Charleroi, ... bis repetita placent
MAJ 27/04/07
Des collèges fantômes depuis 12 ans à Charleroi?
Le faux Collège échevinal du 30 décembre 2005 à Charleroi ne serait que le premier d'une longue série: en fouillant dans les procès-verbaux des collèges et les archives, les enquêteurs ont découvert que d'autres procès-verbaux, qui pourraient remonter jusqu'à 1995, avaient déjà été rédigés préalablement, rapporte vendredi La Nouvelle Gazette.Selon les enquêteurs, il y aurait eu quatre ou cinq faux collèges par an: des réunions qui n'ont jamais eu lieu, mais des décisions ont été prises et signées par les échevins.
Ces séances fantômes auraient été présidées par différentes personnes, en fonction des disponibilités et des dates inscrites sur les P.-V. fictifs.Les échevins concernés ont été entendus par la police fédérale. "Les conséquences pourraient être catastrophiques pour la Ville, certains membres de son personnel, mais aussi pour toute une série de personnes extérieures", écrit La Nouvelle Gazette. Si les procès-verbaux se révèlent effectivement être des faux, toutes les décisions qui y sont consignées seraient en effet caduques. (belga)
MAJ 18/04/07
Un policier inculpé pour trafic de domiciliation
Un inspecteur de la police locale de Charleroi a été inculpé dans le cadre d'un vaste trafic de domiciliations où il est question de marchands de sommeil et d'immeubles "à boîtes aux lettres" permettant à des personnes de garder fictivement un statut d'isolé, indiquent mercredi les éditions de Vers l'Avenir et Le Soir.Déjà inculpéL'inspecteur inculpé l'avait déjà été dans le cadre de l'affaire de la Carolorégienne. En 2005, des éléments avaient fait apparaître qu'il bénéficiait de prix de faveur sur des achats de fourniture au magasin central de la société de logements, en contrepartie de complaisance et de laxisme vis-à-vis de petites infractions. Dans le dossier où il a été dernièrement inculpé, il est suspecté d'avoir fourni des domiciles fictifs et d'avoir alimenté son trafic par des biens immobiliers propres. (belga)
MAJ 17/04/07
Le compte noir en Guyane ?
La ville de Charleroi a investi 66.466 euros dans des dépenses d'image. L'opposition Écolo suspecte la comptabilité parallèle carolo d'avoir permis des voyages exotiques.
D es éléments de comptabilité ont fait apparaître que le « compte noir » de Charleroi avait servi à financer des missions à l'étranger. L'ancienne majorité PS l'a-t-elle utilisé pour payer des déplacements dans le cadre de son projet Ariane ? Le chef de groupe Ecolo au conseil communal Luc Parmentier interpelle l'échevin des relations internationales Philippe Van Cauwenberghe à propos des dépenses d'agents et de mandataires en Guyane française.
« La ventilation comptable de ces opérations manque de transparence », selon le conseiller communal qui dit « ne pas avoir trouvé d'imputation spécifique dans les comptes. Quel montant engagé pour les frais et primes d'assurances, quels articles budgétaires, quelle(s) affectation(s) et sous quels libellés ? » Luc Parmentier tient aussi à connaître les motivations politiques de l'ancien collège en déplacement en Guyane. Selon lui, Jacques Van Gompel en a bénéficié, mais aussi Claude Bael (ex-échevin des finances) Jean-Paul Demacq (enseignement) et Léon Casaert (le bourgmestre était à l'époque échevin du troisième Age et de l'emploi). Jacques Van Gompel confirme. Demacq accompagnait une délégation d'élèves de l'athénée Vauban en janvier 2001. Casaert a représenté la Ville dans un conseil des maires. « On l'avait choisi pour ses compétences en aéronautique », confie une source proche du dossier - Casaert fut syndicaliste de la Sonaca. L'ex-bourgmestre est lui-même allé à Kourou en juin 2002. Parce que le secrétaire communal adjoint Bernard Bermils a également effectué des missions sur place, Luc Parmentier veut en déterminer le mode et la conformité de financement.
« Dépenses d'image positive »
C'est en 1998 que Charleroi constitue, avec douze autres municipalités, la communauté des Villes Ariane. But ? Contribuer au développement économique, culturel et pédagogique des villes qui concourent aux activités de transport spatial européen.
Un exécutif se met en place. Son bureau est renforcé par la présence d'un expert coopté : Bernard Bermils y intervient pendant cinq ans au titre de « spécialiste des programmes européens ». Suppléant du bourgmestre au conseil des maires de l'association, il abandonne la fonction en août 2003. Sa mission l'amène à se déplacer. Mais selon l'ancien bourgmestre de Charleroi qui s'en explique en juin 2005 dans une réponse à une question d'Olivier Chastel, « l'intégralité de ses activités est effectuée à titre bénévole. Aucun défraiement ni indemnité ne sont prévus. »
Que représente le coût de l'adhésion de Charleroi au réseau ? De 1998 à 2005, l'ensemble des dépenses à charge du budget communal se sont élevées à 66.466 euros, dont 51.032 de droits d'entrée et de cotisations annuelles. Interrogé par le leader de l'ancienne opposition MR, Jacques Van Gompel souligne les avantages de la participation de la Ville au programme : « Il y a un intérêt pour Charleroi à s'insérer dans une communauté axée sur les technologies de pointe au côté de métropoles prestigieuses comme Madrid, Rome, Turin, Barcelone, Toulouse et Brême ». Outre la constitution d'un grand partenariat avec les entreprises associées à l'aérospatiale, c'est l'occasion de donner de Charleroi une image positive. En juin 2002, la Ville est invitée par Alcatel Etca, qui a produit des composants embarqués, à participer au lancement d'une fusée Ariane 5 au nom de Charleroi. L'événement donne lieu à une grande promotion. D'autres opérations de relations publiques ont lieu, en Guyane et à Charleroi. Luc Parmentier veut s'assurer de la transparence de leurs mécanismes de financement.
MAJ 06/04/07
Alisson coincée par la justice
La députée fédérale entendue par les enquêteurs
CHARLEROI Comme nous vous l'annoncions le 17 mars dernier, la justice analyse la composition du cabinet de la députée fédérale Alisson De Clercq. Hier, la fille de l'ex-député permanent a été entendue dans les locaux de la police fédérale de Charleroi par les enquêteurs, le service de contrôle des lois sociales et l'auditorat du travail.
Le dossier concerne plus précisément la mise à disposition de personnel de la province de Hainaut... comme attaché parlementaire de la jeune Alisson. Devant les enquêteurs, la députée a admis l'illégalité d'au moins un détachement : celui d'Yvette Peusens, détachée à mi-temps par l'IEV (Institut Émile Vandervelde, le centre d'études du PS), entre le 1er novembre 2003 et le 31 janvier 2004. Confrontée à ces éléments, Alisson De Clercq a cependant plaidé sa bonne foi, avançant qu'elle ignorait à l'époque l'opération frauduleuse. Une nuance qui ne modifiera pas les poursuites judiciaires puisqu'en ces matières sociales l'intention frauduleuse ne doit pas être démontrée, la simple constatation de l'infraction suffisant à exposer à des sanctions relativement lourdes : jusqu'à 2.500 € d'amende par travailleur, imputable à celui qui occupe le travailleur détaché illégalement mais aussi l'institution qui a détaché le travailleur.
Mais les questions vont plus loin car on suspecte qu'Yvette Peusens travaillait déjà pour la députée dès le 1er juillet 2003, bien qu'à l'époque la secrétaire exerçât à temps plein à la Maison du Hainaut... dont Jean-Pierre De Clercq était président. Un élément que la députée persiste à nier. Aussi, des auditions complémentaires seront nécessaires afin de démêler ce noeud : le président de l'ASBL, Jean-Pierre De Clercq, et son administrateur-délégué, Richard Bricoult, seront entendus à leur tour prochainement afin de fournir des éclaircissements sur ce cas précis mais aussi sur le cas du reste de la trentaine d'autres travailleurs détachés de la province à la Maison du Hainaut.
De fait, dès la descente domiciliaire menée en mars au sein de l'ASBL paraprovinciale, les enquêteurs avaient relevé tout un système de mises à disposition, parfois doublées, peu transparentes... D'autant que sans cela, la Maison du Hainaut ne comptait pas de personnel rémunéré. Le receveur et le greffier provincial ont d'ailleurs déjà été entendus à ce propos. Quant à l'ASBL, elle a aujourd'hui été intégrée, avec son personnel, à une cellule spécifique de la province.
V. D.
© La Dernière Heure 2007
MAJ 2/04/07
Les Jeunes socialistes dénoncent le "Muppet Show" de Van Cau et De Clercq
L'Exécutif de la Fédération des Jeunes socialistes de Charleroi réagit dans un communiqué à ce qu'il appelle le "Muppet show de mauvais goût de De Clercq et Van Cau". Cela, au lendemain de la prestation télévisée de l'ex-député permanent PS Jean-Pierre De Clercq sur le plateau de "Controverse", chez RTL-TVi. "Ils sont affligeants lorsqu'on les entend, comme Jean-Pierre De Clercq ce dimanche ou Van Cau dans la presse en général, banaliser la caisse noire ouverte en 1991 à la Ville de Charleroi et par conséquent la dégustation de grenouilles au bord du lac de Virelles sur le compte de subsides destinés en principe au bien-être des habitants de Charleroi", disent les responsables des JS de Charleroi. "Si les hautes fonctions politiques peuvent conduire à une certaine perte de contact avec les préoccupations des citoyens, nous ne pouvons en tant que jeunes socialistes concevoir qu'elles conduisent aussi à la défense de l'indéfendable", estiment-ils. Après avoir estimé que, dimanche, "l'ancien député permanent a véritablement pollué le débat par ses mesquineries et des propos insultants et dénués de sens", les membres de l'Exécutif de la Fédération JS de Charleroi ajoutent : "Il est en tout cas temps que le PS carolo ne soit plus uniquement comparable à Jurassic Park. Si nous devons reconnaître au moins à Jean-Claude Van Cauwenberghe une série de réalisations positives pour Charleroi, il est temps aujourd'hui de passer à la balance. S'il pèse encore lourd dans son petit cercle d'amis dirigeant l'USC de Charleroi, nous pensons qu'il pèse moins lourd que l'image de Charleroi et l'intérêt de ses 200.000 habitants", concluent les Jeunes socialistes de Charleroi. (belga)
Léon Casaert s’émancipe : "Pas de belle-mère ! Je respecte l’USC dans son rôle, que ce soit mutuel".
Jean-Jacques Viseur (CDH):«Jean-Claude Van Cauwenberghe devrait s’effacer!»
La semaine écoulée a été chaude à Charleroi. Au centre de toutes les polémiques : la découverte, par le nouveau receveur communal, d’une caisse noire, un compte bancaire alimentée par des fonds européens qui auraient été détournés pour rembourser des frais de voyages et des repas d’édiles communaux. Ce compte a été ouvert en 1993, soit à l’époque où Jean-Claude Van Cauwenberghe était encore bourgmestre. Charleroi sombre encore un peu plus. La Ville est-elle encore gérable, alors que la tension monte, entre le PS et ses partenaires de la majorité, mais aussi entre socialistes « archéos » et « rénovateurs » ? L’échevin carolo Jean-Jacques Viseur (CDH), l’un des piliers de la majorité, fait le point, sans tabou. Il n’épargne pas Jean-Claude Van Cauwenberghe – « son effacement serait la meilleure décision » -, les manœuvres de l’USC qui veut écarter Ingrid Colicis – « le CDH ne sera pas complice de ce jeu-là » -, et ceux qui veulent réimposer Jacques Van Gompel comme chef de groupe et patron d’Igretec. Mais Jean-Jacques Viseur se veut optimiste : « Nous sommes à un tournant. Les derniers événements vont accélérer le renouveau ». Un optimisme en forme d’avertissement.
Viseur exhorte Van Cau à se retirer de Charleroi
L'échevin des Finances de Charleroi, Jean-Jacques Viseur.
La majorité politique de Charleroi semble déjà bien bancale.
Olivier Chastel semble émettre des doutes sur l'avenir...
L'échevin des Finances de Charleroi, Jean-Jacques Viseur (cdH), a exhorté dimanche, sur le plateau des émissions politiques de la RTBF et de RTL-TVi, le président de l'Union Socialiste Communale (USC) de Charleroi, Jean-Claude Van Cauwenberghe, à se retirer de la vie politique de la ville. Le premier échevin, Olivier Chastel (MR), a quant à lui dénoncé les tensions au sein du PS local qui, dit-il, perturbent le travail du nouveau collège communal. Mise en cause"A un certain moment, l'avenir de la ville, c'est de la quitter, que ce soit injuste ou pas. C'est une décision personnelle mais qui grandirait la personne qui la prendrait", a déclaré M. Viseur.
Du côté des Réformateurs, l'influence de l'USC sur la conduite de la ville est particulièrement mise en cause. A entendre M. Chastel, les socialistes de l'USC ne sont pas toujours d'accord avec les décisions prises par leurs collègues socialistes siégeant au collège et celles-ci doivent donc être revues. Handicap"Il y a un problème au PS, handicapant pour cette majorité", a dit l'échevin. Et d'ajouter: "Il nous est arrivé de décider des choses en collège que l'on a dû détricoter la semaine suivante parce qu'il y avait un désaccord à l'USC".
L'échevin de l'Aménagement du territoire, Eric Massin (PS), a contesté une supposée tutelle exercée par l'USC sur les mandataires socialistes au collège. "Je n'ai aucun problème quand je suis en collège. Je n'ai pas l'impression d'avoir une belle-mère derrière moi", a-t-il affirmé.CumulardLes tensions évoquées par le MR sont pourtant apparues au grand jour lorsque l'ancien député permanent et actuel président de la section locale PS de Goutroux, Jean-Pierre De Clercq s'est exprimé. Il s'est élevé contre la distinction que l'on ferait trop souvent entre les rénovateurs et les "ringards" et s'en est pris à M. Massin qu'il a traité de "rénovateur opportuniste et cumulard".
Caisse noire
L'affaire de la caisse noire de la Ville de Charleroi n'a pas manqué d'être évoquée. Constituée dans les années '90 par le secrétaire communal et le receveur lorsque M. Van Cauwenberghe était encore bourgmestre, elle aurait été alimentée par des subsides européens et aurait servi à financer des voyages de mandataires et fonctionnaires carolorégiens. Elle aurait également payé, pour la somme de 3.000 euros, un dîner de l'USC après une soirée électorale.M. Massin a jugé une telle pratique "anormale". "Ca ne va pas", a-t-il dit et a suggéré, à propos du dîner, que l'USC le rembourse. Le MR s'est quant à lui étonné de l'amnésie dont semblent frappés les mandataires socialistes de l'époque, en particulier M. Van Cauwenberghe, qui prétendent avoir toujours ignoré l'existence de cette caisse noire. "J'ai quand-même du mal à croire que dans cette ville, au niveau politique, personne ne connaissait l'existence de cette caisse", a-t-il expliqué.Postes à pourvoirCette affaire ne fait que suivre de nombreux autres dossiers sulfureux relatifs à l'ancienne majorité dont certains représentants sont encore en fonction au sein du nouveau collège communal.
Selon le chef de groupe de l'opposition Ecolo, Xavier Desgain, il s'agit de "bombes à retardement". Le chef de file MR, Olivier Chastel, a mis en garde ses partenaires: "Si un échevin devait être inculpé, je considérerai que je ne suis plus dans les conditions de l'accord de majorité". Le sort de l'ancien bourgmestre, Jacques Van Gompel, inculpé, a également fait l'objet d'un avertissement des Réformateurs. Jean-Claude Van Cauwenberghe voudrait le voir à la présidence de l'intercommunale de développement économique Igretec. M. Chastel a indiqué qu'il s'y opposerait. Le bourgmestre actuel, Léon Casaert (PS), a déjà fait savoir qu'il n'en était pas question. Ce poste lui revient, estime-t-il.
EN SAVOIR PLUS: Le Bourgmestre de Charleroi se désolidarise de Van Cau
MAJ 16/03/2007
Une tuile pour Alisson De Clercq
L'enquête sur la Maison du Hainaut avance : les détachements de personnel provincial servaient aussi la députée
Depuis que la justice a pointé son nez dans la gestion de la province de Hainaut, des parallèles tendent à se dresser entre le mode de fonctionnement douteux de certains mandataires socialistes à la ville de Charleroi et ceux occupant des places en vue à la province.
L'enquête menée par l'auditorat du travail de Charleroi à propos du fonctionnement de la Maison du Hainaut est de ce point de vue assez éclairante. Cette ASBL paraprovinciale et lieu culturel, installée au quai de Brabant, était présidée, jusqu'à son inculpation, par Jean-Pierre De Clercq et dirigée par son bras droit Richard Bricoult. Fin février, les services de l'inspection sociale et l'auditorat y ont effectué une descente domiciliaire. Hier, cette enquête s'est poursuivie à Mons où le receveur provincial était auditionné alors que, la veille, le greffier était lui aussi entendu. En cause, le détachement d'agents contractuels de la province vers la Maison du Hainaut : sans convention claire, la loi a été bafouée par ce système ingénieux qui offrait, sur le dos de la province, un staff de près d'une quarantaine de personnes à la Maison du Hainaut qui ne dispose pour son compte d'aucun membre salarié.
Une infraction qui risque de mener à des poursuites correctionnelles dont les sanctions sont salées : les amendes s'étalent entre 128 et 2.478 € par travailleur concerné (avec un plafond de 247.000 €) non seulement pour les responsables à la province (qui a détaché ce personnel), mais à la Maison du Hainaut (qui a reçu ce personnel). La similitude entre la gestion de l'ex-échevin Lucien Cariat, au Centre social de délassement à Marcinelle, et celle de Jean-Pierre De Clercq est ici frappante.
Mais cela va plus loin car, par une double mise à disposition à partir de la Maison du Hainaut, du personnel provincial a fini par travailler... notamment au secrétariat de la députée fédérale Alisson De Clercq, au moins à temps partiel. La jeune fille qui hésite déjà à prendre sa 10e place sur la liste PS pour les prochaines législatives pourrait bientôt ne plus avoir ce choix...
V. D.
© La Dernière Heure 2007
Gralex, corrupteur d'un échevin carolo
L'échevin PS Monseux avait accepté un voyage au Japon. La société est condamnée, pas l'échevin qui bénéficiait d'un non-lieu. Mais le tribunal ne manque pas de l'épingler.
Si l'affaire Gralex avait été mise à jour dans le climat politico-judiciaire actuel, sans doute aurait-elle connu une autre ampleur, assortie d'autres sanctions envers l'échevin montré du doigt : c'est l'enseignement à retirer, de manière tacite, du jugement rendu hier par le tribunal correctionnel de Charleroi dans ce qu'il est convenu d'appeler "l'affaire Gralex", du nom de cette société d'exploitation de carrières qui espérait, en 2001, obtenir le renouvellement de son permis d'exploiter pour son site de Mont-sur-Marchienne. Pour ce faire, une enquête publique était en cours. C'est le moment qu'avait choisi la société pour inviter celui qui était alors l'échevin de l'Aménagement de Charleroi, le PS Gérard Monseux, à un voyage au Japon, à l'occasion du Mundial de football. Un voyage d'une valeur de 6 450 €, dont l'écho était rapidement revenu aux oreilles de riverains que cette relance des travaux gênait. Ils avaient déposé plainte pour corruption et le parquet avait mis l'affaire à l'instruction, tant contre Gralex, corrupteur supposé, que contre le corrompu supposé, l'échevin Monseux.
La chambre du conseil avait rendu une ordonnance de non-lieu vis-à-vis de l'échevin. Seule Gralex a donc comparu, avançant qu'il s'agissait de sponsoring et non de corruption, et de faire sa publicité à cette occasion, comme s'il s'était agi d'aider un club de basket. Gralex disait aussi que l'échevin n'avait pas seul le pouvoir de décision, et qu'il n'y aurait donc eu aucun intérêt à tenter de l'influencer.
Le tribunal, dans le jugement rendu hier, a balayé ces arguments. Si l'échevin n'avait pas le pouvoir de décision, il avait celui de signature. Pour le surplus, et compte tenu de la séparation des pouvoirs qui était celle existant entre échevins comme les récentes affaires l'ont souligné, rappelle le jugement, chaque échevin disposait de son domaine de compétence, notamment géographique.
Un "cadeau qui oblige"
Le voyage au Japon a été un "cadeau qui oblige" et même si en chambre du conseil l'échevin Monseux a bénéficié d'un non-lieu, il a commis "une faute éthique, politique et déontologique", sa profonde gratitude envers Gralex étant prouvée notamment par les courriers qu'il a envoyés après ce voyage, et qui ont été saisis. En synthèse, le tribunal estime que si on ne considérait pas qu'il y a corruption en pareil cas, on voit mal dans quel cas on dirait qu'il y a bien corruption. Les attendus évoquent, ni plus ni moins, une forme "d'atteinte à la démocratie" de la part de Gralex, avant de condamner la société à 25 000 € d'amende avec sursis de trois ans. Il n'empêche, Charleroi aura innové, sans doute, en disant qu'il y a eu corrupteur, avec une absence de corrompu... © La Libre Belgique 2007
Charleroi : au nom du bien commun
N e soyons ni bégueules ni dévots : à chacun son cadavre dans le placard. Un petit arrangement, un petit passe-droit pour le fils de la voisine, une petite lâcheté domestique, un « oubli » dans la déclaration fiscale, une dette ou une amende passées au bleu... A Charleroi cependant, ce n'est pas un macchabée mais un ossuaire qui dormait et dort sans doute encore dans les armoires et les coffres-forts.
C'en est assez de ce cauchemar psychomoteur, de ces prébendes, de ces amnésies sélectives, de ce système de terreur mafieux, de ces caisses noires où une poignée d'apparatchiks chasseurs de bestiaux sauvages et de plaisirs frelatés puisent sans vergogne, de ce machisme effréné, de ces hommes « de gauche » qui fonctionnent, si l'on ose dire, à comptes propres, ne roulant que pour eux-mêmes et sur tout le monde. De cette brochette de dinosaures qui se parent du nez rouge de rénovateurs. Bref : de ce système déviant mis en place, toléré, protégé depuis des lustres par un homme à la mémoire de petit pois, à la vergogne de lutteur de foire et aux larmes de crocodile : Jean-Claude Van Cauwenberghe. C'est lassant à la fin de répéter la même catilinaire : il faut que cela cesse.
Cesser ? Puisque la méthode douce a échoué, puisque la coalition tripartite est littéralement tétanisée par les révélations successives et la guerre interne au PS, puisqu'Elio Di Rupo, pour mille prétextes plus horripilants les uns que les autres, refuse courageusement d'intervenir (comme naguère Spitaels et Busquin à Liège) au nom de la sacro-sainte autonomie des fédérations, du travail de reconstruction qui irait bon train mais surtout-surtout ! au nom d'une échéance électorale (la suprématie du vieux parti se jouera sur le Hainaut !), il faut illico passer à autre chose.
Cauchemar pour cauchemar, en fait de solution, il n'y en a qu'une : le retrait pur et simple du PS du gouvernement local. La ville a peur, la ville a mal, la ville sombre ? Que les responsables de ce gâchis et leurs coreligionnaires honnêtes et responsables prennent dès lors la seule décision qui convienne : un collège de salut public. Au nom du bien commun. Immédiatement.
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