Désaccord persistant flamando-wallon sur l'A350
Jean-Claude Marcourt.Les ministres wallon et flamand de l'Economie, Jean-Claude Marcourt et Fientje Moerman, ont une nouvelle fois affiché mercredi leurs divergences profondes sur la répartition des tâches entre les deux Régions pour le programme de futur avion long-courrier Airbus A350.RégionsLe gouvermement fédéral a confirmé en février dernier l'octroi de 150 millions d'euros d'aides non remboursables aux industriels belges désireux de participer à ce programme, afin de leur permettre de participer à l'important effort de recherche et de développement requis par ce nouvel avion. Mais la politique industrielle est, en Belgique, largement régionalisée.
La Flandre réclame 58%La Flandre réclame d'obtenir au moins 58% de ce programme, a affirmé mercredi Mme Moerman lors d'une visite au salon aéronautique du Bourget (près de Paris), à l'occasion de la "journée belge" qui s'est déroulée en l'absence de tout ministre fédéral. La Région wallonne trouve cette exigence exagérée et a proposé des clés de répartition différentes, qui accordent davantage d'aides à l'industrie wallonne, a souligné M. Marcourt à des médias francophones. Il a proposé que les Régions profitent des vacances d'été "pour avancer et trouver un accord" avant la fin de l'année, une échéance qui correspond aux souhaits des industriels.Négociable mais "vers le haut" Selon Mme Moerman, l'exigence du gouvernement flamand dans son ensemble se fonde sur la faible part obtenue par la Flandre dans des programmes antérieurs du consortium européen (comme 20% seulement pour l'Airbus militaire A400M et 34% pour l'avion géant A380). Les 58% dans l'A350XWB (extra wide body, fuselage très large) sont négociables "vers le haut, pas vers le bas", a ajouté Mme Moerman."Compensation"La ministre se fonde sur une étude réalisée par le ministère fédéral de l'Economie, qui montre que la Flandre a obtenu en moyenne 57% des compensations économiques pour des contrats conclus au cours des décénnies 1980 et 1990. Mme Moerman a assuré que les industriels flamands étaient pleinement en mesure de prendre en charge une part proche des 60%.Appel à VerhofstadtLa question de la répartition des aides à la recherche et au développement pour l'A350 a déjà fait l'objet d'une réunion en avril dernier entre M. Marcourt et Mme Moerman. Elle a été portée le 26 avril au sein du comité de concertation entre Etat fédéral et Régions, mais sans que celui-ci trouve de solution. M. Marcourt a réclamé mercredi du Premier ministre, Guy Verhofstadt, qu'il s'occupe de la question, même en période d'affaires courantes après les élections législatives du 10 juin. "Après les élections, on peut se dire que la proposition de la Région wallonne mérite de l'intérêt et ne laisse personne de côté. Chacun a son dû", a-t-il souligné. Il s'est dit favorable à des clés de répartition "souples", modulées entre les trois "métiers" de l'aéronautique (cellule, moteurs et équipements). Selon lui, ce sont essentiellement les Régions qui doivent trouver un accord entre elles en profitant des vacances d'été pour avancer.A 350Un industriel directement concerné a pour sa part confié qu'il préférait perdre un peu de temps -même si les entreprises belges souhaitent être fixées d'ici la fin de l'année, afin de pouvoir s'engager envers Airbus- et avoir "un bon accord, plutôt qu'un mauvais accord". L'A350, qui vient de franchir le seuil de la centaine de commandes, est présenté comme un avion plus économique que ses prédécesseurs sur les très longues distances (de l'ordre de 15.000 kms). Il a pour concurrent direct le nouveau Boeing 787 "Dreamliner", qui est plus avancé puisque le prototype doit sortir d'usine le mois prochain.
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