01 juin 2007

La Belgique à la présidence du Conseil de sécurité de l'ONU

L'ambassadeur de Belgique à l'ONU, Johan Verbeke, et son équipe renforcée auront donc, tout au long du mois de juin, la responsabilité de diriger les travaux du Conseil de sécurité.

La Belgique, membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU depuis le 1er janvier et pour une durée de deux ans, a pris vendredi la présidence de cet organe onusien pour un mois, au moment où d'importantes décisions se préparent, comme la fixation du statut futur du Kosovo.

Au service de la "dynamique"
L'ambassadeur de Belgique à l'ONU, Johan Verbeke, et son équipe renforcée auront donc, tout au long du mois de juin, la responsabilité de diriger les travaux du Conseil de sécurité, qui a la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité de par le monde. La Belgique succède aux Etats-Unis, qui présidaient le Conseil en mai, et précède la Chine, en juillet.

"Contrairement à l'Union européenne, au Conseil de sécurité, la présidence a moins l'occasion de prendre des initiatives. Elle se place plutôt au service de la dynamique" interne au Conseil, a indiqué vendredi un diplomate de haut rang pour décrire la tâche qui attend la diplomatie belge en juin. La Belgique est toutefois disposée à jour les bons offices si nécessaire, a-t-il ajouté sous le couvert de l'anonymat.

Ressources naturelles
Les principaux dossiers qui attendent le Conseil de sécurité en juin sont le Kosovo - toujours en attente de son statut définitif -, le Darfour, cette province de l'ouest du Soudan théâtre d'une guerre civile depuis deux ans, l'Iran et son programme nucléaire, la Côte d'Ivoire et Chypre, où l'ONU doit renouveler le mandat de ses forces de paix, et le Proche-Orient. La Belgique organisera aussi le 25 juin un débat public sur un thème cher à son ministre des Affaires étrangères, Karel De Gucht: les ressources naturelles et le rôle qu'elle jouent dans les conflits, particulièrement en Afrique, avec la République démocratique du Congo (RDC) et ses immenses richesses en filigrane.

Kosovo et indépendance
Pour le Kosovo, la présidence belge hérite d'un dossier que les Etats-Unis n'ont pas réussi à résoudre en mai: le vote d'une résolution basée sur les propositions du médiateur de l'ONU, Martti Ahtisaari, qui prévoit l'octroi d'une indépendance surveillée à cette province du sud de la Serbie, administrée par les Nations Unies depuis juin 1999. La Russie, membre permanent du Conseil - et qui dispose dès lors d'un droit de veto -, a réaffirmé vendredi son opposition au projet de résolution amendé présenté jeudi par les Occidentaux. Alliée traditionnelle de la Serbie, elle est toutefois isolée, souligne-t-on de source diplomatique. Onze à douze pays sont en effet prêts à voter le texte qui se trouve sur la table.

Force hybride au "Darfour"
"La dynamique se déplace au (sommet du) G8", qui se tiendra du 6 au 8 juin à Heiligendamm (Allemagne), a expliqué un autre diplomate en référence aux rencontres bilatérales qui se tiendront en marge de cette réunion. "(Accepter ou non une résolution sur le Kosovo), c'est une décision stratégique à prendre par la Russie", a-t-il ajouté. "Avec un peu de pression, il doit être possible de faire passer" un tel texte avec l'abstention de la Chine, a-t-il prédit en notant que Moscou n'avait formulé aucune proposition alternative, comme par exemple une protection accrue de la minorité serbe. A propos du Darfour, le Conseil de sécurité devrait poursuivre ses réflexions sur le déploiement d'une force "hybride", rassemblant des Casques bleus de l'ONU pour épauler la force de l'Union africaine (AMIS) déjà présente, mais largement incapable de mettre fin aux massacres. Le Soudan est sous la menace de sanctions supplémentaires s'il refuse de se montrer "plus coopératif".

Résolution belge
Le Conseil devrait aussi préparer de nouvelles sanctions contre l'Iran, s'il continue à refuser de suspendre l'enrichissement d'uranium - à des fins militaires selon les Occidentaux, qui craignent que Teheran ne se dote de l'arme nucléaire. Il prolongera aussi le mandat de l'UNFICYP à Chypre (sans changement attendu en raison de l'absence de progrès politiques entre Nicosie et la partie nord de l'île, occupée par la Turquie).
En Côte d'Ivoire, toutefois, la réconciliation entre le président Laurent Gbagbo et les rebelles pourraient entraîner une réduction des effectifs de l'ONUCI, estime-t-on de source diplomatique. La Belgique a déjà su imprimer sa marque sur le fonctionnement du Conseil, notamment à propos de la RDC. Elle a ainsi obtenu la réintroduction d'un mécanisme formel de consultation entre les autorités de Kinshasa et la communauté internationale, à la faveur de la résolution 1756, adoptée le 15 mai à l'unanimité des quinze membres et qui prolonge jusqu'à la fin de l'année le mandat de la Mission de l'ONU en RDC (MONUC). (belga)

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