08 avril 2007

Les parachutes dorés des dictateurs du sud

Dans un rapport publié récemment, le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) accuse les dictateurs des pays du sud d’avoir détourné pas loin de 200 milliards de dollars, avec la complicité des pays occidentaux.


Le rapport intitulé « Biens mal acquis… profitent trop souvent », repris par l’AFP, tente de cerner la fortune des dictateurs des pays du sud accumulée depuis des décennies. Malgré le « peu de sources officielles » disponibles, l’estimation du CCFD, qui se base sur le recoupement de diverses études universitaires, d’organismes internationaux ou d’ONG comme Transparency International, avance une fourchette comprise entre 100 et 180 milliards de dollars, autant de sommes dont les populations souvent en souffrance n’auront jamais vu la couleur.
Champion toutes catégories des tyrans argentés, Saddam Hussein, qui aurait détourné de 10 à 40 milliards de dollars. La deuxième marche du podium revient au shah d’Iran, Mohammad Reza Pahlavi, qui aurait volé, entre 1941 et 1979, près de 35 milliards de dollars. L’ancien dictateur philippin Marcos a été moins gourmand en ne détournant (que) 5 à 10 milliards de dollars. Au Nigéria, l’ancien général Sani Abacha aurait, quant à lui, placé entre 2 et 6 milliards sur des comptes en Suisse et au Royaume-Uni.
Ces paradis fiscaux qui permettent au CCFD de mettre également en cause la « complicité » de certains « gouvernements et entreprises » des pays industrialisés dans le « pillage des richesses des pays du sud ». La realpolitik ayant favorisé un soutien durable aux « régimes les plus despotiques et les plus corrompus ». Et les exemples ne manquent pas : en Asie avec Suharto (Indonésie), en Amérique latine avec Pinochet (Chili) et en Afrique avec Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire).
Les occidentaux ont beau se réfugier, comme la France, derrière la Convention onusienne de Mérida, censée lutter contre la corruption, peu de pays ont choisi de restituer ces fonds, hormis la Suisse pour les avoirs de Marcos ou de Sani Abacha, et les Etats-Unis, en ce qui concerne ceux de Saddam Hussein. Mais ces initiatives restent dérisoires : seuls 4 milliards de dollars ont été restitués, et 2,7 milliards gelés, sur les quelques 200 milliards détournés. Les dictateurs du sud ont encore de beaux (et riches) jours devant eux.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Le CCFD oublie Mobutu de l'ex-Zaire, j'appelle cela "le CYNISME DE L'HOMME BLANC!"La complicité de TotalFinaElf et de BNP-Paribas dans le pillage éhonté du pétrole du Congo-Brazzaville de Sassou Nguessou parrainé par Chirac qui a fait diversion avec la taxation des billets d'avion pour aider le développement des pays pauvres; quelle vaste fumistérie! (Lire l'ouvrage de Xavier Harel:" AFRIQUE PILLAGE A HUIS CLOS" chez fayard.)
Vous vous étonnez après que les jeunes africains veulent tous fuir la misère du continent africain pour l'Europe et se retrouvent ensuite clandestins et sans-papiers pour celles ou ceux qui ont la chance d'atteindre l'occident sans avoir coulé au large des îles canaries
en pirogues de fortune!
Aucun journaliste n'interpelle Sarko quand il nous montre du doigt, nous les immigrés, et nous dit: la France, Aimez-la ou Quittez-la! Mais il oublie de dire que ce sont les gouvernants français de droite comme de gauche d'ailleurs qui soutiennent des dictateurs tels
que Sassou, Mbongo du Gabon, Do Santos de l'Angola, Biya du Cameroun, Deby du Tchad, etc...la liste n'est pas exhaustive!
Est-ce un hasard si aujourd'hui CH. Pasqua et J-C Mitterrand sont poursuivis par la justice pour trafic de vente d'armes à l'Angola? Pasqua, la terreur des sans-papiers lorsqu'il était ministre de l'intérieur.
Patrick Kofi, Ressortissant congolais (de l'ex-Zaïre).