10 décembre 2006

Aéroports wallons

Liège Airport renoue avec des résultats en boni

L'année 2006 devrait se clôturer sur un profit de 40 000 €. Le trafic cargo a cru de 24 pc, le trafic passagers de 27 pc.
Après une année 2005 en demi-teinte marquée par une légère perte d'environ 30 000 €, l'aéroport de Liège devrait renouer avec des résultats positifs en 2006. Selon les premiers chiffres examinés par les dirigeants et dont nous avons eu connaissance, la SAB, société gestionnaire devrait afficher cette année un bénéfice d'environ 40 000 €. Une (petite ?) performance, quand on sait que l'aéroport supporte dès cette année une charge annuelle de près de 2 millions d'euros relative à l'emprunt contracté pour construire la nouvelle aérogare. Cette dernière, d'une capacité d'un million de passagers, a été inaugurée en avril 2005 et l'investissement total s'élève à près de 30 millions d'euros.
Thomas Cook rouvre Barcelone
Pour 2006, le trafic cargo devrait enregistrer une hausse d'environ 24 pc passant de 325 712 tonnes en 2005 à environ 405 000 tonnes. Malgré la hausse, il faudra attendre les résultats de l'aéroport de Milan pour savoir si le site occupe la 9e ou la 8e place dans le classement européen des aéroports cargo. L'aéroport liégeois voit le nombre des voyageurs ayant foulé son tarmac en augmentation. Il devrait, au final, accueillir quelque 305 000 passagers pour l'année 2006 contre 240 000 passagers, un an plus tôt. Soit une hausse de près de 27 pc. Liège contribuerait pour 10 pc au nombre total de passagers transportés par les vols charters.
Les prévisions pour 2007 laissent entrevoir une augmentation du trafic passagers (la SAB miserait sur 370 000 passagers) et de l'activité cargo (440 000 tonnes). Selon certaines indiscrétions, le tour-opérateur Thomas Cook reprendra, fin mars 2007, ses vols vers Barcelone et Palerme et Jet Air devrait renforcer ses activités au départ de Liège. L'aéroport de Liège s'apprête à inaugurer sa plate-forme avions pouvant accueillir 4 Boeing 747, les premiers seront ceux de TNT express.
A Charleroi, il semble que l'aéroport n'atteindra pas son objectif des 2,3 millions de passagers pour 2006. Mais le trafic devrait être en hausse de 17 à 18 pc par rapport à 2005 (1,875 million de passagers).

Polémique sur les chiffres de l'emploi


Une étude de l'université de Liège actualise les données sur Bierset et Charleroi.Elle recense 4 226 emplois pour le premier et 2 384 pour le second en 2005.A la Sowaer, on parle d'incohérences concernant les chiffres sur Charleroi.

Arrivera-t-on à s'accorder un jour sur les retombées en matière d'emplois des aéroports wallons ? Une étude commandée par la Société wallonne des aéroports (Sowaer) au Centre international de recherches et d'informations sur l'économie publique, sociale et coopérative (Ciriec-Université de Liège) divise les partenaires. Le but de la demande était une actualisation des rapports d'analyse réalisés pour Liège-Bierset et Charleroi. Les résultats des différentes études sont basés sur des informations issues d'enquêtes réalisées sur les sites aéroportuaires et auprès des entreprises entretenant des relations commerciales avec eux.
La nouvelle étude dont nous avons eu connaissance recense pour l'aéroport liégeois, en 2005, un total de 4 226 emplois ETP (équivalent temps plein) dont 1 758 emplois directs sur le site même, 1 641 emplois indirects et 827 emplois catalysés (sur le pôle d'activité économique de Liège logistics, proche de l'aéroport).

En 2003, une étude du Ciriec dénombrait au total, pour 2001, 3 655 emplois dont 1 761 directs et 1 874 indirects. Donc entre 2001 et 2005, l'emploi généré par l'aéroport liégeois a cru de 571 unités. "La majeure partie des travailleurs a un contrat à durée indéterminée, reflétant une grande stabilité de l'emploi sur le site de l'aéroport", lit-on dans le document. Par ailleurs, plus de 85 pc des personnes travaillant à Liège sont originaires de la province de Liège et plus de 90 pc ont leur lieu de résidence en Région wallonne. Après calcul, les experts du Ciriec en arrivent à la conclusion qu'un emploi direct créé à Liège Airport donne naissance à 2,4 emplois dans l'ensemble de l'économie belge.

Problème de coefficient
Si dans le cas de l'aéroport liégeois, les chiffres semblent correspondre globalement à la réalité, les dirigeants de la Sowaer se montrent plus sceptiques quant aux données relatives à l'aéroport de Charleroi. Les experts du Ciriec ont dénombré en 2005 environ 883 emplois directs (ETP) sur le site dont 12 pc seulement sont à temps partiel. Sur base des dépenses des passagers, de la Sowaer et de BSCA (société gestionnaire du site), ils évaluent les emplois indirects à près de 1 501 ETP. Ils en arrivent à la conclusion qu'un emploi direct créé sur le site à Charleroi génère 2,70 emplois indirects dans l'ensemble de l'économie domestique. "Il y a une incohérence entre ces chiffres et ceux d'une autre étude. On nous explique que c'est parce que le Bureau du Plan a modifié son coefficient multiplicateur, mais on se pose quand même des questions", commente un responsable de la Sowaer.

En effet, les emplois ne font pas l'objet de contestation, car ils sont nommément comptés dans les entreprises installées sur le site. Une étude de 2003 avait dénombré 699 ETP. Mais en ce qui concerne les emplois indirects, on les obtient en convertissant en ETP les dépenses des passagers en leur appliquant un coefficient multiplicateur arrêté par le Bureau fédéral du plan. Mais il se fait que celui-ci a été ajusté, entre-temps et qu'au bout du compte, on arrive à 1 501 ETP contre... 2 275 en 2003. D'où la perplexité à la Sowaer.

Bierset : recours contre l'allongement de la piste

Les riverains contestent l'indépendance de Tractebel qui a réalisé l'étude d'incidences.
Après le ministre flamand de l'Environnement Kris Peeters (CD & V), deux riverains de l'aéroport de Liège-Bierset viennent de déposer un recours contre le nouveau permis relatif à l'allongement de la piste principale du site. Via leur conseil, Me Luc Misson, ils ont saisi le Conseil d'Etat pour obtenir la suspension et l'annulation du permis délivré le 13 septembre 2006 par la Région wallonne. Pour les riverains, le permis viole une directive européenne qui impose d'évaluer au préalable les incidences de certains projets publics et privés sur l'environnement. D'après eux, la Région wallonne aurait dû procéder à une étude d'incidence avant de signer l'accord de 1996 avec l'opérateur de courrier express, TNT, lequel modifie le statut du site d'aéroport militaire en un site civil. Les riverains soutiennent aussi qu'en violation de la même directive, les communes voisines de Grâce-Hollogne (où se trouve l'aéroport) n'auraient pas été averties officiellement de la demande de permis, ni reçu le dossier contenant l'étude d'incidences. Ils contestent l'indépendance de la société Tractebel à qui le bureau AIB Vinçotte (auteur de l'étude d'incidences) a fait appel pour certains aspects de la tâche.
Il est vrai que Tractebel a réalisé, par le passé, une étude stratégique sur les pistes de développement du site. Le projet d'allongement de la piste de 413 m (pour la porter à 3700 m) avait déjà essuyé un recours au CE pour défaut de consultation de la Région flamande. Le ministre wallon André Antoine (CDH) avait retiré le premier permis octroyé en juillet avant que la décision du Conseil d'Etat ne tombe. Les riverains avaient aussi introduit à l'époque un recours. "Nous avons déjà répondu point par point aux arguments des riverains", dit-on au cabinet Antoine. La décision de la haute juridiction serait attendue dans un mois et en cas de suspension, la Région et l'aéroport devront revoir leur copie.

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