23 juin 2007

"Effet Sarkozy" sur le moral des ménages qui s'envole en mai

Le moral des ménages français a connu un joli mois de mai, avec un regain de confiance dans l'économie: une embellie que les économistes attribuent aux espoirs suscités par l'élection de Nicolas Sarkozy mais qui reste à confirmer, notamment dans les chiffres de la consommation. Du jamais vu depuis 1997L'indicateur d'opinion des ménages de l'Insee, qui mesure le solde entre les opinions positives et négatives, a grimpé de six points en mai à -14 après -20 en avril et -22 en mars. Si le solde demeure négatif, comme presque toujours pour cet indicateur, il n'a jamais été aussi élevé depuis 2002 (ou depuis fin 2003 si l'on ne retient que la période du nouveau mode de calcul de l'indice). "C'est l'état de grâce présidentiel !", s'exclame Alexander Law, de la société d'études Xerfi, pour qui "il y a bien eu un "effet Sarkozy" sur le moral des ménages". Même conclusion de Marc Touati, de l'ACDE (Association pour la connaissance et le dynamisme économiques), qui relève qu'il faut remonter à "juin 1997, lors de l'arrivée de Lionel Jospin à Matignon" pour retrouver une "telle progression" de cet indicateur. Le solde avait alors augmenté de neuf points, selon l'Insee. Assaut d'optimismeEn mai, les ménages ont fait assaut d'optimisme quasiment dans tous les domaines. Plus nombreux à penser que le niveau de vie en France s’est amélioré au cours des mois précédents, ils se montrent particulièrement confiants quant à l'évolution de ce niveau de vie dans l'année à venir, avec un solde d'opinion qui s'améliore de 15 points. Conséquence probable des promesses de baisses d'impôts, ils tablent aussi sur une amélioration de leur situation financière dans les prochains mois. "Attention toutefois à ne pas tout mettre au crédit" de l'élection présidentielle, nuance Nicolas Bouzou (Asterès). "L'évolution de la conjoncture économique a aussi joué un rôle", estime cet économiste, avec notamment la baisse continue du chômage, dont le taux provisoire a été ramené à 8,2% de la population active en avril. Les Français voit la vie en roseSur ce front, les Français voient la vie en rose. Le solde d'opinion sur l’évolution du chômage dans les douze prochains mois s'améliore de 17 points en mai et de 30 points sur l'ensemble des deux derniers mois. "Cette donnée est cruciale, car ce sera sur ses résultats dans la bataille contre le chômage que le président Sarkozy sera jugé", estime Alexander Law. Seul "bémol", relèvent les économistes: le solde d'opinion sur l’opportunité d’effectuer des achats importants est le seul à n'avoir pas progressé. Cela "pourrait suggérer que les très bons résultats de l'enquête de confiance du mois de mai ne se traduiront pas forcément par une accélération de la consommation", morose en avril, souligne Mathieu Kaiser (BNP Paribas). Relativisant le "caractère prédictif" de cet indicateur, Nicolas Bouzou parie lui sur un rebond de la consommation, rappelant le "boom" de juin 1995 qui avait suivi l'élection de Jacques Chirac. Quant à savoir si cette embellie de la confiance peut durer, "tout dépendra des décisions prises par le gouvernement", estime Nicolas Bouzou. "Pour que le mouvement soit durable, il est impératif que l'économie française reparte fermement de l'avant", renchérit Alexander Law. Et pour espérer accrocher les 3% de croissance que vise le gouvernement, "se rapprocher du plein emploi est une impérieuse nécessité", conclut-il.

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