25 juin 2008

Lewalle arrosait les politiciens

L'ex-patron de la Smap raconte : « Je valais trois milliards »
Deux ans après sa condamnation à 4 ans de prison avec sursis et à la confiscation, sur ses biens propres, de plus de 11,6 millions d'euros, Léon Lewalle, l'ex-patron de la Smap sort un livre de « mémoires » qui entend restaurer son honneur. Il se dit victime d'une erreur judiciaire.


Deux ans après sa condamnation par la Cour d'appel de Bruxelles à 4 ans de prison avec sursis et à la confiscation, sur ses biens propres, de plus de 11,6 millions d'euros, Léon Lewalle, l'ex-patron de la Smap (aujourd'hui Ethias) commet, aux Editions de l'Arbre, d'un livre de « mémoires » qui entend restaurer son honneur, à défaut d'avoir pu l'établir devant les cours de justice qui ont eu à connaître de ses malversations.
Sous le titre « Je valais trois milliards », Léon Lewalle, aujourd'hui âgé de 72 ans, se dit victime d'une erreur judiciaire ; il répète ce qu'il a toujours proclamé depuis 1998 (« La Smap s'est enrichie grâce à moi ») ; il se lamente des 890 euros de pension qui lui seraient délaissés pour vivre en Suisse où il est établi.
Sa « démonstration comptable » a été balayée par la Justice. Son livre, à cet égard, refait, à sa manière, l'histoire de l'enquête ; depuis les soupçons nés sur sa gestion des dossiers de réassurance de la Smap, dans la foulée de l'enquête sur l'assassinat d'André Cools, jusqu'à sa condamnation définitive à Bruxelles.
Lewalle livre par contre quelques souvenirs personnels de ses relations avec le monde politique, à une époque où rien ne réglementait le soutien d'entreprises aux partis. Il évoque ainsi, à la veille des élections, les « nombreuses visites de personnalités » venues quémander des « enveloppes ». Il cite Guy Spitaels, l'ex-président du PS, André Cools, exigeant le même montant que son « ennemi », Edouard Close, l'ex-bourgmestre de Liège. Il évoque aussi les soirées dénudées du « Gotha », un club cher à Guy Mathot où, dit-il, « c'est là que se décidait l'attribution des marchés publics ». « Il était difficile pour un dirigeant du parti de refuser à l'entreprise organisatrice e de la soirée le marché public. Surtout s'il avait été vu la veille en tenue d'Adam, un mirliton dans la bouche, pourchassant une jolie blonde tout aussi dénudée… ».
Dans son récit, Léon Lewalle évoque aussi, sans le nommer un « secrétaire général de la Communauté française » et Anne-Marie Lizin.
Il rend hommage aux hommes politiques flamands de l'époque, moins enclins, selon lui, à quémander des commissions occultes. « D'une manière générale, écrit-il, la Flandre m'a paru beaucoup plus éthique. J'ai l'impression que la politique des enveloppes était moins développée qu'en Wallonie ». Lewalle se défend d'avoir promotionné le système d'enveloppes de la Smap. « Quand l'interlocuteur ouvrait l'enveloppe que je lui avais remise et comptait ouvertement les billets, cela me restait en travers de la gorge ! »
Léon Lewalle a accumulé les millions d'euros que lui a confisqués la justice en jouant (même s'il s'en défend) dans le système qu'il défend aujourd'hui. Sa vérité est son livre. La vérité est sans doute dans l'arrêt le condamnant.
http://jevalais3milliards.over-blog.com/articles-blog.html

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