21 avril 2007

Contrats fictifs à Charleroi

Fin de contrat pour les sportifs.
L'instruction sur les contrats fictifs au profit de clubs sportifs se termine à Charleroi. Parmi les concernés, Philippe Van Cauwenberghe

Contrats de travail « arrangés », rémunérations de faveur, « subsides occultes » aux clubs sportifs d'élite... L'instruction du dossier des « emplois fictifs » de Charleroi Infra Sports et du Parc des Sports pourrait prochainement venir alourdir les charges qui pèsent sur l'ancien échevin des sports de Charleroi Claude Despiegeleer, déjà inculpé de faux et usage de faux, d'infraction à la loi sur la comptabilité et de détournement. Tout en embarrassant son successeur dans le nouveau collège... un certain Philippe Van Cauwenberghe.
C'est en novembre 2005 que l'affaire éclate, peu après l'installation de Bernard Van Dyck à la succession de Despiegeleer au collège. Le Marcinellois met au jour un système de financement qui échappe au contrôle du conseil communal. Il s'agit d'aides aux clubs sous forme d'affectation de personnel.

Concrètement, la Ville embauche des contractuels au sein de ses ASBL paracommunales. Ce sont des professionnels ou des auxiliaires du sport. Sur papier, ces recrues sont occupées au sein des structures qui les paient. Dans les faits, il en va tout autrement : les bénéficiaires se consacrent à des activités d'entraînement, de préparation, d'animation, de marketing pour le compte de leurs clubs. En cela, l'opération se distingue de celle que, sous la pression de contrôles de l'auditorat du travail, la Ville vient de régulariser dans une volée d'ASBL paracommunales où deux cents agents étaient illégalement détachés. Comme l'observe une source proche du dossier, « nous ne sommes plus dans le même périmètre public. Ce n'est plus l'affectation de fonctionnaires dans des organismes satellites, c'est la collectivité qui finance de la main-d'oeuvre privée ».
Une dizaine de noms sont cités. Il y a ceux de Jean-Michel Saive et de Patrick Chila qui évoluent à la Villette, ainsi que de leur entraîneur, Dubravsko Skorik. Leur salaire est pris en charge en tout ou en partie par les ASBL mais ils n'y fonctionnent pas. Tout au plus les joueurs prestent-ils occasionnellement des services de représentation, comme des remises de trophées. À l'image de ce que l'ex-footballeur Dante Brogno, sous contrat ville, va lui-même faire jusqu'à la fin 2005 comme chargé de mission.
L'ex-basketteur John Waterspoon est un autre « employé fantôme ». À l'époque, il anime l'école des jeunes des Spirous à Gilly. Deux clubs de foot sont associés à l'opération, l'Olympic et Couillet. Des agents sont mis à disposition, dont l'un est l'ex-directeur de la Carolo - Alain Carlier. Comme le Gymnos, les Spirous font l'objet d'attentions particulières : le club présidé par Eric Somme se voit détacher un préparateur physique et un auxiliaire de direction en part time. Mais il reçoit aussi l'aide de Philippe Van Cauwenberghe, qui preste à trois quarts temps à la billetterie du Spiroudôme. Le poste est si visible qu'on ne peut pas le cacher. Depuis le 4 décembre, l'intéressé est échevin des sports. C'est dire à quel point ce dossier le concerne.
En novembre 2005, Van Dyck procède à une restructuration, pour ne pas parler de purge. Quatre personnes sont licenciées. L'ex-échevin annonce un réajustement de l'aide apportée aux clubs. La situation n'est complètement assainie que le semestre suivant : les emplois fictifs disparaissent. Les préavis sont notifiés, si bien que le temps de leurs prestations vient de les amener à terme.
Comment une telle arnaque sociale a-t-elle pu échapper au contrôle des administrateurs ? La question mérite un vrai débat. Car s'ils n'avaient pas connaissance des contrats, les gestionnaires publics auraient au moins dû s'étonner de l'importance de la masse salariale. Ils n'y ont vu que du feu.
Alors que les auditions de Claude Despiegeleer à la cellule d'enquête ont été suspendues à sa demande pour raisons de santé, l'affaire revient sur le terrain politique. Au prochain conseil communal ce lundi, un point concerne le refinancement de Charleroi Infra Sports. Incapable de rembourser le crédit de 980.000 euros que la Ville de Charleroi avait garanti, l'ASBL a relancé un marché de service pour un emprunt de 20 ans. Dexia banque exige une caution communale en premier rang. Les mandataires doivent approuver l'opération qui préfigure la constitution d'une nouvelle entité. Tourner la page politique.

"Charleroi la sportive" pourrait coûter cher à Despiegeleer

Ccertains sportifs, comme Dante Brogno, effectuaient occasionnellement des services de représentation pour ces asbl, comme la remise de trophées.
L'instruction des "emplois fictifs" de Charleroi Infra Sports et du Parc des Sports se termine et elle pourrait prochainement alourdir les charges qui pèsent sur l'ancien échevin des sports de Charleroi Claude Despiegeleer, déjà inculpé de faux et usage de faux, de détournement, et d'infraction sur la loi sur la comptabilité. Des dizaines de noms sont cités, dont ceux du nouvel échevin des sports Philippe Van Cauwenberghe, ainsi que ceux des sportifs Jean-Michel Saive et Patrick Chila qui évoluent à la Villette et de leur entraîneur Dubravsko Skorik. Apparaissent encore les noms de l'ex-footballeur Dante Brogno et de l'ex-basketteur John Waterspoon. C'est en novembre 2005, au moment de la succession de Claude Despiegeleer, qu'un système de financement qui échappe au contrôle du conseil communal est mis à jour. Concrètement, la ville embauche des contractuels au sein d'asbl paracommunales mais dans les faits, les recrues ne sont pas véritablement employées par ces structures qui les payent. Tout au plus, certains effectuent occasionnellement des services de représentation pour ces asbl, comme la remise de trophées. L'affaire revient sur le terrain politique puisqu'au conseil communal de lundi figure un point concernant le financement de Charleroi Infra Sports. (belga)

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