21 mars 2007

Le numéro 1 de Total

Le patron de Total en garde à vue

Le patron du groupe pétrolier français Total, Christophe de Margerie, était toujours en garde à vue mercredi vers 19H00 à Paris sur commission rogatoire du juge Philippe Courroye dans une affaire de corruption concernant un marché gazier en Iran.
Le patron du premier groupe français en terme de chiffre d'affaires et de capitalisation boursière pourrait passer la nuit dans les locaux de la police financière, rue du Château des Rentiers à Paris (13e arrondissement), selon une source proche du dossier.
L'information de la convocation de M. de Margerie a été révélée mercredi matin par le quotidien régional l'Est Républicain.

Selon des sources proches du dossier, les policiers financiers doivent interroger le haut-dirigeant sur le contrat signé en 1997 par Total avec la société pétrolière nationale iranienne NIOC pour l'exploitation d'un champ gazier appelé South Pars.
Deux autres responsables de Total, premier groupe français en terme de chiffre d'affaires et de capitalisation boursière, devaient également être entendus par les enquêteurs mercredi: le directeur financier Robert Castaigne et le patron de la filière gaz Philippe Boisseau.
Cette enquête avait été ouverte en décembre et avait été confiée aux juges Philippe Courroye et Xavière Simeoni.
Dans cette affaire, des fonds, dont la trace a été retrouvée en Suisse, auraient été versés de façon illicite par des dirigeants du pétrolier français à des décideurs iraniens, entre 1996 et 2003, en vue de s'assurer l'obtention du marché gazier iranien. Près de 100 millions de francs suisses (60 millions d'euros) auraient transité sur deux comptes, selon la même source. Une partie de ces fonds, 9,5 millions d'euros, a été bloquée par les autorités helvétiques.
M. de Margerie était directeur Moyen-Orient à l'époque des faits.
Parallèlement, une information judiciaire a été ouverte début février pour "blanchiment" à la suite d'une enquête préliminaire ouverte le 8 janvier sur des soupçons de "corruption d'agents publics étrangers" dans l'exploitation et la commercialisation du pétrole au Cameroun.
Les investigations avaient été lancées, dans cette affaire pouvant viser potentiellement Total, à la suite d'une dénonciation en novembre 2006 de Tracfin, la cellule antiblanchiment du ministère de l'Economie et des Finances.
Les enquêteurs n'interrogeront pas M. de Margerie sur ce sujet, selon une source proche du dossier. A ce jour, ils disposent uniquement de soupçons sur des mouvements de fonds suspects sur le compte d'un fonctionnaire camerounais en France.
M. de Margerie et plusieurs autres dirigeants ou anciens dirigeants du groupe sont déjà mis en examen pour "complicité d'abus de biens sociaux et complicité de corruption d'agents publics étrangers" dans l'affaire "pétrole contre nourriture" également instruite par M. Courroye.
Des flux financiers issus du groupe pétrolier auraient été destinés à favoriser l'obtention de pétrole en Irak.
Dans ce dossier, le magistrat a découvert en 2005 que des Français étaient susceptibles d'avoir touché des commissions dans le cadre de violations de l'embargo onusien sur le pétrole imposé à l'Irak entre 1996 et 2003.
Le groupe Total a confirmé mercredi la convocation de M. de Margerie et de ses deux autres cadres, affirmant notamment que le groupe est "confiant dans le fait que la justice établira l'absence d'infraction".
Le juge Courroye, pour sa part, a été nommé cette semaine procureur de Nanterre, mais peut continuer d'instruire tant que son installation solennelle n'a pas eu lieu devant la juridiction des Hauts-de-Seine.
(D'après AFP)

Le directeur général du groupe pétrolier français Total, Christophe de Margerie, est convoqué mercredi à la brigade financière dans le cadre d'une affaire concernant des soupçons de corruption en Iran et au Cameroun, selon une source proche du dossier, confirmant une information de l'Est Républicain. Selon cette source, M. de Margerie sera interrogé par les policiers, qui agissent sur commission rogatoire du juge Philippe Courroye, dans le cadre d'une affaire de corruption visant à obtenir un marché gazier en Iran.

Versements illicites
Selon la même source, il serait entendu sous le régime de la garde à vue. Cette enquête avait été ouverte en décembre et avait été confiée aux juges Courroye et Xavière Simeoni. Elle concerne un contrat signé en 1997 par Total avec la société pétrolière nationale iranienne NIOC pour l'exploitation d'un champ gazier appelé South Pars. Dans cette affaire, des fonds retrouvés en Suisse auraient été versés par des dirigeants du pétrolier français de façon illicite entre 1996 et 2003, en vue de s'assurer l'obtention du marché gazier iranien.

Cameroun
Selon l'Est Républicain, les policiers devraient également interroger M. de Margerie sur une autre affaire de corruption concernant les activités de Total au Cameroun. Le parquet de Paris avait ouvert le 8 janvier une enquête préliminaire sur des soupçons de "corruption d'agents publics étrangers", dans l'exploitation et la commercialisation du pétrole camerounais. Les investigations avaient été lancées à la suite d'une dénonciation en novembre 2006 de Tracfin, la cellule antiblanchiment du ministère de l'Economie et des finances.

Abus de biens sociaux
Toujours selon le journal nancéien, outre M. de Margerie, plusieurs autres haut-responsables du groupe sont convoqués: le directeur financier Robert Castaigne, le directeur des ressources humaines, Jean-Jacques Guilbaud, le patron de la filière gaz Philippe Boisseau et le responsable d'une société de trading Patrick Rambeau. Par ailleurs, Total et certains de ses dirigeants sont déjà la cible depuis 2002 d'une affaire d'"abus de biens sociaux" également instruite par M. Courroye."Pétrole contre nourriture"Des flux financiers issus du groupe pétrolier auraient été destinés à favoriser l'obtention de marchés à l'étranger et en particulier en Irak. Dans ce dossier, élargi à des faits de "corruption", le magistrat a mis au jour en 2005 l'affaire "pétrole contre nourriture" en France, dans laquelle il a découvert que des Français étaient susceptibles d'avoir touché des commissions dans le cadre de violations de l'embargo onusien sur le pétrole imposé à l'Irak, entre 1996 et 2003.

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