09 mars 2007

Sexe, mensonge et Plan Marshall

Le plan Marshall a son site internet
vendredi 09.03.2007, 19:00Le ministre-président wallon, Elio Di Rupo, a lancé le site internet du plan Marshall. Il permettra aux citoyens de mieux cerner les mesures du programme de relance économique de la Wallonie. Le site donnera aussi ponctuellement la parole à ceux qui contribuent à la mise en oeuvre de programme, qu'il s'agisse d'une puéricultrice engagée dans le cadre du plan ou d'un chef d'entreprise.http://planmarshall.wallonie.be/

La Wallonie n'est pas à la traîne en matière d'emploi

La Wallonie n'est pas à la traîne en matière de création d'emplois, comme on a trop souvent tendance à l'affirmer, a martelé lundi le ministre-président wallon, Elio Di Rupo, alors qu'il présentait l'évaluation périodique du Plan Marshall.L'année 2006 pourrait au contraire être celle d'un basculement historique.
En valeur absolue, et selon les premiers chiffres, la Wallonie a créé plus d'emplois que la Flandre: 7.279 pour la première contre 4.522 pour la seconde.Entre 2004 et 2006, la Belgique a connu une création d'emploi de 161.394 unités, dont 60.244 en Wallonie, 93.637 en Flandre et 7.513 à Bruxelles, soit une augmentation de 37% alors que la Région ne représente que 32% de la population du royaume.

Si les chiffres du chômage wallon semblent toutefois plomber cette progression, c'est en grande partie en raison de la démographie. Au cours de cette période, 55.618 personnes sont arrivées sur le marché du travail, contre 60.544 en Flandre. La Wallonie n'est donc pas parvenue à absorber tous ces nouveaux venus. La situation de Bruxelles est à cet égard interpellante. Entre 2004 et 2006, la population active s'est accrue de 26.028 unités pour 7.513 emplois créés.

Ajuster le plan Marshall en septembre

ENTRETIEN PAUL PIRET
Mis en ligne le 09/03/2007

Le ministre-Président Di Rupo ne l'exclut pas, mais un nouveau plan n'est pas à l'ordre du jour. Par ailleurs, des clichés flamands le "fatiguent"...


Par-delà des chiffres très ponctuels, publiés vendredi, où en est le plan Marshall, 18 mois après sa sortie ? Le point avec Elio Di Rupo, en tant que ministre-Président (PS) wallon.
La réalisation du plan avance-t-elle à un rythme satisfaisant ?
Tout n'avance pas à la même vitesse, et la première phase réglementaire a nécessairement pris du temps. Mais globalement, ça fonctionne. Sur une tendance lourde, en termes d'investissements, de formation, de climat général... on rattrape du retard. Cela dit, les décisions à prendre ne dépendent pas que du gouvernement. Il y a beaucoup de facteurs extérieurs.
Qui fonctionnent ?
A géométrie variable. Il y a des secteurs ou des endroits où on éprouve plus de mal à accepter de rationaliser, de changer les habitudes... Et pas seulement dans les "grosses intercommunales socialistes", comme on dit, ou dans le secteur public !
Autant de sites assainis, c'est bien. Mais quand on sait tous ceux qui devraient l'être...
Il faut continuer. Nous aurons une évaluation approfondie du plan Marshall courant septembre prochain. On pourrait considérer qu'en fonction des priorités, des ajustements soient faits. Si on peut dégager des moyens additionnels pour les sites par exemple, on le fera; on peut aussi puiser dans les plans européens, mobiliser des partenariats publics/privés...
A mi-législature régionale, ne serait-il pas temps de réfléchir à autre chose qu'à de simples ajustements ? A un autre plan ?
C'est trop tôt pour le dire. Mais si le plan Marshall n'est pas un corps figé, on n'en est pas à vouloir le changer. Il faut continuer à le nourrir; tout est en germe.
Pourtant, le gouvernement wallon a entendu Michel Quévit, ce vendredi. On peut penser ("La Libre" du 10/2) que l'expert vous a dit qu'il estimait le plan insuffisant...
Il nous a fait un exposé brillant, qui a l'avantage de conceptualiser les choses très fortement. Et il est vrai que l'innovation ne doit pas être linéaire mais accéder au marché; que les PME doivent passer d'un statut entrepreneurial à un statut global, dans des réseaux internationaux; que nous devrons accentuer certains dossiers, comme la dimension internationale de la recherche... Nous ne sommes finalement pas loin de ce qu'il pense. Je compte d'ailleurs demander à M. Quévit de nous seconder dans le cadre de la "grande Région" (NdlR : Wallonie, Lorraine, Nord-Pas-de-Calais, Luxembourg, Rhénanie-Palatinat) .
Il pense que les comparaisons avec la Flandre ne sont pas les plus pertinentes. Pourquoi avez-vous renoué avec celles-ci, vendredi devant la presse (ci-contre) comme dans votre discours du 31 janvier ?
Parce que c'est la vérité ! Certains veulent régionaliser la législation sur le travail. Lorsqu'ils sont à court d'argument, ils disent que les Wallons ne prennent pas leurs responsabilités. Je dois combattre ces clichés, qui me fatiguent.
Or, vous venez de dire aux élus que les autorités wallonnes ne devaient pas s'occuper d'institutionnel.
Le Parlement a certes sa liberté; des débats peuvent être utiles. Mais il doit éviter d'entrer dans une dynamique de résolutions qui affaiblirait ceux qui devront négocier.
Auriez-vous la même réserve si les francophones étaient plus unis ?
Je suis optimiste. Bien sûr, il y a des nuances et des susceptibilités : M. Reynders se "pacse" avec M. Verhofstadt en campagne parce qu'il trouve que ça donne une idée libérale plus claire, tout en sachant que le programme VLD serait catastrophique pour les francophones; Mme Milquet aussi a la volonté sincère de défendre les francophones mais elle a une relation plus directe avec M. Leterme; nous avons des liens économiques et sociaux très forts avec le SP.A, pas avec SP.A-Spirit... Mais sur le fond, les quatre partis sont sur la même longueur d'ondes : si nous ne sommes pas demandeurs, il y a des raisons à ça.
Est-ce tenable ?
Bien sûr ! On laissera venir... © La Libre Belgique 2007

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