18 mars 2007

Barroso accepte la mise en congé de Louis Michel

Louis Michel tiendra compte du signal des électeurs

Louis Michel était l'invité de l'émission "le grand défi", hier soir sur RTL-TVI. Le commissaire européen a confirmé qu'il serait bien dernier effectif sur la liste du MR au Sénat. Il a averti le président de l'exécutif européen, José Manuel Barroso, qu'il se mettrait en congé de son mandat de commissaire pendant la durée de la campagne. "Je ne toucherai pas mon salaire et n'utiliserai pas les ressources humaines mises à ma disposition à la Commission", a annoncé Louis Michel. C'est Olli Rehn, son collègue à l'Élargissement qui assurera l'intérim au département développement. Hier, sur le plateau du « grand défi », Louis Michel n'a pas voulu se prononcer sur un scénario éventuel post-élections. Il a refusé de dire s'il privilégierait son mandat de commissaire après le 10 juin, arguant simplement: "si le signal de l'électeur est assez fort, j'en tirerai les conclusions".
Lors de l'émission, Kathryn Brahy et Fabrice Grosfilley ont présenté à leur invité les résultats d'un un sondage RTL-Belga/Ivox. A la question: "Pensez-vous que la sortie du nucléaire sera réalisable?", 50,9 pc des sondés ont répondu non, et seuls 25,1 pc des personnes interrogées ont répondu oui. Louis Michel a concédé qu'à l'époque où la loi de sortie du nucléaire a été votée, il était contre. "Mais je me laisse presque convaincre par les arguments de Jean-Marc Nollet (Ecolo), a-t-il déclaré. Le député fédéral Ecolo a affirmé sur le plateau de la chaîne privée que la sortie du nucléaire en 2015 n'était pas une utopie, et que les sources d'énergie alternatives étaient de plus en plus importantes.
Autre intervenant politique, Francis Delpérée (cdH), présent pour parler d'une éventuelle modification de la Constitution. Interrogé sur ses intentions pour la campagne électorale, le sénateur cdH a déclaré qu'il serait certainement tête de liste, mais qu'il ne savait pas encore où. "Je serai tête de liste soit à la Chambre, soit au Sénat", a-t-il indiqué. "Mais j'attends les indications de la présidente, Joëlle Milquet, qui sera l'autre tête de liste." Louis Michel a encore déclaré qu'en 2009, il se présenterait aux élections européennes plutôt qu'aux régionales

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a annoncé avoir marqué son accord à la demande de congé du commissaire au développement et à l'aide humanitaire, Louis Michel, afin qu'il puisse être candidat de son parti, le Mouvement réformateur (MR), lors des élections législatives en Belgique du 10 juin prochain.
M. Michel, 59 ans, l'ancien président et homme fort du MR, a annoncé vendredi soir, lors de l'émission "le grand défi", sur RTL-TVI, qu'il serait bien dernier effectif sur la liste du MR au Sénat lors des législatives. Il avait également informé M. Barroso de sa décision en écrivant au président de l'exécutif des 27 que le MR lui avait demandé d'accepter d'être candidat sur la liste du Sénat". "J'en ai accepté le principe à condition que ce fût à la dernière place effective", ajoutait l'ancien ministre libéral des Affaires étrangères dans sa lettre, citant le "code de conduite des Commissaires".
Ce document reconnaît le droit aux membres des la Commission à "être membres actifs de partis politiques ou de syndicats pour autant que leur activité ne mette pas en cause leur disponibilité au service de la Commission". Il les contraint toutefois à "informer le président de leur intention de participer à une campagne électorale et du rôle qu'ils comptent y jouer". Le président, prenant en compte les circonstances particulières de l'espèce, décide si la participation envisagée à la campagne électorale est compatible avec l'exercice des fonctions de membre de la Commission, ajoute le code de conduite. "S'ils (les commissaires) ont l'intention de jouer un rôle actif dans la campagne électorale, ils devront s'abstenir de participer aux travaux de la Commission pendant la durée de cette campagne", indique encore ce document.

Les précédents
De source européenne, on précise que plusieurs précédnts se sont déjà produits, dont les plus récents sont ceux en juin 1999 du président de la Commission, le Luxembourgeois Jacques Santer, lui-même et de sa commissaire italienne Emma Bonino qui avaient participé aux élections européennes. Elus, ils ont opté en juillet pour le Parlement et quitté la Commission - qui, il est vrai, venait de démissionner collectivement à la suite de la mise en cause de la commissaire Edith Cresson dans une affaire de "favoritisme" En 2004, la Grecque Anna Diamantopoulou avait participé aux élections législatives dans son pays, avait été élue et avait quitté la Commission pour les derniers mois du mandat de l'exécutif présidé par Romano Prodi, son remplaçant étant Stavros Dimas.
Les commissaires luxembourgeoise Viviane Reding et belge Philippe Busquin ont aussi participé en juin 2004 aux élections européennes: la première a été élue mais a renoncé à son siège pour s'intégrer dans la Commission Barroso. M. Busquin a choisi de siéger au Parlement et a été remplacé par M. Michel en septembre 2004.
Celui-ci a laissé entendre qu'il pourrait renoncer à son poste de commissaire en cas de "signal fort" des électeurs, mais il n'a pas souhaité le définir par des objectifs chiffrés. Je suis commissaire européen jusqu'en 2009, je compte rester jusqu'en 2009, sauf si au soir des élections mon parti, mon pays avait besoin de moi, a-t-il déclaré. L'ancien chef de file du MR avait plusieurs fois laissé entendre ces derniers mois qu'il se présenterait à une place non-éligible lors des législatives du 10 juin, afin d'aider son parti.
(d'après AFP)

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