26 février 2007

Région wallonne

MAJ 26 /02/ 07

Le Hainaut se porte... moins mal

Il s'y crée plus d'entreprises qu'il n'en disparaît. Mais le chômage demeure la plaie provinciale.

O n peut appartenir au même parti et porter un regard différent sur les choses. Gérald Moortgat et Alain Destexhe, tous deux membres du MR, en forment un bel exemple. Le premier nommé, député provincial hainuyer, ne partage pas l'analyse du second, sénateur, sur l'état de la province la plus pauvre du pays. Certes, le Hainaut n'est pas l'Eldorado mais l'exercice statistique auquel se plie annuellement la cellule « stats » de Hainaut Développement (1), laisse entrevoir de très légères améliorations.


Entreprises. En 2004 et 2005 (derniers chiffres disponibles), et pour la première fois depuis très longtemps, on a créé en Hainaut davantage d'entreprises qu'il n'en a disparu. En 2005, 5.792 ont été créées pendant que 5.082 mouraient (+126). L'an passé, le nombre de faillites a diminué de 15 unités (717 au total). Les très petites entreprises (TPE) sont les premières victimes : elles représentent 81 % du total, essentiellement dans les secteurs du commerce, de la construction et de l'horeca.

Croissance. Le produit intérieur brut par habitant croît. Effet de l'Objectif 1 selon M. Moortgat, la progression en Hainaut est plus rapide que pour le sud du pays et le pays dans son ensemble, même s'il subsiste d'importantes disparités entre des régions comme Mouscron (3.000 euros en plus que la moyenne wallonne) et Thuin (inférieur de plus de 8.000 euros). Le Hainaut n'en demeure pas moins le nº1 des provinces wallonnes exportatrices avec 14,29 milliards en 2004 ; leadership forgé surtout dans la chimie, la métallurgie et le commerce.

Emplois. Au 30 juin 2005, les salariés résidant en Hainaut étaient 335.491 (soit 3.771 de plus qu'en 2004) aux trois quarts affectés dans le tertiaire. Ensemble, les arrondissements de Mons et de Charleroi pèsent près de la moitié de l'emploi industriel provincial. Au 31 décembre 2005, les indépendants étaient 79.784, dont 10,31 % dans les exploitations agricoles familiales. On note par ailleurs une augmentation sensible des professions libérales : 16 % en 1990 ; 22,4 % en 2005.
Chômage. Sans surprise, c'est le statu quo. Le taux de chômage hainuyer est de 24,4 %, supérieur aux moyennes wallonne et nationale, avec des pics à 27,5 % et 27,6 % pour Mons et Charleroi. 97.306 chômeurs complets indemnisés (dont 52.286 femmes) étaient recensés au 30 juin 2006. Neuf demandeurs d'emplois hainuyers sur dix n'avaient pas dépassé le stade de l'enseignement secondaire.
Revenus. Le revenu moyen par habitant a progressé en 2004 de plus de 3 %, soit une augmentation conforme aux moyennes wallonne et nationale. Mais avec 11.169,59 euros et surtout, 20.996 euros par déclaration à l'exercice 2004, le Hainaut reste derrière la Wallonie (23.244 euros) et le pays (24.455). Charleroi et Thuin sont les plus pauvres. À l'inverse, Tournai et Ath sont dans, voire légèrement au-dessus de la moyenne régionale.
Niveau de vie. 13.046 permis de bâtir ont été délivrés en Hainaut en 2005 (12.865 en 2004). 554.106 voitures particulières circulent en Hainaut où l'on dénombrait en 2002, 64 salles de cinéma. Leurs 13.939 fauteuils ont été occupés 2.183.598 fois. Par l'un des 1.290.079 habitants de cette province ? Probable.
(1) Infos au 0800-15.500 ou via www.hainaut-developpement.be.

MAJ 12 /02/ 07

"Une tâche colossale en Wallonie"

L'expertise de Michel Quévit, qui planche depuis plus de 30 ans sur le développement territorial."Il est faux de dire que la Wallonie n'a rien fait", dit-il...."mais elle a fait trop peu, pas assez vite, et il y a des choses qu'elle ne fait pas".
LLB
entretien
Mercredi dernier, le jour même où le ministre-Président Di Rupo dressait devant le Parlement wallon un certain état de la Wallonie, l'économiste Michel Quévit mettait la dernière main à une contribution - à paraître dans la revue de la Commission permanente du développement territorial de la Région wallonne - sur la promotion du développement économique... La simultanéité est fortuite, mais saisissante, jusqu'au décalage : là, une recension statistique qui se veut rassurante; ici, une réflexion scientifique qui indique ce qui est à faire. Les explications du professeur émérite de l'UCL, toujours actif dans la consultance régionale.
Le gouvernement wallon a renoué avec des comparaisons à la Flandre. On peut comprendre les raisons politiques. Mais économiquement, est-ce pertinent ?
A la limite, la Flandre n'est pas intéressante. En tant que partenaire éventuel, si, bien sûr. Mais la globalisation et les tensions liées à la compétitivité s'exercent sur tout le territoire européen et au-delà. On présente toujours la Flandre comme une des plus riches d'Europe. C'est faux ! En PIB/habitant, pour une moyenne européenne (à 25) de 100, la Wallonie est à 85 et la Flandre, à 115. Au-delà de 115, il y a peut-être 50 entités : la Lombardie, le Val d'Aoste, la Navarre, l'Ecosse, Brême, la Bavière... J'ai connu le Pays Basque dans l'état de déclin de la Wallonie, il est depuis à une moyenne de 121. De même, Hambourg, à 184 !
Pourquoi, eux, et pas nous ?
La Wallonie est un prototype, qui fut performant, du système ancien. On a produit, on a été attentif aux infrastructures et à la productivité. Mais c'est un peu dépassé. Exemple : dans la province de Milan, 300 000 PME sont aujourd'hui organisées entre elles, en réseau...
C'est vraiment la catastrophe ?
La situation n'est pas catastrophique, mais il y a urgence structurelle à s'ajuster. Prenons les trois paradigmes de la globalisation (ci-dessous). Sous l'angle économique, toutes les provinces wallonnes, sauf le Brabant wallon, affichent depuis 1995 un PIB par habitant en décroissance quasi linéaire et le taux de chômage est parmi les plus élevés de l'Union à 15 - spécialement chez les plus jeunes. Sous l'angle du marché du travail, le taux d'emploi en Wallonie reste très faible, autour de 52 pc - en Suède, en Autriche, on est à 75. Sous l'angle de la société de la connaissance, on est bon dans les investissements en recherche et développement, mais ces dépenses ont un impact très limité sur la valeur ajoutée, l'emploi, les brevets. Notre approche reste linéaire, technologique; or, elle doit devenir circulaire, liée à toute la stratégie des entreprises : gestion, organisation, ouverture, etc. Quant à la formation tout au long de la vie, c'est très inquiétant : 6 pc des Wallons l'ont reçue... contre 51 pc en Finlande. Et je ne parle pas de la Chine, de l'Inde, du Vietnam, où apprendre fait partie de la culture.
Ne sont-ce pas des éléments auxquels on paraît plus attentif depuis une dizaine d'années ?
Il est faux de dire que la Wallonie n'a rien fait. Mais elle a fait trop peu, pas assez vite, et il reste des choses qu'elle ne fait pas. Je pense surtout à l'apprentissage, au développement de la créativité. Le rapport Pisa est inquiétant. La créativité doit être une priorité. Pourquoi a-t-on réduit les cours d'éducation artistique ? Pourquoi, dans les fonds structurels dédiés à la culture, n'a-t-on fait que du bâtiment ?
"Il faut y croire", aviez-vous confié à "La Libre", à la sortie du plan Marshall. Qu'en dites-vous, 18 mois plus tard ?
Qu'il n'est pas suffisant. Il faut aller au-delà, pour mettre des instruments qui permettraient de soutenir l'innovation des entreprises et surtout des PME - ici, on n'a rien fait, hormis des petites aides à la demande. Quant à l'enseignement, revenons-y, non pas uniquement sous l'angle de la connaissance, mais beaucoup plus sous celui de l'apprentissage : donner aux jeunes le goût d'apprendre et le savoir de comment apprendre. On investit dans l'école, mais il faut avoir une vision plus qualitative des politiques que l'on mène. Bref, la tâche est colossale.
Et demande du temps. Ce dont la vie politique a horreur.
En Bretagne, j'ai accompagné 4 plans de "contrat région" de 7 ans, sous plusieurs majorités. Tous les indicateurs étaient rouges; elle arrive à la moyenne européenne de 100 et, selon l'OCDE, c'est une des régions de France où les jeunes sont les mieux formés... La Wallonie doit être consistante dans le temps. Elle ne doit pas être remise en question tous les 4 ou 5 ans. On peut décliner en 3 ans; on ne construit jamais rien à moins de 10 ou 15 ans. Je l'avais déjà dit en 1990; je regrette de devoir le redire en 2007.
Au regard de toutes ces considérations, le discours gouvernemental de la semaine dernière ne vous paraît-il pas puéril ?
Ce qui est intéressant, c'est qu'il se voulait mobilisateur; mais il faut savoir mobiliser aussi sur ce qui est grave... Et puis, il est resté conjoncturel. C'est sa force parce que la conjoncture est positive; mais également sa faiblesse parce que l'on doit faire une analyse structurelle. La Wallonie ne pourra pas se développer si elle ne sait pas se mettre l'Europe et le monde dans la tête. Et cela ne vaut pas que pour le pouvoir politique.

Lire aussiLa clé : la globalisation de l'économie


Ce matin, Elio Di Rupo dresse l'état de la Région au parlement.

La Wallonie en soins intensifs

Le patient se porte mieux mais son état général reste préoccupant.
Attention, la Flandre veille, en embuscade.
Une grand-messe. Non, un souffle d'air. Une respiration.
Le très attendu discours sur « L'état de la Wallonie » que prononcera ce mercredi matin Elio Di Rupo devant les députés sera surtout l'occasion, pour le président-ministre-président, de marquer une rupture. D'enterrer définitivement une année 2006 plombée - pour le PS surtout - par les affaires (Charleroi, Namur, logement social, Awiph...).

Et de revenir, in fine, aux fondamentaux : à la politique, au développement wallon et au plan Marshall, véritable colonne vertébrale de la coalition PS-CDH.A n'en pas douter, Di Rupo s'appuiera, dans son discours (une quarantaine de pages annoncées), sur une série de données chiffrées et croisées (statistiques wallonnes, belges, européennes).
Des données choisies, on l'imagine, avec soin (création d'entreprises, volume des investissements, recherche et développement, pôles de compétitivité, fiscalité attrayante...) car permettant de constater que oui, la Wallonie s'est remise en marche, 55 ans (!) après avoir entamé son déclin.Un constat d'autant plus important que la Flandre aura, entre autres choses, les yeux rivés sur le parlement wallon ce mercredi. Et à défaut de pouvoir déjà donner le change, ces « bons résultats » devraient servir, à tout le moins, de caution à une Région wallonne rêvant de montrer qu'elle a changé, qu'elle est en mouvement et que ce dernier est irréversible. Le tout sur fond de négociations communautaires à venir très prochainement.Un discours rassurant, donc - « mais sans cocorico », a précisé Di Rupo, mardi, lors de la présentation des voeux du PS à la presse.

Mobilisateur aussi, car la Wallonie, si elle relève la tête, reste toujours coincée dans le tableau regroupant les plus mauvais élèves européens en termes de développement et de croissance.La marche, on le sait, sera longue, une dizaine d'années, s'accordent à dire les experts de tous bords, qui semblent d'accord pour dire que le plan « Marshall » est ce qui manquait à la Wallonie depuis des lustres.
Union wallonne des entreprises (UWE), syndicats, professeurs d'université, centres de recherches..., tous saluent la dynamique ainsi créée.Tous regrettent aussi, quasi dans le même espace-temps, l'absence de mesures drastiques en matière d'enseignement et de formation, nécessaires pour ne pas dire vitales au redressement wallon. Des matières relevant de la compétence de la Communauté française, trop absente du plan.
Luc Willame, ancien président de l'UWE et de Glaverbel, estime d'ailleurs, et il n'est pas le seul, que « la relation entre la Wallonie et Bruxelles et l'institution de la Communauté française » est un des plus grands problèmes du plan de redressement wallon (1).Ce n'est pas le seul. Dix-huit mois après un baptême très médiatisé, les chaînons manquants apparaissent.« La réforme du marché du travail envisagée dans le cadre fédéral est indispensable, estime Vincent Reuter, administrateur délégué de l'UWE. Les Régions doivent participer à cette réflexion. » Flexibilité, pièges à l'emploi, diminution des charges, pénurie d'emplois, lutte contre le travail au noir, l'UWE n'a aucun tabou.
Les syndicats, eux, réclament davantage de mesures favorisant l'emploi des jeunes. Autre pomme de discorde avec le gouvernement wallon : « Le manque de concertation avec les travailleurs dans les entreprises pour la mise en oeuvre du plan », souligne Jean-Claude Vandermeeren, patron de la FGTB wallonne.

On n'oubliera pas non plus ceci, en écoutant Elio Di Rupo ce matin. Quels que soient les bons résultats engrangés par son gouvernement, la dette de la Wallonie, si elle semble aujourd'hui maîtrisée, reste abyssale : 4,277 milliards d'euros. Dans le même temps, rappelle Serge Kubla, chef de groupe MR, « la Flandre a dégagé en 2006 un boni de 500 millions d'euros ». Elle annonce, en prime, une dette totalement effacée en 2008 et donc de nouveaux moyens dégagés pour de nouvelles politiques.Un différentiel budgétaire entre la Flandre et la Wallonie d'autant plus inquiétant que pour la première fois depuis plusieurs années, les recettes IPP (impôts des personnes physiques) ont diminué, sur un an, de 0,3 % côté wallon. Pas vraiment un bon signe lorsque l'on sait que l'IPP est une des clés de répartition des transferts nord-sud : « Ça nous met en porte-à-faux par rapport aux discussions communautaires à venir », note Marcel Cheron (Ecolo).Cette réalité-là, personne, en Wallonie, ne peut l'ignorer. Car non, vraiment, elle n'est pas une île.(1) « Le plan d'actions prioritaires de la Région wallonne », Bernard Hanin et Jean-Pierre Lemaître, aux Presses universitaires de Louvain.

La Wallonie se porte mieux, constate le ministre-président wallon, Elio Di Rupo. Le redressement économique est à l’oeuvre et il faut l’accélérer, a-t-il indiqué ce mercredi devant le Parlement wallon à l’occasion de son discours sur l’état de la Wallonie. M. Di Rupo a avancé divers chiffres à l’appui de sa thèse. En 2006, la croissance wallonne a égalé celle de la zone euro (soit 2,6%). En 2005, 435 entreprises se sont installées en Wallonie contre 31 en Flandre et 5 à Bruxelles. Les exportations wallonne ont crû de 9,4% entre 1996 et 2005, contre une moyenne européenne de 6,6% et 7,8% en Flandre.
Les jours de grève ne sont pas plus nombreux qu’en Flandre. Certes, le nord du pays affiche un avantage salarial par unité produite de 3% mais, dans les secteurs porteurs d’avenir, la Wallonie est plus compétitive: en recherche et développement, l’avantage est de 17,1%; de 14,6% dans le domaine de l’informatique; de 10,1% dans les industries plastiques... Le ministre-président a également insisté sur les priorités que le gouvernement avaient faites siennes pour créer de l’activité économique et de l’emploi. En 2007, la Région consacrera € 259 millions à la recherche scientifique, soit € 75,92 par habitant contre € 71,58 en Région flamande.

En 2007, elle consacrera également € 258 millions à la formation, soit € 66,35 par habitant contre € 32,2 en Flandre. Le gouvernement wallon veut permettre à la Wallonie de renouer dans un délai raisonnable avec la prospérité et, «oserais-je le dire, la grandeur», a souligné M. Di Rupo qui a clos son intervention par un appel à aimer la Wallonie. «Certains se complairont à analyser la Wallonie par le petit bout de la lorgnette et c’est leur responsabilité. Mais la Wallonie mérite de l’empathie. Je voudrais entendre certains dire du bien de la Wallonie, aimer la Wallonie. C’est de nous que dépend la victoire. Nous devons avoir de la fierté de ce que nous sommes, de ce que nous serons et de ce que nous voulons», a-t-il lancé.Un débat a suivi le discours d’Elio Di Rupo et les réactions ne se sont pas faites attendre.

Pas de débat télévisé sur «l’état de la région» sur les télés locales

La Fédération des Télés locales Wallonie-Bruxelles a décidé de ne pas retransmettre le débat qui aura lieu aujourd’hui au parlement wallon sur l’état de la Wallonie. Pour elle, la retransmission ne permettait pas d’avoir toutes les garanties quant au maintien du «cordon sanitaire». Le décret sur les télévisions locales prévoit que les informations qu’elles diffusent excluent les «courants d’idées non démocratiques».




«Dans le cas présent, nous n’avions pu fixer aucune modalité qui permette de ne
pas diffuser les interventions d’un parlementaire d’extrême droite»
, a affirmé hier Suzy Collard, directrice de la fédération.
Une somme de € 12.000 devait être versée par les autorités wallonnes pour assurer le direct, ce qui avait suscité des critiques de l’opposition MR pour qui «cet argent pouvait être utilisé à d’autres fins».

La nouvelle charge d'Alain Destexhe contre "l'Etat wallon PS"
Le sénateur libéral Alain Destexhe persiste et signe. Deux ans après avoir dénoncé les politiques économiques menées en Wallonie il remet aujourd'hui le couvert. Pour lui la Wallonie est toujours à la traîne, malgré de gros moyens publics engagés, notamment dans le Hainaut. Alain Destexhe plus que jamais dans le rôle qu'il s'est choisi, taille une fois de plus un costume à la Région wallonne. Les chiffres qu'il aligne sont bien là : une bonne croissance mais pas de recul du chômage. Le poids du secteur public toujours plus lourd que dans les régions voisines. Un Hainaut toujours en retard malgré 4 milliards d'Euros d'investissements dans le cadre des fonds structurels européens. Le Hainaut, cible principale cette fois du Sénateur MR, manque de stratégie, manque de coordination, dit-il, mais ce sont des défauts précisément reconnus par le Gouvernement wallon au moment où celui-ci lance une nouvelle méthode pour engager la dernière tranche de fonds européens, celle qui court de 2007 à 2012. Car côté piste, paradoxalement, Alain Destexhe rejoint souvent le Gouvernement wallon lui-même, développer l'activité économique, travailler sur la formation, inciter à l'initiative, améliorer la gouvernance. Des objectifs fréquemment martelés par le Gouvernement lui-même mais gare aux intentions sans effet, dit Alain Destexhe qui réclame impatiemment plus d'effets visibles sur le terrain. Marcourt réplique : Les déclarations d'Alain Destexhe ont été précédées d'une carte blanche sur le même thème dans la presse quotidienne de ce mardi. Et Jean-Claude Marcourt, ministre wallon de l'Emploi a immédiatement contesté les propos. "Réduire le chômage de 5.000 unités entre décembre 2005 et décembre 2006, c’est encourageant mais c’est insatisfaisant parce qu'il reste beaucoup trop de personnes sans emploi" reconnaît le ministre . "C'est d'ailleurs pour ça poursuit il que le Plan Marshal veut aussi induire une modification de comportement et de mentalité, augmenter l'esprit d'entreprendre, faire en sorte que il y ait une plus grande contractualisation des demandeurs d'emploi avec le FOREM pour mieux les accompagner". Faut-il comme le suggère le sénateur MR s’inspirer des expériences menées à l'étranger pour enrayer les chiffres du chômage, pour le ministre wallon ce serait détricoter notre système de sécurité sociale. VIDEO• Alain Destexhe présente son nouveau livre


Faire du neuf avec... des nouveaux


Gage de changement ou écran de fumée, les allées et venues à l'Awiph ou à la SWL ?
Au moins dans les dates, il y a plus d'une accointance entre la situation à l'Agence wallonne pour l'intégration des personnes handicapées et à la Société wallonne du logement. C'est à 24 heures d'intervalle, début décembre, que tout le conseil d'administration de la SWL et que le trio de tête de son équivalent à l'Awiph (le comité de gestion) avaient été - comment dire, finalement ? - remerciés; c'est le même jour, ce jeudi, que leurs remplaçants ont donc été installés à la première et désignés à la seconde. Simultanéité significative à plus d'un titre.
Quel problème ? Il est impalpable mais réel; et vaste : par-delà nos deux organismes.

On s'interrogea jadis, ailleurs qu'à la Région wallonne, à propos de la Sabena comme d'ABX (filiale de la SNCB) ou de la RMBI (filiale de la RTBF); on le redit pour l'Awiph, pour la SWL, mais aussi pour combien de sociétés de logement social, pour telle ou telle intercommunale (l'ICDI !), voire pour telle situation locale où le conseil communal pourrait leur être assimilé : qu'avaient fait les administrateurs publics; qu'auraient-ils pu ou dû savoir d'imprudences de gestion conduisant jusqu'à des naufrages, d'anomalies pouvant aller jusqu'à relever du code pénal ?

Précisément, quant à l'Awiph, on a été interpellé sur la capacité de surveillance de son administrateur-général, mâtinée de quelques comportements personnels sujets à perplexité; et s'agissant de la SWL, organisme-coupole des 74 sociétés locales, les administrateurs ont dû payer une attention que l'on put, au fil des scandales mis au jour, ressentir trop peu soutenue ou abusivement tardive au délabrement de nombreuses situations, sur fond de relations cycliquement orageuses avec le ministre de tutelle, le CDH André Antoine.

Quelle solution ? Changez ! Mais c'est plus facile à dire qu'à faire, ne serait-ce qu'au regard des procédures en vigueur.

Si, politiquement, le ministre Antoine n'a rien à voir avec sa collègue en charge de l'Awiph, la PS Christiane Vienne, il est tout de même frappant que l'un comme l'autre n'ont pu ou voulu justifier les départs par des comportements fautifs.
Pas besoin de le redire pour l'Awiph, dont les partants "démissionnent" la tête haute, jusqu'au camouflet pour Mme Vienne.
Quant à la SWL, il est patent que M. Antoine n'ait guère reproché davantage que son manque de proactivité au conseil, plaidant pour le reste le souci de coller au renouveau entrepris. Dès lors, l'histoire ne s'arrête pas là.

1° Proportionnelle oblige, non plus d'après les élections de 1999 mais celles de 2003, le nouveau conseil de la SWL est à majorité PS (7 PS, 4 MR, 2 CDH) - ce qui est logique mais paradoxal sinon troublant, à se souvenir de l'implication de mandarins socialistes dans les "affaires" du logement social.

2° Près de la moitié de ses membres sont rentrants après avoir été "sortis".

3° Des "vrais" sortis étudient la possibilité de recours contre la décision de révocation (dont l'ex-président, Ecolo)...
De quoi remettre en cause les décisions ? Pas forcément. De quoi s'en féliciter ? Non plus. C'est que, décidément, les tornades plus ou moins éthiques ne se décrètent ni ne s'improvisent.
© La Libre Belgique 2007

Mise en place du nouveau conseil d'administration de la SWL
Le vice-premier ministre du Gouvernement wallon en charge notamment du Logement, André Antoine, a mis en place ce jeudi à Charleroi le nouveau conseil d'administration de la SWL (Société wallonne du Logement), après le départ des précédents administrateurs.

Le nouveau président en sera André De Herde, professeur au Département architecture de l'Université catholique de Louvain et également ingénieur architecte. André De Herde est actuellement membre du Conseil national de l'Ordre des Architectes de Belgique. Le vice-président sera Bernard Lux, professeur ordinaire à la Faculté Warocqué des Sciences économiques et recteur président de l'Université de Mons Hainaut depuis 2001.Parmi les 13 administrateurs mis en place ce jeudi, 8 sont des nouveaux venus. La répartition des représentations politiques au sein du nouveau conseil d'administration laisse apparaître que 7 d'entre eux sont PS, pour quatre MR et deux cdH, a précisé le ministre Antoine.
Appelé à commenter ce nouveau conseil d'administration, André Antoine a insisté sur la nécessité de tourner la page après les événements survenus ces derniers mois dans le secteur des logements publics.

Christiane Vienne sous les feux de l'oppositon


La ministre wallonne des Affaires sociales, Christiane Vienne, n'a guère fourni d'explication sur la désignation de la nouvelle direction du comité de gestion de l'Agence Wallonne pour l'Intégration des Personnes Handicapées. Elle a dit toutefois ne rien regretter de ses décisions pourtant controversées.
On en est arrivé aujourd'hui à un stade où chacun a pu se faire sa propre opinion. J'ai pu me faire la mienne et le gouvernement m'a suivi. Aujourd'hui, les personnes ont été remplacées et un manager de crise a été nommé. Je n'ai rien à regretter ni à confirmer. Nous avons maintenant une instance renouvelée prête à fonctionner", a-t-elle répondu en Commission du parlement wallon aux interpellations de Willy Borsus (MR), Véronique Bidoul (MR) et Monika Dethier (Ecolo).
L'opposition n'a pas caché sa déception. Le 6 décembre, sur proposition de la ministre, le gouvernement a décidé de remplacer le président et les vice-présidents de l'AWIPH. Ils avaient, selon lui, failli dans leur mission de surveillance de l'administrateur-général Georges Rovillard. Dans la résolution qu'elle a adoptée en conclusion de ses auditions, la Commission des Affaires sociales a pourtant considéré qu'aucun manquement ne pouvait leur être reproché.

"A ce stade-ci, vous pourriez au moins dire si vous confirmez ou vous retirez vos propos. Quand on est mis en cause, on a droit à ça", a souligné M. Borsus. La députée écologiste s'est montrée plus directe: "vous êtes encore une fois à côté de la plaque", a lancé Mme Dethier.
Outre les dirigeants du comité de gestion, le gouvernement a remplacé les commissaires du gouvernement à l'AWIPH. Ceux-ci reprendront l'enquête administrative qu'avaient commencé leur prédécesseur à propos des agissements de l'administrateur-général aujourd'hui suspendu. Sur la base des conclusions de cette enquête, le gouvernement décidera s'il intente une action disciplinaire contre l'intéressé.



« Le dernier pays de l'Est »...

Par Henri Goldman
Cet article est paru dans le numéro de Politique daté d'octobre 2005.
Ca fait pourtant des années qu’on en parle. Mais il y un monde entre une promesse, même solennelle, rénovation et cette rénovation elle-même. Le PS pris dans une contradiction dont il ne sortira pas facilement. Et sûrement pas tout seul.
La boutade fait toujours son effet : depuis la chute du mur de Berlin, la Wallonie serait le dernier pays de l’Est en Europe. Évidemment, personne n’y croit vraiment. On n’a toujours pas trouvé de Goulag en Ardenne. Et le droit de grève est effectivement exercé dans nos contrées, contrairement, par exemple, à la Chine « socialiste », ce nouvel eldorado où se précipitent désormais tous les investisseurs qui connaissent les bienfaits pour leurs dividendes d’une paix sociale main-tenue à coups de trique.
Mais soit, faisons l’exercice, puisque les dernières péripéties nous y invitent. Ainsi, en URSS — comme en Wallonie ? —, un parti politique détenait depuis des temps immémoriaux tous les leviers du pouvoir, du local au central, sans que personne ne soit en situation de le lui contester. Ce pouvoir s’exerçait au nom des travailleurs, mais — comme en Wallonie ? — ceux qui en avaient la charge « se servaient sur la bête » en confondant les deniers publics avec les leurs propres. Et pendant ce temps, faute de tout contrôle indépendant — comme en Wallonie ? — la société s’enfonçait dans le déclin sous le poids de l’incompétence et du parasitisme. Ce qui n’empêchait pas le parti au pouvoir de dénoncer l’antisocialisme primaire de quiconque émettrait des doutes sur le système dans sa globalité, tout en sacrifiant périodiquement — comme en Wallonie ? — les têtes de quelques personnages imprudents. Puis, un homme est arrivé qui allait rompre avec le passé. On parla — comme en Wallonie ? — de « glasnost » (transparence) et de « perestroïka » (rénovation). Dans la société et dans le parti.
Ici s’arrête la comparaison. En URSS, il était déjà trop tard. Le système était incapable de se rénover de l’intérieur. Il s’effondra, et le bébé fut emporté avec l’eau du bain, comme toujours quand on a trop attendu pour faire le ménage. Est-ce trop tard en Wallonie ? Pour établir un diagnostic, faisons un nouveau détour par l’URSS dont Léon Trotsky, sociologue à ses heures, décrivit les trois stades de la dégénérescence bureaucratique. Premier stade : les chefs bolcheviks se contentent de satisfactions impalpables, tels que l’incomparable privilège de travailler au service d’une cause librement choisie et le bonheur de pouvoir influencer le cours des événements. Deuxième stade : ils commencent à goûter aux avantages matériels et immatériels dérivés, tels les voitures, voyages et maisons « de fonction », telle aussi l’ivresse du pouvoir et de l’ascendant qu’il donne sur les êtres et les choses. Troisième stade : le maintien coûte que coûte de ces avantages devient le seul mobile de leur action, et ils ne sont plus du tout dupes de la logomachie communiste à laquelle ils sont toujours contraints d’avoir recours — ce qui explique d’ailleurs la facilité avec laquelle certains d’entre eux se sont reconvertis en capitalistes.
En Wallonie, chacun appréciera si on se trouve, selon les lieux, plus près du troisième stade que du premier. Mais il ne sera sûrement pas suffisant d’écarter les « brebis galeuses » et les « parvenus », ni de rédiger des codes éthiques. C’est tout un système de pouvoir qui doit être transformé. Avant qu’il n’implose — comme en URSS ? — en faisant le lit de la réaction libérale.
En maître des cérémonies, Elio Di Rupo s’est donné deux objectifs qui se révèlent contradictoires s’ils doivent être poursuivis simultanément : rénover le PS et consolider sa présence au pouvoir. Or, tant qu’il fait gagner son parti, l’Empereur du Boulevard entraîne dans son sillage des « barons » qui lui ont prêté juste ce qu’il faut d’allégeance et dont les réseaux de terrain restent intacts, comme le montre le retour triomphal de Van Cau sur ses terres. Tant qu’un parti gagne, tout le monde gagne en même temps, et il n’y a aucune raison impérative de rénover. En fait, toute l’histoire politique des démocraties montre que les partis ne se rénovent qu’en vue de surmonter une défaite. Seule la défaite déstabilise les responsables en place, cristallise sur leur tête les mécontentements, les oblige à rendre des comptes et donne l’opportunité à des femmes et à des hommes nouveaux de leur disputer la primauté. C’est précisément une des vertus de l’alternance en politique : le pouvoir use et l’opposition régénère, et ce va-et-vient assure la mise à jour globale et permanente de l’offre politique et du personnel chargé le cas échéant de la mettre en œuvre. Faute de cette « opposition régénératrice » dont une des fonctions est de sélectionner à partir du terrain les leaders de demain, Elio Di Rupo est contraint de faire monter au forceps une génération avant qu’elle n’ait achevé de faire ses preuves et dont la promotion tient plus à la faveur présidentielle qu’à des mérites éprouvés et reconnus au-delà du cénacle. L’ambition de l’homme de Mons inspire le respect bien au-delà de son propre camp, mais il ne dispose pas des moyens humains de cette ambition. Sur la ligne du temps, le despotisme éclairé est un progrès manifeste par rapport à la féodalité. Mais il ne fait pas l’économie de la révolution qui lui succèdera.
Or, le système politique belge, faiblement polarisé entre droite et gauche, ne favorise pas exactement l’alternance. Ou plus exactement celle-ci n’est que partielle et ne concerne pas le parti dominant qui reste le pivot inamovible de toutes les coalitions. Après leur dégelée de 1999, les sociaux-chrétiens ont dû se refaire une santé dans l’opposition. Cet exil fédéral leur fait en ce moment le plus grand bien et leur permet de rajeunir radicalement cadres, image et message. Au contraire, les conditions dans lesquelles la rénovation du PS est conduite par son président lui interdisent de mener à fond la bataille contre l’« ancien PS » au nom du nouveau. Il en est réduit à attendre la révélation de pratiques délictueuses pour réaliser quelques frappes chirurgicales tonitruantes. Quant à s’en prendre à l’ensemble d’un système d’appropriation du pouvoir, cela reviendrait à scier la branche sur laquelle, au fil des décennies, tout le PS s’est assis. Il y a des remèdes de cheval qui sont capables de tuer le malade.
Aujourd’hui, les socialistes sont au pouvoir à tous les niveaux, et chacun sait qu’ils le resteront encore demain dans tous les cas de figure. Ce maintien dispose en ce moment d’un excellent alibi : la bataille de la sécu. Tant que celle-ci n’est pas gagnée, tant que son financement solidaire n’est pas consolidé, il serait irresponsable de déserter. Le même raisonnement peut être tenu pour le redressement de la Wallonie. Et, de fait, il est rare qu’un parti quitte le pouvoir s’il n’y est pas contraint par la sanction des urnes.
Est- il possible de dénouer la contradiction, c’est-à-dire d’approfondir la rénovation sans quitter forcément le pouvoir ? Suggérons une piste. Le PS d’Elio Di Rupo est peut-être le parti socialiste le plus à gauche d’Europe, il n’est sûrement pas le plus créatif. Le culte du chef qui prévaut désormais comme une marque quasi obligatoire de soutien à son entreprise a débouché sur la généralisation d’une nouvelle langue de bois qui n’est pas plus digeste que l’ancienne et dont les derniers promus ne sont pas les plus avares.
Le salut viendra de l’extérieur, c’est-à-dire de la société. Rénover un parti — et, au-delà de lui, la Région qu’il domine — implique de libérer l’imagination et de stimuler la critique et les forces de proposition. Il ne s’agit pas de repasser les plats de feu les Ateliers du progrès dans une optique de récupération instrumentale. Mais de créer un climat où des idées neuves pourront être mises en débat sans se demander si telle proposition un peu iconoclaste ne risque pas de déplaire à tel ou tel. Et, notamment, il serait bon que la nouvelle génération socialiste s’y engage sans avoir peur de son ombre. On peut penser tout le mal qu’on veut d’un Alain Destexhe et de ses manières de dynamiteur thatchérien, mais il était stupide de réagir à son dernier pamphlet 1 en se drapant dans une dignité outragée, surtout si c’était pour reprendre une partie de son inspiration dans un plan Marshall aux accents forts libéraux. Quand la pensée libre se stérilise à gauche, la voie est largement ouverte de l’autre côté. Comme en URSS ?
Henri Goldman
Achevé d’écrire le 10 octobre 2005.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Le fameux 7ème jour, alors que dieu avait créé le monde,
il décida de créer tous les Peuples....

Assisté du bon Saint Pierre il se mit à la tâche et créa les dits Peuples avec leurs qualités
Il dit:

"Ceux là seront Suisses : économes et financiers avisés.

Ceux là Seront Canadiens : résistants et bon vivants.

Ceux là seront Allemands : rigoureux et excellents techniciens.

Ceux là seront Américains : puissants et grands libérateurs (note that U.S. Plan to invade & free North Korea is not finalized yet).

Ceux là seront Italiens : inventifs et raffinés ».
Etc. …Vint enfin le tour des Wallons, il restait à Dieu 3 qualités:
Intelligence
Honnêteté
Socialisme

Dieu dans sa grande bonté décida de les donner toutes les 3 aux Wallons."He là" objecta St Pierre, "Vous êtes injuste Seigneur, vous donnez trois qualités au lieu de deux aux Wallons..."
"Non" répondit dieu, "je t'explique... Les Wallons veulent toujours plus que les autres donc je leur donne trois qualités.......
Mais ils ne pourront en exploiter que deux à la fois !!!! "Et c'est pour cela qu'en Wallonie, si on est intelligent et honnête on n'est pas socialiste, si on est intelligent et socialiste on n'est pas honnête et si on est honnête et socialiste on n'est pas intelligent…