16 mai 2007

Prix "chardon" pour le ministre fédéral des Finances

Le ministre fédéral des Finances Didier Reynders s'est vu décerner mardi le prix "chardon" 2006 par l'association Inter-environnement Bruxelles pour sa politique fiscale jugée incohérente par rapport aux enjeux environnementaux.

C'est essentiellement la politique fiscale avantageuse à l'égard des véhicules de société qui a été pointée du doigt par l'association. La "Palme" 2006 a quant à elle été décernée aux associations Aula Magna, Manifesto et BruXsel.org pour l'appel "Bruxelles, nous existons" qu'elles ont lancé à quelques mois des élections fédérales. Celles-ci militent pour la défense de l'autonomie de Bruxelles, en dehors des structures politiques traditionnelles.

Depuis 1987, Inter-Environnement Bruxelles décerne chaque année ses "palmes" et "chardons" de l'environnement pour récompenser ou stigmatiser des actions, projets, ou personnes en rapport avec le développement de la ville, la défense de l'environnement et l'amélioration du cadre de vie à Bruxelles. Pour Inter-Environnement, le bilan environnemental du ministre MR des Finances Didier Reynders est globalement très décevant parce qu'il a défendu une vision purement budgétaire de la fiscalité verte alors qu'il faudrait l'axer sur une modification des comportements.

Selon IEB, les voitures de société représentent approximativement la moitié des nouvelles voitures immatriculées chaque année et leur nombre continue d'augmenter. Cumulé à celui de l'augmentation des gaz à effet de serre, ce constat rend impossible la réussite d'un Plan Kyoto en Belgique.

Or, dit l'association, après quatre ans d'inaction en la matière, le conclave budgétaire du mois de mars dernier a débouché sur la décision de lier la déductibilité fiscale d'une voiture de société à son taux d'émission de CO2, mais aussi sur celle d'autoriser la déduction à 100 pc du coût d'achat des carburants. Par ailleurs, la taxe compensatoire des accises qui était applicable depuis 1996 aux véhicules alimentés au diesel sera supprimée à partir de 2008. Ce cadeau pourra représenter jusqu'à 2.500 euros par an pour les voitures qui roulent au diesel, soit la grande majorité des voitures de société.

Inter-Environnement plaide pour que l'on réserve le principe de la voiture de société à certaines catégories professionnelles pour lesquelles l'usage du véhicule est indispensable (médecin, délégué commercial, etc.) IEB propose aussi que progressivement, l'avantage financier de la voiture de société se transforme en un autre avantage en nature, plus respectueux de l'environnement.

Inter-Environnement Bruxelles a enfin indiqué qu'elle demanderait au futur ministre des Finances la suppression de la déductibilité fiscale des véhicules de société dans le cadre de la révision des impôts des sociétés, ainsi qu'une baisse du taux d'impôt pour les sociétés qui mettent en oeuvre des stratégies de déplacement de leur personnel favorables à la mobilité durable.

Belga

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