Le PS carolo envisage des retraits de mandats
Jean-Pierre De Clercq règle ses comptes avec le PS de Charleroi
L'ancien député permanent PS du Hainaut Jean-Pierre De Clercq a annoncé mercredi qu'il déposait plainte auprès de la Commission de Déontologie Nationale du PS contre tous les membres de la Commission de Vigilance du PS de la Fédération de Charleroi. Il s'en prend aussi à Elio Di Rupo "qui n'a plus rien à dire au parti et fait du cabotage populiste sans aucune ligne politique".
La plainte concerne également le président de la commission, Michel Wilgaut, "qui a manqué aux règles et au devoir de discrétion et de correction élémentaire dans un Parti". L'ancien mandataire socialiste entend ainsi réagir à l'information parue dans "Le Soir" de ce mercredi, selon laquelle la Fédération PS de Charleroi envisage de retirer leur mandat à des élus PS qui auraient négligé de payer leur quote-part au parti. "J'invite d'ailleurs tous les militants responsables et ayant le souci de la correction au sein du Parti socialiste à exiger la démission de celui qui est actuellement à sa tête", dit Jean-Pierre De Clercq. Et de se demander quelle est encore la légitimité d'une Commission de Vigilance, compte tenu de la "mise sous tutelle" de la Fédération PS de Charleroi".
La fille de Jean-Pierre De Clercq, Alisson, conseillère communale à Charleroi, pourrait se trouver dépossédée de son mandat de présidente d'une société de logements sociaux de Charleroi. L'ancien élu PS évoque "le masochisme autodestructeur du PS" et s'en prend particulièrement à Elio Di Rupo "qui n'a plus rien à dire au parti et fait du cabotage populiste sans aucune ligne politique". S'il ne se sent pas personnellement visé par la mesure envisagée puisqu'il n'exerce plus aucun mandat, Jean-Pierre De Clercq précise également que sa fille a toujours versé sa quote-part au PS, même si elle a fait l'objet d'une demande de complément de versement en juin. (CYA)
Une cinquantaine de mandataires n'ont pas versé leur quote-part au parti. Les sanctions vont bientôt tomber.
Alisson De clercq accuse un important arriéré et pourrait perdre la présidence de la société Le Logis Moderne.
La procédure concerne de nombreux mandataires socialistes de l'arrondissement de Charleroi, en arriérés ou en défaut de paiement de leur quote-part à leur fédération politique. « Les statuts les obligent à reverser au parti 10 % du revenu qu'ils tirent de leurs mandats », indique un cadre du PS.
S'ils manquent à ces engagements, ils s'exposent à des mesures de retrait des mandats qu'ils exercent – sauf ceux qu'ils tiennent d'élections au suffrage universel.
Concrètement, cela signifie que le parti se réserve le droit de démettre les élus. Dans ce contexte, les commissions de vigilance régionales sont chargées d'instruire les dossiers litigieux. Le travail ne manque pas à Charleroi. Après plusieurs mois de négociations, il nous revient qu'une cinquantaine de lettres de mise en demeure ont été adressées.
Il s'agissait de demander des comptes aux intéressés. Selon nos informations, quelques-uns ont répondu aux convocations de la commission pour venir lui expliquer leurs difficultés. C'est le cas d'anciens échevins de Charleroi plongés dans les problèmes judiciaires, comme Viviane Van Acker (poursuivie dans le cadre de l'affaire des faux collèges de signature) ou de Claude Despiegeleer (qui fait l'objet d'une quinzaine d'inculpations). Ils ont demandé à pouvoir bénéficier d'un remboursement étalé.
Réclamer des exclusions ?
D'autres n'ont donné aucun signe de vie, comme Serge Van Bergen et Claude Bael. Enfin, d'anciens élus sont venus dire qu'ils ne rembourseraient pas. Considérant avoir manqué de soutien de la part des responsables du parti et des ministres PS de l'exécutif wallon, l'ex-maïeur de Fontaine l'Évêque et président de l'intercommunale de production et de distribution d'eau Aquasambre, Georges Rovillard (inculpé pour détournement de fonds et abus de biens sociaux), a annoncé qu'il laisserait ouverte son ardoise de plus de 1.000 euros.
« Dans le cas des anciens, il est impossible d'agir, vu qu'ils sont à la retraite politique », commente le président de la commission Michel Wilgaut. Sauf à demander leur exclusion devant leurs militants.
Le tuteur de la fédération de Charleroi « n'entend pas jouer les Saint-Just à l'aveuglette ». Jean-Luc Borremans dit vouloir privilégier « le dialogue et la solidarité jusqu'au bout ». Car c'est l'écartement de leurs fonctions exécutives que risquent les mandataires en exercice dans les institutions où ils ont été désignés.
Alisson De Clercq pourrait faire les frais de cette sanction exceptionnelle. L'ex-députée fédérale accuse un important arriéré au 31 décembre 2006. La commission dit avoir épuisé tous les moyens de concertation. « Les courriers sont restés sans effet », nous confirme une source. Le temps est venu de passer aux sanctions : lui retirer la présidence de la société d'habitations sociales Le Logis Moderne, qu'elle a reçue en juin. Un recours est toujours possible devant les instances d'appel du PS à Bruxelles. Mais on s'achemine vers cette proposition. D'autres mandataires seront logés à la même enseigne.
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