04 novembre 2007

Keulen mouille l'Exécutif flamand

Le ministre Marino Keulen soumettra la nomination des bourgmestres francophones à l'approbation de tout le gouvernement flamand. Et pas question que l'orange bleue nous dise que faire !, avertit Kris Peeters (CD & V). Voilà Maingain prévenu.

L'ultimatum posé par le FDF Olivier Maingain - à savoir qu'il ne participerait pas aux négociations communautaires de l'orange bleue si les quatre bourgmestres francophones de la périphérie bruxelloise n'étaient pas nommés par la Région flamande - est en passe d'avoir d'inattendues répercussions flamando-flamandes.
Le ministre flamand de l'Intérieur Marino Keulen (Open VLD) a, en effet, choisi de soumettre la décision de nommer (ou pas) ces quatre bourgmestres à l'approbation de l'ensemble du gouvernement flamand. Mais peu de chance que le SP.A et Spirit, représentés par Frank Vandenbroucke et Bert Anciaux, acceptent de nommer ces remuants francophones (à Linkebeek, Wezembeek, Crainhem et, dans une moindre mesure, Rhode-Saint-Genèse) en ces temps de surenchère communautaire...
Marino Keulen, en optant pour une prise de décision gouvernementale flamande, entend se mettre à l'abri de toute tentative de marchandage avec l'échelon fédéral qui serait proposée par les négociateurs de l'orange bleue - y compris ceux de son propre parti l'Open VLD. "Il est hors de question que les négociateurs du gouvernement fédéral viennent nous dicter comment procéder avec ces quatre bourgmestres", a insisté cette semaine dans le "Morgen" Kris Peeters, ministre-président flamand (CD & V).
Qui est le responsable ?
Rappel, la tutelle régionale flamande reproche aux bourgmestres francophones d'avoir expédié des convocations électorales en français lors des élections communales de 2006 et lors du scrutin fédéral du 10 juin dernier. Une enquête a été menée par le gouverneur du Brabant flamand et un rapport sera transmis, vraisemblablement ce lundi, au ministre compétent Marino Keulen afin qu'il prenne une décision. L'autorité flamande a cherché à savoir, dans les trois communes où le bourgmestre est libéral (Linkebeek, Wezembeek et Crainhem), qui est responsable de l'envoi des convocations. La réponse francophone a été concertée : l'ensemble de la majorité du Conseil s'est déclarée responsable. Pas question, donc, pour l'autorité flamande de cibler uniquement les trois bourgmestres...
En marge de la nomination de ces quatre bourgmestres, cinq présidents de CPAS (tous des francophones) attendent également leur nomination par la Région flamande : à Linkebeek, Wezembeek, Crainhem, Rhode-Saint-Genèse et Drogenbos. A ce jour, seul le président du CPAS de Wemmel - Jean-Marie Geurts, un Flamand - a été désigné par la tutelle.
La nomination immédiate de ces cinq présidents de CPAS pourrait être l'une des pistes suivies par les négociateurs de l'orange bleue pour apaiser les francophones, et notamment le président du FDF Olivier Maingain. La nomination des quatre bourgmestres francophones interviendrait, elle, dans un second temps. "nous savons pertinemment bien, résume l'un des quatre bourgmestres, que l'on ne va pas suspendre encore et encore l'avenir de tout un pays à la nomination de quatre bourgmestres de la périphérie bruxelloise." Mais un tel scénario ne tient la route qu'à condition que le gouvernement flamand se plie aux demandes des négociateurs flamands du Fédéral. Ce qui, à voir la détermination affichée par les Kris Peeters et Marino Keulen, est loin d'être gagné.

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