18 juin 2008

Les nouveaux habits du trio

La Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg ont signé un nouveau traité mardi. L'"Union Benelux" est créée pour une durée indéterminée. "Une symbolique particulière dans le contexte de crise" de l'Union européenne.
Dans le contexte de crise que connaît aujourd'hui l'Union européenne, la signature du traité Benelux revêt une symbolique particulière", estime Marie-Dominique Simonet, la ministre des Relations internationales de la Communauté française et de la Région wallonne.
Voilà trois Etats qui " décident d'aller de l'avant et de montrer qu'une coopération renforcée sur plusieurs thématiques spécifiques est possible".
Flanqué de cinq ministres - fédéral, régionaux et communautaires -, le chef du gouvernement belge Yves Leterme s'est rendu à La Haye, mardi soir, pour signer l'acte de fondation de l'Union Benelux, une toute nouvelle mouture - plus ramassée - du traité qui institua pour un demi-siècle l'Union économique Benelux entre la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. L'accord trilatéral, qui reconnaît désormais le caractère fédéral de la Belgique, vient ainsi de voir sa durée de vie indéterminée et son champ de compétences élargi dans les domaines de l'union économique, du développement durable, de la justice et des affaires intérieures, avec l'ambition de conserver au trio un rôle de pionnier au sein des Vingt-sept.
"L'UE travaille sur plusieurs terrains que nous occupons aussi", mais pas de quoi considérer le Benelux comme "superflu", déclarait récemment à "La Libre" son secrétaire général, le Néerlandais Jan P.R.M. van Laarhoven. "Il est toujours plus facile de discuter et de prendre des décisions à trois pays plutôt qu'à Vingt-sept. L'intérêt de l'existence du Benelux est même plus grand qu'il l'était il y a dix ans." Si ses chefs de gouvernement ont pris l'habitude de se voir avant chaque sommet européen, la coopération politique n'a cependant pas toujours été idyllique et les dirigeants ont parfois eu du mal à masquer leurs divergences.
Le Benelux avait vu le jour le 1er janvier 1948 lorsque les trois voisins décidèrent de supprimer les droits de douanes, d'imposer une taxation commune unique sur les produits importés et d'assurer la libre circulation des personnes. Cet accord, qui fut le premier exemple d'intégration économique en Europe après la Seconde Guerre mondiale, servit de précurseur et de modèle à l'intégration européenne; c'est d'ailleurs le Benelux qui proposa, dans son mémorandum d'avril 1955, "l'établissement d'une Europe unie" qui "ne pourrait réussir si une intégration économique générale n'était pas entreprise". L'Union économique Benelux a ensuite été instituée par traité le 3 février 1958. "Aux parlementaires du Benelux de faire que cet exemple soit contagieux !" pouvait-on lire dans "La Libre" du 4 février 1958.

Kris Peeters menace de boycotter le traité Benelux

Le ministre-président flamand Kris Peeters (CD&V) a obtenu du gouvernement des Pays-Bas la garantie que la Première Chambre donnera son aval à l'approfondissement de l'Escaut occidental, rapporte mercredi le quotidien De Morgen.
M. Peeters a reçu cette garantie après avoir menacé de rester à l'écart de la signature solennelle du nouveau traité Benelux, mardi soir à La Haye.
L'approfondissement de l'Escaut est crucial pour le port d'Anvers. Quelques heures avant la signature de ce nouveau traité, la Première Chambre avait déjà affiché sa bonne volonté en promettant l'approbation des traités de l'Escaut, qui devrait intervenir avant l'été.

Aucun commentaire: