Un seul câble pour la Wallonie
Le rachat par L'ALE et Brutélé de l'autre moitié du câble wallon se précise.
Mais le client devra attendre un peu.
S i les derniers « problèmes techniques » sont levés dans les prochaines heures par les dirigeants des télédistributeurs et leurs équipes de juristes, la totalité du câble wallon sera entre les mains de l'ALE (Liège) et de Brutélé (Charleroi et Bruxelles). Ensemble, les deux câblos briguent depuis plus d'un an le contrôle des huit autres intercommunales de câble du sud du pays, (Ideatel et sept télédistributeurs, où les communes et Electrabel se partagent le capital).
Lundi, dans son édition en ligne, le Tijd indiquait qu'un accord était intervenu entre tous les câblos et que la vente pourrait être conclue dans les prochains jours. Du côté de l'ALE, qui finance intégralement le rachat, on reste prudent.
Mais dans l'entourage du télédistributeur liégeois, certains laissent entendre que les derniers problèmes techniques pourraient être bientôt circonscrits, ouvrant la porte à une conclusion rapide de la vente pour un montant avoisinant les 475 millions d'euros. Celle-ci pourrait avoir lieu - au plus tôt - mercredi ou jeudi.
Cependant, les multiples rebondissements qui ont émaillé la saga du rachat du câble wallon montrent qu'il serait téméraire de parier sur la date. « C'est loin d'être fini, note une source proche des vendeurs, qui ne se privent pas de faire monter la pression. Il reste plusieurs écueils à contourner. Cela concerne le prix d'achat et le dossier des pensions du personnel et aussi le partage des responsabilités au cas où Telenet, l'un des candidats éconduits, introduirait un recours contre la procédure de vente. »
Un comité de direction de l'ALE se réunit ce mardi, suivi de contacts avec les vendeurs, peut-être décisifs. Dès que le dossier du rachat sera bouclé, l'absorption formelle de Brutélé au sein de l'ALE devrait suivre rapidement. Forte de ses participations dans l'énergie et le câble, l'ALE pèse près de 1,5 milliard d'euros. Son actionnariat, entièrement public, est composé de 56 communes, de la province et d'autres intercommunales, comme celle chargée de la distribution du gaz. La valorisation de Brutélé, qui ne s'occupe que de télédistribution pour le compte de ses communes actionnaires, serait de 200 à 250 millions d'euros.
L'ALE troquera son nom historique contre une nouvelle appellation, qui n'a pas encore été dévoilée, tandis que les services de télédistribution seront commercialisés dans toute la Wallonie et une partie de Bruxelles sous la marque « Voo ». André Gilles restera président de l'ALE et Stéphane Moreau continuera à en assurer la direction générale. L'ex-administrateur délégué de RTL-TVI, Pol Heyse, venu depuis deux ans préparer la création de Voo, deviendrait grand argentier pour l'ensemble de l'intercommunale. Quand à l'actuel patron de Brutélé, Jean-Michel Adant, il serait nommé directeur des activités câblées.
Les abonnés des huit câblos rachetés ne devraient cependant pas profiter tout de suite de l'offre commerciale lancée depuis octobre 2006 par Voo à Bruxelles, Charleroi et Liège. Une fois maître de la totalité du câble wallon, tout restera à faire pour le nouveau propriétaire. Car la modernisation du réseau des huit intercommunales s'est ralentie depuis qu'elles ont pris la décision de vendre, fin 2005.
Dans les zones à forte densité urbaine, où le réseau est déjà assez bien adapté au « triple play », qui mêle sur le câble la télévision, la téléphonie et l'internet à haut débit, l'offre commerciale de Voo pourra probablement démarrer avant la fin de l'année. « Mais pour le reste du territoire de ces huit intercommunales, on devra déterminer un rythme de modernisation adapté, tout comme Belgacom le fait avec ses technologies dans les régions à plus faible densité de population », estime Stéphane Moreau, le directeur général de l'ALE. Mais l'ALE persiste et signe : son ambition est toujours d'offrir un service universel du câble à l'ensemble des Wallons. « Mais sans s'enfermer dans un calendrier », ajoute Stéphane Moreau.
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