19 mars 2007

L'Europe pèse sur l'économie et l'emploi bruxellois

Une étude de l'ULB a mesuré l'impact de la présence des institutions dans la capitale

Les fonctionnaires européens ne paient pas d'impôts et ils contribuent à la flambée du marché immobilier.
Voilà la perception généralement répandue dans la population.
A l'approche du cinquantième anniversaire du Traité de Rome, les ministres Benoît Cerexhe (CDH, Economie et Emploi) et Guy Vanhengel (VLD, Finances) ont commandé à des chercheurs de l'ULB une étude sur les retombées socio-économiques de la présence de l'Europe et d'autres institutions internationales à Bruxelles. Il en ressort que 12,9 % de la valeur ajoutée (le produit intérieur brut moins les taxes) produite en Région bruxelloise sont générés directement ou indirectement par les institutions internationales. A titre d'exemple, l'implantation de bureaux, l'organisation de congrès ou les liaisons aériennes sont autant d'activités qui dépendent fortement de la présence de l'Union à Bruxelles.

L'étude relève un impact comparable en termes d'emplois : 12,7 % du volume total en Région bruxelloise. Les 92.000 emplois liés directement ou indirectement aux institutions internationales se divisent en quatre catégories d'intensité variable. L'emploi direct (Union européenne, Otan, corps diplomatiques) représente 32.000 unités, dont 27.000 fonctionnaires européens parmi lesquels plus de 60 % habitent Bruxelles. Les organisations annexes (représentations officielles auprès de l'UE, journalistes accrédités, associations d'intérêts, employés des écoles européennes et internationales) pèsent 12.000 emplois. Il faut y ajouter les 20.000 postes qui ne sont pas structurellement liés aux institutions, mais dépendent d'elles directement, comme les services aux entreprises, les associations internationales, etc.

Enfin, l'étude évalue à 28.000 le nombre d'emplois générés dans des secteurs dont une part de l'activité est liée à la présence de l'Europe. C'est le cas des services destinés aux ménages, des commerces, de l'horeca...
Certains sont particulièrement porteurs d'emplois en lien direct avec les institutions internationales. Le tourisme d'affaires, par exemple, avec 45 % des voyages. Ou bien encore l'horeca : le tourisme européen représente 60 % des nuitées en Région bruxelloise. Sans même tenir compte de l'impact des sociétés qui investissent à Bruxelles en raison de son statut international, l'étude de l'ULB estime qu'un huitième de l'emploi bruxellois dépend de la présence européenne.

Les communes bruxelloises au bord du gouffre

"Seules deux communes ont une chance de ne pas entrer sous plan de financement à court terme", souligne Charles Picqué, sans préciser lesquelles. Selon Charles Picqué, ministre-président de la Région bruxelloise, 17 des 19 communes bruxelloises seront sous plan financier à très court terme. "Un grand nombre de communes sont au bord du gouffre et dans l'impossibilité de remplir leurs missions.
Tout laisse à penser que seules deux communes ont une chance de ne pas entrer sous plan de financement à court terme", souligne Charles Picqué.Cette dégradation "en cours depuis une dizaine d'années", s'explique selon M. Picqué, par l'appauvrissement des populations. Par ailleurs, le ministre-président précise que "la réforme des polices coûte toujours très cher et les réformes fiscales diminuent les recettes des communes".

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