Rik Daems a été consultant pour Belgacom
Entre Belgacom et l’ex-ministre, la mission qui dérange
Rik DAEMS, L’EX-MINISTRE des Entreprises publiques a été consultant pour Belgacom en 2007. Mais sans rien facturer. Un étrange contrat.
Avoir été le ministre des Entreprises publiques et des Télécoms sera-t-il désormais la voie royale pour devenir consultant chez Belgacom ? On pourrait le penser, à la lecture d’un étonnant contrat dont nous avons pu prendre connaissance.
Il a été conclu en avril 2007 entre Belgacom et la SPRL Proconsult, dont le siège social est à Herent, représentée par son directeur général, le député Rik Daems (Open-VLD), qui fut également, de 1999 et 2003, le ministre de tutelle de l’opérateur public.
Selon les termes de ce contrat, d’une durée de six mois, Rik Daems devait assister Belgacom, en tant que consultant, pour la recherche d’opportunités d’affaires dans l’émirat du Qatar. La feuille de route de Rik Daems prévoyait des missions aussi diverses que la prise de contact avec les décideurs locaux, les relations publiques ainsi que l’expertise et la consultance technique. Malgré des possibilités de prolongation sur base mensuelle, le contrat n’a pas été renouvelé.
Quant à la rémunération de l’ancien ministre des Télécoms, elle devait consister en un pourcentage sur l’ensemble de l’investissement réalisé par Belgacom au Qatar, avec un plafond de 50.000 euros. Tous les frais engagés par Rik Daems dans l’exercice de ce contrat devaient également être pris en charge par l’entreprise publique.
Interrogé mercredi, Rik Daems a reconnu l’existence de ce contrat. « J’ai été approché par Belgacom pour une mission de consultance, afin de déterminer si des opportunités de marché étaient possibles, a expliqué l’ancien ministre libéral. Lorsque je peux aider, je le fais. »
L’existence d’un tel contrat passé avec sa société lui paraît logique. « On ne peut agir sans qu’il y ait quelque chose de formel. C’est une règle à laquelle je me tiens dans mes fonctions publiques ou privées. Je connais les frontières à l’intérieur desquelles il faut se tenir. »
Rik Daems est cependant resté très réservé sur la mission elle-même. « Belgacom est une société cotée en Bourse. Pour cette raison, vous comprendrez que je ne peux donner aucun détail, ni sur le contenu de la mission elle-même ni même sur le pays dans lequel elle se serait déroulée. »
Éviter le flou artistique
Pour Rik Daems, « il ne faut surtout pas mélanger les actes privés et politiques. Il n’a jamais été question pour moi de signer un tel contrat en tant que parlementaire. J’ai voulu absolument éviter tout ce qui pourrait ressembler à un flou artistique. Je tiens également à souligner que la mission est aujourd’hui terminée et que, très concrètement, rien n’a été facturé à Belgacom. »
Une absence de facturation qui est officiellement confirmée par l’opérateur.
Ce qui ne signifie pas grand-chose, dans la mesure où Belgacom n’a jamais annoncé aucun investissement au Qatar. Ce n’est sans doute pas faute d’avoir essayé. Ainsi, en juillet 2007, alors que le contrat de Rik Daems était en cours, le nom de Belgacom a été cité par les médias parmi les candidats pour l’attribution d’une licence de téléphonie mobile au Qatar. Une information non confirmée par l’entreprise. Par ailleurs, depuis novembre 2006, Belgacom a noué des partenariats – officiels, ceux-là – avec l’opérateur Omantel, à Oman.
Dans l’entourage de Belgacom, certains s’étonnent qu’un contrat aussi sensible ait pu être signé avec un ancien ministre de tutelle de l’entreprise publique sans que le conseil d’administration en ait été informé. D’autant, souligne-t-on, que Rik Daems est le ministre qui, en 2003, est allé chercher Didier Bellens chez RTL Group, à Luxembourg, pour en faire le patron de Belgacom.
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