11 novembre 2007

Le point

Comment sauver le soldat L ?


Standing ovation pour Bart De Wever
Le gouvernement travaille encore
La tête d'Yves Leterme est désormais aussi demandée en Flandre

Sauver le soldat Leterme. Le mot d'ordre bénéficie désormais de la priorité absolue, au sein du CD & V/NV-A. Le cartel de l'homme aux 800.000 voix croyait avoir sauvé l'Orange bleue et son ténor, en validant le vote en trompe-l'oeil sur la scission de BHV, mercredi. Le résultat final est pourtant aux antipodes.
Samedi, la presse flamande a commencé à demander - durement - la tête du formateur, trop décrédibilisé à ses yeux. Du coup, le cartel a raidi son discours, exigeant désormais une certitude de réforme de l'État, dès la formation du gouvernement.
C'est dans ce contexte plus compliqué que prévu que les présidents de la Chambre et du Sénat ont entamé leur mission, ce samedi. Ils feront un premier rapport au Roi, cet après-midi. Pour le préparer, ils ont reçu tous les présidents des partis démocratiques. Avec une constante : voir comment les associer, tous, au nécessaire débat institutionnel sans lequel plus aucun gouvernement fédéral ne pourra voir le jour.
"Prendre ses responsabilités"
Et la chose ne s'annonce guère simple. Car la famille socialiste, sans fermer définitivement la porte, a déjà fait savoir à MM. De Decker (MR) et Van Rompuy (CD & V) qu'il était hors de question de compter sur elle pour aider à sortir le projet d'Orange bleue de l'ornière - si pas de l'impasse - dans laquelle elle se trouve.
Elio Di Rupo (PS), mine grave, s'est laissé aller à trouver "un peu court " qu'on tente de tourner aussi vite la page sur la gifle reçue par les francophones mercredi. Sa porte-parole, peu après, confiait même qu'il est sorti "abattu " de sa rencontre avec les deux présidents d'assemblée.
Tout autre son de cloche au MR et au CDH où Didier Reynders et Joëlle Milquet ont clairement essayé de jouer l'apaisement. La démocrate humaniste a estimé nécessaire de "calmer le jeu " face aux heures graves que vit le pays.
Le libéral réformateur, lui, a trouvé que le CD & V avait réagi de façon "un peu trop brutale " aux événements et que c'est surtout sa formation qui mettait Yves Leterme, pour l'heure, en difficulté.
Mais on retiendra également les propos tenus par le Liégeois dans Le Monde . Il y a estimé que le vote des députés flamands mercredi "n'est pas une simple péripétie " mais "un choc à haute teneur symbolique ", dans un pays dans lequel "la logique à l'oeuvre est celle d'une confédération ". Tout "l'enjeu est donc d'apprendre à faire vivre ensemble des gens qui se meuvent déjà dans des univers différents", ce qui lui "semble encore possible" .
Possible, mais à quel délai pour la formation d'un gouvernement ? La réponse est très incertaine, la NV-A (lire ci-contre) ayant mis le week-end à profit pour bomber le torse et appeler les francophones, s'ils veulent sauver le pays, à "prendre leurs responsabilités" ...


Entre l'orange bleue et la N-VA, le CD&V devra choisir

Le président du MR, Didier Reynders, a appelé dimanche le CD&V a faire un choix entre l'orange bleue ou la N-VA. M. Reynders a lancé cet appel sur les plateaux de télévision des émissions Mise au Point (RTBF) et Controverse (RTL-TVI), "Quand on dit 'le cartel est incontournable', peut-être que le CD&V doit d'une manière ou d'une autre se trouver autour de la table mais vous savez, personne n'est incontournable en Belgique (...) La N-VA ne l'est certainement pas avec cinq sièges. Ça c'est un choix qui appartient à une série de démocrates au sein du monde social-chrétien en Flandre", a indiqué M. Reynders sur RTL-TVI. Interrogé sur la probabilité de voir une coalition orange bleue émerger, le président du MR a répété qu'à son sens, il y a 51% de chances qu'un tel gouvernement soit mis sur pied mais "le cartel CD&V/N-VA va devoir faire des choix", a-t-il dit.
http://rtlinfo.alinfini.be/index.php?option=com_vpl_videoplayer&task=play&mmo=14323#search

Elio, le perfide:http://rtlinfo.alinfini.be/index.php?option=com_vpl_videoplayer&task=play&mmo=14325

Happart propose d’intégrer les entités fédérées au débat

Le président du Parlement wallon, José Happart, appelle à intégrer au débat institutionnel les différentes entités fédérées en vue de rechercher une solution à la crise que traverse le pays.
"Intégrer au débat les entités fédérées, sans tabous ni à priori, est le seul moyen à terme d'arriver à une solution respectueuse des souhaits des uns et des autres", indique samedi José Happart dans un communiqué. L'Etat belge a un urgent besoin d'être géré pour rencontrer les besoins essentiels de nos populations, quelle que soit la Région, notamment face à l'évolution du coût de l'énergie et des matières premières qui, à l'entrée de l'hiver, grève lourdement les budgets des ménages, surtout parmi les plus démunis, estime-t-il. Selon lui, "une association des partis démocratiques est impérative et urgente" à cet égard.
Une solution sur l’institutionnel avant les régionales de 2009 : impératif
Par ailleurs, pour le président du Parlement wallon toujours, "les problèmes communautaires sont parties intégrantes de la réalité socio-économique de notre pays. Ils doivent être abordés, et si possible solutionnés, avant les élections régionales de 2009, faute de quoi le fossé qui s'installera entre les trois Régions prendra la forme d'un abîme".

La N-VA voit le cartel requinqué après un "problème de perception"

La position ferme adoptée par Bart De Wever a plu. Il a reçu une standing ovation lors du Conseil de parti

Le président de la N-VA, Bart De Wever, a reçu samedi une "standing ovation" au début du Conseil de parti qui s'est tenu samedi à Asse, dans le Brabant flamand. Le cartel parle à nouveau d'une seule voie après quelques atermoiements.Bart De Wever a reçu ces applaudissements nourris pour la position ferme adoptée vendredi par le cartel CD&V/N-VA exigeant des garanties qu'il y ait une réforme de l'État digne de ce nom faute de quoi il refusera d'entrer dans un gouvernement.Le Conseil de parti de la N-VA s'est dit rassuré après que le CD&V s'est rallié au point de vue exigeant des garanties d'une réforme de l'État avant d'entrer dans un gouvernement. "Nous sommes à nouveau sur la même longueur d'ondes au cartel après la mise au jour d'un problème de perception", a indiqué samedi Bart De Wever à l'issue du Conseil.Jeudi soir, la diffusion du communiqué du Palais royal appelant à la mise sur pied rapide d'un gouvernement et invitant les présidents de la Chambre et du Sénat à ½uvrer au rétablissement de la confiance entre les Communautés et à lancer la discussion institutionnelle avait jeté le trouble au sein de la N-VA. Ce dernier vivait mal l'idée d'une dissociation du socio-économique et du communautaire, le risque d'encommissionnement apparaissant réel.La N-VA a donc vu d'un bon oeil que le CD&V refuse vendredi aux côtés des nationalistes d'entrer dans un gouvernement dont les négociateurs n'auraient apporté l'assurance qu'il y ait une réforme de l'État.Bart De Wever est venu faire samedi un état des lieux sur la formation de l'orange bleue comme il le fait une fois par mois en Conseil de parti.Avant que ne débute le Conseil, le président de la N-VA, a appelé "tout le monde" à prendre ses responsabilités. "Si ce pays doit continuer à exister, ceux qui, le plus fortement, appellent de leurs v½ux (cette persistance de l'État belge), doivent prendre leurs responsabilités pour cette réforme de l'État", a-t-il dit à l'adresse de l'ensemble des partis et pas seulement ceux de l'orange bleue.La N-VA reste partisane d'une coalition orange bleue même si celle-ci ne dispose pas d'une majorité des deux tiers nécessaire à une grande réforme de l'État. Celle-ci doit être exécutée via "l'une ou l'autre mécanique" qu'il conviendra d'activer, a indiqué Bart De Wever. "Mais il y a moyen de faire cela d'une manière crédible, avec des garanties, ou d'en faire un bac à sable", a-t-il lancé."Je pense aujourd'hui que la confiance dans le cartel s'est encore renforcée, a indiqué le secrétaire de parti Bart De Nijn. Il a qualifié le président du CD&V Jo Vandeurzen et le formateur Yves Leterme de "véritables hommes d'État flamands".Selon lui, "les Francophones doivent à présent comprendre qu'une réforme de l'État est nécessaire, tant pour la Flandre que pour la Wallonie"

Formation : dialogue de sourds par médias interposés

De quoi vont bien pouvoir parler Herman Van Rompuy et Armand De Decker avec Albert II cet après-midi ? Les présidents de partis qu’ils ont rencontrés hier campent sur leur position, et réitèrent ce matin, à la radio et à la télévision, leurs conditions respectives, antagonistes, pour la formation d’un gouvernement.

« Il n'y a aucun gouvernement possible dans ce pays sans qu'il y ait une discussion sur le fond des choses », a répété dimanche le président du CD&V, Jo Vandeurzen lors de l'émission « De Zevende Dag » sur la VRT. Autrement dit, pour le CD&V, une réforme de l'Etat est nécessaire et constitue le préalable obligé aux discussions sur la formation d’un gouvernement.

Sur le plateau de « Mise au Point » (RTBF), les présidents des quatre principaux partis francophones ont répété qu’ils attendent un geste des partis flamands permettant la reprise d'un dialogue entre communautés.

Joëlle Milquet et Didier Reynders, respectivement présidente du cdH et président du MR, les deux partis francophones concernés par l' « Orange bleue », ont souligné que les négociations étaient « arrêtées » et qu'elles ne reprendraient qu'une fois que les gestes attendus, annonçant la reprise du dialogue, seront perceptibles.

Selon Didier Reynders, l'arrêt des négociations peut encore durer des jours voire des semaines.

En outre, le président du MR a appelé le CD&V à faire un choix entre l' « Orange bleue » ou la N-VA (le parti nationaliste flamand avec lequel il est en cartel).

« Quand on dit « le cartel est incontournable », peut-être que le CD&V doit d'une manière ou d'une autre se trouver autour de la table. Mais vous savez, personne n'est incontournable en Belgique (...) et la N-VA ne l'est certainement pas avec cinq sièges. Ça c'est un choix qui appartient à une série de démocrates au sein du monde social-chrétien en Flandre », a indiqué Didier Reynders à la télévision.

Interrogé sur la probabilité de voir une coalition orange bleue émerger, le président du MR a répété qu'à son sens, il y a 51% de chances qu'un tel gouvernement soit mis sur pied mais « le cartel CD&V/N-VA va devoir faire des choix », a-t-il répété.

Réconciliateurs : les présidents au rapport

Les présidents de la Chambre et du Sénat se rendront chez le Roi cet après-midi, au lendemain d'une longue journée de consultations. Herman Van Rompuy et Armand De Decker ont reçu les présidents de partis démocratiques à l'exception du FDF, de la N-VA et de la Lijst Dedecker. Les deux hommes ont pour mission de restaurer le dialogue entre francophones et néerlandophones.

Les partis socialistes francophone et néerlandophone ne sont pas prêts à dépanner l'orange bleue en crise dans le contexte actuel, ont indiqué après leur entrevue respective avec les présidents de la Chambre et du Sénat, Elio Di Rupo, d'une part, et Caroline Gennez, d'autre part. Pas de commentaires en revanche de la part des présidents d'Ecolo et Groen! à l'issue de leur rencontre avec De Decker et Van Rompuy.

Le président du PS, Elio Di Rupo est sorti « abattu » de la réunion avec Armand De Decker et Herman Van Rompuy, a indiqué sa porte-parole. Il se confirme selon lui que les partis flamands ne feront pas le geste d'apaisement demandé par les francophones.

Elio Di Rupo n'a pas souhaité indiquer aux deux réconciliateurs si le PS était disposé à soutenir, le cas échéant, de l'extérieur une réforme institutionnelle nécessitant la majorité des deux tiers. Le président du PS laisse cette question à l'appréciation des instances de son parti.

Elio Di Rupo ne voit cependant pas le PS jouer le jeu sous la menace de coups de force permanents des partis flamands. Ceux-ci, au travers de récentes déclarations dans la presse, n'excluant pas de reproduire le vote unilatéral communautaire tel qu'il a eu lieu mercredi à la Chambre sur la scission de « BHV ».

La présidente du sp.a, Caroline Gennez, a pour sa part jugé « malheureux » le timing choisi par les deux présidents d'assemblée pour convoquer l'ensemble des présidents de partis. Selon elle, cela donne le sentiment qu'on a besoin des socialistes pour résoudre la crise. « On n'est pas prêt à dépanner l'orange bleue », a-t-elle dit en substance.

Les partis écologistes se sont quant à eux refusés à tout commentaire après l'entrevue avec les deux réconciliateurs.

Bart De Wever (N-VA) : « C’est pas ma faute » !
Le président de la N-VA n'a pas rencontré hier les présidents de la Chambre et du Sénat. En revanche, il a reçu une véritable ovation lors du conseil que tenait son parti. La N-VA qui est satisfaite des garanties demandées vendredi par Jo Vandeurzen en matière de réforme de l'Etat pour former un gouvernement. Bart De Wever, hier, rejetait toute responsabilité dans la crise actuelle.

« Orange bleue » figée dans la glace
La situation est de plus en plus tendue entre les partenaires de l' « Orange bleue ». Entre le MR et le cartel CD&V/N-VA, il y a plus qu'un gouffre aujourd'hui sur le communautaire.

Le constat est simple, le climat est glacial et on ne voit vraiment pas pour l'heure ce qui va pouvoir calmer le jeu. Après le vote de la scission de « BHV » par les seuls partis flamands, mercredi, Didier Reynders demandait ― et il visait bien sûr le cartel CD&V/N-VA ― un geste fort :

« Pour que l'on puisse reprendre, il faut restaurer la confiance. Si la confiance intervient entre les communautés, on pourra reprendre ce que j'appellerai le jeu normal du pacte des Belges, c’est à dire la recherche d'une négociation pour former une majorité », déclarait Didier Reynders jeudi.

La réponse du cartel CD&V/N-VA n'a pas tardé. Pour Jo Van Deurzen, le président du CD&V, ce sont les francophones qui doivent poser le geste fort :

« Le CD&V/N-VA décline la demande du président du MR, Reynders. Le CD&V/N-VA demande par contre un geste des francophones sur des garanties concernant la réalisation d'une réforme de l'Etat. Et ces garanties doivent être données avant que les négociations pour la formation d'un Gouvernement, ne puissent reprendre ».

Il serait dès lors étonnant de voir sur quoi débouchera la mission de réconciliation confiée par le Roi à Herman Van Rompuy et Armand De Decker, deux hommes qui sont tout de même d'abord, et avant tout, CD&V et MR, deux partis aux antipodes aujourd'hui l’un de l’autre.

Par ailleurs, on peut lire ce samedi dans le quotidien français « Le Monde » une interview de Didier Reynders, qui n'hésite pas à parler de confédéralisme. « La logique en Belgique est celle d'une confédération ».

« Il faut bien considérer que quelque chose a été cassé par le vote de mercredi. Il a démontré que les Flamands pouvaient aller assez loin, et assez facilement », a déclaré le ministre des Finances.

« La logique à l'oeuvre en Belgique est celle d'une confédération. L'enjeu est donc d'apprendre à faire vivre ensemble des gens qui se meuvent déjà dans des univers différents. Et c'est cela qui me semble encore possible » , a-t-il encore dit.

« BHV » : le parlement de la Communauté française vote le conflit d'intérêts
Le parlement de la Communauté française a finalement adopté vendredi en fin après-midi à l'unanimité des 82 voix des partis démocratiques ― moins 3 abstentions FN ― la proposition de motion relative à un conflit d'intérêts touchant à la proposition de scission de l'arrondissement « Bruxelles-Hal-Vilvorde » votée mardi en commission de de l’Intérieur de la Chambre par les seuls représentants des partis flamands. Mais les débats ont été plus longs que prévus. La séance a même été interrompue, en raison d'incidents entre élus socialistes et libéraux.


Incidents entre socialistes et libéraux au Parlement de la Communauté française. Les premiers accusant les seconds d'avoir trahi les francophones, en participant à un scénario convenu de longue date avec le CD&V. Le vote de la scission de « BHV » en commission de l’Intérieur de la Chambre aurait été arrangé pour mettre le dossier au frigo et poursuivre coûte la coûte la formation d'un gouvernement « Orange bleue ».

C’est le socialiste Léon Walry qui a mis le feu aux poudres, en parlant de « jeu de dupes » et en accusant les libéraux francophones d’avoir spéculé, en concertation avec le CD&V, sur l’issue du vote de la scission de « BHV », ouvrant la voie à Yves Leterme pour constituer coûte que coûte un gouvernement sans être embarrassé par ce dossier brûlant.

Le chef de groupe socialiste, Léon Walry, a accusé le MR d'avoir trahi les francophones, en participant à un scénario convenu de longue date avec le CD&V. Selon Léon Walry, le vote de la scission de « BHV » aurait été arrangé pour mettre le dossier au frigo, et permettre la poursuite des négociations de l' « Orange bleue ».

Les libéraux ont alors quitté l’hémicycle, non sans avoir accusé Léon Walry d’être un « fossoyeur de la Wallonie ».

Marie Arena (PS), ministre-présidente de la Communauté française, a réagi au micro de La Première (RTBF) à l’issue de cet incident : « Je pense que le problème n’est pas un problème de fond. Tout le monde est d’accord sur la solidarité francophone. Tout le monde est d’accord de dire que c’est à la Communauté française qu’il convient de suspendre ce qui a été voté au fédéral hier. Mais soit tout le monde est d’accord, soit il y a une faille. Et cette faille viendrait d’un possible pré-accord entre le MR et le CD&V. Et si aujourd’hui, il y a des doutes et des questions à ce sujet, c’est bien au Parlement qu’ils doivent être levés et posés ».

Mais finalement, la motion a été votée par 82 oui et 3 asbtentions. Le Parlement de la Communauté française a donc fini par adopter cette motion sur le conflit d'intérêts, en réplique au vote de la scission de « BHV » en commission de la Chambre, qui sera présentée incessamment au Premier ministre du gouvernement en affaires courantes, Guy Verhofstadt (Open VLD).

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