02 mai 2007

1er mai

Le PS et le MR ont retenu leurs coups durant le 1er mai

Fêtant les travailleurs à leur manière, PS et MR évitent de surenchérir aux critiques des dernières semaines.
éclairage
S'il fallait qualifier la cuvée 2007 du Premier mai politique, on pourrait dire qu'elle fut sans surprise et pourtant pas tout à fait conforme aux attentes. Sans surprise parce que les podiums du Premier mai ont été, comme en 2003 et 2004, des tribunes préélectorales. Les partis qui s'y invitent - les socialistes depuis que la fête du Premier mai existe et les libéraux francophones depuis une vingtaine d'années - ont pu faire étalage de leurs plus belles promesses. L'occasion était évidemment belle, juste à la veille de la campagne électorale.
Mais ce Premier mai n'a pas non plus été tout à fait conforme aux prévisions. Tout le monde s'attendait à ce que PS et MR se livrent à un duel sans merci par tribune interposée. On se disait : il ne faudrait pas grand-chose qu'ils se défoulent, lâchent des ressentiments qu'ils affirment avoir accumulés durant la législature. Et on se trompait. Cela n'a pas cogné. Ou plus exactement, la bataille n'a pas pris la forme que l'on pensait qu'elle allait prendre.
Certes, il y a eu des piques, quelques flèches parfois méchantes envoyées dans le camp adverse. C'est le Premier mai quand même. Elio Di Rupo a commencé son discours à Liège en assénant que "le 1er mai est la fête socialiste par excellence". Au MR, le porte-parole du parti Charles Michel avait ouvert le bal en disant exactement le contraire ("Je conteste aujourd'hui la légitimité du PS à fêter les travailleurs le 1er mai").
De même, il était inconcevable que Philippe Moureaux, vice-président du PS, puisse s'empêcher de pourfendre les libéraux à l'une ou l'autre reprise dans son discours de clôture à Bruxelles. Tout comme il était sans doute impensable que Charles Michel, dans son discours d'introduction à Jodoigne, renonce à s'interroger "sur les raisons pour lesquelles le canton de Mons est celui où le taux de chômage est le plus haut".
Mais ça, c'est le folklore. Et personne n'est allé au-delà. Les orateurs qui ont suivi Charles Michel à la tribune du MR ont soigneusement évité de cibler lourdement le PS. Guy Verhofstadt, le Premier ministre VLD, et Didier Reynders, président du MR, ont surtout parlé d'eux-mêmes, de leurs idées, de leur volonté d'améliorer ce qui a été fait au cours de la législature.
Même scénario au PS où tant le président Elio Di Rupo que la vice-Première fédérale Laurette Onkelinx se sont exclusivement focalisés sur leur bilan et leur programme. Du reste, on aura remarqué que Philippe Moureaux aura toujours pris soin de ne pas laisser aux libéraux l'exclusivité de sa vindicte. Il n'a épargné ni le CDH ni Ecolo.
Et a tout ramené au PS. "On déverse des torrents de haine sur nous, a-t-il asséné. Et pourtant, les sondages montrent que les gens continuent à nous faire confiance."
Différences d'approche
Au final, PS et MR se sont évités durant ce Premier mai. Pourquoi ? Peut-être parce qu'ils se sont rendus compte, chacun de leur côté, que la guérilla des dernières semaines risquait de les conduire à une cassure irrémédiable. Or ils pourraient encore avoir besoin l'un de l'autre. Notamment parce que se profile, pour l'après-élections, une négociation communautaire que l'on annonce dantesque et que les francophones ont intérêt à aborder plus ou moins unis.
Curieusement d'ailleurs, c'est sur le terrain du communautaire que les différences se sont le plus marquées durant ce 1er mai. Dans les discours en tout cas. Au PS, on a montré des crocs à l'intention des nationalistes flamands et singulièrement d'Yves Leterme. Combien de fois n'a-t-on entendu hier à la tribune que "le PS est et restera le parti le plus solide pour défendre les francophones de Flandre, de Bruxelles et de Wallonie".
En invitant Guy Verhofstadt à Jodoigne, le MR a choisi de se poser davantage en faiseur de pont avec la Flandre. Quitte à devoir affirmer en néerlandais et comme en signe de gage, qu'imaginer Elio Di Rupo en Premier ministre, c'est aussi "non" pour le MR.

Accents très sarkosiens à Jodoigne

Depuis plus de 20 ans, les libéraux fêtent le travail dans le fief de Louis Michel.Charles Michel a crossé les socialistes, laissant Didier Reynders traiter du fond.
Je conteste aujourd'hui la légitimité du PS de fêter les travailleurs le 1ermai" . La fête n'est pas ouverte depuis trois minutes dans le hall omnisport de Jodoigne, le "Bercy wallon" comme l'appelleront certains en référence au dernier meeting de Nicolas Sarkozy - assurément, la référence du moment -, que déjà cela flingue à tout va. Charles Michel avait eu pour mission de chauffer la salle, à laquelle s'étaient joints cette fois-ci Patrick Dewael et Guy Verhofstadt.
Cela fait maintenant en effet plus de vingt ans que les libéraux organisent dans la ville de Louis Michel leur 1er mai à eux, histoire de capter un peu d'attention en ce jour historiquement plus rouge que bleu. "Si les vieilles recettes de cette vieille gauche conservatrice fonctionnaient, alors pourquoi le canton de Mons détient-il le triste record du plus haut taux de chômage d'Europe" a poursuivi dans la même veine le Wavrien dans un tonnerre d'applaudissements ravis. Avant de conclure, en se tournant vers les hôtes flamands : "Elio Ier, voor ons, dat is onaanvaardbaar."
Suivra Sabine Laruelle, la ministre fédérale des Classes moyennes à qui il appartenait de brocarder sans le nommer le CDH, un parti "pour qui faire de la politique autrement, c'est faire comme Raymond Poulidor, se mettre dans le roue du PS et surtout ne plus la lâcher".
Deux cent mille emplois
Guy Verhofstadt n'a pas participé à ce festival de petites phrases, préférant dresser le bilan de ses huit années à la tête du gouvernement et assurant que l'objectif de création de 200 000 emplois avait été bel et bien atteint. Et un message en conclusion : pas besoin d'être socialiste pour faire du social. Comprenez : pas besoin d'élever les impôts pour améliorer le sort des plus démunis. Le Premier a également plaidé en faveur d'un nouveau mode de calcul pour la pension, lequel ne se baserait plus sur le nombre d'années prestées par le travailleur, mais sur le nombre d'heures. Ce changement introduirait une plus grande souplesse dans la carrière, avec des périodes plus denses et d'autres, lorsque les aléas de la vie le réclament, des moments moins chargés.
Peu de mots assassins également dans la bouche de Didier Reynders, même si, présidentielles françaises obligent, il a d'emblée tenu à marquer sa différence en soulignant que sa formation était la seule à ne pas "se retrouver dans le projet d'une candidate française soutenue par la gauche et l'extrême gauche les plus archaïques d'Europe".
Après avoir estimé que "les changements climatiques présentent autant de dangers que d'opportunités à saisir", le Liégeois s'est longuement attardé sur le thème de l'enseignement, pourfendant "la volonté, voire l'obsession d'un égalitarisme vers le bas. Le sens de l'effort, le respect des connaissances, la fierté d'enseigner... semblent devoir être bannies des réflexions sur l'école. On amuse la galerie avec des mesurettes ou on enfle des problèmes annexes comme le poids du cartable ou la cannette de limonade : pendant ce temps, c'est le silence complet sur les réformes nécessaires à la qualité retrouvée de notre enseignement".
Il a enfin réclamé un partenariat avec le secteur privé pour financer, comme il en avait été question durant la législature, les investissements pour moderniser les bâtiments scolaires.
Enfin, M. Reynders s'est fait très sarkosien lorsqu'il a réclamé que l'on creuse l'écart entre les revenus du travail et les allocations sociales, ces "systèmes d'assistance", que l'on réduise les charges fiscales sur le travail sur les bas et les moyens revenus, que l'on n'accepte pas les syndicats dans les PME et surtout que l'on instaure un service minimum dans les transports en commun.

1er mai du PS: Onkelinx vante les mérites de son parti

Le volet politique de la Fête du travail, organisée dans la capitale, a été mis à profit mardi matin par les chefs de file du PS bruxellois pour mobiliser les troupes socialistes en vue du prochain scrutin fédéral. Dans ce contexte, la Vice-Première ministre Laurette Onkelinx, tête de liste pour les élections à la Chambre dans l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde, a vanté les mérites du PS qui reste "la première force politique de la communauté Wallonie-Bruxelles" en raison de son combat pour le "progrès social et de l'émancipation".La chef de file des socialistes bruxellois a ensuite égrainé quelques-unes des exigences socialistes en cas de participation au prochain gouvernement: augmentation de toutes les pensions de 12%, plus de moyens pour les maladies chroniques, plan national de lutte contre le cancer, effacement de la cotisation de solidarité des pensionnés, augmentation de la prime de rentrée scolaire, engagement de 3.000 gardiens de la paix, stratégie nationale pour l'emploi.A Liège, plusieurs centaines de militants socialistes se sont réunis au Parc d'Avroy. Dans leurs discours articulés principalement autour des thèmes de la campagne, les différents orateurs n'ont pas épargné le MR et son leader, Didier Reynders. Le ministre wallon Michel Daerden et la présidente du Sénat, Anne-Marie Lizin, ont pour leur part rappelé l'enjeu des socialistes wallons: permettre à un socialiste de devenir premier ministre. (belga)

A Charleroi, le Premier mai des absents...

Les ténors socialistes ont quelque peu boudé la fête des travailleurs.
Le 1er mai de Charleroi aura surtout été celui des absents, hier. Globalement, parce que, de manière assez inhabituelle, aucun des ténors n'aura jugé utile de prendre la parole alors qu'on n'en était qu'à six semaines des élections législatives. Plus personnellement, encore, lorsqu'on a constaté que, de l'ensemble des élus ou des éligibles du 10 juin prochain, il en manquait quelques-uns, au pied des locaux de la FGTB Hainaut-Namur devenus, par la force des choses, le lieu de rassemblement de la gauche en marche. Plus généralement, tout de même, lorsqu'il s'est agi, pour la FGTB passée au rang de porte-parole de la gauche carolorégienne, de s'en prendre à l'ensemble des autres forces.
Question de climat, sans doute : le muguet ayant fleuri prématurément, c'est vendredi dernier que le PS avait invité ses troupes, en négligeant probablement l'impact d'une grève régionale de La Poste. L'Eden, à Charleroi, n'a pas fait le plein de militants, loin s'en faut. Hier, face à la FGTB, on a bien dû constater que le syndicat était le seul lieu de rassemblement officiel des forces de gauche, le PS n'en ayant aucun autre. Élus en place et potentiels s'y sont retrouvés, le temps de discours qui ont stigmatisé la scission sociale Nord-Sud, mais aussi le MR et le CDH, négligeant jusqu'à l'existence d'Ecolo, en présence d'un Xavier Desgain, ex-parlementaire Ecolo quelque peu esseulé. D'autres étaient là : Christian Dupont, ministre fédéral sortant, des parlementaires PS rééligibles et des parlementaires régionaux. Partant de là, la FGTB conviait à un chapiteau multiculturel, le PS, plus traditionnellement à la "Maison des Huit Heures"
Van Cau absent
Avec des absents là encore. Jean-Claude Van Cauwenberghe, qu'on avait jadis connu en tête de cortège commun, avait négligé la FGTB pour ne se retrouver que tardivement face à la "Maison des Huit Heures" : il est soigneusement resté à l'extérieur du bâtiment, dans lequel Jacques Van Gompel est passé, le temps de quelques étreintes. Pendant ce temps, son successeur Léon Casaert y arborait la tenue du syndicaliste qu'il fut, bobo à l'appoint, évitant tout aussi scrupuleusement Van Cau et Jacques Van Gompel, réunis pour un aparté le temps d'un dialogue face aux jets d'eau éteints de la place Charles II. Ce serait beaucoup dire qu'hier, le 1er mai carolo aurait été celui des retrouvailles.

Verhofstadt : le pire et le meilleur

Guy Verhofstadt termine sa deuxième législature en tant que Premier ministre. Il lui a fallu du temps pour s'investir dans ce gouvernement et donner du tonus à une équipe peu soudée.Verhofstadt III ? C'est sans doute la moins plausible de toutes les hypothèses.
BELGA
analyse
Guy Verhofstadt l'artiste, le petit génie de la politique, l'homme au-dessus des partis... ou Guy Verhofstadt le désordre fait homme politique, le besogneux sans perspective, le libéral flamand attentif aux seuls intérêts du Nord du pays... Bilan de quatre années hoquetantes.
1 Il a tenu. Contre toute attente, il faut l'admettre aujourd'hui, Guy Verhofstadt a amené son gouvernement et sa majorité au terme de la législature. C'est peut-être là la principale performance d'un Premier ministre que d'aucuns, peu de temps après son installation, avaient condamné à une législature écourtée.
Pourtant, au lendemain des élections de 2003, on croyait que ce gouvernement, dont les deux principales forces libérales et socialistes avaient été confortées par les électeurs (tandis que leurs anciens alliés, les écologistes, étaient sévèrement sanctionnés) serait d'une solidité à toute épreuve. Mais l'équivalence, en termes de rapports politiques des libéraux et des socialistes, a très vite installé un climat de paralysie, de méfiance et de guérilla à l'intérieur même de la majorité et du gouvernement fédéral. On s'est très vite rendu compte que les écologistes de l'ancienne majorité (1999-2003) avaient servi de tampon, d'exutoire, de souffre-douleur quand les choses allaient mal. À présent, les deux partenaires se regardaient en chiens de faïence et se livraient à de stériles, pour ne pas dire à de débiles, exercices de musculations.
Ainsi, lors de la première rentrée politique, en septembre 2003, libéraux et socialistes se livrèrent une guerre de petites phrases assassines. La culture de débat, tant vantée lors du gouvernement arc-en-ciel de 1999 à 2003, se transformait en fait en un pugilat médiatique déplorable. Et, plus grave encore, le Premier ministre laissait ses ouailles se quereller gentiment, ou méchamment, selon les tempéraments des uns et des autres. À l'époque donc, peu d'observateurs pariaient sur la longévité d'une équipe constituée de très fortes personnalités, peu enclines aux compromis. Manquait ainsi le "liant", l'habileté d'un Premier ministre qui pouvait transcender ces divergences et faire de ce rassemblement de fortes têtes, une véritable équipe ministérielle. Il faut dire que le climat électoral permanent (les élections régionales et européennes allaient suivre en juin 2004) empêchait toute politique courageuse.
2Il a couru. Pourquoi, dans le chef de Guy Verhofstadt, une telle désinvolture, une telle impuissance à faire régner l'ordre dans ce gouvernement ? La réponse apparut au fil des mois. Et bien que le principal intéressé dépensât une énergie folle à démentir ses ambitions européennes - à peine confirmé dans son fauteuil de Premier ministre !-, on comprit pourquoi il laissait ainsi aller les choses. L'exécutif qu'il rêvait alors de diriger, ce n'était pas - plus - le gouvernement belge mais bien la Commission européenne. Une étoile inaccessible ? Certes non. Le couple franco-allemand semblait en avoir fait son candidat favori. Et le consensus européen autour de sa personne prenait forme de jour en jour, tandis qu'il s'entêtait à démentir la rumeur qui enflait. Puis, avec l'incroyable culot qu'on lui connaît parfois, il présenta à l'ensemble de ses collègues le nom... de son successeur à la tête du gouvernement belge : ce serait Patrick Dewael, son ami de toujours, vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur. Un choix refusé tout net pas les partenaires qui, s'ils s'étaient entendus pour accepter que Verhofstadt se succède à lui-même, jugeaient que le poste de Premier ministre n'appartenait pas nécessairement au VLD.
Les Anglais résolurent le problème de la succession belge de Verhofstadt en lui refusant - injustement d'ailleurs - son ticket d'entrée à la Commission européenne. Et notre brave Guy dut se réinvestir dans un terrain qu'il espérait quitter. Dur dessein. Las, il dut même laisser partir l'un de ses principaux soutiens au gouvernement, Louis Michel, qui négocia son transfert au sein de la Commission européenne au grand dam des libéraux belges qui durent sacrifier le poste de ministre des Affaires étrangères. Didier Reynders n'attendait peut-être que cela pour s'imposer en tant que leader incontesté d'une famille libérale qu'il avait dû renoncer à diriger à la mort de Jean Gol.
3 Il a déçu. Souvent. Ainsi, lorsqu'après son échec européen, il revint, sabre au clair, annonçant qu'il allait tout régler en deux coups de cuillère à pot. Regonflé à bloc par son traditionnel séjour estival en Toscane - qui ne le serait pas ?-, il voulut anticiper la rentrée parlementaire, boucler le budget, régler le lourd différend avec DHL qui menaçait de plier bagages à Zaventem et évacuer, en une rapide négociation communautaire, ce que les partis flamands s'étaient engagés à obtenir : la scission de l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde. L'échec fut total : la rentrée parlementaire eut lieu, comme le veut la tradition, le deuxième mardi d'octobre, le budget fut bâclé, DHL décida de s'en aller et la négociation institutionnelle empoisonna les six mois suivants. On notera aussi, au rayon des grandes déceptions, cette idée saugrenue de reprendre en personne la direction de son parti lorsque le président du VLD, Karel De Gucht, contesta ouvertement le vote du Parlement qui venait d'attribuer le droit de vote aux non-Européens pour les élections communales. Heureusement, ce cumul ne dura que trois jours. Que dire encore de cette manie qui s'impose dans nos coutumes politiques et qui fait croire aux citoyens que communiquer, c'est gouverner : les effets d'annonce sont détestables quand ils supposent que les décisions, en préparation, sont déjà prises. Et faudra-t-il encore, à l'avenir, organiser des "super-conseils des ministres" en province, pour rassurer le bon peuple et lui montrer que le gouvernement gouverne ?
4 Il a vaincu. Malgré ces côtés insupportables qui annihilent ou effacent souvent le travail de grande valeur d'autres ministres, qui portent ombrage à une communauté de collaborateurs qui se dévouent corps et âmes, malgré ses foucades répétées, malgré l'impréparation de nombre de réunions ministérielles, Guy Verhofstadt a eu des moments de grand courage politique, de clairvoyance, de grandeur. Ainsi, lorsqu'il reconnut la part de responsabilité de la Belgique dans la mort des paras belge au Rwanda; lorsqu'il mit tout son poids pour que soit créée une commission d'évaluation des biens dont furent spoliés les Juifs; lorsque, à la fin de la législature, il poussa son parti à exclure les trublions (De Decker et consorts) qui auraient fini par rendre le VLD peu fréquentable; lorsqu'il tint un langage plus ferme à l'égard de l'extrême
Guy Verhofstadt termine sa deuxième législature en tant que Premier ministre.
Il lui a fallu beaucoup de temps pour donner du tonus à une équipe peu soudée.
Verhofstadt III ? C'est sans doute la moins plausible de toutes les hypothèses.

"Le gouvernement des occasions manquées"

Pour le chef du groupe CD & V à la Chambre, le gouvernement de Guy Verhofstadt avait tous les atouts en mains pour bien travailler.Mais il n'a pu saisir aucune des chances qui lui étaient offertes.


Pieter De Crem, quel bilan global faites-vous des 4 années de gouvernement violet ?
En 2003, avec pratiquement une majorité des deux tiers, c'était le gouvernement de tous les possibles. Au bout du compte, c'est devenu celui des occasions ratées. L'équipe précédente pouvait mettre la régularisation des demandeurs d'asile ou une série de dossiers bioéthiques à son actif mais Verhofstadt II n'a rien accompli d'équivalent. Il y a eu les tensions internes au sein du VLD, puis le départ des deux poids lourds du SP.A (Frank Vandenbroucke et Johan Vande Lanotte), la saga BHV, et finalement une série d'incidents autour de la justice et des prisons. Résultat : on n'a pas profité de la conjoncture économique particulièrement favorable pour réformer substantiellement le tissu économique.
La majorité rétorque qu'elle a créé les 200 000 emplois promis et que le budget est en équilibre.
On a surtout transformé des emplois noirs et gris en emplois réguliers via le système des titres-services. Je ne nie pas l'utilité de ce système mais des véritables emplois dans le secteur privé, on n'en a pas créé plus de 50 000.
Je considère que c'est nettement insuffisant, et aussi beaucoup trop peu pour pouvoir les mettre au crédit d'une politique donnée. Pour le budget, on s'est contenté d'un équilibre, là où il aurait fallu un excédent, et on a utilisé toutes sortes de mesures non récurrentes.
Le meilleur et le pire de ce gouvernement ?
Le plus positif, c'est que Guy Verhofstadt soit revenu, après la terrible époque du tandem Michel-Flahaut, à une politique étrangère et européenne qui est celle que doit avoir un petit pays comme le nôtre : celle d'un partenaire loyal et fiable. La preuve, c'est que la Belgique siège pour deux ans au sein du Conseil de sécurité. Je considère que le pire a été la combinaison du droit de vote des immigrés et de la nouvelle loi sur les naturalisations. On a créé une machine électorale pour les socialistes qui a affaibli de manière considérable la position électorale du MR. Cela s'est vu lors des régionales en Wallonie, et aussi lors des communales à Bruxelles.

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