«procès Swissair»
Le plus spectaculaire procès économique jamais tenu en Suisse s'est ouvert le 16 janvier 2007 à Bülach. Dix-neuf accusés devront faire face non seulement aux juges zurichois pour leur implication dans le retentissant grounding de la compagnie nationale en octobre 2001 et la faillite qui s'ensuivit, mais aussi à un public de 1500 personnes.
Premières impasses au «procès Swissair»
Le plus grand procès économique de Suisse s'est ouvert ce matin à Bülach avec l'audition de Gerhardt Fischer puis celle du banquier genevois Bénédict Hentsch. Les anciens responsables de la compagnie aérienne ont opté pour le droit de se taire.
Les interrogations autour de la faillite de Swissair ont persité au premier jour du procès contre les ex-responsables de la compagnie à Bülach (ZH).
Le banquier genevois Bénédict Hentsch et le président de Panalpina Gerhard Fischer se sont tus mardi face aux juges.Installé sur une estrade devant les accusés et le public, le président du tribunal Andreas Fischer a posé à deux reprises une liste de questions dans le vide. Gerhard Fischer le matin, puis Bénédict Hentsch l´après-midi, ont juste affirmé être non coupables. Pour le reste, ils ont opté pour le silence, comme l´autorise la loi.
Les deux anciens membres du conseil d´administration de SAirGroup sont accusés de gestion déloyale et de diminution effective de l´actif au préjudice des créanciers comme tous les autres membres du conseil.SurréalisteDans son monologue prononcé dans une ambiance surréaliste, le président du tribunal Andreas Fischer a posé des questions sur l´utilisation des fonds du groupe, soit plusieurs milliards de francs, pour assainir la filiale SAirLines. Il a aussi abordé l´augmentation de participation de SAirGroup dans Sabena, alors que la compagnie aérienne belge était au bord du gouffre.Sur la défensive lors de son audition, Bénédict Hentsch a seulement donné quelques informations sur sa situation personnelle et professionnelle. Interrogé sur son retrait du conseil d´administration de SAirGroup en 2002, il a expliqué être resté dans cette instance jusqu´au bout."J´ai quitté ma propre maison pour m´occuper de Swissair", a-t-il dit. Le financier a en effet démissionné de la banque privée Darier & Hentsch dont il était partenaire en septembre 2001. M. Hentsch siégeait au conseil d´administration de Swissair depuis 1989.
Déclaration personnelle
Auparavant, Gerhard Fischer, 74 ans, actuel président du conseil d´administration du groupe de transport et logistique Panalpina et ancien directeur de la Poste a lu une déclaration personnelle afin de justifier son silence. Pour lui, le dossier - que les experts ont mis plus de quatre ans à boucler - est trop complexe pour y répondre oralement.Les accusations portées à son encontre sont "malintentionnées", a-t-il ajouté. Le septuagénaire a estimé avoir effectué sa courte tâche d´administrateur de 2000 à 2001 en prenant ses responsabilités.Les résultats soumis par la direction au conseil d´administration étaient plausibles. Sans les attentats du 11 septembre 2001, "Swissair aurait survécu", selon lui.
Courte séance
Le silence de MM. Hentsch et Fischer a abrégé la première journée de procès qui aura duré moins de trois heures. Malgré un fort tapage médiatique, l´audience n´a attiré qu´un faible public. Les quelques 400 places prévues pour les spectateurs étaient peu remplies. Quelque 80 journalistes étaient en revanche présents.Aux côtés des trois juges chargés de l´affaire se trouvaient des représentants de l´Etat belge, de Sabena et Hans-Jacob Heitz, avocat des petits actionnaires. Le procès contre les 19 anciens responsables du groupe court jusqu´au 9 mars.Mercredi, deux autres anciens membres du conseil d´administration seront entendus. Il s´agit d´Andres Leuenberger, ancien président d´economiessuisse et de Rentenanstalt/Swisslife, et de Antoine Hoefliger, ancien président du Comptoir suisse.
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