La Belgique reste une terre d'accueil
Les investissements venus d'ailleurs sont stables. Le pays garde sa 5e place en Europe. Par chance, la crise politique n'a pas trop pesé. Mais l'emploi continue de trinquer.
C'est une bonne nouvelle ! A en croire le "baromètre de l'attractivité belge", établi pour la quatrième année consécutive par le cabinet d'audit et de conseil Ernst & Young, les mois de crise politique qui ont suivi les élections fédérales du 10 juin 2007 n'ont pas eu d'impact significatif sur l'éclosion de nouveaux projets d'investissement dans notre pays. Comptabilisant 175 investissements (contre 185 en 2006), la Belgique maintient sa 5e position en Europe, derrière le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et l'Espagne. Et pourtant, elle enregistre une légère baisse (- 5 pc), alors que la moyenne européenne progresse de 5 pc.
Si la Belgique fait toujours bonne figure, c'est en grande partie grâce à la bonne performance de la Région bruxelloise (42 projets) qui voit sa part de marché en termes d'investissements étrangers s'accroître de 18 à 24 pc. De son côté, la Flandre continue de perdre du terrain (89 projets), son score glissant de 57 à 50,8 pc. Ce sont surtout les régions d'Anvers et du Limbourg qui ont souffert. La Wallonie (44 projets) affiche sa stabilité avec 25,2 pc du montant total des investissements.
Les Etats-Unis restent le principal investisseur (49 projets), devant la France (21), le Royaume-Uni (16) et les Pays-Bas (14). A noter que la part des pays de la zone BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) dans les investissements directs étrangers est en légère augmentation (5,7 pc du total).
Baisse des emplois
"Les performances aux plans européen et belge montrent que les investisseurs étrangers manifestent encore de l' intérêt pour nos contrées", déclarent les auteurs de l'étude. Mais cette croissance - ou cette relative stagnation - ne doit pas cacher la baisse du nombre d'emplois créés dans la foulée. La croissance de 5 pc des investissements se traduit par une baisse de 18 pc du nombre des emplois générés.
En Belgique, la situation est plus préoccupante : la baisse des créations d'emplois liée à ces investissements est de 21 pc, ce qui place notre pays en douzième place européenne, derrière le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne l'Espagne, la Pologne, la Tchéquie, la Russie, la Roumanie, la Hongrie, la Slovaquie et la Serbie. Autant dire très loin...
"Le coût salarial élevé et la pression fiscale restent des handicaps économiques souvent cités par les investisseurs, mais moins qu'avant", souligne Ernst & Young, qui ajoute que "les efforts pour réduire nos handicaps ont porté quelques fruits".
Ainsi, des mesures comme la déduction des intérêts notionnels sont "visiblement fort appréciés", apprend-on. Par ailleurs, un tiers des entreprises sondées jugent la pression fiscale "plus favorable" qu'avant. Le système des intérêts notionnels doit par conséquent être "absolument maintenu", ne se privent pas de souligner les auteurs de l'étude qui se laissent quelque peu emporter par leur sujet.
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