27/04/07
Le MR dépose plainte au CSA contre RTL-TVI
C'est ce débat entre les 2 politiciens qui est à l'origine de la plainte.Le MR a déposé plainte jeudi auprès du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) contre RTL-TVI, rapporte vendredi Le Soir. Le MR reproche à la chaîne privée de ne pas avoir respecté son "règlement d'ordre intérieur relatif à l'objectivité dans le traitement de l'information" en organisant le débat Di Rupo (PS) - Leterme (CD&V) mercredi soir."L'ensemble des formations politiques seront traitées de la même façon dans la campagne, mais nous n'y sommes pas", a rétorqué RTL. Une semaine plus tôt, le MR avait attaqué la RTBF par le même biais pour le "Débat à la Une" avec Elio Di Rupo. (belga)
Di Rupo-Leterme, ces deux-là peuvent s'entendre
L'édito
Ces deux-là peuvent s'entendre. Ce peut être la leçon du double débat entre Elio Di Rupo et Yves Leterme, hier soir en télévision, aujourd'hui dans votre journal. La « rouge-romaine », l'alliance socialiste/démocrate-chrétienne, était dans l'air, elle le reste après avoir entendu les protagonistes. Il ne s'agissait pas d'une bulle médiatique. C'est peu de chose, mais il faut voir d'où l'on vient. Il y a moins d'un an, Yves Leterme provoquait les francophones dans le quotidien français Libération, doutant de leurs dispositions à apprendre le néerlandais, avant que Laurette Onkelinx ne le désigne comme le fossoyeur de la Belgique: « Cet homme est dangereux! » Quel bond en un rien de temps: les mêmes n'excluent plus de gouverner ensemble. Et si Leterme reste raide dans son camp, continue de marteler que la Wallonie va mal et de sous-entendre (c'est assourdissant) que c'est la faute du PS, c'est aussi parce qu'il s'adresse à son public, son électorat, flamand, et que, croit-il, c'est la meilleure façon de capter un maximum de voix le 10 juin, et d'arriver premier – Premier si possible.
Conclusion: les libéraux peuvent se faire un sang d'encre. Pour rester au fédéral, il faudra que le VLD fasse mentir les sondages publiés jusqu'à présent, et que le MR parvienne, comme ne cesse de l'implorer Didier Reynders, à « déplacer le centre de gravité politique » en sa faveur au sud du pays. Sinon rien.
Notez, citoyens, citoyennes, une rouge-romaine, ce n'est pas la révolution. N'y voyez pas forcément un grand dessein, celui de bâtir un centre gauche durable et alternatif à un pôle d'inspiration plus libérale. Non. Chez nous, comme vous le savez, les coalitions sont périssables en quatre ans, le temps d'une législature. Foin de grandes recompositions et de projets fédérateurs, ces utopies! Simplement, l'on assisterait, le 10 juin, à une forme d'alternance. Notez qu'agrémentée de vert, peut-être la rouge-romaine aurait-elle un air d'« Olivier » un peu plus estival. Mais là non plus, pas d'excès d'enthousiasme: les écolos vous diront qu'ils gardent tous les fers au feu, le libéral aussi. Chez nous, toutes les portes restent toujours grandes ouvertes. Un vrai courant d'air. Même si le jeu se resserre.
Les vertus d'un débat national
Il n'est pas fréquent, dans notre pays morcelé, que deux chaînes de télévision, l'une francophone, l'autre flamande, parviennent à organiser un véritable "débat national", en réunissant de surcroît les deux hommes les plus populaires dans leur Communauté, Elio Di Rupo et Yves Leterme. Que retenir de cette rencontre ? Trois éléments, principalement.
Un : le débat a permis de clarifier les discours, même s'ils n'ont rien amené de neuf. Trop souvent, les hommes politiques orientent leurs exposés en fonction des publics qu'ils ont à convaincre. Cette fois, les deux protagonistes ont été contraints de tenir les mêmes propos, ceux qu'ils destinent à leur électorat et à celui de l'autre. Di Rupo, assumant un héritage wallon difficile, est apparu quasiment "belgicain", rejetant tout changement institutionnel. Et Leterme n'a pu se départir d'un certain repli flamand : mais son bilan à lui est évidemment bien plus flatteur, sur le plan économique.
Deux : le débat fut d'assez bonne tenue. Ici, contrairement à certains dérapages commis en France, rien n'a été tenté par l'un ou par l'autre protagoniste, sur la vie privée, sur la fortune, le train de vie, les impôts, les voitures, les amis, les ennemis... Le débat a permis une réelle confrontation d'idées et d'engagements, entre un socialiste francophone et un démocrate chrétien flamand, qu'à part leur statut d'homme politique, tout semble séparer.
Trois : on pourrait effectivement croire que les divergences profondes affichées par Elio Di Rupo et Yves Leterme empêcheront, demain, tout rapprochement; comme on serait tenté de penser que libéraux et socialistes ne pourront plus gouverner ensemble parce que, le temps d'un congrès, ils se sont quasiment injuriés en s'accusant mutuellement de tous les maux de la terre.
Sans mettre en doute la sincérité des discours politiques, il faut quand même les nuancer et rappeler qu'au lendemain du 10 juin, deux voire trois partis en Flandre, deux voire trois partis en Wallonie et à Bruxelles, finiront bien par gouverner ensemble et par trouver un terrain d'entente. Et donc entre le mâle "pas de gouvernement sans réforme de l'Etat" proféré par Yves Leterme et un "non" à toute réforme de l'Etat qui ne serait pas bonne pour les francophones d'Elio Di Rupo, il y aura, dans 50 jours, plus que des nuances. Place donc à la musculation le temps de la campagne électorale. Après, on fera les comptes.
Tout sépare Di Rupo et Leterme
Les deux ministres - présidents se sont affrontés lors du débat de RTL et VTM.Les mains sont tendues mais le climat l'est aussi.L'avenir du pays les divise profondément : il faut régionaliser dit le Flamand. Il faut consolider dit le Wallon.
Lui, avec son complet gris, son noeud papillon et sa chemise bleu clair, est arrivé bien à l'heure : 11 heures 2 minutes très précisément. Avec à la main, un petit coffret de pralines signées Pierre Marcolini... Pour tenter d'amadouer son adversaire ? Non. Un cadeau pour Laurent Haulotte, le présentateur du JT de RTL, qui fête en ce 25 avril, son 39e anniversaire. Haulotte a été choisi par RTL pour coanimer le "débat national" organisé conjointement par les deux chaînes privées : pour VTM, c'est Stef Wauters qui officie.
L'autre homme se fait attendre. Sous un soleil écrasant, dans le parc Léopold à Bruxelles, photographes, cameramen et journalistes attendent l'homme le plus populaire de Flandre. Avec 42 minutes de retard, il descend de sa berline. En retard ? Contrairement à son collègue francophone, il est resté au comité de concertation réunissant gouvernements et exécutifs régionaux. Il disparaît au maquillage dans la superbe bibliothèque Solvay où les télévisions ont planté leurs caméras.
Dikke nek
Elio Di Rupo et Yves Leterme sont donc prêts à débattre. Chacun parlera dans sa langue. Aucun des deux n'accrochera l'oreillette de la traduction.
Chaque candidat a pu amener 30 personnes, des militants, des élus qui assureront la claque au début et en fin d'émission.
Trois, deux, un : générique. L'émission s'ouvre sur un micro-trottoir très révélateur : même si l'exercice est un peu classique, il révèle les clichés traditionnels sur leur image, en Flandre et en Wallonie.
Extraits. Di Rupo ? "Dikke nek", "Ne peut-il donc s'habiller autrement qu'avec ce noeud papillon ?" "Lui, Premier ministre ? Jamais : hij kan niet nederlands"... Leterme ? "Un homme dangereux", "sectaire", "avec lui, ce serait la fin de la Belgique". Un autre nuance : "Quel dommage qu'on n'a pas quelqu'un comme lui en Wallonie".
Place au débat, un peu crispé au début. Aucune révélation ne sortira de cette confrontation, mais il est intéressant de voir comment les deux hommes choisissent de se positionner face à leur électorat et à celui d'en face.
Au début de la première partie (le débat sera coupé par une page de publicité), Di Rupo et Leterme décident de se ménager, d'écarter l'affrontement que leur proposent parfois les animateurs pour préférer le rapprochement, les propos apaisants. Di Rupo : "On a tout fait pour diviser le pays. A présent, il faut réapprendre à se connaître de part et d'autre". Mais très vite, malgré les sourires, la joute, tout en restant cordiale se tend : Leterme assène que la Wallonie, même si elle se redresse n'a jamais été aussi mal. Surtout, assure-t-il, la Wallonie ne parvient pas à profiter de l'embellie économique. Le chômage est partout plus important en Wallonie qu'en Flandre.
Là, Di Rupo bondit : "Par le passé, la Wallonie a été à la base d'un essor économique extraordinaire et nombre de Flamands sont venus travailler en Wallonie. Puis les puissances financières ont déserté la Wallonie et ont investi ailleurs. Elle a sombré. Mais à présent, le redressement est là : entre 2003 et 2006, la Wallonie a créé plus d'emplois que la Flandre. Dire que cela va plus mal, c'est un mensonge ! Plutôt que de nous chamailler, trouvons des solutions win-win pour la Flandre, Bruxelles et la Wallonie".
Leterme, qui semble avoir moins bien préparé le débat, encaisse puis se reprend : "Il y a 150 000 emplois vacants en Flandre. En Wallonie, le chômage culmine : les Wallons devraient faire l'effort de venir travailler en Flandre". Di Rupo : "Certains le font. Mon père est venu d'Italie avec pour seul bagage, une seule valise".
Combatif
Après la pause publicitaire, Leterme a visiblement reçu des consignes de son camp. Le voilà combatif, plus sûr de lui, ironique, cassant, percutant. Oui, explique-t-il, il faut une réforme de l'Etat pour permettre à chacun de mener à bien les politiques qui permettre d'accroître le bien-être des citoyens, où qu'ils vivent. "La réforme que nous voulons sera solidaire : nous n'enlèverons pas un euro au chômeur wallon ou au pensionné flamand. Aujourd'hui, la Wallonie dit non à tout, mais quand en 2001, les francophones avaient besoin d'argent, la réforme de l'Etat a été très vite."
Là, Di Rupo esquive d'abord puis riposte et interroge Leterme : "Pouvez-vous assurer qu'une réforme de l'Etat se révélerait positive pour les Flamands mais aussi pour les Wallons et les Bruxellois ? "Leterme reprend : "Vous ne voulez pas de réforme de l'Etat. Etes-vous à ce point satisfait de l'état de la Wallonie, aujourd'hui ? Or les problèmes ne manquent pas et la pauvreté gagne du terrain". C'est alors que, brandissant la "Une" de "La Libre Belgique" consacrée aux transferts Nord-Sud, Di Rupo balayera la supposée manne budgétaire qui franchirait chaque année la frontière linguistique, du Nord vers le Sud... On l'aura compris : sur le plan institutionnel, les deux hommes resteront sur des planètes bien éloignées, même s'ils reconnaîtront, à mots couverts, la nécessité de discuter.
Le débat se conclura sur la place de la monarchie : "La Belgique est une valeur en soi, j'ai pu le constater quand je conduisais des missions économiques à l'étranger : les entrepreneurs flamands se sont toujours félicités de la présence du Prince. Il est trop facile de dire que la clé de tous les problèmes se trouve dans la régionalisation à outrance".
Di Rupo dira clairement que son parti ne veut en aucun cas toucher à la monarchie et aux pouvoirs actuels du Roi. "Tant que le Roi reste dans son rôle, il n'y a aucun problème. Et le roi Albert remplit parfaitement son rôle", reconnaîtra Yves Leterme qui refusera, une fois encore, de dire s'il sera candidat Premier ministre. Mais s'il ne l'était pas, aurait-il accepté ce débat ?
Di Rupo et Leterme : les meilleurs ennemis
Les deux ministres-présidents ont débattu à fleurets mouchetés. La perspective d'une collaboration inciterait-elle à la sérénité ? Retrouvez ici un extrait de leur interview croisée, réalisée par les journalistes du Soir et du Standaard.
Les ministres-présidents flamand et wallon, leaders du CD&V et du PS, se sont retrouvés face à face hier, dans une salle du parlement fédéral, interviewés par Le Soir et le Standaard.
Verhofstadt plaide une large coalition, pour une majorité des deux tiers au parlement...
Elio Di Rupo. Normal. Quand on lit les sondages, en Flandre, deux partis plus Groen, cela ne suffira pas à composer une majorité dans le groupe néerlandophone au parlement fédéral. Alors, le VLD, pour avoir la certitude d'« en être » dit : « Voor Vlaanderen, voor het land, samen... » Que nos amis flamands disent qu'ils veulent gouverner à trois, waarom niet ? Mais attention, du côté francophone, on peut très bien avoir une majorité dans notre groupe linguistique avec deux partis, et il y a plusieurs formules. Nous n'avons pas une extrême droite qui nous oblige à nous unir tous, comme en Flandre.
M. Leterme, une tripartite vous garantirait une formule idéale en vous assurant la majorité parlementaire des deux tiers, pour des avancées institutionnelles. Mais une tripartite, c'est lourd...
Yves Leterme. En Flandre, mon gouvernement, une tripartite avec les libéraux et les socialistes, fonctionne bien. Mais, de toute manière, l'électeur décidera.
Il y a tout de même des affinités entre partenaires : voyez, entre Di Rupo et le MR, ce n'est pas joyeux pour l'instant... En Flandre, entre VLD et CD&V...
Y.L. Vous me faites penser à ces journalistes qui, avant la saison cycliste, donnent le nom des classiques que remportera Boonen...
E.D.R. Yves a raison. La campagne ne fait que commencer. Personne n'est à l'abri d'une surprise. Côté francophone, je m'attends à une campagne extrêmement dure, désobligeante. On voit la campagne assez ignoble du MR contre le PS. Ce qu'ils veulent, c'est ma tête. Mais je me défendrai avec des faits et des projets. Que M. Leterme et moi ne soyons pas d'accord sur des matières institutionnelles, c'est vrai, mais je n'ai jamais dit du mal du CD&V. Je demande du respect.
Mais permettez-moi de rappeler l'entretien au journal « Le Soir » en janvier, lorsque j'avais osé évoquer la fonction de Premier ministre pour un francophone... J'avais compris que je créais une émotion inimaginable, qu'il y avait une audace incroyable... Je veux dire ceci : à la fin, il faudra bien que le Premier ministre gouverne le pays entier : Flandre, Wallonie, Bruxelles. Il faudra s'occuper de tout le monde...
M. Leterme, officiellement, vous n'êtes toujours pas candidat pour le 10 juin
Y.L.Même si je l'étais, je ne me présenterais pas comme candidat Premier ministre. Le scrutin ne consiste pas en une élection directe du Premier. Normalement, celui qui recueille le plus de voix au sein du parti qui a récolté le plus de suffrages devient chef du gouvernement.
Gérer la Belgique, ce serait un beau défi pour vous ?
Y.L.C'est vrai, ce doit être un beau défi.
Si vous deviez exercer cette fonction, l'assumeriez-vous pour permettre à la Flandre d'être mieux outillée...
Y.L. Je le ferais dans l'intérêt de tous les Belges.
Un Premier francophone, serait-ce acceptable ?
Y.L. Je répète qu'un Premier ministre n'est pas élu directement dans ce pays. Il ne peut donc y avoir d'exclusion sur la base de langues, de races ou que sais-je.
E.D.R. Pourquoi ne pose-t-on pas cette question aux francophones : « Un Premier flamand, serait-ce acceptable ? »... Nous représentons 40 % de la population !
La Flandre 60 %...
E.D.R. Si vous considérez que, puisque vous êtes majoritaires, vous disposez éternellement du poste de Premier ministre, alors il faudra revoir totalement les règles du jeu dans notre Etat ! Et puis, si vous voulez, vous formerez votre République... Ou un Royaume... Le roi Albert a trois enfants, ça ouvre des perspectives pour tout le monde...
Y.L. (Rires, NDLR) Dans ce cas, laissez-moi choisir d'abord...
Un ministre-président bruxellois néerlandophone ?...
E.D.R. Vous ne pouvez pas comparer un rapport de 9/1 entre francophones et Flamands à Bruxelles avec un autre de 6/4 pour les Flamands au niveau du pays.
Onkelinx avait dit : « M. Leterme est un homme dangereux »...
E.D.R. On a prêté à M. Leterme des phrases dans « Libération » que peut-être il n'avait pas dites. Parfois M me Onkelinx doit en avoir marre de lire certaines choses dans la presse flamande. Même une femme peut avoir une expression virile.
Di Rupo - Leterme, les paroles d'un choc
MOUTON,OLIVIER
jeudi 26 avril 2007, 08:53
Moments forts du débat exclusif entre les deux ministres-présidents, avec « Le Soir » et « De Standaard » avant celui de RTL-TVI et VTM mercredi soir. Les deux hommes se verraient bien Premier et excluent une tripartite.
Regardez en exclusivité des extraits vidéos de l'interview .Une journée de débat. Elio Di Rupo (PS), ministre-président wallon, et Yves Leterme (CD&V), ministre-président flamand, ne se sont pas quittés mercredi. Le matin, dans le décor solennel de la bibliothèque Solvay à Bruxelles, ils ont enregistré un « Grand débat » qui sera diffusé ce mercredi soir à 19h45 sur RTL-TVI et à 22h20 sur VTM. L'après-midi, au Parlement fédéral, ils ont répondu aux questions des journalistes du « Soir » et du « Standaard ».
Au bout du compte ? Des querelles à fleurets mouchetés. le sentiment que les deux hommes pourront travailler ensemble après les élections du 10 juin. Avec quel Premier ministre ? Elio Di Rupo, candidat déclaré, insiste pour que l'on envisage la possibilité d'avoir un Premier francophone. « Si vous considéré que seule la majorité flamande peut prétendre à ce poste, alors nous avons un problème majeur. C'est la fin de ce pays. » Yves Leterme, candidat non déclaré, temporise. « Il n'y a pas d'élection directe du Premier ministre, dit-il. Même si je me présente aux élections, je ne serai pas candidat Premier. Mais c'est un beau défi. » Une fonction dont il reconnaît toutefois l'importance et le rayonnement international. Traduisez : je ne me ferais pas prier...
Quelques moments forts du débat que vous retrouverez demain dans Le Soir.
Leterme au sujet de la Wallonie : « Je constate simplement que le chômage est un drame pour des dizaines et des dizaines de milliers de demandeurs d'emploi. C'est un constat : l'arrondissement de Mons est celui qui a le plus grand taux de chômage. »
Di Rupo : « Les attaques que l'on fait à l'égard de la Wallonie et - pire - du PS sont injurieuses et injustes. Nous avons un héritage difficile des années 80 et 90, les grands groupes financiers ont permis à la Flandre de se relever, mais il y a des choses qui bougent positivement. J'inviterai M. Leterme à Mons, et pas seulement au Doudou, il verra que c'est un des plus belles villes du pays. On doit cesser de ne considérer les choses qu'à travers les notions de chômage et de travail. »
Di Rupo au sujet d'une grande coalition. « Si j'en crois les sondages, en Flandre, le CD&V peut composer une coalition avec le VLD ou avec le SP.A avec l'appoint de Groen ! Mais le SP.A, le VLD et Groen ensemble, cela ne suffit pas. Une grande coalition est possible, mais ce n'est pas parce que nos amis flamands décideraient d'aller à trois au gouvernement que nous serions obligés de suivre. »
Leterme : « Une grande coalition a peut-être plus de mal à se profiler de façon claire. Mais au gouvernement flamand, cela ne nous empêche pas de travailler. »
Leterme sur la réforme de l'Etat. « Nous ferons tout pour obtenir la concrétisation de la résolution du Parlement flamand. Il y aura des compromis, nous savons que nous n'obtiendrons pas tout. Mais j'espère que dans l'intérêt de ce pays, on pourra trouver des solutions. »
Di Rupo : « En dépit de la campagne injurieuse dont nous faisons l'objet de la part du MR, je reste soucieux de continuer à nous parler afin d'aller vers la négociation. Nous verrons avec nos collègues flamands quelles sont les décisions que nous pouvons prendre ensemble pour améliorer la vie des gens. Mais la Belgique n'a pas besoin d'une grande réforme de l'Etat. »
Di Rupo au sujet des convergences possibles : « Quand je regarde le site du CD&V, ce que je fais souvent, je constate qu'en matière économique et sociale, il y a un terrain sur lequel nous pouvons discuter. »
Leterme : « Il y a aussi de grandes différences entre la démocratie-chrétienne et le socialisme. »
Leterme sur les nuisances sonores de Zaventem : « La refédéralisation du dossier est discutable. En fait, tout est discutable pour autant que l'on trouve une solution. Personnellement, je suis même favorable à une régulation au niveau européen. Ce n'est pas normal qu'une ville-Région détermine elle-même ce qui est acceptable ou ce qui ne l'est pas. »
Di Rupo au sujet de Bruxelles : « Nous devons développer des synergies pour trouver des solutions pour Bruxelles. C'est là que le taux de chômage est le plus important, avec un grand nombre d'allochtones. »
Leterme : « J'ai dit ce que je pensais à ce sujet, mais on m'a immédiatement diabolisé (Il a laissé clairement entendre que Bruxelles était mal gérée - Ndlr). Quand on voit avec quelles difficultés nous concluons des accords de collaboration pour le RER ou l'emploi... »
Di Rupo : « La confiance n'est peut-être pas encore suffisante. »
Leterme, au sujet de l'enquête Nord-Sud « Soir » - « Standaard » : « Je constate que quand la Flandre demande davantage de compétences, il faut un mois d'enquête institutionnelle. On ne l'a pas fait quand les francophones étaient demandeurs d'argent supplémentaire en 2000-2001. »
Di Rupo : « Je trouvais cela très bien. Il est important que les gens se redécouvrent. C'est positif, même si cela prendra du temps avant que les clichés ne disparaissent. »
Leterme : « C'est vrai, c'était positif...
Savoir plus
Cela fait presque 6 mois que les deux chaînes privées, RTL et VTM, tentent d'organiser cette confrontation entre les deux ministres-Présidents wallon et flamand. Si Elio Di Rupo a marqué rapidement son accord, Yves Leterme a été plus long à l'accepter. Restait à concilier les agendas et à trouver un endroit beau et neutre : quoi de mieux que la bibliothèque Solvay ?
Pour réaliser ce coup télévisuel, les directions, les rédactions et les services techniques des deux chaînes ont travaillé main dans la main. Plusieurs réunions ont été nécessaires entre les responsables des rédactions et les deux présentateurs. Côté francophone, il s'agissait d'une première pour Laurent Haulotte, plus habitué à présenter le journal télévisé ou les grandes soirées électorales que des débats politiques, généralement confiés à Kathryn Brahy ou Fabrice Grosfiley. Laurent Haulotte s'en est pourtant très bien tiré. On notera cette différence de culture, malgré tout, entre les deux chaînes : si RTL a offert à ses téléspectateurs une traduction simultanée, VTM a préféré les sous-titres. Etonnant qu'Yves Leterme ne s'est pas servi de cet argument pour railler l'éternelle paresse linguistique des francophones...