08 novembre 2007

Les éditos du Standaard, Morgen et Het Laatste Nieuws

Voici les éditos du Standaard, Morgen et Het Laatste Nieuws :
Un pas essentiel vers la scission - Peter Vandermeersch, De Standard
Le mercredi 7 novembre 2007 restera historique pour la Belgique. En commission des Affaires intérieures, les Flamands ont utilisé leur majorité pour lancer la procédure de scission de BHV. Certes, des batteries de manœuvres dilatoires sont prêtes. Mais un pas essentiel a été franchi pour mettre fin à la situation qui permettait aux francophones de Flandre de voter sur des listes bruxelloises. C’est une bonne chose.
Le gouvernement Leterme est-il prêt pour autant à prendre son envol ? Trois fois non. L’évacuation temporaire de BHV – de la table des négociateurs au Parlement – ne répond pas à la nécessité d’un pas décisif vers une réforme de l’Etat. Constituer un gouvernement d’urgence uniquement sur des thèmes socio-économiques, sans volet communautaire, c’est méconnaître la réalité de ce pays. Sans réforme de l’Etat, le pays ne s’en sortira pas sur le plan économique. Les négociateurs n’ont pas âprement débattu durant 150 jours pour atterrir avec un gouvernement Orange bleue sans agenda communautaire ambitieux.
Cela reste la mission de Leterme et des quatre partis autour de la table.
Une véritable scène de théâtre politique - Yves Desmet, De Morgen
Boum ! Patatras ! (...) Les députés flamands ont vécu hier un grand jour. Ils ont levé les mains fièrement et ont voté le scission de l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Ce vote empêche paradoxalement la scission dudit arrondissement durant un an et demi. Aussi viril que soit ce vote, il n’a absolument rien changé sur le terrain. C’était une véritable scène de theâtre politique. Mais la régie n’a pas assuré. Il y a eu beaucoup trop peu de portes claquées, beaucoup trop peu de déclarations fracassantes et personne n’a parlé de la faillite évidente des négociations, menées par Yves Leterme. Personne n’a relevé que la seule voie pour Yves Leterme est celle de la sortie, qu’il n’a plus qu’à présenter sa démission au roi.
Mais ce vote a aussi quelques avantages. Il permet notamment aux deux parties de retourner vers leur arrière-ban sans avoir perdu la face. Le cartel a enfin trouvé cinq minutes de courage politique. Et les francophones peuvent affirmer qu’ils n’ont rien lâché, qu’ils ont pu postposer tout cela d’un an et que ceci prouve une fois de plus combien les Flamands sont tentés par le séparatisme. Du point de vue des relations publiques et du marketing, tout est en ordre.
Une défaire amère pour Leterme - Luc Van der Kelen, Het Laatste Nieuws
Pour le formateur Yves Leterme, ce vote effectivement historique à la Chambre est une défaite amère. (…) Les francophones peuvent désormais empêcher la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde durant un an et peut-être davantage.
Mais après ce retard, nous voterons la scission et elle sera un fait ? Erreur. Une loi doit recevoir la sanction royale. Le Roi doit donc y regarder de près et il ne peut signer sans l’accord du… gouvernement. Et là, la scission sera impossible : le gouvernement ne donnera pas son accord car les ministres francophones ne le voudront pas. Grâce aux Van Biesen, Doomst et autres De Crem, BHV ne sera pas légalement scindé. Pas maintenant, pas demain, et pas dans l’année.
Pour la fédération belge, le 7 novembre est aussi un jour triste. C’est le jour où la Flandre s’est comportée en puissance impérialiste. La Belgique à deux grandes communautés ne peut être gouvernée que par consensus. Le côté unique de la Belgique, c’est que majorité et minorité ont donné le pouvoir à la concertation et non à la loi du nombre. Pour ces raisons, la Belgique a suscité l’admiration à l’étranger. Hier, le bourgmestre d’Aalter a mis fin à cela.

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