16 novembre 2007

Les francophones demandent des engagements

159 jours sans gouvernement. Afin de restaurer la confiance entre les communautés, les présidents des 4 partis francophones demandent aux partis flamands de s'engager à trouver des solution négociées dans le dossier de Bruxelles-Hal-Vilvorde et à éviter toute prise de décision d'une communauté qui en exclut une autre, ont-ils fait savoir vendredi à l'issue de leur réunion.

Reynders se veut rassurant sur l’économie du pays
vendredi 16.11.2007, 19:12Le ministre sortant des Finances Didier Reynders s’est voulu rassurant sur la santé de l’économie belge, malgré la crise que vit le pays. « Nous pensons nous situer autour de l’équilibre budgétaire », a expliqué Didier Reynders lors d’une conférence de presse, afin de « rassurer les voisins qui pourraient être inquiets ». Le ministre libéral des Finances sortant, qui gère les « affaires courantes » en l’absence de nouveau gouvernement et qui souhaite rempiler pour quatre ans, a précisé qu’il misait sur un petit déficit de « 0,2 % » du Produit Intérieur Brut (PIB) en 2007. En l’absence de projet de budget complet pour l’année 2008, que seul le futur gouvernement pourra établir, l’équipe sortante a pris des « mesures très restrictives » pour limiter le niveau des dépenses à celui de 2007, a-t-il ajouté.

Milquet ira à la manif de dimanche, Reynders pas
La présidente du CDH Joëlle Milquet et une délégation de son parti participeront dimanche à la marche organisée pour l’unité nationale de la Belgique, a fait savoir la présidente vendredi dans un communiqué. Pour sa part, le président du MR a indiqué qu’il n’y participerait pas. Didier Reynders estime inopportun d’aller manifester pour s’envoyer un message à soi-même et pense que les hommes politiques qui manifestent pour s’envoyer des messages troublent la relation entre la population et le monde politique.

Les 4 présidents ont également réaffirmé leur solidarité à l'égard des bourgmestres de la périphérie et une solution à leur cas devra faire partie de toute décision relative à la périphérie bruxelloise, ont-ils ajouté.
Les partis francophones vont par ailleurs poursuivre leur concertation pour préparer la définition de positions communes relatives aux débats communautaires.
La finalité de ce dialogue, aux yeux de M. Reynders, est de tenter de faire fonctionner et évoluer la Belgique fédérale. Il s’agit de la meilleure façon de ne pas entrer dans un scénario confédéral, a-t-il laissé entendre.
« Je l’ai déjà rappelé du côté francophone : si on veut une Belgique fédérale, il faut accepter que cette Belgique évolue mais dans un dialogue où chacun se respecte », a-t-il souligné.
M. Reynders relève à cet égard que les attitudes prises et les actes posés en Flandre depuis un peu plus d’une semaine n’ont guère contribué à l’apaisement nécessaire pour reprendre le dialogue.
« Les décisions et attitudes prises il y a un peu plus d’une semaine ne vont pas dans le sens que nous attendions. Nous espérons qu’à travers la rencontre des Francophones, on pourra reprendre la voie du dialogue mais il doit aussi y avoir la volonté de la part des partis flamands d’aller dans la même direction », a-t-il expliqué.
Pour entrer dans une négociation institutionnelle, le FDF -l’une des composantes du MR- a posé comme condition la résolution du problème qui se pose avec les trois bourgmestres dont la nomination a été refusée. M.
Reynders se montre quant à lui plus prudent : « nous souhaitons un dialogue ouvert avec tous ces points sur la table », a-t-il dit.
Le président du MR se montre également peu bavard sur le formateur Yves Leterme. Il constate qu’il bénéficie du soutien de la famille composée du CD&V/N-VA et du cdH et que le roi l’a désigné pour occuper cette fonction et l’y a maintenu.
« Je constate qu’il y a une famille politique qui souhaite qu’il soit en charge de cette responsabilité et que le roi l’y a nommé et maintenu. Je ne regrette jamais les choix du roi, en tout cas pas devant vous », a-t-il déclaré aux journalistes.
Quant à savoir s’il croit toujours à la réussite de l’orange bleue, le président du MR ne s’est pas montré plus loquace. « Ce n’est pas mon style de croire ou pas. J’essaie de mettre sur pied un gouvernement », a-t-il commenté.
La réunion des partis francophones aura lieu au parlement de la Communauté française. Si M. Reynders a attendu vendredi pour l’organiser, c’est en raison des tensions qui agitaient, d’après lui, la scène politique au sud du pays.

Coup de gueule de Milquet
La présidente du CDH, Joëlle Milquet, n’avait pas l’air d’excellente humeur quand elle est arrivée ce vendredi après-midi à la réunion des présidents de partis francophones. Elle ne l’a pas nommé mais elle n’a guère apprécié les propos tenus par le président du MR, Didier Reynders, à propos du CDH.
« Quand on lance une invitation, que l’on s’assure de jouer la cohésion et pas la division. Ce n’est pas vraiment ce que j’ai vu ce matin », a-t-elle déclaré.
Dans un entretien accordé à la presse, M. Reynders s’en est pris au soutien qu’apporte, selon lui le CDH, au formateur Yves Leterme, rendant de ce fait impossible la désignation d’un premier ministre francophone.
Mme Milquet n’a pas bien pris non plus la demande formulée par le FDF à la bourgmestre de Rhode-Saint-Genèse, Myriam Delacroix (CDH), de ne pas accepter sa nomination par le ministre flamand des Affaires intérieures, Marino Keulen.

« La solidarité des Francophones doit s’exercer à l’égard du ministre flamand, libéral, et non contre leur collègue francophone. On ne peut pas parler de déni de démocratie d’un côté et, de l’autre côté, demander un déni de démocratie », a-t-elle expliqué.
(d’après Belga)

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