06 février 2007

PS-MR-VLD

"La liaison MR-VLD pourrait être préjudiciable aux Francophones"

Le président du PS, Elio Di Rupo, s'en est pris dimanche aux liens entre le MR et le VLD. Selon lui, cette entente au sein de la famille libérale pourrait faire du tort au front francophone face aux revendications flamandes. "Je dois à la vérité de dire que je suis un peu perplexe quand je vois la liaison MR-VLD. J'ai un peu le sentiment que l'on a signé à l'aveugle", a-t-il expliqué sur le plateau de RTL-TVi.M. Di Rupo a rappelé les propos tenus samedi lors d'une journée d'étude organisée par le VLD sur le thème de la réforme de l'Etat, en particulier sur les facilités linguistiques accordées aux Francophones dans certaines communes de la périphérie bruxelloise.
"Le VLD a dit des choses terribles à propos des Francophones de la périphérie: il faut que les facilités s'éteignent. C'est inacceptable. Les Francophones de la périphérie et de Bruxelles doivent être défendus dans une unité francophone. (...) Je demande que l'on soit attentif car une liaison directe entre le MR et le VLD pourrait signifier que l'on ne défend pas les Francophones", a-t-il souligné.Le président du PS est également revenu sur le sexe linguistique du futur premier ministre.
Il est anormal, à ses yeux, que ce poste ne soit plus revenu à un Francophone depuis 33 ans. "Vous ne trouvez pas que, sur une période de 20 par exemple, on devrait dire qu'au moins les quatre dizièmes du temps, il y ait un premier ministre francophone. Il s'agit de la fierté de nous-même. Nous ne sommes pas une pièce à débarras, des sous-citoyens. Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas, dans un pays avec 40% de Francophones, accéder à toutes les fonctions", a-t-il dit.

Louis Michel s'imagine Premier ministre
Louis Michel estime avoir la carrure suffisante pour déménager au 16, rue de la Loi.


Louis Michel (MR), l'actuel commissaire européen au Développement, se verrait bien futur premier ministre. Faisant référence à ses états de service et à sa connaissance "quasi parfaite"' des deux langues nationales, Louis Michel pense qu'il pourrait bénéficier d'un large appui en Flandre comme candidat à la fonction de premier ministre.Louis Michel ne sollicite cependant pas ouvertement la place car, dit-il, ce type de fonction s'obtient quand, à un moment donné, vous devenez l'homme de la situation. Il va de soi qu'on ne refuse pas ce genre de mission, poursuit Louis Michel. Il insiste sur la nécessité, pour un premier ministre, de bien connaître le néerlandais et de ne pas se contenter d'apprendre trois phrases par coeur. Et de noter que Didier Reynders a un néerlandais largement suffisant pour être premier ministre. Du côté flamand, le meilleur candidat à la fonction reste à ses yeux Guy Verhofstadt.La décision de son retour sur la scène politique belge n'est cependant pas encore prise.
Il doit encore en discuter avec son président de parti, Didier Reynders.

En tant que commissaire européen, Louis Michel déclare avoir une autre vue sur la politique intérieure, et notamment sur le débat communautaire: "Il est difficile d'encore participer avec une grande force de conviction dans des débats communautaires, surtout quand ils touchent à des éléments que je qualifie de considérations de luxe.
Quand on voit le malheur du monde, c'est dérisoire et choquant", dit-il.Louis Michel ajoute qu'il n'acceptera jamais les exigences de certains flamands, comme par exemple sur le plan de la sécurité sociale. Il pense aussi que si du côté wallon on donnait toutes les garanties d'une gestion économique efficace et d'un meilleur fonctionnement de la puissance publique - moins particratique -, cela enlèverait des arguments spécieux à l'autre communauté. Il dénonce en passant l'excès de pouvoir du PS, "la manière dont certains mandataires socialistes ont abusé de leur pouvoir". (belga)

Di Rupo n'exclut pas une crise profonde du système belge


Le président du PS et ministre-président wallon Elio Di Rupo n'exclut pas que l'après-élection débouche sur une grave crise du système belge, indique-t-il dans une interview au magazine flamand Dag Allemaal à paraître mardi.

Dans cette interview, Elio Di Rupo indique notamment que la frontière linguistique établie en 1963 ne revêt aucun caractère légitime historique. "Frontière linguistique n'est qu'un compromis"Si les Flamands veulent la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde, alors les Francophones exigeront le rattachement de Rhode-St-Genèse à la Région bruxelloise, rappelle-t-il. Selon Elio Di Rupo, la frontière linguistique n'est que la conséquence d'un compromis politique. Annoncer la scission de B-H-V "signifierait la volonté au nord de toucher à cette frontière linguistique et donc, pour nous, la commune de Rhode-St-Genèse à la périphérie, devrait être intégrée à la Région bruxelloise.

"Non, jamais!"Ainsi, le problème serait immédiatement résolu: BHV est scindé et enfin, il y aurait un lien entre les 90% de Francophones de Bruxelles et les Wallons via Rhode-St-Genèse. Et la minorité flamande de Bruxelles continuerait à bénéficier des mêmes garanties dont elle bénéficie aujourd'hui". Interrogé sur l'improbabilité de voir ce scénario accepté par un parti flamand, Elio Di Rupo rétorque: "Pourquoi pas? On entend toujours dire que nous répondons inlassablement 'non' à tout. Mais dès que nous proposons une solution intelligente à un problème historique, alors les partis flamands disent 'Non, jamais!'". (belga)

7SUR7 TV: "Rhode-St-Genèse intégrée à Bruxelles"
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07:43 >>Invité Matin Première
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Jean-Pierre Jacqmin reçoit ce matin Louis Michel, MR, Commissaire européen pour le Développement et l'Aide Humanitaire.
Son choix musical : Yannick Noah, avec "Donne-moi une vie".
JOURNALISTE: JPJA
JPJA : Louis Michel, bonjour !
Bonjour !
JPJA : Alors « Donne-moi une vie » c'est quand même bien en deçà de votre réalité à vous. C'est de plusieurs vie que vous voulez mener de front. Est-ce que ce n'est pas un peu trop ?
Je ne vais pas mener de front plusieurs vies. Aujourd'hui, je suis Commissaire européen donc je n'ai jamais… D'abord le cumul est impossible et donc je n'ai jamais fait que mener une seule carrière et un seul destin.
JPJA : Oui, mais vous êtes prêt à faire des pauses dans cette carrière ?
Je pense qu'il faut un peu voir comment les choses se présentent. Je suis Commissaire européen jusqu'en 2009 et donc nous verrons bien. Si la question c'est : que faites-vous pour les élections législatives eh bien, il est clair que je m'engagerai d'une manière ou d'une autre, mais je ne resterai pas indifférent ou neutre ou passif dans une campagne électorale où mon Parti est en pointe et où mon Parti est sans doute la seule véritable alternative à une domination, de mon point de vue, très excessive du Parti socialiste en Wallonie. Il est important je crois que les citoyens wallons puissent envoyer les signaux qu'il faut, démocratiquement, et je crois que l'alternative que représente le MR je pense est une alternative dont la démocratie a besoin.
JPJA : Quand vous dites mon Parti, on entend plusieurs choses, soit le Parti auquel j'adhère ou mon Parti, celui que j'ai fait, celui que j'ai construit et dont j'aimerais bien encore être le patron ?
Il y a un patron, c'est un excellent patron. On ne peut pas rêver mieux. Je soutiens ce patron complètement et je ne rêve pas de remplacer ni maintenant, ni plus tard, ce patron. Donc, les choses doivent être claires de ce point de vue-là. Deux, je sais aussi ce que je peux apporter à notre Parti et c'est vrai que c'est un parti auquel moi je tiens beaucoup. C'est une histoire presque d'amour entre le Parti et moi depuis des décennies maintenant et donc, ce que ce parti est devenu ça ne m'est pas indifférent, c'est devenu aujourd'hui un grand Parti populaire et je mesure d'ailleurs la chance que nous avons d'avoir Didier Reynders à la tête de ce Parti et je continue à penser qu'il faut encore le consolider, le renforcer parce que la Wallonie en a besoin et je dirais même la Wallonie, Bruxelles et le pays a besoin du MR.
JPJA : Vous êtes très élogieux avec Didier Reynders. Moi, je l'ai lu récemment en disant : Louis Michel, il s'ennuie sans doute un peu dans les bureaux de la Commission européenne quand il est à Bruxelles, il n'est heureux, il ne s'amuse qu'en voyage… Pas vraiment très gentil venant de la bouche de Didier Reynders…
Je n'ai pas le sentiment que c'est comme ça qu'il l'a dit et certainement pas sur ce ton-là. Il a simplement, je crois, voulu dire que j'étais passionné par ma fonction de Commissaire, ce qui est vrai. C'est un métier passionnant vous savez que d'essayer de rapprocher les points de vue dans des pays en conflits, mais je n'ai pas la satisfaction que vous avez lorsque vous faites accepter par le Président de Somalie, d'ouvrir le jeu vers toutes les forces représentatives de son pays pour conduire à une vraie paix et à une vraie stabilité en Somalie. On sait ce que c'est la Somalie, on sait aussi les dégâts que l'instabilité en Somalie peuvent faire ailleurs. Vous savez, aujourd'hui vous pensez que je ne suis pas un homme heureux et que quelque part, je ne suis pas un peu fier d'avoir contribué, modestement, avec mon pays, avec notre Gouvernement, avec aussi les Européens, à la paix au Congo, à faire en sorte que le Congo aujourd'hui, c'est une démocratie. Aujourd'hui, il y a un Premier Ministre soutenu par une majorité parlementaire, il y a un Gouvernement. Vous pensez qu'on n'est pas heureux de ça ? C'est un métier passionnant…
JPJA : On va y venir au Congo, au voyage du Roi et à ce Gouvernement, mais quand même quand le MR fricote avec le VLD c'est dangereux pour les Francophones disent en cœur le cdH et le PS…
D'abord je voudrais dire que je ne sais pas très bien ce que ça veut dire fricoter. Moi je me sens effectivement de la famille libérale et donc, je me sens en proximité très forte avec Verhofstadt sur beaucoup, beaucoup d'idées et sur beaucoup de propositions de Guy Verhostadt. Je suis assez bien en phase. Je trouve d'ailleurs que le Verhofstadt d'aujourd'hui, le Verhofstadt Premier Ministre, il a drôlement consolidé sa pensée universelle, il a drôlement consolidé son approche. Il a une idée assez juste et qui correspond assez bien à ce que je pense de ce que doit être le libéralisme.
JPJA : Vous en feriez un libéral social maintenant ?
J'en fait un libéral tout court. Un libéral humaniste. Il a toujours été un libéral humaniste, mais je crois qu'il a intégré complètement toute une série de respirations modernes. Par exemple, lorsqu'il dit que la migration c'est dans le fond un phénomène positif, il a raison. Je ne dis rien d'autre depuis très, très longtemps. Lorsqu'il veut une société ouverte, lorsqu'il dit que l'individualisme c'est dans le fond la solution contre les réflexes claniques ou tribaux eh bien, il a raison, c'est un homme moderne. C'est un homme de pensée universelle.
JPJA : Oui, mais justement, est-ce que quand il dit : il faudra régionaliser l'emploi, le travail, les soins de santé, le logement, la politique scientifique… ce n'est pas de l'individualisme ?
Excusez-moi, vous ne pouvez pas… ce serait faire insulte à votre intelligence et à votre honnêteté intellectuelle… Je ne vais pas laisser passer ça, je dois vous défendre contre vous-mêmes, Monsieur Jacqmin…
JPJA : Allez-y dites-moi… Tout ça n'a pas été dit au Congrès du VLD samedi.
Le Congrès du VLD, c'est un Parti politique engagé qui a donc son programme qui nécessairement est radical, mais je n'ai pas entendu tout ça dans la bouche de Monsieur Verhofstadt. J'ai entendu bien des choses….
JPJA : Vous jouez sur les mots là….
Non, pas du tout…
JPJA : Il va quand même devoir défendre ce programme-là Louis Michel ?
J'ai entendu bien d'autres choses que ça et c'était beaucoup plus modéré. Que dit Verhofstadt sur le plan communautaire ? Il dit simplement, c'est tout ce qu'il dit. Il dit : eh bien, il faut une autre méthode, il ne faut pas arrêter de se lancer des positions radicales à la tête des uns, des autres. Ce qu'il faut c'est se parler et il faut essayer de se parler en essayant de trouver à rencontrer les points de vue et les intérêts des uns et des autres. Qui peut imaginer qu'en Belgique, on sort des problèmes communautaires avec une position radicale. On sort toujours avec des compromis et c'est d'ailleurs ce qui fait, je crois, la valeur ajoutée reconnue, mondialement, Monsieur Jacqmin, du compromis à la belge. Vous savez, moi je me souviens… Koffi Annan un jour m'a demandé d'aller expliquer à Chypre le système belge et je suis allé à Chypre expliquer le système belge...
JPJA : On ne peut pas dire qu'ils l'ont utilisé comme modèle… Ils sont un peu sauvés parce que c'est très compliqué et c'est très coûteux ?
C'est peut-être très compliqué, mais ça marche et on ne s'est pas encore battu à feu et à sang et on n'a pas encore eu de guerre civile en Belgique et pourquoi ? Parce que à un moment donné, il faut bien s'entendre et il faut bien rapprocher les points de vue et rapprocher les points de vue ça signifie que chacun doit avaler une part de sa réalité…
JPJA : Alors qu'est-ce que les Francophones vont devoir avaler Louis Michel ? Les facilités qui ne seraient prises qu'en héritage et n'auraient pas de droit pour les nouveaux venus ?
Mais, rien, parce que les Francophones sont en position de force. Je ne comprends pas bien pourquoi on s'inquiète. Les Francophones sont en position de force. Pour avancer sur le plan communautaire, il faudrait que les Francophones disent oui et ils sont en réalité… Ils ont la force de l'inertie pour eux. Maintenant je n'ai pas dit qu'il fallait faire l'inertie, mais ils ont la force de l'inertie pour eux. S'ils disent non, rien n'est possible.
JPJA : Mais vous dites quand même qu'il va falloir trouver des compromis ?
Par exemple, Verhofstadt n'a pas exclu qu'on refédéralise certaines matières… Je ne vais pas entrer dans le détail, ça veut dire donner de pouvoir au Fédéral eh bien, ça peut être une bonne chose. Si on fait des corrections qui rendent plus cohérentes le système, pourquoi pas ?
JPJA : Donc, la régionalisation ce n'est pas de l'individualisme selon vous ? Une Flandre riche et une Wallonie pauvre quand même ?
Je pense que si du côté wallon on donnait en permanence l'exemple de la bonne gestion, je pense que ça poserait beaucoup moins de problèmes et ça nourrirait beaucoup moins les tendances séparatistes de certains flamands qui usent et abusent de ça et donc, je pense que la Wallonie et les Francophones nous avons tout intérêt à bien gouverner, à bien gérer, à être modernes dans la gestion et il y aura beaucoup moins de problèmes, à mon avis, communautaires, si ça passe comme ça et pour ça je dois vous dire que la force du MR est très importante en Wallonie pour donner ce crédit-là.
JPJA : Mais, on voit : le MR se rapproche du VLD, on peut dire : c'est idéologiquement le libéralisme qui est en marche. On peut aussi se dire : c'est une manière de s'accrocher pour rester au pouvoir, mais pour rester au pouvoir il faudra aussi compter sur le PS, Louis Michel ?
Excusez-moi, j'ai le sentiment que le MR n'a besoin de personne pour être un Parti de gouvernement, pas de pouvoir. Nous sommes un Parti de responsabilités et donc, que MR et VLD puissent se parler sereinement, même de leurs divergences, vous n'imaginez pas quel avantage comparatif ça représente…
JPJA : Oui, mais enfin, quand Didier Reynders parle de la famille sociale-chrétienne, il essaye de fustiger Joëlle Milquet qui aurait encore des liens avec le CD&V radical…
Mais la grande différence évidemment c'est que Monsieur Verhofstadt n'a jamais prononcé les outrances qu'a prononcées Monsieur Leterme. Je n'ai jamais entendu dans la bouche de Verhofstadt, laisser entendre que les Francophones étaient des incapables qui ne pouvaient pas apprendre une langue étrangère ou une autre langue. Je n'ai jamais entendu cela dans la bouche de Monsieur Verhofstadt, donc je peux comprendre que Monsieur Reynders s'inquiète de ce genre de dérive. Je pense que Monsieur Verhofstadt n'a jamais dit des choses pareilles, bien au contraire. Monsieur Verhofstadt est un homme d'union, comme Monsieur Reynders et ils font un très bon tandem. Je pense que ce serait dommage quand même pour le pays de se priver d'un tandem pareil.
JPJA : Tactiquement, côté facilités…
Quand il remet en cause les facilités… mais il n'a pas remis en cause les facilités. Que dit-il ? Eh bien, il dit : pour les nouveaux habitants il faudrait peut-être penser à supprimer les facilités. Je ne suis évidemment pas d'accord avec ça puisque les facilités, c'est le fruit d'un équilibre. On a payé par ailleurs pour les facilités, donc ça c'est le bon argument. Mais on peux prendre la chose de manière aussi un peu plus positive… C'est de dire : eh bien, il accepte évidemment le principe des facilités, il reconnaît qu'on ne peut pas changer les règles du jeu en cours de partie. Alors, bon, il ouvre cette espèce de solution, mais je ne suis pas d'accord avec cette solution. Mais ce n'est pas encore un crime….
JPJA : Mais c'est discutable ?
Je n'ai pas dit que c'était discutable. Vous verrez d'ailleurs que quand on parle de communautaire, on discute de tout et c'est extrêmement difficile d'arriver à un compromis communautaire en Belgique si ce n'est pas dans un paquet et il faut être réaliste : qu'on arrête de diaboliser des choses comme ça. Moi je pense que ce qui a fait grand tort dans le communautaire, ce sont justement ces diabolisations mutuelles. Ca n'a pas de sens…
JPJA : Le Roi Albert II doit-il aller au Congo ?
Ah pour moi ce serait certainement un acte politique historique.
JPJA : Rapidement ?
Ah, je pense que en tout le Gouvernement vient d'être mis en place. Si le Roi y allait, d'abord pour féliciter le peuple congolais, pour lui dire notre amitié, pour lui dire notre fraternité même, pour lui dire que nous sommes vraiment très heureux pour ce peuple, que pour la première fois, ils ont une démocratie et qu'en tout cas pour ce qui concerne la Belgique d'abord, on va commencer à leur faire confiance plutôt que de montrer le gros doigt et d'aller porter le message, comme certains le voudraient bien : vous savez c'est pas gagné, on a quand même encore un peu peur, on se méfie de vous, on n'a pas confiance en vous. Ca c'est un message que je qualifie de néo-colonialiste, méprisant…
JPJA : Vous avez confiance dans ce Gouvernement de 34 Ministres, 20 Vice-Ministres ?
Oui, j'ai confiance…
JPJA : Vous n'avez pas vu de corrompus ou de criminels de guerre ?
Non, je n'ai rien vu de tel dans la liste que j'ai sous les yeux. Deux, ce Gouvernement aura sans doute la confiance d'une majorité de parlementaires élus démocratiquement. Quelles raisons est-ce que j'aurais de ne pas faire confiance ? On verra bien… Mais comme tous les gouvernements, on verra bien si cette confiance est bien ou mal placée, mais ce que je trouve choquant c'est qu'avant même que ce Gouvernement ne soit investi, avant même que ce Gouvernement ne soit en place on dira : attention ! On va voir. On va un peu vous contrôler. On va un peu mesurer si vous êtes vraiment des gens sérieux. Ca ça ne va pas. C'est totalement humiliant. Pour qui ? Je ne parle pas de la classe politique, c'est humiliant pour le peuple congolais qui a réussi à faire une élection démocratique, à faire réussir une élection démocratique, donc, s'il vous plaît soyons quand même un peu corrects et un peu démocrates.
JPJA : Certains diront, je les entends déjà du côté de partis socialistes en autre que vous sortez en permanence de votre devoir de réserve de Commissaire européen ?
Ecoutez, je sais bien que ça les gène beaucoup de devoir admettre que je suis Commissaire européen, donc membre d'un exécutif européen, que je ne suis pas encore un ectoplasme vitrifié, que je ne suis pas non plus un fonctionnaire européen, que je suis un homme politique européen, avec une couleur politique, avec un engagement politique. Je suis un libéral très, très sensible à tout ce qui est social…
JPJA : Et très remonté contre les Socialistes pour le moment ?
Non, je ne suis pas du tout remonté contre les Socialistes. Je comprends qu'ils aient certaines difficultés et qu'on essaye de se sortir de ces difficultés comme on peu, mais je pense que ce n'est pas bien d'attaquer comme ça les gens. Moi, je ne les attaque pas. Je sais que c'est difficile pour eux pour le moment et je leur souhaite le meilleur, mais je ne suis pas disposé à me taire, je ne suis pas disposé à être coincé dans un rôle.
JPJA : Pour terminer en un mot Louis Michel. Vous serez candidat ou pas ? Est-ce que vous pourriez ne pas l'être et peser encore sur la négociation après ? On vous verra où ? Aux dernières places au Sénat ? Tête de liste au Sénat, tête de liste à la Chambre à Bruxelles ?
Je serai activement engagé derrière mon Parti. Point. Et aujourd'hui je ne vous en direz pas plus. Donc, je ... ce n'est pas pressant.
JPJA : Mais engagé sans être présent, c'est un peu trop distant non ?
Ah si on peut être engagé sans être présent, comme les campagnes aux élections communales. J'ai été mené campagne à Liège avec Didier Reynders et avec Françoise Schepmans à Molenbeek.
JPJA : Ok, on vous retrouve tout à l'heure Louis Michel ?
Avec plaisir !

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