25 avril 2007

"Je ne supporte pas les donneurs de leçons "

Elio Di Rupo, en congrès à Molenbeek samedi n'avait pas été tendre vis-à-vis du MR. Didier Reynders n'a pas attendu pour lui rendre la monnaie de sa pièce : hier, au congrès de présentation de la liste hennuyère à Charleroi, le président des réformateurs avait le verbe aiguisé !

"Il faut que chacun sache que si on n'arrive pas à changer le parti, on peut toujours changer de parti", a-t-il lancé à la tribune en faisant référence aux tensions internes qui divisent le Parti socialiste, particulièrement à Charleroi. "Il n'y a pas en Hainaut, à Charleroi, comme en Wallonie, qu'un seul parti qui serait le dominant : à la Chambre, PS et MR sont aujourd'hui à égalité de sièges ", a poursuivi Didier Reynders, en ajoutant qu'il ne supportait pas "les donneurs de leçons" .

Et le président du mouvement réformateur de poursuivre sur les éléments du programme : "Contrairement à ce que l'on veut faire croire, nos priorités vont aussi vers celles et ceux qui sont précarisés. Nous voulons aider ceux qui souhaitent travailler mais qui s'aperçoivent au bout du compte qu'ils n'y gagneront pas plus qu'en restant inactifs : les plus bas salaires doivent être augmentés pour revaloriser le travail ".

Travail sur les mentalités, aussi : "Nous sommes aujourd'hui confrontés à la première génération où certains atteignent l'âge de la pension sans avoir jamais connu autre chose que le chômage avec la conséquence de ne donner que cette image à leurs enfants. Nous devons changer cela, en commençant par l'école : puisqu'on y explique bien comment s'inscrire au Forem en fin de secondaire, pourquoi ne pas y inviter des ouvriers ou des indépendants pour qu'ils expliquent leurs parcours professionnels et donnent le goût d'entreprendre ".

Didier Reynders est par ailleurs revenu sur "la mainmise socialiste sur les tous les rouages institutionnels en Hainaut " : "Ce qui frappe dans le cas des affaires liées au logement social, ce n'est pas tant les méthodes de parvenus ou la mauvaise gestion, mais bien l'état désastreux dans lequel se trouve le logement social : peut-on encore affirmer que l'on a géré dans l'intérêt des locataires ? Des pans entiers de protection sociale ont été laissés à l'abandon !".

Et de suggérer de permettre aux locataires de devenir propriétaires de leur logement avec le bénéfice qu'ils prennent soin de leur bien : "C'est une manière de les rendre libres et de les responsabiliser. Il n'est pas sûr que ce soit la volonté de certains qui trouvent avantage à les garder comme clients inféodés de ces sociétés de logements".


Vincent Debruyne

© La Dernière Heure 2007

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