13 novembre 2007

Di Rupo : l'Orange bleue doit s'effacer

Le cdH et le MR confirment l'arrêt des négociations

Le cdH et le MR ont confirmé lundi que toute discussion dans le cadre de la formation du gouvernement était à l'arrêt. Le cdH a diffusé un communiqué lundi titré "démenti" après que le formateur Yves Leterme a fait savoir qu'alors que le Roi consulte, il s'occupera entre-temps de l'élaboration du budget via des contacts bilatéraux et la création d'un groupe de travail. "Ce week-end, le cdH, comme le MR, ont affirmé que les négociations en vue de la formation d'un gouvernement étaient arrêtées suite au vote intervenu en Commission de l'Intérieur sur la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Le cdH dément donc toute existence de contacts bilatéraux sur le budget et, dans les circonstances actuelles, n'envisage nullement de participer à un quelconque groupe de "négociations" sur le budget alors que nous nous trouvons dans une situation de crise inédite et que l'urgence est à la restauration de la confiance entre les deux grandes Communautés du pays et non à des discussions techniques dans le cadre d'une formation hypothétique de gouvernement", indique le communiqué du cdH.Un porte-parole de Didier Reynders a considéré que l'annonce faite lundi par M. Leterme relevait de son initiative. "C'est lui qui le fait", a indiqué ce porte-parole. Ce dernier a confirmé que les négociations étaient bien à l'arrêt. Quant à savoir si, à ce stade, le MR irait à d'éventuelles rencontres bilétarales avec le formateur, le porte-parole de M. Reynders a répondu par la négative, précisant que cette hyptohèse ne se présentait pas, Didier Reynders n'ayant reçu aucune invitation à quoi que ce soit dans le cadre de la formation du gouvernement. Le président du PS, Elio Di Rupo, a laissé entendre lundi en conférence de presse, sur base de l'annonce faite par le formateur, que les négociations reprenaient au sein de l'orange bleue.

Ne pas tendre l'autre joue

Les francophones cherchent un dispositif qui empêche d'autres votes comme le "7 novembre".Ils veulent éviter que les Flamands imposent à nouveau leur loi.Dialogue : socialistes et écologistes pas chauds.
BELGA
Etrange semaine que celle qui s'est ouverte hier. Nul ne sait vraiment de quoi demain sera fait, qui participera au dialogue de communauté à communauté que le Roi a appelé de ses voeux, ni bien sûr, in fine, quel gouvernement fédéral verra le jour. Ni quand. On en est toujours à la période de musculation et de concertation. N'était un homme qui, seul, dans un petit bureau, continue à préparer le programme de l'orange bleue, on se croirait revenu 156 jours en arrière, au lendemain des élections du 10 juin.
1 Comment se déroulent les audiences du Roi ?
Comme il l'avait annoncé, le Roi a commencé à recevoir en audience les présidents des 8 partis démocratiques dans le but de connaître leur disposition d'esprit et leur envie de participer au dialogue de communauté à communauté dont il a lancé l'idée voici quelques jours, à la suggestion des partis de l'orange bleue. Jusqu'à présent, on ne peut pas dire qu'il a obtenu beaucoup de succès auprès des partis de l'opposition putative, les socialistes en particulier.
2 Que feront les écologistes ? Des partis qui ne participent pas à la négociation de l'orange bleue, ce sont probablement les formations écologistes qui sont les plus enclines à participer à un dialogue institutionnel. "L'heure est suffisamment grave pour que les uns et les autres assument leurs responsabilités en sorte de préserver un avenir souhaitable à l'ensemble de la population belge", faisaient savoir, à l'issue de leur entretien avec le Roi, les deux co-présidents d'Ecolo, Jean-Michel Javaux et Isabelle Durant. Le discours est posé, consensuel. A peine, une aspérité. "Tout dépendra de ce qu'il y aura sur la table, souffle-t-on chez Ecolo. Nous, ce qu'on veut, c'est travailler à la modernisation de l'Etat fédéral. Nous serions par exemple très intéressés par l'instauration d'une circonscription électorale à l'échelle nationale et la mise en place d'un Sénat paritaire." Le son de cloche est sensiblement le même chez Groen !, mais en plus carré. "Groen ! est prêt à participer à la réflexion sur la réforme de l'Etat et, si un Comité des sages fournit des propositions sages, les écologistes flamands sont disposés à les soutenir", avançait hier Mike Vogels, la présidente nouvellement élue de Groen ! "Mais pas question de signer un chèque en blanc pour sauver l'orange bleue."La réflexion devra se faire en dehors du gouvernement.
3 Comment se positionne le SP.A ? La stratégie des socialistes francophones et flamands est limpide : ils ne veulent pas participer à une entreprise de sauvetage de l'orange bleue. Les socialistes flamands se disent prêts à collaborer à une réforme de l'Etat mais disent constater qu'il n'y a actuellement aucune proposition sur la table : la manière dont le Comité des Sages pourrait travailler n'est pas claire. "Cela ressemble à un alibi en vue de mettre sur pied l'orange bleue. Il ne revient pas à l'opposition de former un gouvernement", a dit la présidente du SP.A, Caroline Genez.
4 Quelles conditions le PS pose-t-il ? Elio Di Rupo pose, lui, quelques conditions. La première est que les présidents francophones se réunissent et déterminent ensemble les conditions qui devraient être remplies au préalable pour qu'un dialogue entre les communautés soit possible. Les francophones pourraient par exemple demander voire exiger, que les partis flamands acceptent une nouvelle disposition constitutionnelle qui empêcherait à l'avenir tout vote d'une Communauté majoritaire contre une autre. Autrement dit, plutôt que des mécanismes qui protègent les francophones a posteriori (style sonnette d'alarme ou conflit d'intérêts), les partis du Sud préféreraient instaurer un mécanisme préventif plutôt que curatif. Ce serait une manière de "laver l'affront" du 7 novembre et d'empêcher que ne se répètent d'autres votes de ce type puisque des députés de la N-VA et du CD & V ont déjà affirmé qu'ils ne se gêneraient pas pour recommencer.
Dans l'hypothèse où cette proposition serait unanimement soutenue par les francophones, le PS serait peut-être disposé à participer à ce dialogue. Condition nécessaire mais pas suffisante. Car avant de dire oui, le président du PS veut aussi connaître le menu précis de ce dialogue de même que son calendrier. "Sinon, dit-il, il y a un risque que la négociation ne se déroule pas sur pied d'égalité. La situation pourrait alors être dégradante et dégradée pour les francophones." Mais quand donc les francophones vont-ils se concerter ? "J'appelle Didier Reynders dans quelques minutes", précisait le président du PS lors de la conférence de presse donnée lundi midi. "C'est prévu depuis la semaine dernière", a précisé Didier Reynders, par la voix de son porte-parole. La petite guéguerre entre les deux hommes se poursuit.
5 Un gouvernement d'union nationale ? Alors ira, ira pas au dialogue entre les communautés ? "Peut-être finira-t-on par y aller gentiment, explique un socialiste. Mais rien de consistant ne sortira de ce dialogue." Au PS, deux hypothèses circulent : soit l'orange bleue se met en place et le PS attendra patiemment sa chute, en juin 2009 probablement. Soit Yves Leterme jette définitivement l'éponge dans les prochains jours et il n'y aura plus d'autre solution, pensent ou espèrent certains socialistes, que d'installer un gouvernement d'union nationale avec les trois ou quatre familles politiques. "C'est uniquement dans ce cadre-là, qu'un dialogue entre communautés réunissant toutes les familles politiques démocratiques pourrait réellement déboucher sur une nouvelle architecture institutionnelle durable et équilibrée." Réaliste ? Certains le pensent, même s'il serait risqué de laisser au Belang et à la Liste Dedeker le monopole de l'opposition. Ce scénario butte évidemment sur un obstacle : l'opposition maintes fois répétée du président du MR, Didier Reynders, à toute "tripartite classique" et plus généralement à la participation de la famille socialiste, elle qui a été sévèrement punie par les électeurs.
6Les négociations sont-elles oui ou non arrêtées ? Pendant ce temps-là, Yves Leterme avait annoncé qu'il poursuivait les négociations bilatérales consacrées au budget. CDH et MR ont envoyé un démenti cinglant : les négociations sont bel et bien arrêtées.
Peut-être l'information n'était-elle pas arrivée jusqu'à lui. A moins que le message envoyé n'ait pas été suffisamment clair...


Débat intrafrancophone : pas avant fin novembre

On est proche d'un accord sur les 16 personnes de la société civile appelées à débattre du "destin" francophone.
Lentement, mais sûrement, le groupe Wallonie-Bruxelles, appelé à débattre de l'avenir que souhaitent les francophones, se met en place. Lundi après-midi, le groupe des cinq "débroussailleurs" - Françoise Bertieaux (MR), Christos Doulkeridis (Ecolo), Anne-Marie Corbisier (CDH), José Happart et Jean-François Istasse (PS) - chargés de travailler à la composition de cette commission initiée par la ministre-Présidente de la Communauté française, a élaboré une liste de seize noms de "non-politiques". Cette liste doit être avalisée par les états-majors des partis, avant que, ce mardi matin, les débroussailleurs ne l'adoptent. Définitivement ? Pas encore. Le greffe du parlement francophone devra ensuite prendre contact avec chacun des seize afin de savoir s'ils acceptent l'invitation à débattre. Et si la réponse est négative, il faudra trouver des remplaçants. Mais cette liste serait désormais équilibrée - les premières ébauches s'étaient par exemple révélées beaucoup trop "masculines". Christos Doulkeridis : "Nous avons atteint un équilibre global et logique, qui tient compte des différents enjeux et sensibilités."
"On ne peut attendre indéfiniment"
Lundi prochain, la liste des seize personnes sera officiellement avalisée par les présidents et les chefs de groupe des parlements de la Communauté française, de la Région wallonne et de la Cocof. Les "débroussailleurs" auront alors terminé leur boulot. Il reviendra aux deux coprésidents du groupe Wallonie-Bruxelles, Antoinette Spaak (MR) et Philippe Busquin (PS), de convoquer les 32 membres : les seize politiques (quatre de chaque parti démocratique) dont les noms sont déjà connus ("La Libre" du 16/10) et les seize autres, issus de la société civile (partenaires sociaux, monde culturel, non-marchand...).
On peut donc espérer que les discussions débutent d'ici fin novembre. Soit près de deux mois après l'appel de Marie Arena (PS) à un grand débat intrafrancophone, le 27 septembre. Outre des problèmes d'incompatibilité d'agendas, cette relative lenteur est redevable au CDH, qui ne voulait pas perturber les négociations fédérales. "Nous avions demandé que les travaux ne commencent qu'après la Toussaint, une fois que le gouvernement serait en place, explique Mme Corbisier. Mais on ne peut attendre indéfiniment."
Malgré les violentes disputes entre socialistes et libéraux, vendredi dernier, au parlement francophone, la discussion de ce lundi s'est déroulée dans une ambiance "sereine". "On ne peut pas vivre éternellement dans le conflit", conclut Mme Bertieaux.



Lentement, mais sûrement, le groupe Wallonie-Bruxelles, appelé à débattre de l'avenir que souhaitent
Marge de manoeuvre étroite pour le Roi

Le Roi co-formateur ? Non car il reste dans ses prérogatives constitutionnelles.Mais la situation est devenue exceptionnellement délicate.
éclairage
Albert II a-t-il commis un "mini-coup d'Etat" en demandant d'"entamer un dialogue sur la poursuite de l'élaboration équilibrée de nos institutions et un renforcement de la cohésion de nos communautés" ? La sentence, aussi peu nuancée et tranchée qu'un ippon décisif d'Ulla Werbrouck au temps de sa splendeur, est tombée sous la plume de Jean-Marie Dedecker qui rejoignait, une fois est parfois coutume, l'opinion du VB.
Mais à gauche aussi, le Roi n'a pas été épargné : aux yeux de Caroline Gennez, la nouvelle présidente du SP.A, il s'est mué tout simplement en formateur pour essayer de sauver l'orange bleue. Ce que le constitutionnaliste Marc Uyttendaele a traduit à sa façon : "Albert II n'a pas pris l'exacte mesure de sa mission : il se laisse instrumentaliser par une orange bleue en perdition."
Dans la même "carte blanche" parue dans "Le Soir", l'avocat déplore aussi que le Palais n'a pas manifesté "un vague émoi" après le coup de force de la commission de la Chambre sur BHV où se sont mélangées "les voix des partis démocratiques et celles du Belang". Et Marc Uyttendaele de prédire qu'en Flandre, la tentation grandira de se dire qu'"il est possible de se passer d'un Roi qui n'est pas capable de relever le débat et d'imposer aux acteurs politiques une plus grande hauteur de vue".
Le Roi est-il vraiment sur la touche, devant se contenter de suivre le mouvement et les volte-face à répétition de partenaires ? Pire, cela irait-il jusqu'à se désintéresser de la formation, au point de laisser pratiquement les clefs du garde-manger belgo-belge aux présidents de la Chambre et du Sénat que d'aucuns ont vite fait de qualifier avec une sérieuse dose d'ironie de "réconciliateurs" ? Et de s'interroger afin de savoir pourquoi il ne les a reçus que dimanche après-midi ?
Un geste nécessaire
La vérité est de dire qu'Albert II avant de remplir des obligations privées prévues de longue date (mais qu'il aurait, évidemment, reportées en cas de situation très grave) n'a pas précipité la rencontre avec le formateur, jeudi dernier. Pas plus qu'il n'a laissé MM. Van Rompuy et De Decker dans le vague. Il avait en fait été convenu que ces derniers lancent déjà leurs consultations avant leur rencontre avec le chef de l'Etat au Belvédère.
Le Roi est-il pour autant instrumentalisé ? Il faut retourner aux sources constitutionnelles pour se rendre compte qu'Albert II respecte scrupuleusement les prérogatives qui sont les siennes en cas de crise politique. Pas question, même dans ces moments particulièrement délicats de jouer cavalier seul !
En même temps, certaines voix politiques se sont émues qu'au moment où la formation du gouvernement tournait en eau de boudin, le Roi ait estimé devoir relancer un appel au dialogue entre les communautés. C'est bien mal connaître le passé : c'est chaque fois que les voies classiques de la concertation ne fonctionnaient plus que le chef de l'Etat a estimé devoir intervenir sans pour autant choisir un camp.
Le roi Baudouin n'avait pas fait autre chose au début des années 80 lorsque les crises politiques souvent communautaires mais aussi sociales se répétaient de façon de plus en plus rapprochée. Lors de la crise du Congo, il avait été plus loin encore en laissant entendre que les techniciens pourraient reprendre la main aux politiques...
Fort heureusement, il n'avait pas franchi ce pas !
Et maintenant ? Selon les observateurs, Albert II pourrait être appelé à jouer un rôle plus proactif face à une situation de plus en plus inextricable : face au refus des partis socialistes de dépanner l'orange bleue et à la tentation de la N-VA de quitter le cartel, le Roi pourrait être forcé de rebattre les cartes et envisager sérieusement l'hypothèse d'un gouvernement tripartite.

J.-M. Dedecker : "Le Palais se trompe"

"Nous sommes un parti démocratique !, dit Jean-Marie Dedecker. On n'a rien à voir avec le Belang"...Le populiste harangue la N-VA.
entretien
Troisième personnalité politique la plus populaire de Flandre (*) , derrière Yves Leterme et Guy Verhofstadt, le populiste Jean-Marie Dedecker est irrité. Alors que son parti - la "Liste Dedecker" - connaît une ascension fulgurante, sondages à l'appui, l'ex-judoka est tenu à l'écart des consultations en cours au Palais royal.
Quelle lecture faites-vous de la crise politique actuelle ?
C'est presque la guerre de 14-18 : on reste dans les tranchées et, des côtés flamand et francophone, on ne sort que des bombes. Il n'y a pas d'approche, il n'y a pas de méthode. On a Di Rupo qui mène la guerre à Reynders, Reynders qui appelle à l'éclatement du cartel. Bref, on tourne en rond. Moi, je préfère de nouvelles élections. Il faut demander à la population son avis sur la crise politique qui n'en finit pas. Il faut se mettre à table, on est quand même en démocratie, il y a des gens, comme moi, qui sont confédéralistes, des Belgicains, mais on doit rester à table pour parler ! Nous ne sommes pas des Hutus et des Tutsis.
Didier Reynders parle, lui aussi, de confédéralisme...
Il a raison : il est temps de voir ce que l'on veut encore faire ensemble ? Et on peut en parler en adultes.
Les présidents des partis démocratiques sont reçus au Palais. Pas vous ?
C'est normal : les invitations sont lancées par Armand De Decker et par Herman Van Rompuy. Armand De Decker nourrit de la haine envers mon parti.
Pourtant, le Roi consulte les présidents de toutes les formations démocratiques...
Moi, je ne suis pas invité. Le Palais fait ce qu'il veut mais c'est une erreur terrible que de me mettre dans le même sac que le Vlaams Belang. Nous avons le franc-parler pour nous. Mais nous ne sommes pas extrémistes comme le Vlaams Belang. Là, le Roi donne le signal que nous sommes comme le Vlaams Belang. Je ne suis pas royaliste, c'est bien connu. Mais c'est une faute du Roi : s'il veut diminuer le soutien de la Flandre au Belang il faut ouvrir le jeu pour nous. Il ne contribue qu'à le renforcer. C'est une erreur de stratégie, mais le Palais en commet beaucoup pour le moment. Chaque semaine, je suis invité sur les plateaux de télévisions de la RTBF et de RTL. Mais pas au Palais.
Vous récusez les accusations d'extrémisme qu'on vous colle parfois ?
Totalement ! Dites-moi en quoi je ne respecte pas la démocratie. Je suis républicain et confédéraliste mais pas extrémiste.
Le cartel CD & V/N-VA va-t-il éclater ?
Si la "Liste Dedecker" n'existait pas, le cartel aurait déjà explosé. Mais maintenant, le CD & V a peur, à cause de mon succès, que la N-VA me rejoigne puisqu'il y a beaucoup d'idées que nous partageons avec la N-VA. Mais eux sont séparatistes et nous sommes confédéralistes.
Etes-vous prêts à accueillir la N-VA et à vous regrouper si le cartel explose ?
Je n'en parle pas pour le moment. Notre programme socio-économique dépasse celui de la N-VA, donc il n'y a rien à l'ordre du jour. Mais on verra... Je suis persuadé que la N-VA va rester au sein du cartel.
Et donc revoir à la baisse ses exigences d'une grande réforme de l'Etat ?
Absolument. La N-VA va passer en dessous du seuil minimum.
Mais, c'est quoi ce "seuil minimum" ?
La Santé, l'Autonomie fiscale, l'Emploi : je ne pense pas qu'ils obtiendront cela si la réforme de l'Etat est entre les mains des Assemblées. On va avoir des "sages" pour préparer la réforme de l'Etat, des anciens combattants auxquels on va certainement ajouter quelques noms de la nouvelle politique pour faire passer la pilule. Est ce que la N-VA va accepter cela ? Probablement qu'ils vont accepter la formule. Avec des garanties bidons.
Vous venez du VLD. Ce parti donne l'impression de se caler dans la roue du cartel pour tout ce qui est communautaire...
L'Open VLD n'a pas de programme : il veut simplement être au pouvoir. Ils ont été au pouvoir avec le PS maintenant, c'est Reynders leur gourou. Et c'est vrai qu'ils font de la surenchère aujourd'hui parce mon parti est derrière eux sur les questions socio-économiques. Donc, l'Open VLD crie dans cette direction-là pour ne pas perdre pied.
(1) Baromètre de "La Libre" du 22/10/2007.

Le roi reçoit la future opposition

Le roi a reçu ce lundi au palais de Laeken les présidents des futurs partis d'opposition, si du moins l'orange bleue devait voir le jour. Il s'est entretenu successivement avec Jean-Michel Javaux et Isabelle Durant (Ecolo), Mieke Vogels (Groen!), Caroline Gennez (sp.a) et Elio Di Rupo (PS).

Depuis que les négociations de l’orange bleue ont commencé, c’est la première fois que le chef de l’Etat rencontre les responsables des formations politiques qui en sont écartées. Il n’a toutefois pas accordé d’entrevue à l’extrême droite et la Lijst Dedecker.

Le vote intervenu mercredi en Commission de l’Intérieur de la Chambre à propos de Bruxelles-Hal-Vilvorde a donné le coup d’arrêt des négociations entre MR, Open-VLD, CD&V/N-VA et CDH. Pour tenter de sortir de la crise, le souverain a confié aux présidents de la Chambre et du Sénat, Herman Van Rompuy, et Armand De Decker, la mission « de prendre une initiative afin d’entamer un dialogue sur la poursuite de l’élaboration équilibrée de nos institutions et un renforcement de la cohésion entre les communautés ».
D’aucuns y ont vu le retour du comité d’experts (ou commission des sages) mentionné dans le « non-paper » Milquet Van Rompuy et qui plancherait sur la réforme de l’Etat dans un cadre politique élargi.
Ce week-end, MM. Van Rompuy et De Decker ont notamment rencontré les présidents des partis socialistes et des écologistes. Aucun d’entre eux n’entend jouer les dépanneurs de l’orange bleue en fournissant les voix nécessaires qui manqueraient pour voter une réforme de l’Etat.
Porte ouverte au PS
S’il n’est toujours pas question de voler au secours des libéraux et des chrétiens-démocrates, les verts et le PS ne ferme pas pour autant la porte à une discussion.

Le président du PS a ainsi expliqué, à l’issue du bureau de son parti, qu’il était prêt à discuter à condition que le « menu » soit défini de manière concrète. Il attend au préalable une réunion des partis francophones pour qu’ensemble ils établissent les conditions dans lesquelles ils renoueront le dialogue avec les partis flamands. Parmi ces conditions, il doit y avoir un geste des partis flamands après l’« humiliation" subie par les Francophones en Commission de l'Intérieur.
Dimanche, il indiquait que ce geste serait de "retirer ce qui a été fait (sur la scission de BHV) avec un vote". Lundi, il s'est montré plus prudent, soulignant qu'il appartenait aux partis francophones de définir ensemble ce qu'ils attendaient.

Quelles conditions pour Ecolo ?
Ecolo tient quant à lui "à assumer ses responsabilités". Les Verts sont toutefois restés évasifs sur les conditions qu'ils posaient à une discussion communautaire. Ils ont simplement évoqué la nécessité "de renoncer à la musculation pour s'affirmer le plus francophone des Francophones ou le plus Flamand des Flamands".
Les socialistes flamands se sont dits prêts à collaborer à une réforme de l'Etat mais constatent qu'il n'y a actuellement aucune proposition sur la table. La présidente Caroline Gennez s'est néanmoins montrée très méfiante. "Cela ressemble à un alibi destiné à mettre sur pied l'orange bleue. Il ne revient pas à l'opposition de former un gouvernement", a-t-elle déclaré à l'issue du bureau du SP.A.

Négociations à l’arrêt
Groen! a lui aussi fait preuve d'ouverture. Les écologistes flamands attendent des "propositions sages" de la "commission des sages". Mais ils ne veulent pas signer un chèque en blanc à l'orange bleue et refusent une discussion communautaire qui s'inscrirait dans le cadre des négociations gouvernementales.

Celles-ci sont toujours à l'arrêt. Le MR et le CDH ont jugé bon de le repréciser lorsque le formateur Yves Leterme a annoncé qu'il travaillerait sur le budget par le biais de contacts bilatéraux et la création d'un groupe de travail.
Mardi, le roi aura de nouvelles entrevues, cette fois avec les chefs des délégations qui négocient l'orange bleue. Dans la matinée, il recevra le président du CD&V, Jo Vandeurzen, suivi de la présidente du CDH, Joëlle Milquet. Dans l'après-midi, ce sera au tour du président de l'Open VLD, Bart Somers, et du MR, Didier Reynders.
(d’après Belga)

Dimanche, 14 heures, Bruxelles : Elio Di Rupo a quitté les plateaux de la RTBF et de RTL-TVI, et a précisé au "Soir" la position du PS.

ENTRETIEN
Dimanche, 14 heures, Bruxelles : Elio Di Rupo a quitté les plateaux de la RTBF et de RTL-TVI, et précise avec nous la position du PS.
Elio Di Rupo, l'Orange bleue cale, mais en quoi les partis francophones en son sein seraient-ils responsables de la grande crise communautaire ?
Avec Guy Spitaels, Philippe Busquin, nous avons eu longtemps affaire, nous socialistes, à un CVP très exigeant, rabique, mais dans les difficultés, jamais nous n'avons joué au plus malin, comme le fait M. Reynders depuis le 11 juin. Au-delà des divergences fondamentales avec les partis flamands, nous avons toujours trouvé la voie de la discussion, ce qui a permis d'aboutir à des réformes importantes, en 1980, 1988.
Surtout : jamais avec nous les Flamands ne se sont autorisés à voter contre les francophones, à les humilier ! Voilà de quoi les négociateurs de l'Orange bleue sont responsables : avoir modifié fondamentalement le climat politique dans ce pays.
Encore aujourd'hui : si le MR ne dit pas : « Leterme, c'est terminé », c'est parce qu'il a plus de plaisir à chasser les socialistes qu'à défendre les francophones !
Juncker, Premier luxembourgeois, grand observateur politique, a dit : « Je ne reconnais plus la Belgique ». En cinq mois, les libéraux et les chrétiens ont détruit vingt ans de grands équilibres.
Vous réclamez un « geste fort » des partis flamands après le vote de mercredi. Concrètement ?
Ils doivent revenir sur leur vote, en commission ou en séance plénière au Parlement. Il faut aussi un geste montrant qu'ils ne feront plus jamais cela.
C'est demander l'impossible…
Mais il y a des Flamands raisonnables. Le bourgmestre de Saint-Trond, SP.A, a dit qu'il s'était laissé embrigader ; Tinne Van der Straeten, de Groen, s'est abstenue mercredi ; des éditorialistes, comme Luc Van der Kelen, dans Het Laatste Nieuws, écrivent que le vrai courage des Flamands eût été de ne pas voter…
L'Orange bleue a laissé s'ouvrir une brèche gravissime pour l'humiliation et la soumission des francophones : certains en Flandre avancent maintenant qu'ils pourraient très bien reproduire leur geste du 7 novembre sur d'autres sujets… Si on les laisse faire, ils diront : « Puisqu'on n'en sort plus avec vous, on va régionaliser la SNCB, les allocations familiales, la politique scientifique, l'emploi… » Etc. Non, il faut exiger une réparation. MR et CDH doivent l'obtenir de leurs partenaires néerlandophones , sauf s'ils attachent plus d'importance à avoir un portefeuille ministériel. Les Flamands ne peuvent quand même pas faire de gouvernement sans les francophones…
Mais cela peut durer six mois…
Et alors ? Même si c'était le cas, le Parlement peut voter toutes les lois que l'on veut : en matière d'énergie, de pouvoir d'achat, etc. Ces lois seraient promulguées par le gouvernement en affaires courantes. On pourrait faire cela dans un grand consensus national. Pourquoi pas en ouvrant le gouvernement à d'autres partis, de l'Orange bleue, qui pourraient y siéger comme observateurs ?
Guy Verhofstadt resterait au « seize » alors ?
Oui. Personne ne dit qu'il a été un mauvais Premier ministre. Mais soyons clairs : ce n'est pas à moi de faire des propositions, mais à ceux qui ont porté le pays à la catastrophe.
L'idée qui tourne en est une autre : avec Herman Van Rompuy et Armand De Decker, lancer une grande commission qui discutera de l'institutionnel…
Une commission pour l'institutionnel et, à côté, un gouvernement qui, lui, repartirait pour le reste ? Et quel « reste » ?, alors que tout ce temps, ils ont mis sur le côté des questions cruciales comme celles de l'emploi, de la SNCB, de la politique scientifique, où il y a de grosses implications communautaires.
Et puis quoi, les Flamands ont voté en force à la Chambre, et on tournerait la page ? L'Orange bleue continuerait à faire ses petites affaires, pendant que les autres discuteraient dans une commission ?… C'est se moquer du monde ! Les écolos sont d'accord avec un tel scénario ? Pas nous.
Que voulez-vous exactement ?
Un : il faut un geste préliminaire des Flamands, je l'ai expliqué. Deux : il faut que les francophones se réunissent, et écrivent ensemble un texte commun, précis, concret, sur ce que nous voulons exactement et ce que nous ne voulons pas face à la Flandre. Pour moi, aucune négociation ne doit s'ouvrir avant ces deux points.
Donc, le PS ne participera pas à cette commission.
Non. Les conditions doivent être modifiées pour permettre au PS d'y participer.
Vous avez dit ça aux présidents de la Chambre et du Sénat ?
Je leur ai dit exactement ça. Le PS, parti de dialogue et de construction, ne va pas dans une commission qui est aujourd'hui une commission de destruction nationale. C'est ce que dira le Bureau du parti ce lundi. On nous a donné un coup de massue, on nous a mis à plat ventre, puis on nous redresse un peu, on nous met sur la chaise, alors qu'on voit encore des étoiles, et on doit passer à table… Ce n'est pas sérieux !
L'Orange bleue est un échec, et l'honneur – ça existe en politique – serait de dire : « On arrête, on fait autre chose ».
Les socialistes pourraient monter dans une tripartite ?
Je ne suis pas un empressé du pouvoir.
Mais ce serait pour le « bien du pays », dirait-on…
J'entends déjà les commentaires… Non, j'ai vingt ans de vie politique, j'ai été ministre-président, vice-Premier, je ne vais pas m'abaisser pour un portefeuille ministériel. Le PS peut vivre dans l'opposition. Je dis simplement que l'Orange bleue doit se retirer, et que ce n'est pas à nous de préciser pour quelle autre formule. A M. Reynders, Mme Milquet, de réparer les dégâts qu'ils ont faits. En tout cas, avant de faire un gouvernement, il faudra laver l'affront fait aux francophones.
Vous êtes déçu que Joëlle Milquet n'ouvre pas le jeu ?
Elle a fait une nuance, aujourd'hui : elle a donné de 49 à 51 % de chances à l'Orange bleue à la télévision… J'ai lu dans ces 49 % quelque chose qui traverse son esprit…
C'est ténu…
Docteur en sciences, je m'attache à ce que l'on dit jusque dans le détail.
Interviewé dans « Le Monde », Didier Reynders affirme qu'on est sur la voie du confédéralisme…
M. Reynders veut plaire à la Flandre. Le confédéralisme, c'est la thèse flamande. C'est une capitulation. J'espère qu'il va se ressaisir et préciser sa pensée.
Mais est-ce encore possible de vivre dans notre Etat fédéral ?
Bien sûr. Mais il faut des signaux clairs de cette volonté.

Sifflez la fin de cette piteuse récréation

Personne ne sait comment, quand et dans quel état nous sortirons de la situation actuelle. Seule certitude : l'heure est grave. Serait-ce dès lors trop demander au PS, au MR et au CD&V d'arrêter cette détestable et inacceptable campagne électorale ? L'important n'est pas de savoir qui de Didier Reynders ou de Di Rupo sortira vainqueur de l'aventure, ou d'être assuré qu'Yves Leterme gagnera les élections régionales de 2009. Le véritable enjeu est de conduire ce pays vers son avenir le plus stable, en évitant que les citoyens y perdent pouvoir d'achat, honneur et respect de l'autre.
L'éclatement du pays n'est plus une fiction mais une option. Et il faut se méfier que, dans l'imbroglio actuel, la voiture Belgique ne fasse une sortie de route, échappant à ceux qui s'en disputent le volant. Il ne faudra pas se lamenter si, au détour d'une énième négociation ratée, c'est la séparation qui s'impose.
Dans la foulée de ces guerres de l'Orange bleue et des duos francophone-flamand ou MR-PS, des symboles majeurs de l'unité du pays ont été bafoués. Mercredi, le pacte belge volait en éclats ; le Roi a suivi, instrumentalisé par cette même Orange bleue qui le parjure dans la foulée. Et si, comme ils l'affirment, SP.A et PS boycottent la commission De Decker-Van Rompuy, ce sont les personnages les plus importants du royaume après le Roi qui perdront toute autorité. Qui sera alors l'institution symbolisant l'unité du pays dans un système qui tourne fou ?
Nous appelons les partis à réfléchir à ce jour qui pourrait être proche, où nous constaterons médusés qu'il ne reste plus rien de la Belgique, sinon des partis qui s'étripent et avancent les yeux fermés vers la fin d'un pays, symbole pour l'Europe du vivre ensemble et qui a plus à perdre qu'à gagner à se déchirer, dans une discussion sur Bruxelles et sur la dette qui sera outrageuse et irresponsable à conclure dans l'urgence, la querelle et l'égoïsme nationaliste.
L'objectif n'est pas de sauver ou de tuer l'Orange bleue. Mais d'assurer au pays qu'il aura un gouvernement et que soient mises en place les structures permettant de concrétiser une réforme de l'État adulte. Que les francophones cessent de se draper dans leur déni : il faut s'attaquer à cette réforme, dans un contexte délivré d'un rapport de force du plus fort au plus faible.
Que le vote ignoble de mercredi, flamand contre francophone, ait été instrumentalisé ou non, par tout ou partie de l'Orange bleue, ne change rien au fond : il est révélateur du schisme politique à l'œuvre entre Nord et Sud, de l'impossibilité des partis flamands à trouver un accord avec les francophones autrement qu'en brisant la fabuleuse loi du compromis. Même le SP.A a voté, certes les yeux baissés et le rouge aux joues, mais main dans la main avec l'extrême droite.
Arrêtons de nous voiler la face : il faut cette réforme, dans une négociation où chacun arrive avec ses véritables demandes et dans une structure reprenant tous les partis démocratiques, avec obligation de résultat. Si le confédéralisme en sort ? Les francophones ne le souhaitent à aucun prix mais ce serait la démonstration que les Flamands n'en peuvent plus de vivre au même rythme que nous. C'est d'ailleurs ce qu'ils votent aux élections et en commission, ce qu'ils ne cessent de déclarer ces dernières semaines.
Suite aux élections, la responsabilité de l'avenir du pays n'est cependant dans les mains ni des francophones, du Roi ou des présidents de la Chambre et du Sénat. Elle est, qu'on le veuille ou non, entre celles du CD&V. Un parti totalement décrédibilisé, car ayant raté lamentablement, après huit années d'opposition, son retour au fédéral : échec dans la constitution d'un gouvernement que les urnes lui offraient sur un plateau ; échec dans la réalisation d'un compromis sur BHV ; échec dans les suites du mercredi noir ; échec dans la concrétisation du projet qu'il a fait endosser au Roi jeudi ; échec dans la mise en orbite d'une réforme de l'État qui doit être désormais portée par deux « réconciliateurs » extérieurs.
Si le CD&V a le sens de l'État et non pas uniquement celui de son devenir politique et de la seule Flandre, alors : – S'il croit à l'Orange bleue et s'estime capable d'assurer sa pérennité, ce parti doit , soit renoncer à la réforme de l'État, soit laisser ce projet institutionnel à une assemblée donnant aux francophones l'assurance de ne pas être soumis à la loi du plus fort. Et tant pis pour la N-VA. – S'il veut la réforme de l'État par voie gouvernementale, le CD&V doit rendre au Roi sa liberté de consultation et ouvrir le jeu à une tri- ou quadripartite.
Si le CD&V ne peut émettre ce signal dans l'intérêt du pays, il y aurait une seule explication, terrible. Qui voudrait que l'objectif de ceparti,gangrené par la N-VA et obsédé par l'horizon flamand, soit de rendre la Belgique ingouvernable. Pour mieux la faire éclater. Aucun parti francophone ne pourrait alors être l'otage et/ou l'allié d'un tel scénario.

Le MR et le CDH vont s’aplatir, dit le PS
jeudi 08 novembre 2007
Le PS se demande comment les négociateurs de l'orange bleue pourront arriver rapidement à former un gouvernement sans que son aile francophone s'aplatisse face aux revendications flamandes, étant donné que le CD&V et l'Open Vld continuent à refuser de dissocier les volets socio-économique et communautaire.
Le CD&V a estimé mercredi soir lors de son Bureau qu’Yves Leterme devait continuer à former un gouvernement orange bleu ambitieux et travailler à la mise en place d’une réforme de l’Etat.
« On respecte la décision du Palais, et comme le Roi et tous les Belges, nous répétons que nous souhaitons au plus vite la mise sur pied d’un gouvernement stable », a-t-on indiqué jeudi au PS. « Mais dès mercredi soir, l’Open VLD et le CD&V ont refusé de dissocier le socio-économique du communautaire. Que l’on arrête de faire croire aux Francophones que l’on va désormais parler de santé, d’emploi et de SNCB sans parler de communautaire. Les partenaires francophones de l’orange bleue vont-ils s’aplatir comme ils le font aujourd’hui en essayant de minimiser ce qui s’est passé sur BHV ? », a-t-on précisé.
Pour le PS, il convient dans un premier temps de « prendre du recul » afin de rétablir la confiance. « Sinon, comment peut-on avoir la certitude que ce qui s’est passé mercredi, voir les vues flamandes s’imposer aux Francophones, ne se reproduira plus ? »
Concernant les rumeurs qui resituent les événements de ces derniers jours, qui ont conduit à un vote Flamands contre Francophones mercredi en commission, dans le cadre d’un scénario cousu de fil blanc, le PS « n’ose pas croire que certains seraient tombés aussi bas ». Et si c’était avéré, cela voudrait dire « qu’ils ont joué avec l’avenir du pays et des Francophones pour des questions de pouvoir », a-t-on conclu jeudi à la présidence du parti socialiste.

Jeux de dupes et raison d'État
vendredi 09 novembre 2007

Penauds, il faudra un jour expliquer à nos enfants pourquoi, le 7 novembre 2007, la fin a encore justifié les moyens.
Pourquoi, lors de ce mercredi noir pour le fragile équilibre belgo-belge, la minorité francophone a capitulé en rase campagne devant un diktat flamand.
Pourquoi nous avons toléré que ce diktat s'accompagne d'une autre trahison : une alliance des partis démocratiques flamands avec un parti fasciste qui incarne tout ce que nous réprouvons.
Pourquoi dans le camp des deux partis francophones qui, depuis quatre mois, sont associés à la confection d'un gouvernement, il ne s'est trouvé personne pour dire que cette félonie était insupportable. Personne. Ou si tard. Et de façon si ambiguë.
Pourquoi aucune de ces deux formations, au-delà de quelques poses de Tartarin et d'une réunion du « front francophone » incantatoire, n'a jugé bon de dire qu'un événement d'une telle gravité méritait non pas une « suspension » mais un arrêt des négociations. Sinon... après 30 heures de déclarations contradictoires.
Pourquoi nous avions de lourdes suspicions sur les jeux de dupes qui se sont sans doute déroulés dans la coulisse : ce vote insupportable n'étant au fond « que » le prix à payer pour la survie de l'Orange bleue.
Pourquoi M. Leterme, confirmant qu'il était le porteur d'eau de sa seule communauté plutôt qu'un homme d'État au service de son pays, n'a pas eu un mot pour regretter cette déchirure.
Pourquoi le même M. Leterme qui, depuis le soir des élections, promet aux généreux électeurs de son cartel que cette législature sera institutionnelle ou ne sera pas, accepte de mettre tout à coup sur pied un gouvernement socio-économique, la réforme de l'État étant encommissionnée dans un « machin » dont on peut craindre, après la tragi-comédie de mercredi, qu'il ne soit qu'un leurre.
Pourquoi, enfin, le Palais, dont le rôle n'est jamais aussi prégnant que lors des crises politiques, n'a pas estimé de son devoir de lancer auparavant une initiative de réconciliation autrement plus incarnée et plus crédible.
Par raison d'État ? Espérons- le.
Encore faudrait-il que quelqu'un ose enfin l'assumer !

7SUR7 TV: Le sp.a ne participera pas à un comité des sages 7SUR7 TV: Le Roi reçoit les présidents de partis 7SUR7 TV: De Croo: "il faut faire coïncider les élections" EN SAVOIR PLUS: Le roi reçoit la "future opposition" EN SAVOIR PLUS: "La réunion intra-francophone aura lieu au moment opportun" EN SAVOIR PLUS: Niet sp.a au comité des sages, Verts partants et conditions PS EN SAVOIR PLUS: Le roi rencontre les présidents, Leterme planche sur le budget

Aucun commentaire: