01 avril 2007

L'argent du Foot

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Platini, président de l'UEFA

Michel Platini, 51 ans, a été élu président de l'Union européenne de football (UEFA), vendredi à Düsseldorf, face au Suédois Lennart Johansson, 77 ans, qui occupait cette fonction depuis 1990.
Jamais congrès électif à l'UEFA n'a été aussi excitant et aucun observateur ne s'est risqué à prédire la répartition des 52 voix (une par président des fédérations composant l'UEFA). Peu de fédérations ont dévoilé leurs intentions de vote pour arbitrer cette véritable opposition de style entre M. Johansson, homme d'appareil auréolé de la réussite économique de l'UEFA de ces dix dernières années et M. Platini, ancien joueur vedette qui veut redonner la primauté au jeu et la parole aux petits pays.
L'Allemagne s'est déclarée en faveur du Suédois, tandis que le Français a reçu un appui de taille quand le président de la FIFA Joseph Blatter a déclaré jeudi soir devant les congressistes de l'UEFA: "ma sympathie est pour Michel Platini."
Le lobbying des derniers jours a été intense. M. Johansson s'est peu montré en public, se contentant sans doute d'actionner des rouages bien huilés depuis 1990, date de son accession à la présidence.
"Platoche", plus visible, a mené campagne en allant à la rencontre des congressistes dans les salons de l'hôtel Hilton de Düsseldorf, qui accueillait tous les participants à ce XXXIe congrès de l'UEFA.

Quand sport rime avec commerce Sise à Zurich, la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) réunit aujourd’hui 207 associations nationales et compte plus de membres que les Nations Unies. Dotée de capitaux propres estimés à 461 millions de francs suisses en 2005, le grand arbitre du football mondial affiche plus d’un siècle d’existence.Création et débuts de la FIFAC’est à Paris que des représentants officiels du football helvète, danois, néerlandais, belge, suédois, espagnol et français se réunissent du 21 au 23 mars 1904.
Ensemble, ils décident de fonder la Fédération Internationale de Football Association (FIFA), à laquelle l’Allemagne adhère par télégramme. Cette initiative est à mettre à l’actif de Robert Guérin, alors secrétaire de la section football de l’Union des Sociétés Françaises des Sport Athlétiques, et appelé à devenir le premier président de la FIFA.

L’acte fondateur de la FIFA lui assigne pour mission de structurer et de promouvoir le football – sport originaire de Grande-Bretagne – sur le continent européen. La Fédération est également tenue de définir des règles ainsi que des attributions claires et d’organiser des championnats internationaux en exclusivité. Enfin, la FIFA est censée apporter un soutien financier et logistique aux associations membres qui, en retour, doivent respecter ses statuts, ses objectifs et ses aspirations.
Les rencontres entre différentes associations nationales permettent d’accroître rapidement la popularité du football. Avec l’adhésion de pays issus d’autres continents comme l’Afrique du Sud, le Chili ou les Etats-Unis, la dimension planétaire de la FIFA se dessine très tôt. En 1908, la FIFA organise la première grande compétition internationale de football à l’occasion des Jeux Olympiques d’été de Londres ; dès 1924, son président Jules Rimet met sur pied le premier tournoi mondial de football, avec le concours de l’uruguayen Enrique Buero, mécène fortuné. En 1930, la première Coupe du Monde se tient à Montevideo. La FIFA décide alors de réitérer cet événement tous les quatre ans.

Des bénéfices en hausse
Jusqu’à la fin des années 20, les cotisations des membres ainsi que le reversement de 1 % des recettes brutes générées par des rencontres internationales constituent les seules sources de financement de la FIFA. Cette dernière reste donc une fédération fragile sur le plan financier, sans siège administratif fixe et dont les membres opèrent sur une base bénévole. Toutefois, l’organisation des Coupes du Monde va radicalement changer la donne.
Tandis que les ventes de billets d’entrée dans des stades bien remplis constituent une source de revenus substantielle, la liste des pays membres ne cesse de s’allonger. En effet, nombreuses sont les nations qui souhaitent prendre part à ces compétitions internationales. Le doublement du taux de cotisation en 1948 consolide la trésorerie de la FIFA, qui décide deux ans plus tard d’installer son siège central, ses bureaux et ses commissions de discipline à Zurich.
La construction de la « FIFA House » symbolise alors l’incroyable essor financier de la Fédération Internationale de Football Association. Quand sport rime avec commerceC’est en 1958 que le poste budgétaire "Indemnité de retransmission" apparaît pour la première fois dans les dividendes générés par l’organisation de la Coupe du Monde et reversés à la FIFA. Conscient du potentiel de cette source de revenus, Sir Stanley Rous, président de la FIFA et membre du comité consultatif de la BBC, vend les droits de retransmission en direct de Coupe du Monde organisée en Angleterre. Les recettes sont affectées à la formation d’arbitres internationaux et permettent également de satisfaire les besoins financiers croissants des associations membres. Cependant, Sir Stanley Rous reste sceptique face à l’intrusion d’une logique commerciale sous la forme d’un système de vente de droits publicitaires. En effet, tout mercantilisme constitue à ses yeux une menace pour la gestion indépendante de la FIFA.
L’année 1974 marque un tournant avec l’arrivée du Brésilien Joao Havelange à la tête de la FIFA. Ce chef d’entreprise est convaincu que la modernisation de la FIFA passe obligatoirement par la recherche de partenaires commerciaux. Il souhaite par ailleurs initier la politique de développement des pays membres d’Amérique latine et d’Afrique, trop longtemps retardée. Adidas et Coca Cola sont alors les premières multinationales à conclure des accords publicitaires lucratifs, notamment pour la FIFA.
Evolution majeure par rapport aux années 60, seul un tiers des recettes issues des Coupes du Monde et perçues par la FIFA provient des droits d’entrée. Désormais, l’essentiel des ressources financières émane de la vente de droits de retransmission ainsi que de contrats publicitaires.
A force de collaborer avec différentes entreprises, la FIFA commence à investir de manière accrue dans le marketing et le management. En 1982, ISL (International Sports and Leisure) – une société spécialisée en marketing – prend en charge les opérations de versement des droits publicitaires et de retransmission à la FIFA.
Son président, Horst Dassler, est également aux commandes d’Adidas.

Opprobre publique
Lorsque l’entrepreneur helvète Joseph S. Blatter, alors directeur exécutif de la FIFA, accède au poste de Président en 1998, la Fédération se trouve impliquée dans un scandale financier qui retient l’attention de l’opinion publique. Suite à des malversations et à des pots-de-vin versés à des fonctionnaires de la FIFA, la société ISL est contrainte au dépôt de bilan en 2001. Même si la FIFA résout elle-même ses difficultés financières, plus personne ne croit désormais à la nature désintéressée d’une fédération vouée toute entière au service du ballon rond. Dès lors, les dirigeants sont régulièrement accusés de s’enrichir par des pratiques douteuses – lobbysme, achats de votes et manipulations d’élections internes. Pendant le deuxième mandat de M. Blatter, la critique ne faiblit pas.
A l’occasion de la Coupe du Monde 2006 en Allemagne, la FIFA investit en toute légalité 12 stades ainsi que nombreux espaces publics. Elle fait apposer se logos sur des bâtiments ou des véhicules, proscrit la vente de certaines boissons, interdit toute réclame aux entreprises locales et s’enrichit copieusement sur la vente de billets.La protection des sponsors attitrés a fortement entamé le capital sympathie de la FIFA et de son président Joseph S. Blatter. Mais à tout chose malheur est bon, et la Coupe du Monde 2006 a permis aux zurichois d’engranger des bénéfices d’environ 1,8 milliard d’euros. Coupe du Monde 2010 en Afrique du SudL’organisation de la prochaine Coupe du Monde en Afrique du Sud constitue une véritable nouveauté mais reste avant tout une affaire de prestige pour la FIFA.
Ce pays sera-t-il en mesure de satisfaire aux critères ambitieux qui lui sont imposés ? Rien n’est moins sûr. En effet, la liste des points noirs en matière de sécurité, d’infrastructure et d’hébergement est longue. Il faut élargir le réseau de transports publics, améliorer le traitement des eaux usées et construire de nouveaux stades. La FIFA évalue les bénéfices de la prochaine Coupe du Monde à trois milliards d’euros. Comme à l’accoutumée, l’essentiel des recettes sera redistribué aux associations membres et investi dans des tournois de football ou des projets d’aide au développement sportif. Les 15 % restants viendront consolider les réserves financières de la FIFA.

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