Daerden, le ministre con (pétent ?)
Daerden ne veut pas répondre aux accusations de Reynders
Le ministre wallon du Budget, Michel Daerden, n'a pas souhaité répondre aux accusations de Didier Reynders sur sa consommation d'alcool. Ce jeudi, dans la presse, le ministre des Finances, Didier Reynders, évoquait les problèmes du ministre wallon avec l'alcool et lui recommandait "d'arrêter de boire".
Interrogé par de nombreux internautes, jeudi après-midi, Michel Daerden a déclaré qu'il ne souhaitait pas répondre à ces accusations. "Je ne désire pas répondre à ce genre d'attaque qui m'étonne de la part d'un homme de qualité que je connais depuis une vingtaine d'années et avec lequel j'ai toujours eu de bons contacts. Aurait-on déformé ses propos ou faut-il y voir le début des joutes électorales qui se profilent? Répondre à ce genre d'attaque est contraire à ma nature. Jamais on ne m'a entendu m'exprimer sur la vie des autres", a-t-il commenté.
"Michel Daerden doit arrêter de boire", selon Reynders
"L'image elle-même fait sourire, mais elle est catastrophique pour la fonction d'homme politique mais aussi pour la Région wallonne (...). Pour moi, c'est simple, boire ou conduire, même une région, il faut choisir", a déclaré Didier Reynders, chef de file MR en province de Liège et au fédéral qui s'exprime jeudi sur la politique liégeoise en général et la "Daerdenmania" en particulier.
Didier Reynders lui conseille d'"arrêter de boire". Il dénonce le fait que l'attitude du ministre Daerden n'a pas été condamnée par les instances de son parti (PS) et le fait que la presse en a fait une vedette.Toutefois, M. Reynders souligne que Michel Daerden reste le "grand responsable socialiste de la province de Liège et de la Région wallonne. Il est tête de liste à la Chambre depuis 1991 et a réalisé un peu plus de la moitié de mes voix (51.000 contre 96.000 à Reynders)". "Mais à son égard, j'espère pour lui qu'il va arrêter de boire. Si maintenant il y a un autre interlocuteur, moi je veux bien, mais qui ? ", a-t-il conclu.
MAJ 22/01/07
Guerre de tranchées au PS liégeois
La ligne de démarcation entre les tendances Daerden et Demeyer-Marcourt est plus présente que jamais. Pour certains, il faut en finir avec l'ère Daerden. Malgré les apparences, la bataille fait rage et tous les coups sont permis.
Samedi midi au château de Colonster au Sart-Tilman (en région liégeoise), pratiquement tous les camarades importants liégeois étaient présents pour assister à la présentation des voeux de Michel Daerden (PS), en tant que président du Groupement de redéploiement économique de Liège, aux forces vives. Quelques absences étaient fort remarquées comme celles du ministre fédéral des finances, Didier Reynders (MR) et du député-bourgmestre de Seraing, Alain Mathot (PS). Ce dernier, chef de file des opposants à la "ligne Daerden", était dit-on en voyage aux USA "pour affaires". Parmi ce monde ou chacun affiche son sourire des beaux jours, la sincérité de ceux qui ont répondu à l'invitation de leur leader ou ami contraste très fort avec l'hypocrisie des autres, présents par obligation ou politesse.
On s'embrasse, on se congratule mais ça sonne faux. La situation illustre bien la réalité de la fédération liégeoise du PS où, c'est aujourd'hui la stratégie du "j'embrasse mon ennemi pour mieux l'étouffer". Les élections communales du 8 octobre dernier ont donné lieu à un rééquilibrage des forces au sein du PS liégeois.
L'éthique et le pouvoir
Entre la tendance de Michel Daerden et celle pilotée par le trio Willy Demeyer (maïeur de Liège), Jean-Claude Marcourt (ministre wallon de l'Economie) et Alain Mathot (député bourgmestre de Seraing), c'est plutôt les épines que la rose rouge. "Ce n'est pas la guerre entre les deux sensibilités. Ça pourrait fonctionner mieux, mais nous travaillons au changement de la ligne politique de la fédération et le nouveau rapport induit par les élections communales va nous renforcer dans notre action. La différence entre les deux tendances est notamment d'ordre éthique, car je pense qu'il faut être intransigeant et ne plus tolérer certaines pratiques. Elle tient aussi dans la répartition du pouvoir. Il n'y aura plus un seul chef qui décidera pour tout le monde et il faut qu'il y ait de la place pour davantage de concertation", dit Willy Demeyer, également président de la fédération liégeoise du PS.
Jusqu'il y a peu, Michel Daerden, des bourgmestres socialistes de l'arrondissement de Liège (24 communes) et certains caciques de la fédération représentaient encore plus de 60 pc des voix. Ils ne pèseraient aujourd'hui que 30 à 40 pc au sein de l'une des plus grosses composantes du parti socialiste francophone avec environ 23 000 affiliés. "Des bourgmestres qui étaient proches de Daerden comme Gilbert Van Bouchaute ont perdu leur maïorat et d'autres qui hésitaient comme celui de Saint-Nicolas (Patrick Avril), Blegny (Marc Bolland) et d'autres encore se sont ralliés à la ligne de Willy Demeyer. Celle-ci a réussi à mettre des hommes qui partagent leur vision des choses à la tête de certaines communes comme Mauro Lenzini à Oupeye, Isabelle Simonis à Flémalle ou encore le fils Mathot à Seraing", explique un membre influent de la politique liégeoise.
En finir avec "l'ère Daerden"
Derrière les façades, la guerre fait rage entre les deux tendances et chacune compte ses alliés. Tous les coups sont également permis. "La mise en avant, fut-elle justifiée, dans la presse des déboires ou des difficultés de certaines structures portées par Michel Daerden n'est pas innocente", analyse-t-il. Pour Certains, il faut en finir avec "l'ère Daerden" où le ministre du Budget avait la mainmise sur tout. "C'est un homme tout puissant, il connaît beaucoup de monde dans le secteur économique grâce à son cabinet révisoral (piloté aujourd'hui par son fils Frédéric Daerden) et il avait placé ses hommes un peu partout", dit-on.
Mais on reproche à Willy Demeyer son manque de dynamisme et son absence de fermeté. "Michel Daerden a oeuvré pour la pacification de la fédération à une époque où les péronistes, fouronistes et orthodoxes ne se parlaient plus. Je ne crois pas qu'on peut parler de combat idéologique, car il n'y a pas tellement de débat de ce genre à la fédération. Je n'ai rien contre Willy Demeyer et je suis prêt à l'aider dans sa tâche, mais depuis qu'il est élu président de la fédération, il n'y a plus eu de réunion du comité exécutif, alors que celui-ci se réunissait une fois tous les deux mois. Entre juillet 2005 et décembre 2006, la conférence des bourgmestres de l'arrondissement ne s'est réunie qu'une fois et c'est récemment en décembre", déclare Charles Janssens, bourgmestre de Soumagne. "Avec Willy Demeyer, c'est une autre méthode de travail. C'est un homme de consensus et même s'il paraît mou, une fois qu'il a pris une décision après y avoir mûrement réfléchi, il est intraitable" dit Marie-Claire Lambert, vice-présidente du PS liégeois. Pour Didier Reynders, président du MR et aussi élu communal à Liège, "l'élection du bourgmestre de Liège à la tête du PS liégeois a introduit un certain immobilisme par rapport à ce que j'ai connu avec Michel Daerden. Sa faiblesse au sein de l'appareil socialiste à Liège est un handicap, il ne maîtrise pas grand-chose et on se demande qui est leur interlocuteur. C'est lamentable".
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