05 mars 2007

Le PS fait monter l'équipe de choc

MAJ 05/03/07

Reynders à Di Rupo
"Le PS dit surtout ce qu'il ne faut pas faire"

"Le PS dit surtout ce qu'il ne faut pas faire. Nous avons des propositions concrètes et nous disons ce que nous voulons faire ou avons déjà fait", a dit lundi le président du MR interrogé après le bureau de son parti sur les déclarations faites la veille par le président du PS Elio Di Rupo en matière d'environnement.
Lors d'un congrès du PS, M. Di Rupo a redit tout le mal qu'il pensait des propositions visant à faire évoluer la taxation sur les revenus des entreprises vers une taxation sur les émissions CO2. Celles-ci sont plus largement produites par des secteurs fort implantés en Wallonie, tels que la sidérurgie et les cimenteries, et par des catégories précarisées de la population qui, par exemple, roulent avec de vieux véhicules d'occasion, selon le président du PS.
"Les biocarburants que nous avons mis sur le marché sans surcoût à la pompe pour le consommateur ou les exonération de certaines taxes pour favoriser l'achat de véhicules propres ne pénalisent personne. Je prône les incitants fiscaux et je constate que, même si on a un vieux véhicule, il faut bien le changer un jour", a-t-il ajouté, soulignant qu'il y a chaque année 500.000 immatriculations de nouveaux véhicules en Belgique .
Pour Didier Reynders tout comme pour Didier Gouin, bourgmestre d'Auderghem et ancien ministre bruxellois en charge de l'environnement, il faut d'ailleurs mettre fin à certains clichés. "Selon certaines études, 80pc des véhicules les plus vieux et donc les plus polluants appartiennent à des familles qui ont 2 ou 3 voitures. Ce ne sont donc pas des défavorisés", a-t-il noté.
"Si on suit le raisonnement d'Elio Di Rupo, il faut continuer à laisser les gens se chauffer au charbon et habiter des logements sociaux sans aucune isolation comme c'est le cas dans certaines sociétés du Hainaut. Nous optons pour une autre solution qui consiste à développer des outils pour favoriser les travaux d'amélioration des logements ou même d'acquisition d'un logement de qualité. Pour y arriver, je ne vais pas taxer le charbon mais mettre au point des incitants fiscaux", a encore dit M. Reynders.

Henri Simons « veut faire avancer les choses » au sein du PS

L'ex-échevin bruxellois Ecolo Henri Simons espère, en figurant en tant qu'indépendant sur la liste PS pour le Sénat, pouvoir faire avancer positivement les choses, notamment en matière de développement durable, de politique énergétique et au niveau culturel.
L'ex-échevin a été contacté mercredi dernier par la direction du parti socialiste, qui lui a demandé s'il acceptait de se joindre à la liste du PS pour le Sénat. Ce qu'Henri Simons a accepté après avoir abordé plusieurs points avec Elio Di Rupo et ses adjoints. "Nous avons abordé les sujets qui me tiennent à coeur: le développement durable, le débat sur les énergies renouvelables et la contribution des producteurs et distributeurs d'énergie à l'effort commun pour diminuer les coûts pour les citoyens. Elio Di Rupo a également confirmé un point qui était essentiel pour moi: le non-abandon de la loi sur la sortie du nucléaire", a confié M. Simons.
L'ex-échevin a également demandé à pouvoir faire des propositions en matière de politique culturelle, un point important à ses yeux, ainsi qu'en matière de recherche scientifique. "C'est une décision assez rapide. J'ai fait le pari d'améliorer les choses grâce à l'outil du PS. J'espère maintenant avoir assez de poids pour faire avancer positivement les dossiers qui me tiennent à coeur", a indiqué Henri Simons, ajoutant vouloir essayer "la vraie gauche".

"J'espère pouvoir faire avancer les choses"
L'ex-echevin bruxellois Ecolo Henri Simons espère, en figurant en tant qu'indépendant sur la liste PS pour le Sénat, pouvoir faire avancer positivement les choses, notamment en matière de développement durable, de politique énergétique et au niveau culturel, a-t-il indiqué lundi à l'agence Belga.L'ex-échevin a été contacté mercredi dernier par la direction du parti socialiste, qui lui a demandé s'il acceptait de se joindre à la liste du PS pour le Sénat. Ce qu'Henri Simons a accepté après avoir abordé plusieurs points avec Elio Di Rupo et ses adjoints."Nous avons abordé les sujets qui me tiennent à coeur: le développement durable, le débat sur les énergies renouvelables et la contribution des producteurs et distributeurs d'énergie à l'effort commun pour diminuer les coûts pour les citoyens. Elio Di Rupo a également confirmé un point qui était essentiel pour moi: le non-abandon de la loi sur la sortie du nucléaire", a confié M. Simons.L'ex-échevin a également demandé à pouvoir faire des propositions en matière de politique culturelle, un point important à ses yeux, ainsi qu'en matière de recherche scientifique."C'est une décision assez rapide. J'ai fait le pari d'améliorer les choses grâce à l'outil du PS. J'espère maintenant avoir assez de poids pour faire avancer positivement les dossiers qui me tiennent à coeur", a indiqué Henri Simons, ajoutant vouloir essayer "la vraie gauche".

"Ecolo ou le règne du ni-ni"

Autre surprise concoctée par Elio Di Rupo : la présence sur la liste du Sénat d'Henri Simons, ex-échevin Ecolo de l'Urbanisme à Bruxelles, actuel directeur de l'Atomium. Est-ce une basse vengeance après qu'Isabelle Durant ait préféré s'allier au MR de Schaerbeek plutôt qu'au PS, entraînant ainsi le rejet d'Ecolo dans l'opposition à Bruxelles-Ville ?
"Non, il ne s'agit pas de cela", certifie Henri Simons. "Tout simplement, je ne suis pas d'accord avec l'évolution de la ligne politique d'Ecolo. J'ai toujours voulu mener un combat de gauche. Or la ligne des dirigeants d'Ecolo n'est pas celle-là aujourd'hui. Je ne mène nullement un combat contre Ecolo, je veux faire avancer un certain nombre de dossiers dans un sens plus progressif avec un outil plus performant. D'ailleurs plusieurs membres d'Ecolo approuvent mon choix, des gens comme Eric de Keulenaer, Céline Delforge ou Alain Daems me comprennent."
Que reproche-t-il à Ecolo ? Henri Simons regrette que "les dirigeants se contentent d'une ligne du ni-ni, à la française : ni à gauche, ni à droite..."æ
Les raisons de sa présence au PS ? "Aujourd'hui, je voudrais influencer réellement le Parti socialiste dans plusieurs domaines : la culture à Bruxelles d'abord, la bonne gouvernance ensuite, les matières énergétiques et le développement durable enfin : ainsi Elio Di Rupo a -t-il confirmé, pour la première fois, le maintien de la loi sur la sortie du nucléaire. La discussion a déjà au moins amené cela."
Toujours indépendant, Henri Simons intensifiera-t-il sa présence au PS ? "Faisons d'abord cette campagne, après, on verra bien." Les responsables bruxellois d'Ecolo ont dit avoir appris "sans surprise" la décision d'Henri Simons de figurer sur la liste PS.

Di Rupo présente les surprises du chef
MAJ 05/03/07
François Martou (ancien président du MOC) et Henri Simons (ex-échevin Ecolo de Bruxelles) figureront sur la liste PS du Sénat.Une liste emmenée par Anne-Marie LizinUne liste de 26 à 75 ans et très multiculturelle.

A mon avis, y'aura pas de bis !" Le militant, un Verviétois d'une bonne soixantaine d'années, peste gentiment : qu'Elio Di Rupo commence le congrès du PS par l'Internationale, d'accord, mais qu'il impose les six couplets de ce chant "sacré" au ténor de service et donc aux milliers de militants, c'est franchement long. D'ailleurs, la plupart des camarades ne connaissent que le refrain : "C'est la lûûûûûte finââââle" et tous décrochent quand il s'agit de dire que "l'Etat comprime et la loi triche", que "l'impôt saigne le malheureux" et que "le droit des pauvres est un mot creux".
Inconfort
Mais l'important n'est évidemment pas là. Ce dimanche, au "Manège" à Mons, un théâtre superbement rénové... sous l'impulsion du bourgmestre de la future capitale européenne de la Culture, les socialistes devaient approuver la liste du PS au Sénat pour les élections du 10 juin. Une liste dont le président sera absent, lui qui a choisi de se présenter là où le PS a connu "quelques" difficultés, c'est-à-dire dans le Hainaut. "J'ai choisi l'inconfort dans l'intérêt du parti", dira Elio Di Rupo.
Et cette liste ? Elle comprend bien les "surprises du chef" mitonnées depuis quelques mois.
On savait déjà que sur cette liste (LLB du 2 mars) figurerait l'ancien président des cheminots de la CGSP, José Damilot, un "agitateur parmi les sages". Mais dans son souci d'ouverture, une obsession pour le président ("Nous n'avons pas le monopole de la gauche ni des progressistes mais nous voulons rassembler ces progressistes"), Elio Di Rupo a réussi à convaincre deux hommes issus de mondes politique et associatif très divers.
Ainsi l'ancien président du Mouvement ouvrier chrétien (MOC), François Martou, a-t-il accepté de figurer à la sixième place de cette liste, ce qui lui assurera un siège de sénateur avec une quasi-certitude. On avait pris l'habitude de voir François Martou participer aux débats "citoyens" organisés par le PS : il s'était déjà investi dans les convergences à gauche (des négociations entre PS et Ecolo) et il avait été l'un des initiateurs des Assises pour l'Egalité. Il s'agit, pour Martou, d'une décision mûrement réfléchie puisque le président du Moc avait décidé de prendre la carte du PS à la fin de l'année dernière.
L'arrivée de l'ancien échevin Ecolo de Bruxelles, Henri Simons (applaudi comme il ne l'a sans doute jamais été à Ecolo...) n'a apparemment pas créé de grosse surprise chez les verts. Certains s'y attendaient mais pensaient que ce transfert aurait lieu plus tard. En délicatesse avec son parti depuis les élections communales, Henri Simons restera indépendant sur la liste PS : il n'est d'ailleurs pas à une place éligible. Mais il est satisfait de l'influence qu'il a déjà obtenue. Un passage du discours d'Elio Di Rupo n'est pas passé inaperçu : le PS, a martelé le président Elio Di Rupo, n'entend pas remettre en cause la loi de sortie du nucléaire. Voilà qui fera sans doute grincer des dents chez les alliés libéraux.
Miroir
Le reste de la liste est un miroir quasi parfait de la société belge : outre l'indispensable parité hommes-femmes, on retrouve des jeunes, des aînés, des gens issus de l'immigration (maghrébine, congolaise, italienne, espagnole) de même qu'une personne à mobilité réduite. Il fallait voir sa fierté lorsque tous venaient détailler leurs convictions. Di Rupo n'a oublié aucune sensibilité pour cette liste dont le plus jeune a 26 ans et l'aîné 75 : c'est le toujours jeune papa Onkelinx, Gaston. On remarquera cependant une absence: celle de Jean Cornil, sénateur sortant. Il devrait figurer sur la liste bruxelloise du PS à la Chambre.
La liste sera conduite par Anne-Marie Lizin, présidente du Sénat. Suivront, Philippe Moureaux, Philippe Mahoux, Christiane Vienne, Jean-Marie Happart, François Martou, José Damilot, Fadila Laanan, Simone Susskind, Gaston Onkelinx, Christie Moraele, Gaëlle Lanotte, Reine Marcelis, Henri Simons et Philippe Busquin.
Les suppléants sont : Olga Zrihen, Franco Seminara, Alexendra Monteiro, Gregory Demal, Julie Fernandez, Isabelle Kibassa-Maliba, Az-Dine Aouragh, Resi Stoffels et Philippe Courard.

3 QUESTIONS À François Martou

Candidat au Sénat sur la liste du Parti socialiste
Cette candidature, c'est un peu retour aux sources... Vous avez dit que vous attendiez cela depuis 44 ans !
Il y a 44 ans, j'étais membre du Parti socialiste belge en même temps que Gérard Deprez (ancien président du PSC), Jean Gol (ancien président du PRL) et Jean-Louis Roefs (ancien journaliste à la RTBF). Il faut dire que le PSB, c'était plus compliqué qu'aujourd'hui.... Nous, on étudiait à Louvain et on était plutôt pour le fédéralisme et les réformes de structure. Ce que ne voulaient pas les socialistes de l'époque. Dès lors, nous avons tous été exclus par le président de l'époque, Max Buzet.
Est-ce qu'on peut dire "bas les masques" aujourd'hui : on vous a toujours cru engagé mais apolitique, vous voilà à visage découvert au PS.
Je n'ai jamais été membre du PSC ou du CDH mais j'ai été membre du FDF-RW de 1975 à 1986. Ce n'est qu'après que je suis devenu président du Mouvement ouvrier chrétien et j'ai en effet choisi, alors, de m'investir au Moc et non en politique. Et j'ai imposé cette règle à tous les collaborateurs (présidents ou secrétaires) du Moc, Il ne fallait pas mélanger la politique et les organisations sociales. Mais si je n'étais pas membre d'un parti, j'avais mes préférences. J'ai plutôt soutenu la campagne de Jacky Morael (Ecolo) en 1999 parce qu'il disait : empêchons les socialistes de s'allier avec les libéraux. Dans les circonstances actuelles, je dois reconnaître que je ne me retrouve pas très bien, ni dans le courant démocrate chrétien du CDH, ni chez Ecolo qui semble avoir nié les convergences de gauche.
Si un autre parti, Ecolo ou CDH vous avait proposé d'être sur sa liste, vous auriez accepté ?
Objectivement non. Ecolo m'a fait cette proposition. J'ai eu un grand éclat de rire. Je n'ai pas oublié qu'Isabelle Durant a écrit dans son livre que j'étais responsable de l'échec électoral d'Ecolo en 2003. Le CDH est dans le post matérialisme : il affirme qu'il n'y a plus ni droite ni gauche. Ma vraie conviction est que les élections vont se jouer sur un clivage gauche-droite dans chaque communauté. Or, du côté francophone, les libéraux sont à deux doigts d'avoir la majorité. Il faut faire pencher la balance du bon côté. Quand le CDH a changé de nom, je n'ai pas regretté qu'il abandonne le "c", de chrétien, mais bien le "s" de social.

En congrès à Mons, le PS a dévoilé sa liste électorale pour le Sénat.

Martou et Simons à ses côtés, Di Rupo prononce un discours radicalissime contre « nantis » et « arrogants »...
Quand Lionel Lhote, baryton réputé, chante l'Internationale, et que la salle debout reprend le refrain, tout ça au bord d'une scène drapée intégralement de rouge, qu'est-ce qui leur passe par la tête à François Martou et à Henri Simons, tous les deux, là, parmi les socialistes ?...
Un millier de personnes se pressaient dimanche matin au théâtre Le Manège, à Mons. Pas déçus. Le PS a fait dans l'action d'éclat, produisant une liste sénatoriale chic et choc, mêlant nouveaux et éléphants, les premiers au nom de l'« ouverture » aux chrétiens, aux écolos, les seconds au titre du rassemblement des troupes. Tous appelés au « combat ». Car après une année 2006 d'« affaires » et de flottement, le PS veut frapper l'opinion, réapparaître sous son meilleur jour.
L'un après l'autre, les Césarisés sont montés sur scène à l'appel du maître de cérémonie, Elio Di Rupo. Les suppléants d'abord, jeunes pour la plupart : Olga Zrihen, Franco Seminara, Alexandra Monteiro, Grégory Demal, Julie Fernandez, Isabelle Kibassa-Maliba, Az-Dine Aouragh, Resi Stoffels, Philippe Courard. Les quinze effectifs ensuite : Anne-Marie Lizin, Philippe Moureaux, Philippe Mahoux, Christiane Vienne, Jean-Marie Happart, François Martou, José Damilot, Fadila Laanan, Simone Susskind, Gaston Onkelinx, Christie Morreale, Gaëlle Lanotte, Reine Marcelis, Henri Simons, Philippe Busquin.
Ovationnés, l'ancien président du Mouvement ouvrier chrétien et l'ex- échevin bruxellois écolo y sont allés francos. François Martou, géant comme toujours, a tonné : « Ce qui comptera le soir du 10 juin, c'est le rapport de forces entre gauche et droite, entre PS et MR... » Le chrétien a lancé : « Pour moi, la gauche, c'est trois choses, la capacité d'indignation, de résistance, de proposition. Expliquons ça aux gens. » Avant de conclure : « Vous m'avez fait confiance, merci président »... Car François Martou a adhéré au PS. A ses côtés, Elio Di Rupo sourit diablement.

Henri Simons n'est pas en reste. Le vert bruxellois a laissé tomber sa dernière phrase soigneusement, en deux temps : « Je vous remercie... camarades ». « Camarades ! » Avant ça, il avait motivé : « Je ne me retrouve plus dans Ecolo, sa stratégie n'est plus celle des progressistes. Je viens à vous en indépendant, en toute simplicité, pour apporter mon expertise et agiter les idées. » A deux pas, Elio Di Rupo décolle, il plane.

Tout à l'« ouverture », le président du PS n'oublie pas d'annoncer les siens, dont le duo de tête, Anne-Marie-Lizin et Philippe Moureaux, deux « camarades » auxquels il s'est « frotté » souvent, « frotté fort » parfois. Au micro, le patron des socialistes bruxellois, vice-président du PS, exhume Marx, la lutte des classes, l'égalité, cible les libéraux, George Bush, avant de se tourner tout miel vers Elio Di Rupo : « Elio, tu resteras sans conteste comme l'un des tout grands présidents socialistes, et la Belgique aurait tout intérêt à utiliser ton exceptionnel talent... »
Puis, Anne-Marie Lizin, de blanc vêtue, commet tout le monde à son bleu de travail : « On a cent jours de boulot devant nous, pour toucher les gens, écouter, convaincre, bâtir notre programme avec eux. »
Ce programme qui sera voué tout à l'emploi, au pouvoir d'achat, aux services publics (José Damilot oblige), aux « problèmes concrets des gens, contre les discours idéologiques de la droite » qui veut réduire les dépenses sociales, culpabiliser les chômeurs, Elio Di Rupo l'a annoncé dimanche dans un discours de campagne au ton radicalissime : « Ce sera dur, nous serons attaqués par les forces de l'argent, qui voudront discréditer les socialistes parce qu'ils peuvent rassembler les progressistes ! ». Le président fond sur les « nantis », les « égoïstes », les « arrogants », les « conservateurs », les « régressistes »... Une pluie de balles, toutes dans une cible : la « droite ». Ils acquiescent : Simons, Martou, Moureaux...

Aucun commentaire: