03 février 2007

Un superministre du Climat dans le prochain gouvernement?

Il est moins deux pour la Terre

"Nous sommes tous responsables". Les conclusions du nouveau rapport du GIEC, le groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat affirme sont limpides : le réchauffement du climat est dû aux activités humaines. C'est désormais une certitude à 90%, contre 66% il y a 5 ans. Ce véritable cri d’alarme a suscité de nombreuses réactions….


Les réactions vont toutes dans le même sens. Il faut agir ! L'Agence internationale de l'énergie souligne l'urgence d'une action globale pour lutter contre le réchauffement climatique. Si rien n'est fait, dit-elle, les émissions globales de gaz à effet de serre vont augmenter de 50% d'ici 2030 et plus que doubler d'ici 2050. Et d'insister sur la nécessité de diversifier les sources d'énergie.

Les organisations de défense de l'environnement interpellent les gouvernements. Les sirènes d'alerte ont retenti, disent les Amis de la terre. Le verdict du GIEC impose une réponse politique efficace et rapide , ajoute le réseau Action climat qui regroupe une dizaine d'ONG internationales, dont le WWF et Greenpeace. Le WWF demande notamment que l'Union européenne s'engage unilatéralement à réduire ses émissions de ses émissions de 30% d'ici 2020. 10% de plus que ce prévoit la Commission. Le commissaire européen à l'environnement juge pour sa part urgent de négocier un nouvel accord international pour succéder au protocole de Kyoto.

Seule note discordante, celle d'un groupe de réflexion américain financé par le géant pétrolier Exxonmobil. Ce groupe a offert près de 8.000 euros à des scientifiques et des économistes pour contester le rapport du GIEC. Un rapport qui tirer des conclusions sommaires qui résistent mal à une travail analytique affirme ce groupe. Réponse de Nicolas Stern, l'économiste britannique qui a évalué dernièrement à plus de 5.500 milliards d'euros le coût du réchauffement climatique.

Un Kyoto Plus :

Le Premier ministre Guy Verhofstadt propose de mettre sur pied un plan "Kyoto-Plus", en concertation avec les Régions, afin de réduire les émissions de CO2. Les entreprises et les ménages sont visés. Guy Verhofstadt propose de changer la méthode d'imposition, selon la pollution et les émissions de CO2.

La cause c’est les hommes !

Pour ces climatologues venus du monde entier, la terre devrait se réchauffer de 1 degré 8 à 4 degrés d'ici la fin du siècle. Ces valeurs sont des moyennes, le résultat d'un consensus, les experts n'excluent pas un emballement jusqu'à 6 degrés 4, voire deux fois plus aux pôles. A titre de comparaison, entre la dernière glaciation il y a 20.000 ans et la période industrielle, la température n'a augmenté que de 4 degrés 5.

Ce réchauffement entraînera une série de conséquences sur l'habitabilité de la planète. La fonte des glaces provoquera une montée du niveau des océans de 19 à 58 cm, 20 millions de personnes seraient obligées de quitter leur lieu d'habitation. Les sécheresses et les vagues de chaleur vont se multiplier. Des pénuries d'eau et des pénuries alimentaires pourraient frapper des centaines de millions d'être humains.

Enfin, et ce n'est pas le moins important, le réchauffement du climat est dû aux activités humaines. C'est désormais une certitude à 90%, contre 66% il y a cinq ans. Sont ainsi directement mis en cause les gaz à effet de serre, surtout le CO2, envoyés dans l'atmosphère par les sociétés énergivores en pétrole, gaz et charbon depuis le début de l'ère industrielle.

"Il ne faut pas se laver les mains en se disant qu'il est de toute façon trop tard"

L'avenir de la planète, il en était aussi question vendredi à Louvain-la-Neuve. L'UCL a en effet remis le titre de Docteur Honoris Causa à plusieurs personnalités, choisies pour leur engagement en faveur de la planète. L'économiste anglo-indien Partha Dasgupta, la navigatrice française Isabelle Autissier , l'académicien Erik Orsenna mais aussi l'américain Stephen Schneider. Ce chercheur s'est penché sur les enjeux climatologiques de notre planète. Pour lui, il est plus que temps d'agir. " Il faut nous adapter aux dommages que nous avons causés" dit-il , "et les maintenir à niveau aussi bas que possible. Parce qu'au plus ils prendront de l'ampleur, plus de nombreux systèmes seront touchés, et plus graves seront les conséquences. Donc, il reste suffisamment de temps pour éviter que des choses ne dégénèrent, mais il ne faut pas se laver les mains, en se disant : qu'il est de toute façon trop tard ".

Pour ma part, j'ignorais qu'il y avait déjà un ministre fédéral de l'environnement ...

Le ministre fédéral de l'Environnement Bruno Tobback estime que dans le nouvel accord gouvernemental, le chapitre "climat" devient essentiel.

On conclu donc, que le chapitre "climat" n'était pas essentiel ...

Pour lui, un superministre du Climat aurait tout à fait sa place au sein du prochain gouvernement, indique-t-il ce samedi au travers d'entretiens accordés à plusieurs journaux flamands."Nous atteindrons les objectifs de Kyoto vers 2012", promet M. Tobback.

Mais de nouvelles mesures doivent aller plus loin.

"C'est la mission prioritaire du prochain gouvernement: dresser un vaste plan
pour atteindre les objectifs climatiques à long terme".


A la question de savoir si le nouveau gouvernement devra compter un superministre du Climat, M. Tobback ne répond pas par la négative. Il ne verrait pas d'inconvénient à assumer ce rôle.Mais le plus important, selon le ministre de l'Environnement, c'est un accord de gouvernement solide avec des volets environnement et énergie élargis qui doit aller plus loin que le débat sur le nucléaire. Sans cela, un superministre sera impuissant, souligne M. Tobback.

L'écologie, poumon de l'économie …

Le parti Ecolo était réuni en congrès, samedi à Bruxelles . Un congrès ouvert au public. Il s'agissait de débattre d'écologie mais aussi et surtout d'économie.

Ecolo se lance dans la campagne électorale sur le thème de l'économie. Au centre des débats, comment orienter l'économie vers le développement durable. Quels sont les leviers à faire jouer ? Ecolo dresse des pistes concrètes. Parmi lesquelles, l’Etat disent les Verts, doit jouer un rôle régulateur. Par exemple un système de tiers investisseur, pour l'isolation des habitations privées, et faire ainsi diminuer la facture énergétique. Ou encore obliger les pouvoirs publics à respecter des clauses sociales et environnementales. Pour Ecolo les commandes publiques représentent 14% du montant intérieur brut soit 45 milliards d’euros dépensés chaque année. Il faut donc disent les Verts, que ces montants dépensés par l’Etat, le Régions, les Provinces, les Communes, soient mieux investis en clair qu’ils respectent systématiquement des clauses sociales et environnementales. Pour Jean-Marc Nollet, chef de groupe écolo à la Chambre "réconcilier l'économie et l'écologie, c'est penser à la fois en terme d'emploi pour demain, et à la fois en terme de développement durable réellement soutenable pour la planète".

Et puis il y a Kyoto et le réchauffement climatique. Le gouvernement reçoit un zéro pointe. On devrait atteindre 7,5 % de réduction des émissions de CO2 en 2010, Or 90% des efforts sont encore à faire. Pour Ecolo, la Belgique ne produit que 2% d’électricité d’origine renouvelable, quand la Finlande en produit 20 et la France 6. Il y a donc encore beaucoup à faire. Pour Ecolo, le gouvernement à beau tenir des discours soucieux de l’environnement, dans la pratique on est bien loin du compte. Et Ecolo de conclure que "Le gouvernement violet a fait perdre 4 précieuses années à la Belgique. Ce gouvernement n'était pas seulement 'contre-nature', il était surtout contre la nature".

Une ONU de l'environnement

C'est en substance le message lancé samedi depuis Paris, par les représentants d'une quarantaine de pays réunis autour du président français. Cet "Appel de Paris" préconise la création d'une Organisation des Nations unies pour l'environnement et prône l'adoption d'une Déclaration universelle des droits et des devoirs environnementaux.


Dès la publication, vendredi, du nouveau rapport de l'Onu sur le réchauffement de la planète Jacques Chirac avait exprimé son souhait de voir naître une organisation onusienne de l’environnement. Il vient de transformer ce souhait en appel dans son discours de clôture prononcé en fin de matinée samedi dans la foulée des conclusions des experts.

Dans son appel de Paris, Jacques Chirac demande que soit transformé le programme des Nations Unies pour l’environnement en une véritable organisation internationale à composante universelle à l’image de l’Organisation de la santé. Elle devra avoir une voix forte et être reconnue dans le monde dit-il , elle sera aussi un instrument d’évaluations des dommages écologiques pour ensuite y remédier. L’organisation devra promouvoir les technologies propres et apporter des moyens pour soutenir les décisions environnementales à travers la planète. Enfin, Jacques Chirac a prôné l’adoption d’une déclaration universelle des droits et des devoirs environnementaux.

Un groupe pionnier de plus de quarante pays, dont la Belgique a été constitué pour promouvoir les projet de cette organisation des Nations Unies pour l’environnement mais ce groupe est déjà contesté par les Etats-Unis et les grands pays émergeants, comme l'Inde, la Chine ou encore le Brésil.
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