09 janvier 2007

«Nous pourrions revendiquer le poste de Premier ministre»

«Nous pourrions revendiquer le poste de Premier ministre»

(je désire le poste de Premier, même si j'ai été méchant)

Quels sont les défis que votre parti devra relever en 2007 ?

Elio Di Rupo:

«Le premier défi concerne l’avenir du pays qui est bousculé. Il y a toujours
certains responsables politiques flamands qui rêvent de scinder la Belgique.

Le deuxième défi qui nous occupe tous, c’est celui du réchauffement de la planète.
Nous en avons discuté avec Nicolas Hulot,mais aussi avec Alain Hubert en
Belgique. D’ailleurs, dans le même état d’esprit, nous allons lancer un appel au
monde associatif pour prendre des engagements sur cette problématique.

Un troisième défi nous tient particulièrement à cœur, c’est celui de la sécurité de l’existence. Il s’agit de résorber les angoisses de nos concitoyens.
Aujourd’hui, on angoisse parce qu’on a perdu son job, on angoisse parce que les
pensions sont trop basses, on angoisse aussi parce que le pouvoir d’achat reste
insuffisant…
Le dernier défi auquel je tiens beaucoup est le plaisir des gens.
Il faut quand même donner à nos concitoyens des moyens, une formation, des
infrastructures pour qu’ils puissent se mouvoir avec une certaine aisance. On
doit se soucier de l’épanouissement des êtres.»
Reparlons des chocs endurés par le PS en 2006.
La tempête est passée ?
«Mon sentiment est que ce qui s’est produit est salutaire. Finalement, cela a
nettoyé à fond un certain nombre de pratiques qui relevaient tantôt de
l’inacceptable, tantôt de la négligence et tantôt de l’incompétence. Mais nos
concitoyens en ont un peu marre. Il fallait évoquer les affaires mais on ne va
quand même pas me dire que les 4,3 millions de francophones se résument à quelques personnes qui ont très mal agi à Charleroi !
»
Côté flamand, on se demande si vous pourrez nettoyer le PS.
«Tous mes adversaires s’inquiètent et particulièrement du côté flamand.
D’autant plus que si les résultats électoraux sont bons, nous pourrons prétendre
à la fonction de Premier ministre. Dès lors, tout va être utilisé pour qu’il n’y
ai pas de francophone à ce poste et encore moins un socialiste. Il ne faut pas
être dupes. Il faut être raisonnables et pas se laisser impressionner par ce
blabla des adversaires.»

Le CD&V devra-t-il laisser ses revendications de réforme de l’Etat de côté pour entrer au gouvernement?
«Le CD&V ne représente qu’un tiers des voix des partis démocratiques.
Vraisemblablement, on se dirigera au Nord du pays vers une coalition entre trois
partis moyens. Côté francophone, ce sera une coalition à deux ou à trois. Mais
une chose est certaine, nous ne nous laisserons pas entraîner dans une
destruction de l’Etat belge. L’institutionnel ne doit être qu’un instrument pour
améliorer les conditions de nos concitoyens. Mais pourquoi voulez-vous que le
responsable du premier parti francophone accepte des réformes qui feraient que
les conditions de vie des francophones se détériorent ? Jamais je n’accepterai
que, sous couvert d’une régionalisation quelconque, on me donne la régression
comme perspective.»
Quel est le portrait idéal dufutur Premier ministre ?
«Il n’y a pas de politique qui peut dire « Je concours pour devenir Premier
ministre». Il n’y a cependant aucune fatalité à ce que cette fonction ne
revienne pas un jour à un francophone. Au nom de quoi, les néerlandophones
font-ils un hold-up sur cette fonction? Pourquoi plus de 40% de la population
n’aurait pas droit, dans sa propre langue, d’assumer cette fonction ? Si une
famille politique francophone obtient suffisamment de voix pour obtenir cette
fonction, il n’y a pas de raison pour que ce poste finisse systématiquement
ailleurs.»
Vous serez candidat au poste?
«Je ne réponds jamais à cette question. Personne ne peut faire de politique avec cet objectif où il s’expose à de grosses désillusions.»

Di Rupo:
"il faudra un débat sur la monarchie mais plus tard"
Il faut pouvoir tirer les leçons des événements qui ont concerné le Prince Laurent, estime le président du PS, Elio Di Rupo. Il en appelle à un débat sur la monarchie mais plus tard, dans la sérénité. "Ces événements ont eu une telle importance qu'il faut pouvoir tirer les leçons mais dans la sérénité. Il faudra parler de l'évolution de la monarchie, des dotations, etc. Il faudra le faire avec le roi, le gouvernement, le parlement et les présidents de parti. Mais nous devrons prendre le recul nécessaire. Ce sont des questions trop importantes pour être bâclées", a-t-il expliqué. (belga)


Les sept priorités de Di Rupo (11/01/2007)


Il veut relancer la Wallonie et dialoguer avec la Flandre

Di Rupo a fait hier, sa rentrée wallonne... à Bruxelles ! Outre l'actualité, il a exhorté les parlementaires wallons à être conscients de leur rôle. Ce à quoi le chef de groupe MR, Serge Kubla, a répondu "qu'il espérait voir plus souvent les ministres au Parlement wallon parce que les députés y sont".
Di Rupo a aussi évoqué ses 7 priorités wallonnes :
Le plan Marshall : "les dispositifs étant opérationnels, nous entrons plus encore dans une phase de concrétisation".
Le développement durable : le plan air-climat et des mesures en faveur des économies d'énergie et de la performance des bâtiments publics.
L'emploi et la formation : l'emploi et la création d'activités restent "la" priorité wallonne.
Fonds structurels : pour les bassins en difficulté pour arrêter le déclin.
La mobilité : une logique d'intermodalité... ainsi que la finalisation de la vignette autoroutière au 1er janvier 2008.
L'optimalisation des outils publics : "renforcement de nos structures publiques et la conclusion des contrats de gestion : Awiph, Société wallonne du logement, Fonds du logement, Société wallonne du crédit social, Ifapme, Sofico,... Ainsi que la réforme des intercommunales et du Fonds des communes ou la démocratie participative".
L'image de la Wallonie. C'est l'esprit de cette valorisation du talent wallon.
Par ailleurs, le ministre-président veut renforcer le dialogue et la collaboration avec la Flandre : "Il faut moins de clichés. Il ne s'agit pas de romantisme, je vous l'assure : les francophones veulent une prospérité économique et y travaillent intensément".
2007 sera-t-elle sans affaires ? Il ne se fait pas d'illusions : une année calme, ça n'existe pas. Par ailleurs, le ministre-président a également lancé un appel à la presse afin qu'elle n'hésite pas à valoriser les talents et le dynamisme wallons.
V. Li.
© La Dernière Heure 2007

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