21 novembre 2007

Scinder la santé, c’est non !

C’EST UNE ENQUÊTE due à l’assureur DKV qui le pointe : une majorité de Belges refuse la scission des soins de santé.

Qui aurait parié son prochain salaire là-dessus ? Selon une enquête (*) due à l’assureur DKV et dont les résultats ont été présentés ce mardi, 55 % des Belges sont contre une scission des soins de santé. Cette moyenne nationale appelle toutefois de sérieuses nuances car, si trois francophones sur quatre s’opposent à une scission, les avis sont beaucoup plus contrastés au nord du pays : 40 % de Flamands sont contre et 18 % n’ont aucune idée sur la question mais 42 % sont favorables à une scission. Qu’en retiendront les négociateurs de l’Orange bleue ?
L’enquête voulue par DKV s’est surtout intéressée à la question du coût des soins de santé, thématique bien connue des sociétés vieillissantes et par ailleurs raison d’être d’un assureur comme DKV, spécialisé dans le créneau. On en retiendra notamment qu’un répondant sur quatre (26 %) dit avoir des difficultés à assumer ses dépenses de soins de santé. Parmi eux, 9 % ont reçu des soins mais n’ont pas pu payer la part qui leur revenait. Plus grave, 9 % disent avoir reporté des soins médicalement nécessaires faute de moyens. Et pourtant, seuls 12 % des 8.000 et quelques répondants n’ont pas d’assurance hospitalisation complémentaire.
« 650 euros par an »
Selon Luc Vancamp, le patron de DKV, cela rend d’autant plus inquiétantes ces difficultés à assumer le budget santé. « Une fois décomptée l’intervention de la Sécurité sociale (20 milliards d’euros en 2005) puis celle des mutualités et des assureurs privés via les assurances complémentaires (1,4 milliard), le patient doit encore sortir de sa poche un quart du coût total des soins de santé en Belgique, soit 6,5 milliards ou 650 euros par personne et par an, situe Luc Vancamp. C’est lourd pour le budget familial et pour certains, c’est trop. »

L’intéressé croit y voit la preuve que les pouvoirs publics feraient mieux de stimuler les couvertures complémentaires privées dont DKV est… un gros vendeur en Belgique (numéro un des couvertures complémentaires individuelles et numéro deux des contrats souscrits via l’employeur). DKV n’a pas manqué de poser la question : faut-il rendre fiscalement déductible l’assurance hospi ? La réponse est claire et nette, c’est « oui » à 84 %, mais elle n’étonne pas : les répondants ayant à 90 % opté pour ce genre de couverture, c’est plutôt le contraire qui aurait surpris.

Pour le reste, l’enquête confirme la grande satisfaction des Belges sur la qualité des soins dispensés en Belgique. Mention « très bien » pour le généraliste (80 % sont contents), « bien » pour le spécialiste (69 %) et « satisfaisant » pour l’hôpital (57 %).

(*) Questionnaire rempli via internet par 8.223 répondants (58 % de Flamands, 33 % de Wallons et 9 % de Bruxellois).

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