majorité CDH-Écolo-MR, tandis que son clan opposait un "non" massif. "Je n'y avais pas réfléchi avant. J'ai été spontané", garantit le premier intéressé. C'est un geste de fair-play. Le PS s'engageait dans son discours à ne pas dire "non" pour dire "non". Je m'abstiens aussi face à des choix socialistes : les jeunes femmes qui figurent aux 16e et 17e places méritent d'avoir le pied à l'étrier. Ce serait un gage de renouveau".
La tension était donc palpable, entre les applaudissements nourris et les huées qui attestaient la présence de sympathisants de tous bords.
Est-ce pour cela que la langue du maïeur a fourché, lorsqu'il a appelé "Madame Mathen" le chef de file du MR, Denis Mathen ?
Ce dernier n'a quant à lui pas mâché ces mots pour prévenir qu'"il n'y a aucune raison pour que la majorité change au bout de 18 mois"...
© La Libre Belgique 2006
Les nouveaux bourgmestres wallons en place
Près de 5.200 conseillers communaux ont prêté serment ce lundi en région wallonne. Deux mois après les élections, c'est l'installation des nouveaux conseils dans les 262 communes wallonnes. Enfin presque, à Tubize, les résultats des élections ont été annulés et à Oupeye, un retard dans la délivrance des convocations a obligé les autorités à fixer le conseil à jeudi prochain.
Les différents conseils communaux de Wallonie ont été installés. Vu le contexte dans lequel vit Charleroi depuis plus d'un an, il fallait bien s'attendre à quelques petit incidents lors de l'installation du nouveau conseil. On notera la manifestation des supporters d'Evelyne Druart, l'ex-échevine sacrifiée sur l'autel du savant équilibre des tendances au sein du PS... Le chahut organisé lors de la prestation de serment de Philippe Van Cauwenberghe ou encore le salut nazi effectué par un nouveau conseiller communal de l'extrême droite.
La mise en place de ce nouveau conseil marque un véritable tournant dans l'histoire politique de Charleroi. Après 30 ans de majorité absolue, le PS et son nouveau bourgmestre, Léon Casaert, devront partager le pouvoir avec le CDH et un échevin chevronné mais aussi et peut-être surtout avec le MR.
A Namur, le parti socialiste perd le maïorat et se retrouve dans l'opposition pour la première fois depuis la fusion des communes. La capitale wallonne sera désormais gouvernée par une tripartite CDH-Ecolo-MR, avec le CDH Jacques Etienne à sa tête. Sur les bancs de l'opposition, on retrouvera bel et bien le bourgmestre sortant Bernard Anselme.
A Huy, où pour la première fois depuis 1983, la majorité PS est contrainte de partager le pouvoir avec le MR en l'occurrence, le ton est monté très vite. L'opposition a en effet rappelé à la bourgmestre Anne Marie Lizin qu'il n'était pas question de passer outre l'ordre de préséance.
A Binche, le vote du pacte de majorité a été reporté. Les deux pactes déposés, l'alliance PS-MR, et la majorité sortante Union ont obtenu tous les deux, 15 voix. Il manquait une voix, celle d'un élu PS. Un élu empêché de prêter serment car la démission de son poste d'enseignant à la ville de Binche n'a pas été actée à temps. Il faudra donc attendre le 15 décembre, date de la convocation d'un nouveau conseil.
A la Louvière c’est la fin d’une époque, le bourgmestre socialiste sortant Willy Taminiaux n'était pas présent. Il a en effet décidé de renoncer à tous ses mandats publics, même celui de conseiller communal.
En Flandre, l'installation des nouveaux conseils communaux aura lieu le 2 janvier. A Bruxelles, elle a commencé la semaine passée.
Jour J pour les nouveaux conseils communaux
Des milliers d'élus vont prêter serment ce lundi en Wallonie. Le 1er lundi de décembre, qui suit les élections, est en effet la date retenue pour l'installation des tous les conseils communaux wallons. Tous, sauf un, à Tubize, en Brabant wallon où les élections ont été annulées. Pour les autres communes, les conseillers vont donc prêter serment, et là où ce sera possible, ils pourront déjà installer bourgmestres et échevins….
"Je jure fidélité au roi, obéissance à la Constitution et aux lois du peuple belge". La formule consacrée est connue. Elle sera répétée des milliers de fois ce lundi à travers toute la Wallonie : 5187 conseillers communaux, au total vont donc prêter serment, parmi eux, 1660 femmes soit environ 32% des élus. On est loin de la parité homme-femme imposée sur les listes. Mais la touche féminine dans les conseils est clairement renforcée : + 8% par rapport à 2000.
Reste à voir combien d'élues intègreront l'équipe du bourgmestre, la réponse tombera lundi soir puisqu'après leurs prestations de serment, les nouveaux conseillers pourront désigner le maïeur, les échevins et le président de CPAS. C'est ce qu'on appelle le pacte de majorité.
Dans les communes où bisbrouilles et tensions empêchent l'adoption d'un pacte, les nouveaux élus ont jusqu'à début janvier pour se mettre d'accord. Après cette date, le gouvernement wallon peut envoyer un commissaire qui évacuera les affaires courantes et mettra à l'ordre du jour de chaque conseil l'adoption d'un éventuel pacte...
Reste le cas particulier de Tubize, où les élections ont été annulées. Le Conseil d'Etat, saisi de l'affaire doit trancher pour début janvier. S'il confirme l'annulation, les Tubiziens seront rappelés aux urnes, dans le cas contraire, la nouvelle majorité sera installée…
Des communes parfois chamboulées :
A Namur, pour la première fois depuis 76, soit depuis les fusions de communes, le PS ne dirigera plus la ville. C'est le centriste Jacques Etienne qui devient bourgmestre à la tête d'une coalition CDH-ECOLO-MR. Autres grands changements: Charleroi, La Louvière et Huy. Dans ces trois villes, bastions socialistes, le PS qui a perdu ses majorités absolues, il devra donc composer. A Charleroi, avec le MR et le CDH, à La Louvière avec le MR et une liste de gauche composée de délégués syndicaux et enfin à Huy, Anne-Marie Lizin a pris le MR comme partenaire.
Dans d'autres bastions socialistes, le changement est plus radical. A Fontaine-l'Evêque comme à Amay, où l'écolo Jean-Michel Javaux devient bourgmestre,les socialistes ont perdu leur majorité absolue et en plus, ils ont été rejetés dans l'opposition. Dans ces communes, depuis des décennies, c'est du jamais vu.
Du côté des coalitions mises en place, pas d'uniformisme. Ca diffère vraiment d'une commune à l'autre. A Mons, Elio Di Rupo continue avec le MR et à Liège, le PS a gardé le CDH. En revanche, à Verviers, le PS a choisi le MR, rejetant le CDH dans l'opposition, alors que de l'autre côté de la Wallonie, à Tournai, le PS a fait le choix inverse.
Election "semi-directe" du bourgmestre :
Avec l'instauration du code wallon de démocratie locale qui prévoit notamment un nouveau mode de désignation des bourgmestres, le paysage politique a été quelque peu transformé. Le nouveau mode désignation des bourgmestres en Wallonie a assurément changé bien des choses. Désormais, en effet, est bourgmestre celui qui a obtenu le plus de voix de préférence sur la liste la plus importante de la majorité. Résultat: le 8 octobre, quelques bourgmestres en place ont été battus en voix de préférence par des candidats de leur liste moins bien classés. Résultat : ils devront céder la place. C'est le cas notamment à Flémalle ou Gilbert Van Bouchaute cède la place à Isabelle Simonis, à Seneffe qui voit le retour de Philippe Busquin, à Farciennes ou encore Fleurus.
Malgré ce nouveau système, qui se veut plus démocratique et plus transparent, l'après élection a encore été marqué par des transfuges qui ont permis des renversements d'alliance comme à Binche ou à Dour. Enfin, autre grand changement: dans 18 mois minimum, tout collège, mais aussi tout bourgmestre ou échevin à titre individuel pourrait être soumis à une motion de méfiance constructive. Et si celle-ci abouti, un collège en place, par exemple, pourra être renversé. Jusqu'à présent, ce n'était pas possible. Pour certains, c'est une avancée indispensable pour le bon fonctionnement des institutions. Pour d'autres, ça risque de susciter en permanence une certaine instabilité politique.
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