11 février 2007

Colère du bourgmestre de La Louvière

Les jeunes de la Louvière seront poursuivis

La justice a fait son travail et il ne faut pas laisser croire que la justice n'a pas réagi, a indiqué ce lundi matin le procureur du Roi de Mons, Claude Michaux, lors d'une mise au point à la suite de propos du bourgmestre de La Louvière, Jacques Gobert (PS). Celui ci avait dénoncé, samedi, l'absence de mesures à l'encontre de sept jeunes, dont six mineurs, qui avaient lancé deux cocktails Molotov sur la façade d'une institution pour adolescents en difficulté.
Le Procureur du Roi a précisé que les six mineurs d'âge feront l'objet de mesures d'encadrement, décidées par le juge de la jeunesse et qu'ils devront répondre de leurs actes devant le tribunal de la jeunesse. Le majeur, inculpé de tentative d'incendie criminel, comparaîtra quant à lui devant le tribunal correctionnel. Par ailleurs, la ministre de la Justice, Laurette Onkelinx, a annoncé à la RTBF-radio qu'elle avait demandé un rapport sur ce sujet au centre de la polémique.
Le Parquet de Mons a rappelé ce lundi qu'il n'avait été avisé des faits - survenus la nuit du 7 au 8 février - que le 10 février. L'institut médico-pédaogique visé par le jet des cocktails Molotov a averti tardivement la police louviéroise, qui a alors informé les autorités judiciaires.


Ce week-end, le premier substitut du Procureur du Roi de Mons, Dominique Francq, avait nuancé la gravité des faits, qui n'avaient pas suscité une réaction rapide des gestionnaires de l'institution, avait-il fait remarquer. Il avait également fait état de l'absence d'antécédents judiciaires pour les sept auteurs, connus des services de police mais pas de la justice. Je voudrais rappeler à chacun que ce n'est pas parce qu'on ne prive pas quelqu'un de liberté qu'il est impuni, a déclaré Claude Michaux.
Le haut magistrat a insisté sur les règles prévalant d'une part en matière de détention préventive, d'autre part en ce qui concerne le placement de jeunes en institutions publiques de protection de la jeunesse (IPPJ). Nous n'étions pas dans ce cas de figure et ce n'était pas la place des jeunes concernés, a-t-il ajouté. Nous sommes fort heureusement dans un Etat de droit, où la règle, c'est la liberté et je ne suis pas prêt à faire arrêter des gens pour faire plaisir au bourgmestre ou satisfaire des policiers, a conclu le Procureur du Roi.

Les jeunes, suspectés d'avoir lancé mercredi des cocktails Molotov contre un institut médico-pédagogique, ont été relâchés par la justice. Le bourgmestre de La Louvière ne comprend pas…


Le bourgmestre de La Louvière est en colère. Mercredi soir, sept jeunes (dont six mineurs) s'étaient attaqués à une institution pour jeunes présentant des troubles comportementaux. Ils avaient notamment jeté deux cocktails Molotov avant d'être interpellés. Samedi matin, ils sont passés devant le substitut de garde. La juge de la jeunesse a été informée mais n'a pas réagi. Conséquence: personne n'a été privé de liberté.

Une situation que ne comprend pas le bourgmestre. Jacques Gobert respecte la séparation des pouvoirs. Mais le bourgmestre de la Louvière s'exprime ici en tant que responsable de la sécurité sur son territoire, une sécurité qu'il estime ne plus pouvoir entièrement garantir. Il pointe également du doigt un autre problème, celui de la motivation des policiers de terrain qui ont mené l'enquête.

Le chef de corps de la police, Luc Demol, souligne, lui, qu'on n'a pas à donner de leçon aux autorités judicaire mais il insiste: une telle situation risque de provoquer une psychose chez les citoyens. Les jeunes impliqués sont en aveux. Ils n'en seraient pas à leur coup d'essai et terroriseraient depuis des mois un quartier de Houdeng, dans l'entité de La Louvière.

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