26 janvier 2007

Démissions en bloc à la tête de l'Awiph



Edouard Descampe nouveau président de l'AWIPH

Edouard Descampe, ancien secrétaire-général des Mutualités chrétiennes, sera le nouveau président de l'AWIPH.Le gouvernement wallon a procédé ce jeudi au remplacement des membres démissionnaires du comité de gestion de l'Agence Wallonne pour l'Intégration des Personnes Handicapées (AWIPH).L'ancien secrétaire-général des Mutualités chrétiennes, Edouard Descampe, en sera le nouveau président. Les deux vice présidents seront Pierre Annet, directeur opérationnel aux Mutualités socialistes de Liège, et Jean Marie Jusniaux, déjà membre du comité de gestion et directeur à la province du Hainaut. M. Annet sera par ailleurs le "manager spécial" de l'institution pour une durée de 6 mois renouvelable. Il devra aiderl'administrateur-général faisant fonction à réorganiser les services centraux de l'Agence, veiller au bon déroulement de la concertation relative à l'élaboration du nouveau contrat de gestion, proposer des améliorations aux procédure internes, etc.Tourner la page"Il est important de tourner la page et de connaître des moments meilleurs qu'hier. Je suis très désireux de sortir l'AWIPH du champ des difficultés et de la remettre dans son champ d'action qui est le travail en faveur des personnes handicapées", a souligné le ministre-président Elio Di Rupo.Ministre Vienne absenteM. Di Rupo a annoncé les décisions à la presse en l'absence de la ministre des Affaires sociales, Christiane Vienne. Il ne faut pas, d'après lui, pas y voir une signification politique. "C'est important mais il ne faut pas beaucoup de temps pour annoncer la nomination de ces gens de grande qualité", a-t-il précisé.Travaux parlementairesDe son côté, le parlement wallon clôturera jeudi prochain ses travaux sur l'AWIPH par un débat en séance plénière. L'opposition a réclamé mercredi la présence du ministre-président mais l'intéressé n'en voit pas la raison étant donné que la ministre des Affaires sociales y participera déjà.

"La question de la confiance en Christiane Vienne ne se pose pas"
Le question de la confiance en la ministre wallonne des Affaires sociales, Christiane Vienne, bousculée au parlement wallon pour sa gestion de l'AWIPH, ne se pose pas, a expliqué le ministre-président Elio Di Rupo.Pas remise en cause"Cette question ne s'est pas posée et donc n'existe pas", a souligné mardi M. Di Rupo, interrogé dans le couloirs du parlement wallon. M. Di Rupo n'a pas non plus remis en cause la gestion du dossier par Mme Vienne. "Chaque ministre gère ses dossiers avec la connaissance qu'il en a et selon ses sensibilités", a-t-il dit, rappelant que ce n'était pas la ministre qui avait créé les difficultés survenues à l'Agence wallonne pour l'intégration de la personne handicapée (AWIPH).FinalitésLe ministre-président a par ailleurs montré une certaine incompréhension à l'égard des travaux actuels du parlement dans les dossiers ImmoCongo et de l'AWIPH. "Il y a des débats au sein du parlement mais, manifestement, on ne sait pas toujours ce que l'on cherche et où l'on veut aboutir. J'ai constaté que tantôt c'était Mme Simonet (ministre des Relations internationales, ndlr) qui était très longuement auditionnée, comme si on voulait la mettre en porte-à-faux dans ce dossier, que tantôt, c'était Mme Vienne comme si c'était elle qui était la cause des difficultés", a-t-il expliqué.Image wallonne écornéeS'il y a des fautes, elles doivent être sanctionnées, reconnaît le ministre-président, mais il regrette l'image écornée que l'on donne de la Wallonie et il appelle le parlement à se pencher sur des projets qui concernent l'avenir des Wallons. Quant à l'AWIPH proprement dite, la question qui se pose d'après lui est celle de son fonctionnement sans l'ancien administrateur-général Georges Rovillard à sa tête.MalaiseVendredi, lors de son audition devant la Commission des Affaires sociales, Mme Vienne a été sérieusement bousculée, notamment après l'intervention de l'un des vice-présidents du comité de gestion de l'AWIPH, Daniel Vanderzeypen, qu'elle a révoqué le 6 décembre sans même l'avoir entendu. Le malaise dans la majorité était perceptible et des rumeurs de démission ont même circulé, rapidement démenties toutefois au siège du PS.DémissionHier, la question a également été évoquée au cours d'une réunion du gouvernement wallon et certains ministres ont fait part de leur lassitude face aux errements de leur collègue dans ce dossier. Certains auraient même réclamé un geste.


L'Awiph (Agence wallonne pour l'intégration des personnes handicapées) n'en finit plus de faire parler d'elle. L'agence wallonne est décapitée. Tous les fusible sont sauté. Reste la ministre Christiane Vienne.
Vendredi matin, alors que la commission des Affaires sociales venait à peine (à 2 heures du matin) de voter (majorité contre opposition) les recommandations adressées au gouvernement wallon, on apprenait la démission collective de cinq acteurs centraux du dossier. Soit celles du président (Jean-Marc Poullain, CDH) et des deux vice-présidents (Daniel Vanderzeypen et Marius Hanon, PS) du comité de gestion mais aussi celles des deux commissaires du gouvernement (Dominique Delhauteur, chef de cabinet de Christiane Vienne, et Hervé Briet, délégué du ministre du Budget).
Ce geste enlève une sacrée épine du pied du gouvernement. Depuis le 6 décembre dernier, l'équipe Di Rupo était en effet empêtrée dans le dossier de la révocation des trois membres du comité de gestion. Juridiquement bancale, cette décision, prise dans la foulée des déclarations de Christiane Vienne (PS) dénonçant des dysfonctionnements graves à la tête de l'Agence, empoisonnait la vie du PS et de son partenaire CDH, qui, lassé, avait fini par réclamer un geste.
Une situation pour le moins étonnante dont avaient évidemment profité MR et Ecolo pour lancer, en commission, une série de missiles sol/air à destination de la majorité.
Vienne n'a plus de fusible
Vendredi, du côté de la ministre-présidence, on ne faisait guère de commentaires sur la motivation de ces démissions : « C'est dans l'intérêt de l'Agence et pour la sérénité des débats. » Jeudi prochain, le gouvernement se penchera sur la question du remplacement de tout ce petit monde et sur la nomination, attendue depuis plus d'un mois (oui, on sait, l'exécutif wallon attendait la fin des travaux de la commission), du manager spécial qui sera chargé de remettre un peu d'ordre dans la maison Awiph.
Voilà donc des démissions qui tombent à point nommé pour Christiane Vienne, dont la situation s'était singulièrement compliquée ces dernières semaines. Et ce, malgré le soutien indéfectible de Di Rupo. Il n'empêche, en « sacrifiant » cette série de seconds couteaux, le gouvernement isole un peu plus encore la ministre, qui se retrouve désormais sans fusible.
Un isolement à très haut risque dans la mesure où de gros dossiers (on pense notamment à la négociation du nouveau contrat de gestion de l'Agence) doivent encore être débattus.
Et puis, il y a l'opposition, plus revendicative que jamais : « Si je me réjouis que la majorité, sous la pression parlementaire, ait enfin ouvert le dossier des responsabilités, il n'y a pas de raison de se limiter aux boucs émissaires, note Willy Borsus (MR). Nous réclamons très clairement la démission de M me Vienne. C'est la responsable principale du dossier. » Voilà qui promet de nouvelles et sérieuses empoignades dès la semaine prochaine.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Si Mme Vienne veut continuer dans la politique, pourquoi pas comme Echevin de l'Etat Civil ?