Fiers d'être chômeurs: encore un cliché à jeter!
Six Wallons sur dix se disent d'accord pour limiter les allocations de chômage dans le temps.Les femmes du sud du pays semblent plus favorables à une régionalisation de l'emploi.
Patatras... Voilà encore un préjugé et non des moindres qui s'effondre... Dans le catalogue négatif sur la Wallonie et les Wallons qui fait les délices d'une certaine Flandre nationaliste, l'on souligne volontiers que les "gens du Sud" s'enlisent dans le chômage et qu'ils cultivent même "con amore" cette particularité.
Ce n'est pas vrai à en croire notre sondage "Tell Me More - La Libre Belgique" puisque 60,40 pc des personnes interrogées sont d'avis qu'il faut limiter dans le temps l'octroi des allocations de chômage alors que 26,30 pc pensent le contraire et que 17 pc ne se prononcent pas.
Constat tout aussi positif : les plus jeunes, à savoir les 18-35 ans sont aussi de cet avis et l'on monte même à 63 pc chez les 36-50 ans qui sont dans la fleur de l'âge du moins pour un grand nombre d'entre eux sur le terrain de la carrière professionnelle. Et si l'on fait jouer la variable du sexe, l'on constate que les hommes sont plus favorables que les femmes à une limitation temporelle dans l'octroi.
Partagés sur les allocations
Cela dit, si les Wallons pourraient accepter une restriction dans le temps, ils ne sont pas d'avis que les allocations de chômage sont trop élevées. En réalité, ils sont plutôt partagés sur cette question. Si un quart de la population, 26 pc en fait, estime que les chômeurs reçoivent trop, pas loin de la moitié des Wallons - 46,10 pc - pensent que les sommes allouées ne sont pas exagérées. Enfin, 27,90 pc ne se prononcent pas. Lorsqu'on ventile ces données par catégories d'âge, il apparaît que les 51-65 ans sont un peu plus nombreux à l'estimer - de l'ordre de 51,48 pc - que les catégories d'âge inférieures. Enfin, si l'on interpelle les pensionnés sur la question, ils ne sont plus que 38,72 pc à le penser. Une donnée à relier peut-être au niveau des pensions qui sont loin d'être mirobolantes pour certaines catégories socio-professionnelles ou pour les travailleurs indépendants. Enfin, si l'on prend le sexe en considération, il n'y a guère d'écart entre la conception masculine et féminine.
Le sondage "Tell Me More - La Libre Belgique" évoquant aussi l'emploi, ne pouvait esquiver la question de son éventuelle régionalisation. L'on sait que c'est le cheval de bataille du Parti socialiste flamand et que cette revendication revient aussi dans les programmes des autres formations politiques du nord du pays.
Partagés sur l'emploi régionalisé
Le moins que l'on puisse dire est que, sans doute faute d'une information très détaillée et étayée sur la question, les Wallons sont plutôt partagés... En effet, partisans et adversaires d'une régionalisation de l'emploi se retrouvent presque à égalité puisque 39,50 pc des "gens du Sud" y sont favorables pour 42,80 pc qui s'y opposent. Ni franc soutien ni rejet définitif donc, mais il y a quand même près d'un Wallon sur cinq - 17,70 pc - qui ne se prononce pas !
En considérant les catégories d'âge, il apparaît que l'idée effraie moins les 18-35 ans et les 36-50 ans que les catégories des aînés. Et une régionalisation potentielle de l'emploi fait bien davantage peur aux hommes qu'aux femmes de Wallonie : l'idée rebute près de 53 pc des premiers nommés alors que 44,68 pc des secondes la soutiendraient.
Mais encore faut-il savoir ce qu'on entendrait par là. Puisque pour l'heure, on en est réduit à faire des conjectures, les sondeurs ne se sont pas aventurés sur ce terrain un tantinet miné...
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