23 mai 2007

Enseignement

L'évaluation en questions(L. G.)

Les élèves peuvent-ils connaître leurs résultats ? Oui. Les parents qui le souhaitent peuvent en faire la demande auprès de la direction de l'école. Ils pourront ainsi comparer les résultats de leurs enfants avec ceux de l'échantillon représentatif analysé par les chercheurs.
Les écoles peuvent-elles comparer leurs résultats ? Le décret qui organise l'évaluation interdit les comparaisons. En théorie, les écoles ne pourront pas utiliser les résultats à des fins de publicité ou de concurrence.
Quels sont les résultats des écoles en immersion ? Elles n'étaient pas très nombreuses dans les échantillons et la comparaison avec les autres écoles est donc risquée. Néanmoins, leurs résultats sont comparables à la moyenne, voire légèrement supérieurs en 2e primaire.
Toutes les écoles ont-elles participé ? Selon la Commission de pilotage de l'enseignement, oui sauf l'une ou l'autre, pour cause de problèmes de livraison ou de classe verte. 13 écoles primaires n'ont pas fait passer l'entièreté de l'épreuve. Elles ne seront pas sanctionnées mais ne pourront donc pas s'évaluer totalement.
Y aura-t-il d'autres évaluations externes non certificatives ? Oui. L'an prochain, on s'attaque aux maths. Viendra ensuite l'éveil. Puis retour au français, avec les mêmes élèves que cette année (les 2es primaires seront en 5e, les 5es seront en 2e secondaire). On annonce également des évaluations en langues modernes.
Peut-on comparer ces résultats avec d'autres ? Des évaluations, en français notamment, ont déjà été faites en Communauté française précédemment, mais elles n'étaient pas obligatoires, ne concernaient pas toujours les mêmes années et ne sont donc pas comparables, même si "les grandes tendances ne bougent pas", selon la Commission de pilotage.
Un diagnostic et puis après ? Des "pistes didactiques" sont en cours d'élaboration et seront mises à disposition des écoles pour la rentrée.


Lire, ça va. Comprendre, c'est autre chose

Marie Arena a présenté les résultats de l'évaluation externe non certificative.Si le niveau de lecture est satisfaisant en 2e primaire, les choses se gâtent ensuite."Trop d'élèves restent à un niveau de compréhension superficiel."
Jean-Luc Flémal
Souvenez-vous. Février dernier. La Communauté française organisait une grande entreprise d'évaluation des connaissances en français pour l'ensemble des classes de 2 e et 5 e primaires et de 2 es secondaires, communes et professionnelles. Des dizaines de milliers d'élèves testés en français sous le regard de milliers de surveillants, des milliers de professeurs recrutés pour les corrections,... Certes, des évaluations externes avaient déjà été menées, mais cette fois, un décret organisait la chose et rendait obligatoire la participation.
La ministre de l'Enseignement a présenté hier, en compagnie de l'équipe responsable, les résultats de l'évaluation qui, pour rappel, est non certificative et porte sur la lecture et la production écrite. Ces résultats et les commentaires qui les accompagnent seront envoyés aux écoles. Qu'en a-t-on retiré ?
La lecture : bof
En 2e primaire, la moyenne de l'épreuve de lecture est de 76,0 pc. En 5e primaire, elle est de 67,1 pc. En 2e secondaire générale, elle atteint 58,6 pc et en 2e professionnelle, elle tombe à 48,1 pc. Il ne faut bien sûr pas en déduire que les élèves lisent de moins en moins bien. Les épreuves se complexifient avec les années et il est logique que les scores diminuent, selon les chercheuses du Service de pédagogie de l'Université de Liège. Toutefois, "les résultats des évaluations indiquent que trop d'élèves ne progressent pas suffisamment et restent à des niveaux de compétence qui ne leur permettent pas de tirer le meilleur parti des textes qu'on leur soumet".
En fin de premier cycle primaire, une proportion importante d'élèves possède un solide bagage de compétences en lecture. Normal : l'enseignement de la lecture constitue un des objectifs prioritaires des deux premières années primaires - Marie Arena (PS) s'inquiète néanmoins pour les 15 pc qui rencontrent des difficultés "sur des compétences qui sont les bases de la base et qu'on ne rattrape pas par la suite". "Il faut s'occuper de ces élèves dès le début", martèle la ministre.
Mais pourquoi tant d'élèves ne progressent-ils pas suffisamment dans les années qui suivent ? "L'accent est-il suffisamment mis sur les leçons ou les activités qui permettent aux jeunes lecteurs de voir l'invisible", se demande l'équipe de recherche : voir les processus mis en oeuvre, comprendre et analyser ce qui fait la difficulté d'un texte, confronter les différentes interprétations d'un même passage,...
En outre, au-delà de la 2e primaire, des écarts se creusent entre les élèves selon l'origine sociale, ont pu constater les chercheuses, grâce à un questionnaire complémentaire rempli par les élèves et professeurs des classes reprises dans les échantillons analysés. Des critères tels que le redoublement, le fait de ne pas parler français à la maison, d'être né ailleurs qu'en Belgique ou, plus encore, le type de profession des parents, influent fortement sur les résultats en lecture.
Bref, il y a des raisons de s'inquiéter, même si, à chaque niveau, on fait des constats encourageants, on identifie des leviers sur lesquels on peut travailler à améliorer la situation. En 2e et 5e primaires, l'intérêt que les élèves portent à la lecture est lié à la réussite au test. Développer le plaisir de lire chez les élèves pourrait être une solution. En 2e secondaire, la réussite au test est quant à elle liée d'une part à la capacité des élèves à identifier les sources de difficultés du texte et d'autre part à la fréquence à laquelle certaines activités sont menées en classe. Voilà d'autres pistes.
L'écriture : pas mieux
L'évaluation de la production écrite s'est révélée plus compliquée à réaliser, surtout en 2e primaire, où près d'un cinquième des copies étaient tout simplement inutilisables (mots non identifiables, simple juxtaposition de mots, production trop brève,...). Les autres s'en sortaient relativement bien. En 5e primaire, il apparaît que les compétences sont en pleine construction : le fond du récit est convaincant mais les acquis sont encore trop fragiles dans l'utilisation de paragraphes, l'emploi judicieux de la ponctuation ou d'un vocabulaire riche et diversifié. En 2e secondaire générale, la majorité des élèves parvient à rédiger une argumentation correcte sur le plan fonctionnel mais on note une faiblesse dans la qualité de l'argumentation, la cohérence textuelle et le respect des normes linguistiques. En 2e professionnelle, enfin, on observe de sérieuses lacunes. "La place accordée à l'écriture dans ces classes est insuffisante", relève les chercheuses. "Pourtant, les 2 P représentent 12 pc de la population de 2e secondaire", peste Marie Arena, qui s'estime confortée par cette étude, comme par les récents indicateurs de l'enseignement, dans l'idée qu'elle va dans la bonne direction avec son Contrat pour l'école, qui vise notamment à concentrer les forces sur les apprentissages de base.

La Commission de contrôle est installée

Marie Arena vient d'installer un nouvel organe qui permettra de contrôler les infractions liées aux intrusions commerciales dans les écoles.
avpress
La nouvelle Commission autonome chargée de contrôler les intrusions commerciales dans les écoles a été installée mercredi par la ministre-présidente de la Communauté française Marie Arena. Elle compte entamer rapidement ses travaux afin d'être opérationnelle dès la prochaine rentrée scolaire.
La création de ce nouvel organe, prévu dans le Pacte scolaire, était donc attendue depuis... 1959. La Commission a pour mission d'examiner les éventuelles infractions concernant les intrusions commerciales (journaux de classe avec publicité, etc...) mais aussi la propagande politique, interdite elle aussi dans les écoles, ou encore la concurrence déloyale.
Ses 19 membres remettront leurs avis au gouvernement de la Communauté, qui tranchera ensuite.
En pratique, elle doit grandement aider les écoles à réagir aux sollicitations dont elles font régulièrement l'objet, surtout sur le plan commercial.

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