02 janvier 2007

Les yeux rivés sur Suez

Didier Reynders met la France en garde

L e ministre des Finances a les yeux rivés sur Suez, maison mère d'Electrabel. Son mariage avec Gaz de France, entreprise publique, traîne la patte. L'enjeu n'est pas mince : ni plus ni moins que la dépendance énergétique de la Belgique.
Or, confie Didier Reynders au Soir, si comme certains l'évoquent désormais, l'opération venait à déboucher non plus sur une entreprise privée dotée d'un actionnaire public mais sur une entreprise d'Etat, cela changerait fortement la donne du point de vue de nos intérêts qui sont d'ouvrir la concurrence sur les marchés du gaz et de l'électricité en Belgique. Alors que les scénarios les plus variés circulent, depuis la « renationalisation » de Suez jusqu'à un rachat par l'homme d'affaires François Pinault, la Belgique rappelle qu'elle ne lâchera pas le morceau. A cinq mois des présidentielles, le bras de fer sera politique.

Or, confie Didier Reynders au Soir, si comme certains l'évoquent désormais, l'opération venait à déboucher non plus sur une entreprise privée dotée d'un actionnaire public mais sur une entreprise d'Etat, cela changerait fortement la donne du point de vue de nos intérêts qui sont d'ouvrir la concurrence sur les marchés du gaz et de l'électricité en Belgique. Alors que les scénarios les plus variés circulent, depuis la « renationalisation » de Suez jusqu'à un rachat par l'homme d'affaires François Pinault, la Belgique rappelle qu'elle ne lâchera pas le morceau. A cinq mois des présidentielles, le bras de fer sera politique.

Et si Suez passe à l'Etat ?
« Cela change tout »

L'actionnaire belge de Suez voit son dividende frappé d'un double précompte : en France et en Belgique. Cela aurait dû être réglé mais il n'en est rien.
Avec la France, je ne parviens pas à renégocier la convention de double imposition. Cela a été possible avec le Luxembourg, les Pays-Bas ou l'Allemagne mais pas avec la France. Cela dit, en matière de précompte mobilier, je connais des entreprises qui travaillent en France et en Belgique et qui n'ont pas ce problème, Dexia par exemple. Il suffit que l'entreprise s'organise, au travers d'une structure bicéphale, pour distribuer ses dividendes de part et d'autre de la frontière et éviter ainsi un double précompte. Si une entreprise comme Dexia le fait, c'est qu'elle y trouve son intérêt ; si Suez estime qu'elle n'a pas besoin de faire ce geste pour les investisseurs belges, c'est son choix.
Principal fournisseur d'électricité et de gaz en Belgique depuis qu'il a mis la main sur Electrabel, Suez est toujours dans l'impasse quant à son projet de fusion avec Gaz de France. Qu'en dit le responsable politique belge ?

Le processus s'annonce long et nous mènera à l'été, ce qui signifie que des événements politiques prendront place avant en France. Je parle des élections (présidentielles en avril-mai, législatives en juin, NDLR). Or, si comme certains l'évoquent désormais, l'opération venait à déboucher non plus sur une entreprise privée dotée d'un actionnaire public mais sur une entreprise d'Etat, cela changerait fortement la donne du point de vue de nos intérêts qui sont d'ouvrir la concurrence sur les marchés du gaz et de l'électricité en Belgique.

Vous faites allusion à une éventuelle « nationalisation » de Suez. Quelle serait la parade belge ?
A ce stade, je veux souligner que nous sommes très attentifs à l'évolution du dossier. Je ne me prononce en rien sur ce qui pourrait se décider en France mais, si le processus dans lequel nous nous sommes inscrits venait à être modifié, il est évident que nous devrions revoir notre position. L'important pour nous est de préserver la concurrence, les intérêts des consommateurs belges et de la Belgique en général.

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